Les médicaments du cancer de vessie

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Progrès en urologie (2013) 23, 1238—1245
Disponible en ligne sur
ScienceDirect
www.sciencedirect.com
Les médicaments du cancer de vessie
Medical treatment of bladder cell carcinoma
L. Guy a,b,∗, H. Mahammedi c, C. Bastide d,e,
F. Bruyere f,g, G. Karsenty d,h, J.-O. Bay a,i
a
Faculté de médecine, université d’Auvergne, 28, place Henri-Dunant, BP 38, 63001
Clermont-Ferrand cedex 1, France
b
Service d’urologie, hôpital G.-Montpied, 58, rue Montalembert, 63003 Clermont-Ferrand
cedex 1, France
c
Service d’oncologie, centre Jean-Perrin, 58, rue Montalembert, BP 392, 63011
Clermont-Ferrand, France
d
Aix-Marseille université, 13284 Marseille, France
e
Service d’urologie, hôpital Nord, AP—HM, 13385 Marseille cedex 5, France
f
Université François-Rabelais de Tours, PRES centre Val-de-Loire université, 60, rue du
Plat-d’Etain, 37000 Tours, France
g
Service d’urologie, CHRU Bretonneau, 37044 Tours cedex 9, France
h
Service d’urologie et transplantation rénale, hôpital de la Conception, AP—HM, 13385
Marseille cedex 5, France
i
Service de thérapie cellulaire et d’hématologie clinique, place Lucie-et-Raymond-Aubrac,
63003 Clermont-Ferrand cedex 1, France
Reçu le 13 septembre 2013 ; accepté le 16 septembre 2013
MOTS CLÉS
Cancer de la vessie ;
Diagnostic ;
Instillations
endovésicales ;
BCG ;
Chimiothérapie
∗
Résumé
Objectif. — Décrire les médicaments efficaces dans le cancer de la vessie.
Méthode. — Recherche bibliographique (NLM outil Pubmed) centrée sur le mode d’action,
l’efficacité et les effets indésirables des classes concernées, complétée par une recherche
sur les sites de l’HAS et de l’ANSM.
Résultats. — Les médicaments utilisés dans la prise en charge du cancer de vessie sont représentés par les produits à visée diagnostic (hexylaminolévulinate), les instillations endovésicales
pour le traitement des tumeurs n’infiltrant pas le muscle et les chimiothérapies des tumeurs
infiltrantes (traitement néo-adjuvant ou tumeurs métastatiques). L’hexylaminolévulinate permet en cystoscopie d’identifier un nombre significativement plus important de lésions,
notamment de type carcinome in situ, par rapport à la cystoscopie conventionnelle en lumière
blanche. Concernant les instillations endovésicales, le BCG a une efficacité supérieure à la
Mitomycine C avec une tolérance inférieure. Les chimiothérapies proposées pour les tumeurs
Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (L. Guy).
1166-7087/$ — see front matter © 2013 Publié par Elsevier Masson SAS.
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2013.09.015
Les médicaments du cancer de vessie
1239
infiltrantes ne sont efficaces en situation métastatique que dans 15 à 20 % des cas avec une
survie moyenne de 12 à 14 mois.
Conclusion. — En dehors de l’utilisation de l’hexylaminolévulinate pour l’amélioration du diagnostic, il n’y a pas eu dans les dernières années émergence de nouveaux médicaments pour
la prise en charge du cancer de vessie. Les thérapies ciblées actuellement disponibles pour de
nombreuses néoplasies se sont avérées inefficaces pour le cancer de vessie.
© 2013 Publié par Elsevier Masson SAS.
KEYWORDS
Bladder cancer;
Diagnosis;
Bladder instillations;
BCG;
Chemotherapy
Summary
Aim. — To describe drugs used in bladder carcinoma.
Method. — Pubmed search for efficacy, mode of action and side effects for each molecule.
Additional data were searched from the French regulatory agencies web sites (HAS and ANSM).
Results. — The drugs used in the treatment of bladder cancer are represented by the products
referred to diagnosis (hexyl aminolevulinate), the intravesical instillations for the treatment
of tumors not infiltrating the muscle and the infiltrating tumor chemotherapy (neo-adjuvant
treatment or metastatic tumors). The hexyl aminolevulinate cystoscopy allows to identify a
significantly greater number of lesions, including carcinoma in situ, compared to conventional
white light cystoscopy. For intravesical instillations, BCG has a superior efficacy to mitomycin
C with a lower tolerance. The chemotherapies for invasive tumors are effective in metastatic
disease in 15—20% of cases with a mean survival of 12 to 14 months.
Conclusion. — Except the use of hexyl aminolevulinate for improving the diagnosis, there was no
emergence in recent years of new drugs for the treatment of bladder cancer. Targeted therapies
currently available for many neoplasms were ineffective for bladder cancer.
© 2013 Published by Elsevier Masson SAS.
Les médicaments du cancer de vessie sont représentés par
les produits à visée diagnostic avec l’hexylaminolévulinate
(Hexvix® ), les instillations endovésicales et les chimiothérapies (traitement néo-adjuvant ou cancer de vessie
métastatique).
Les produits à visée diagnostic :
l’hexylaminolévulinate (Hexvix® )
Molécule
L’hexylaminolévulinate commercialisé sous le nom
d’Hexvix® est le seul produit utilisé à visée diagnostique pour améliorer la détection des tumeurs de vessie.
Son principe repose sur la présence d’une accumulation
importante de la fluorescence des porphyrines dans les
tumeurs malignes de l’urothélium après exposition à
l’hexylaminolévulinate. En effet, chez l’homme, il a été
démontré que l’accumulation des porphyrines était plus
marquée dans les tumeurs que dans l’urothélium vésical
normal après administration d’Hexvix® . Une heure après
l’instillation d’Hexvix® , l’illumination en lumière bleue permet de visualiser facilement les tumeurs par fluorescence.
L’incidence du cancer de la vessie est d’environ 10 900 en
France par an [1]. Par ailleurs, le nombre de résections endoscopiques de tumeurs vésicales est estimé aux
alentours des 20 000 par an. Il convient d’ajouter à ces
résections, les cystoscopies de surveillance effectuées chez
les patients. Le nombre de cystoscopies effectuées chaque
année serait d’environ 35 000 à 40 000 actes [2]. Le coût d’un
flacon d’hexylaminolévulinate est de 470,62 euros (flacon de
poudre 10 mL + flacon de solvant 50 mL).
Mode d’action
Après instillation intravésicale d’hexylaminolévulinate, une
accumulation intracellulaire des porphyrines survient au
niveau des tumeurs de la paroi de la vessie. Les porphyrines intracellulaires (dont la protoporphyrine IX) sont
des composés fluorescents et photosensibles, qui émettent
une fluorescence rouge après excitation lumineuse dans
la région bleue du spectre. Il en résulte une fluorescence
rouge sur fond bleu des tumeurs urothéliales (Fig. 1). Une
inflammation peut être à l’origine d’une fausse image de
fluorescence.
Indications
Le premier avis de la commission de transparence concernant ce produit a été rendu le 28 février 2007 [3]. L’AMM
a été obtenue le 12/08/2005 avec un rectificatif en date
du 09/06/2006. À la date du premier avis de la commission de transparence, les études cliniques utilisant Hexvix®
avaient porté sur un total de 605 patients ayant un cancer
de la vessie, connu ou suspecté, établi par cystoscopie ou
cytologie urinaire positive [4—6]. Ces patients avaient tous
eu une cystoscopie en lumière blanche, suivie d’une cystoscopie en lumière bleue avec des biopsies. La cystoscopie
de fluorescence en lumière bleue avait permis d’identifier
un nombre significativement plus important de lésions de
type carcinome in situ et tumeurs papillaires par rapport à
la cystoscopie conventionnelle en lumière blanche utilisée
seule. La proportion de patients dont les lésions de type
CIS étaient uniquement identifiées par la cystoscopie avec
l’Hexvix® avait été de 16 à 20 %. Les éléments mis en évidence par cystoscopie en lumière bleue avaient permis à
1240
Figure 1.
L. Guy et al.
Fluorescence rouge sur fond bleu des tumeurs urothéliales avec l’hexylaminolévulinate.
l’investigateur de traiter de manière plus adaptée 21 % des
patients ayant eu une tumeur confirmée à la biopsie. En
revanche, le traitement avait été moins complet chez 9,6 %
des patients ayant eu une tumeur confirmée à la biopsie.
L’amélioration de la détection tumorale à l’origine de ces
améliorations de prise en charge thérapeutique avait principalement concerné les patients ayant des tumeurs pTa (20 %
des patients), des carcinomes in situ (14 % des patients) et
de tumeurs pT1 (11 % des patients). En prenant en considération les différentes études, le SMR était considéré comme
important et l’ASMR classée de niveau II.
Selon le nouvel avis de la commission de transparence
du 29 février 2012 [7], le SMR restait important. Le profil de
tolérance restait inchangé dans son ensemble même si deux
cas de choc anaphylactoïde avaient été signalés à la date du
nouvel avis.
L’indication de l’AMM de l’utilisation de ce produit est
libellé ainsi : « Détection du tissu vésical malin, comme par
exemple le carcinome in situ, en cas de cancer de la vessie connu ou de forte suspicion de cancer de la vessie, sur
la base d’une cystoscopie de dépistage ou d’une cytologie
urinaire positive. La cystoscopie de fluorescence en lumière
bleue doit être effectuée en complément de la cystoscopie
conventionnelle en lumière blanche, dans le but de guider
les biopsies ». En pratique, selon les recommandations de
l’AFU [8], les principales indications de l’utilisation de la
fluorescence vésicale sont :
• lésions vésicales multifocales ;
• diamètre tumoral > 3 cm ;
• récidive tumorale précoce ;
• cytologie de haut grade ;
• surveillance de lésions à haut risque (T1 G3 et CIS).
Sur le plan du mode d’administration, une solution
de 50 mL d’Hexvix® à la concentration de 8 mmol/L (une
ampoule), est instillée dans la vessie à l’aide d’une sonde.
Si possible, le patient doit attendre 60 minutes environ avant
de vider sa vessie. L’exploration en lumière bleue est mise
en route dans les 60 minutes suivant l’évacuation de la vessie. La cystoscopie doit être effectuée en lumière bleue et
en lumière blanche, pour permettre la localisation de toutes
les lésions de la vessie. La biopsie de toutes les lésions visualisées doit normalement être pratiquée en lumière blanche.
Dans certaines études, un taux important de faux-positif a
été mentionné [9].
Tolérance
Dans les études, la plupart des effets indésirables ont
été transitoires et d’intensité légère ou modérée. Les
effets indésirables les plus fréquemment rapportés ont été :
spasmes vésicaux (3,8 %), douleurs vésicales (3,3 %), dysuries
(2,7 %). Ces effets indésirables observés étaient attendus,
sur la base des connaissances acquises en termes de cystoscopie conventionnelle et de résection transurétrale de
vessie (RTUV).
Les instillations endovésicales
Le BCG (bacilles Calmette-Guérin)
Molécule
Le BCG est utilisé en France sous le nom d’Immucyst® en
instillation endovésicales pour le traitement du carcinome
urothélial de vessie n’infiltrant pas le muscle. La population cible d’Immucyst® est représentée par les patients
atteints de carcinomes urothéliaux non invasifs de la vessie à risque intermédiaire et à risque élevé de récidive. En
France, comme déjà cité plus haut, l’incidence du cancer
de la vessie est estimée à environ 10 900 cas en 2011 [10].
Les carcinomes urothéliaux représentent 90 % des cancers
de la vessie. Les formes non invasives concernent 70 % des
cas. Parmi celles-ci, 19 % sont à haut risque de récidive (Ta
G3 ; T1G3 ; T1 récidivante) et 57 % à risque intermédiaire (Ta
G1—2, T1 G1—2). Sur la base de ces données, la population
cible d’Immucyst® est estimée à environ 5200 patients par
an.
Le coût d’un flacon est de 72,40 D, ce qui fait un coût de
651,60 D pour un traitement complet d’induction (9 flacons).
Mode d’action
Le mode d’action de la BCGthérapie n’est pas complètement
connu. La connaissance de l’immunité anti-tumorale et des
mécanismes permettant à la tumeur de s’affranchir de
la surveillance immunitaire de l’hôte, a cependant per-
Les médicaments du cancer de vessie
1241
de l’AMM. Les indications restent : « Le traitement des carcinomes urothéliaux non invasifs de la vessie :
• traitement curatif du carcinome urothélial in situ ;
• traitement prophylactique des rechutes de :
◦ carcinome urothélial limité à la muqueuse :
— pTa de bas grade si tumeur multifocale et/ou récidivante,
— pTa de haut grade ;
◦ carcinome urothélial envahissant la lamina propria mais
non la musculeuse de la vessie (pT1) ;
◦ carcinome urothélial in situ ».
Figure 2. Les différents éléments intervenant dans la réponse au
bacille de Calmette-Guérin (BCG).
mis de progresser dans la compréhension des mécanismes
d’action du BCG [11]. En effet, la réponse immunitaire
locale endovésicale est intimement liée à l’interaction de
trois systèmes : l’hôte (le malade), le BCG (les Mycobactéries) et la tumeur. De cette interaction va naître une cascade
d’évènements immunologiques, dont certains seront indispensables à l’action protectrice du BCG contre la récidive
et la progression tumorale. Il est actuellement considéré
qu’il existe trois phases dans la réponse immunitaire au BCG.
Dans un premier temps, le BCG adhère à l’urothélium puis
est phagocyté par des cellules présentatrices d’antigènes. À
cette phase correspond la libération précoce de cytokines
dites inflammatoires (l’IL-1, l’IL-6, l’IL-8). Ces cytokines
pourraient être en cause dans certains effets indésirables
mais elles pourraient également participer aux phénomènes
cytotoxiques. La deuxième phase est la reconnaissance des
antigènes bactériens par des lymphocytes auxiliaires CD4,
qui libèrent principalement de l’IL-2 et de l’IFN-␥. Cette
activation cellulaire va aboutir à la troisième phase qui est
l’amplification de populations cytotoxiques capables de tuer
les cellules tumorales : CD8, lymphocytes, macrophages,
lymphocytes NK, LAK, BAK. Toutes ces cellules produisent
elles aussi des cytokines qui participent à la régulation de la
réponse immunitaire. Les différents éléments intervenant
dans la réponse au BCG sont schématisés sur la Fig. 2 (LG
article 2 Image 2).
Indications
Sur le plan réglementaire, le dernier avis de la commission
de transparence a été rendu le 6 octobre 2010 [12]. La date
initiale de l’AMM (procédure nationale) était le 15/09/1994.
Depuis le premier avis favorable de la commission de transparence du 24 janvier 1996, une actualisation des avis a
régulièrement été effectuée. Il s’agit d’un médicament soumis à une prescription initiale hospitalière pour 6 mois. La
prescription initiale et le renouvellement sont réservés aux
spécialistes en urologie ou en oncologie médicale. Dans le
dernier avis, il est précisé que les dernières données scientifiques publiées ne donnent pas lieu à une modification de
l’évaluation du service médical rendu par rapport à l’avis
précédent de la commission de la transparence. Le service
médical rendu par ce produit reste important dans les indications de l’AMM. Un avis favorable est donné sur le maintien
de l’inscription sur la liste des spécialités remboursables
aux assurés sociaux dans les indications et aux posologies
Dans l’avis précédent de la commission de transparence
du 15 février 2006 [13], le service médical rendu était jugé
important et il était admis que l’Immucyst® apportait une
ASMR de niveau III par rapport à l’Amétycine® 40 mg dans la
prise en charge des carcinomes urothéliaux non invasifs de
la vessie à risque élevé de récidive. Cet avis avait pour base
les résultats de 3 méta-analyses publiées dans lesquelles
l’Immucyst® était apparu supérieur à l’Amétycine® sur le critère récidive chez les patients à haut risque [14—16]. Aucune
différence significative n’a été observée entre l’Immucyst®
et l’Amétycine® sur la progression tumorale et la survie
globale. Le profil de tolérance d’Immucyst® était apparu
différent de celui de l’Amétycine® avec, notamment, une
fréquence plus élevée de la toxicité locale (dysurie, cystite, hématurie) et systémique (notamment fièvre, frissons,
malaise).
Le traitement doit commencer au minimum 15 jours,
voire 3 semaines après la biopsie ou la résection transurétrale et en l’absence de toute hématurie macroscopique.
Le traitement d’induction comprend une instillation intravésicale par semaine pendant 6 semaines. Après une fenêtre
thérapeutique de 6 semaines, une nouvelle dose doit être
administrée par voie intravésicale une fois par semaine pendant 3 semaines. Des études cliniques ont montré que cette
deuxième série de trois instillations à 3 mois augmentait de
façon significative le taux de réponse complète à 6 mois.
Sur la base des études cliniques conduites avec Immucyst® ,
le traitement d’induction doit être suivi d’un traitement
d’entretien. Celui-ci consiste en une instillation par semaine
pendant 1 à 3 semaines, administrée 6 mois après le début
du traitement, puis tous les 6 mois jusqu’à 36 mois. La prévention des récidives et l’augmentation du taux de survie
sont améliorées par ce traitement d’entretien. Toutefois le
nombre d’instillations du traitement d’entretien devra tenir
compte de la tolérance locale et générale du produit au
cours de la série d’induction. Une dose d’Immucyst® consiste
en l’instillation vésicale de 81 mg de bactéries BCG lyophilisées (poids sec). Chaque dose est diluée avec une solution
stérile de chlorure de sodium à 0,9 % sans conservateur, de
façon à obtenir un volume final de 50 mL. Une sonde urétrale est mise en place dans la vessie dans des conditions
d’asepsie. Il est procédé au drainage de la vessie, puis à une
instillation lente par gravité de la suspension d’Immucyst® .
La sonde est ensuite retirée et le patient doit retenir cette
suspension aussi longtemps que possible, au maximum deux
heures. Lors des 15 premières minutes suivant l’instillation,
le patient doit rester allongé. Il lui est ensuite permis de
se lever. Au terme de la période de deux heures, tous les
patients doivent uriner en position assise pour des raisons
de sécurité. En l’absence de contre-indication médicale
1242
spécifique, on recommandera aux patients une hyperhydratation pendant les 48 heures suivant chaque instillation.
Depuis avril 2012, le laboratoire Sanofi-Pasteur a cessé
la distribution de l’Immucyst® . Cette interruption de la distribution était due au fait que la sensibilité d’un des tests
requis pour confirmer la stérilité du produit avant la mise
en vente n’était pas conforme aux normes en vigueur. Après
un examen complet de l’unité de production, bien que la
concentration des micro-organismes dans l’installation était
à des seuils acceptables, l’analyse montrait une tendance à
la hausse, notamment au niveau des moisissures. De ce fait,
le laboratoire, en consultation avec les autorités réglementaires, a décidé de rénover ses installations. Le laboratoire
évaluait à fin 2013 la reprise de l’approvisionnement de
l’Immucyst® .
Depuis la suspension de l’approvisionnement, en juillet
2012, une mise à disposition de quantités limitées
d’Immucyst® provenant de 2 lots mis initialement en quarantaine a été réalisée auprès des pharmacies hospitalières
des établissements de santé. Des recommandations avaient
été faites dans une lettre commune du 02 juillet de l’AFU
et de l’ANSM. Un traitement par BCG devait être réservé
aux patients présentant une tumeur vésicale n’infiltrant
pas le muscle à risque élevé de récidive et de progression. Il devait être limité à 6 instillations (une par semaine
pendant 6 semaines) et il ne devait pas être réalisé de
traitement d’entretien. En septembre 2012, Sanofi-Pasteur
a mis à disposition une quantité limitée d’une spécialité comparable BCG CULTURE SSI initialement destinée au
marché danois, avec des restrictions identiques à celles
de la lettre du 02 juillet. Enfin, depuis octobre 2012, le
laboratoire MSD, en accord avec l’ANSM, afin d’assurer
la continuité d’approvisionnement du marché français en
BCG intravésical a mis à disposition à titre exceptionnel et transitoire la spécialité pharmaceutique Oncotice® ,
une spécialité similaire initialement destinée au marché
canadien.
Tolérance
La tolérance de la BCGthérapie est variable. Plus de 95 %
des patients semblent tolérer l’instillation intravésicale du
BCG sans signe de morbidité significative [17]. Il existe
des effets secondaires locaux, régionaux et généraux. Les
effets locaux sont les plus souvent retrouvés et la cystite
demeure l’effet indésirable le plus fréquent (jusqu’à environ 90 %) avec dans 25 à 28 % des cas l’association à un
syndrome grippal d’une durée d’environ 48 heures [18]. Les
symptômes de cystite débutent habituellement 2 à 4 heures
après l’instillation intravésicale et se résolvent généralement dans les 6 à 48 heures sans traitement spécifique [19].
Parmi les autres effets secondaires, il est fréquemment
observé une hématurie (43 %), des symptômes généraux
avec de la fièvre (28 %) et des nausées (8 %) [19]. Les
effets régionaux correspondent à la prostatite granulomateuse et à l’orchi-épidydimite. La prise en charge de la
prostatite granulomateuse repose sur un traitement antituberculeux (Izoniazide + rifampicine pendant 3 à 6 mois)
avec une contre-indication à la reprise des instillations de
BCG. Les symptômes aigus et sévères d’infection au BCG
(tuberculose pulmonaire, hépatite, abcès rénal) peuvent
être graves. La complication la plus redoutée demeure la
L. Guy et al.
septicémie ; elle a connu une augmentation de sa fréquence
passant de 0,1 % en 1986 à 0,4 % en début des années 1990
[18]. Toutefois, de nos jours, on estime qu’un patient sur
15 000 développera cette complication [17]. En présence de
symptômes sévères d’infection au BCG, un traitement antituberculeux devra être mis en place avec utilisation de
l’izoniazide et de la rifampicine pendant 6 mois, avec parfois adjonction de l’éthambutol en cas de non résolution des
symptômes. Enfin, il existe des réactions allergiques (rash,
arthrite, arthralgie) qui sont souvent difficiles à distinguer
d’une septicémie à BCG. L’adjonction d’une corticothérapie au traitement antituberculeux est bénéfique dans
ce cas de figure. Le traitement d’entretien pose souvent
des problèmes plus important de tolérance que le traitement d’induction. Dans le schéma classique avec, après le
traitement d’induction, une instillation hebdomadaire pendant 3 semaines tous les 6 mois jusqu’à 36 mois, seulement
19 % des patients avaient eu le protocole complet et 39 %
avaient du interrompre définitivement le traitement [20].
L’ofloxacine a été proposée pour diminuer les effets secondaires induits par la BCG thérapie [21].
La mitomycine C
Molécules et mode d’action
La mitomycine C commercialisée sous le nom d’Amétycine®
est le 2e produit utilisé en France en instillations endovésicales dans la prise en charge des tumeurs de vessie
n’infiltrant pas le muscle. Il s’agit d’une chimiothérapie
apparentée des alkylants notamment utilisé dans les cancers
digestifs.
Indications
Le premier avis de la commission de transparence a été
donné le 9 janvier 2002 [22]. L’AMM date du 11 septembre
2001. Selon cet avis, la mitomycine C entrait dans le cadre
d’un traitement à visée curative des tumeurs pTa pT1 de
vessie et à visée préventive des récidives après résection
transurétrale. Le rapport efficacité/effets indésirables était
jugé important. Il s’agit d’un traitement de première intention pour lequel il existe des alternatives médicamenteuses.
Le niveau de SMR de ce produit est estimé important et
l’ASMR est évaluée mineure (niveau IV). La prescription initiale est hospitalière (6 mois) et le renouvellement réservé
aux spécialistes en urologie ou en oncologie médicale. Deux
autres avis de la commission de transparence ont depuis
été émis, le dernier daté du 15 décembre 2010 [23,24]. Le
service médical rendu reste important dans les indications
de l’AMM. Les indications de la mitomycine C sont stipulées comme suit : pour les tumeurs de stade Ta et T1 et les
carcinomes in situ, le traitement conservateur repose sur
une résection endoscopique complète puis, en l’absence de
contre-indication, d’une instillation postopératoire précoce
(IPOP) d’Amétycine® pour les tumeurs superficielles en évitant les tumeurs dont le diamètre excède 3 cm. L’IPOP vise
à réduire le risque de récidive précoce liée à la greffe de
cellules tumorales, libérées lors de la résection. Elle est réalisée dans les 24 heures qui suivent la résection. En fonction
du risque attribué à la tumeur, la prise en charge sera ensuite
la suivante :
Les médicaments du cancer de vessie
• pour les tumeurs à faible risque (Ta unique, bas grade
ou à faible potentiel de malignité [LMP : Low Malignant Potential] de diamètre < 3 cm et en l’absence de
récidive tumorale), le traitement conservateur doit être
suivi d’une surveillance régulière (cystoscopie et/ou
cytologie urinaire). Une IPOP unique d’Amétycine®
est le seul traitement adjuvant de la résection à
envisager ;
• pour les tumeurs à risque intermédiaire (Ta bas grade
ou LMP multifocal et/ou récidivante ou T1 bas grade),
le traitement consiste en une résection transurétrale
complète suivie d’une IPOP puis d’une série d’instillations
d’Amétycine® à raison de 6 à 8 instillations par semaine.
La durée de traitement n’est pas définie. Les instillations
d’Immucyst® peuvent être discutées dans le traitement
de ce type de tumeurs. Cependant, pour les tumeurs de
risque intermédiaire, le BCG n’a pas montré de supériorité
par rapport à l’Amétycine® ;
• pour les tumeurs à haut risque (Ta ou T1 haut grade ou
carcinome in situ), le traitement repose sur la résection endoscopique complète suivie à 3 ou 4 semaines
d’un traitement adjuvant par instillation endovésicale de
BCG de préférence à la chimiothérapie intravésicale par
l’Amétycine® .
Le traitement d’entretien, s’il est bien supporté, est souhaitable. En effet, la différence entre les deux molécules
semble d’autant plus en faveur du BCG que les tumeurs
appartiennent au groupe à haut risque et que l’on utilise
le traitement d’entretien au BCG. Même si la supériorité
de la BCG thérapie sur l’Amétycine® pour la prévention de
la progression tumorale a longtemps été discutée, celle-ci
semblerait exister surtout lorsque l’on utilise le traitement
d’entretien.
Le coût d’un flacon d’Amétycine® est de 91,46 euros (1 g
de poudre + 1 seringue de 50 mL).
Tolérance
Les effets secondaires rapportés sont essentiellement des
effets locaux avec la possibilité d’une pollakiurie, d’une dysurie, d’une hématurie ou d’une urétrite en règle générale
transitoire. Des cas de cystite parfois calcifiante pouvant
évoluer vers la fibrose ont été décrits ainsi que quelques cas
exceptionnels mais graves de nécrose vésicale. De même,
il a été observé de très rares cas de nécrose du gland et
des corps érectiles, en règle après un sondage traumatique
de l’urètre, pouvant entraîner des séquelles urogénitales.
Enfin, des réactions cutanées sont possibles : érythèmes
localisés palmo-plantaires et génitaux, plus rarement rashs
généralisés, eczémas.
Les chimiothérapies du cancer de vessie
Le traitement de référence en situation métastatique est
une chimiothérapie de type gemcitabine—cisplatine pour
la plupart des équipes. Ce traitement permet d’augmenter
la survie et de diminuer les symptômes liés à la maladie
chez certains patients. L’association gencitabine—cisplatine
a remplacé l’association M-VAC qui était jusqu’au milieu des
années 2000 le traitement de chimiothérapie standard pour
le carcinome urothélial.
1243
Le M-VAC
Molécules
Le schéma thérapeutique M-VAC a été rapporté dans la littérature la première fois par Cora Sternberg au MSKCC en
1985 et avait montré clairement que le carcinome urothélial était sensible à cette chimiothérapie [25]. Les différents
médicaments de l’association M-VAC sont le méthotrexate,
la vinblastine, l’adriamycine et le cisplatine. Le méthotrexate est un agent cytostatique antimétabolique dont la
structure est voisine de celle de l’acide folique. Il inhibe la
dihydrofolateréductase, enzyme du métabolisme de l’acide
folique provoquant un déficit en une base azotée, la thymine, et entraînant l’arrêt de la synthèse de l’ADN au cours
de la phase S du cycle cellulaire. La vinblastine est un
alcaloïde naturel extrait des pervenches. C’est un agent
anti-microtubulaire qui se fixe sur la sous-unité ␤ de la tubuline et bloque ainsi la division cellulaire en G2/M et provoque
l’apoptose. La doxorubicine (Adriamycine® ) est le chef de
file de la famille des anthracyclines qui agit en se fixant rapidement sur les structures nucléaires de la cellule, bloquant
la synthèse de l’ADN et de l’ARN : c’est un agent intercalant au niveau de l’ADN. Il agit avec la topo-isomérase II,
enzyme qui contrôle la structure dans l’espace de l’ADN. Il
se forme des complexes ADN-topo-isomérase II-doxorubicine
qui fixent les coupures de l’ADN, bloquent ses fonctions et
entraînent la mort cellulaire. La doxorubicine favorise aussi
la formation de radicaux libres qui peuvent couper l’ADN et
endommager les membranes, ce qui explique la toxicité sur
le cœur. Enfin, le cisplatine est un médicament voisin des
alkylants qui se lie à l’ADN et empêche sa transcription en
ARN puis la synthèse de protéines. Le platine qui le compose
est, comme d’autres métaux lourds, toxique pour le rein et
impose donc une hyperhydratation. Le cisplatine est également toxique pour les cellules du sang. Il présente enfin une
toxicité nerveuse, notamment pour le nerf auditif, exposant
à une surdité. Le cisplatine est un des médicaments le plus
émétogène parmi ceux utilisés en clinique courante.
Indications
En situation métastatique, cette chimiothérapie n’est efficace que dans 15 à 20 % des cas avec une survie moyenne de
12 à 14 mois [26—28]. Malgré cela, la chimiothérapie systémique reste, en dehors de la chirurgie, le seul traitement
qui a montré, dans les essais de phase III un bénéfice pour
améliorer la survie des patients répondeurs ayant un cancer
de la vessie [29].
D’autres schémas d’administration ont été introduits
pour améliorer l’intensité de dose afin de faire progresser le
taux de réponse et diminuer les effets toxiques. Une intensification modérée avec administration de la chimiothérapie
du jour 1 au jour 14 et du G-CSF a abouti à une augmentation
de la dose du cisplatine et de la doxorubicine mais à une
diminution de celle de la vinblastine et du méthotrexate.
Cela a permis d’améliorer la tolérance de la chimiothérapie
et le taux des réponses objectives par rapport au protocole d’origine [30,31]. Cette nouvelle approche du M-VAC
appelée M-VAC-HD est maintenant proposée pour la chimiothérapie néo-adjuvante car elle permet de diminuer le
temps d’administration et, donc par conséquent, d’éviter
1244
de retarder ainsi la cystectomie. En effet, les 6 cycles du
M-VAC sont remplacés par seulement 4 cures de M-VAC-HD.
L. Guy et al.
service médical rendu (ASMR V) dans la prise en charge du
carcinome urothélial à cellules transitionnelles avancé ou
métastatique [39].
Tolérance
Les effets secondaires les plus fréquents de cette association
de médicaments sont :
• la fatigue qui est souvent contemporaine du traitement et
ne disparaît que 6 mois à un an après le dernier cycle. Elle
s’associe fréquemment à un sentiment de mal-être qui
peut être renforcé par des angoisses psychoaffectives ;
• la myélotoxicité qui induit le plus souvent une neutropénie pouvant être à l’origine de complications
infectieuses, elle doit être prévenue avec les médicaments anti-neutropénie (facteur de croissance). En cas
d’anémie associée, le patient peut présenter des signes
d’insuffisance cardiaque et si la lignée plaquettaire est
atteinte, une fragilité capillaire et une hémostase perturbée ;
• la néphrotoxicité du cisplatine ;
• une chute des cheveux qui apparaît habituellement 2 à
5 semaines après le début du traitement et peut aller
jusqu’à l’alopécie totale ; elle est réversible à l’arrêt du
traitement ;
• une perte d’audition dans les aigus souvent définitive ;
• des irritations dans la bouche et dans la gorge peuvent
être ressenties au 2e et 3e jour du cycle de traitement.
Le protocole gemcitabine—cisplatine
Pour le protocole gemcitabine—cisplatine (GC) devenu maintenant la référence, la gemcitabine (Gemzar® ) est un
analogue de la dé-oxycytidine. C’est un antimétabolite spécifique de la phase S du cycle cellulaire (phase de synthèse
de l’ADN). En alternative aux médicaments utilisées dans
le M-VAC, la gemcitabine est le médicament qui a permis
d’obtenir le meilleur taux de réponse. Administrée en monothérapie, ce taux a été de 23 à 28 %, à la fois chez les patients
vierges de tout traitement et chez ceux qui avaient déjà
eu une première ligne de traitement [32—34]. C’est en fait
le premier nouvelle médicament après le M-VAC à montrer
une réelle efficacité [35]. La gemcitabine a été utilisée dans
des schémas mensuels ouèlle est administrée une fois par
semaine pendant trois semaines suivie d’une semaine sans
traitement. La gemcitabine seule est maintenant peu utilisée mais ce médicament s’est imposée en association avec
le cisplatine. Après plusieurs études de phase II [35—37],
un essai international randomisé a comparé GC contre MVAC [38]. Les patients étaient T4b, N2 ou N3 ou M1. L’essai
a montré une efficacité similaire entre les deux bras en ce
qui concerne le taux de réponse, le temps sans progression
et les survies. L’association GC a été significativement moins
toxique que M-VAC.
La vinflunine
Enfin, en deuxième ligne, après échec d’un traitement par
une chimiothérapie avec un sel de platine, la vinflunine est
le seul médicament qui a obtenu une AMM dans cette indication. La commission de transparence a considéré que le
SMR de la vinflunine commercialisé sous le nom de Javlor®
est modéré et que Javlor® n’apporte pas d’amélioration du
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
relation avec cet article.
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