Dans le monde le cancer de la vessie est la onzième cause de can-
cer.
En 2000, on estime qu'il y a eu 336 000 nouveaux cas (260000 chez
l'homme et 76000 chez la femme), soit 3,3% de l'ensemble des can-
cers [1].
L'incidence la plus élevée est observée en Europe, aux USA et en
Afrique du Nord. Plus de 50% des cas sont observés dans les pays
développés [2, 3].
La mortalité par cancer de vessie est 5 fois plus élevée chez les
hommes que chez les femmes, ceci étant dû pour une grande part
au tabagisme et aux expositions professionnelles retrouvés dans la
genèse de ces tumeurs.
Dans les pays occidentaux, le carcinome à cellules transitionnelles
représente plus de 90% des cancers de vessie [3]. Al'opposé la fré-
quence des carcinomes épidermoïdes est beaucoup plus élevée au
Moyen-Orient et en Egypte où il existe une endémie de schistoso-
ma haematobium [4].
Dans la communauté européenne, les taux standardisés de mortali-
té par cancer de vessie sont de 10,8 pour les hommes et de 2,2 pour
les femmes. La France occupe le 10ème rang des pays de la com-
munauté. Chez les hommes le premier rang revient au Danemark
[15, 3] et le taux le plus bas est observé en Finlande [6, 5]. Chez les
femmes, le taux le plus élevé est observé au Royaume-Uni [3, 7] et
le taux le plus bas en Finlande [1, 4-5].
En France, le cancer de la vessie fait partie des cancers fréquents
: il occupe la 6ème place avec 10700 nouveaux cas en 2000. Il est
responsable de 3% des décès par cancer dont 75% chez l'homme [5].
La plupart des tumeurs urothéliales apparaissent à 60 ans et après.
Son incidence est en augmentation d'environ 1% par an alors que sa
mortalité diminue chez l'homme mais reste stable chez la femme.
Cette évolution de l'incidence est liée à une migration du stade mais
aussi à l'amélioration des techniques diagnostiques. Des mesures
préventives liées aux facteurs de risque et les progrès dans la prise
en charge ont probablement contribué à l'évolution favorable de la
mortalité spécifique (Figure 1).
En France, on retrouve une surmortalité dans les départements du
Sud de la France et dans le Nord Est alors qu'une sous mortalité est
relevée en Bretagne, dans les pays de Loire et en Poitou-Charente
(Figure 2). L'incidence en fonction de l'âge augmente de façon très
importante à partir de 40 ans. L'âge moyen du diagnostic est de 69
ans chez l'homme et de 71 ans chez la femme. Le taux de progres-
sion du cancer de la vessie ne semble pas lié à l'âge.
Progrès en Urologie (2003), 13, 1207-1208
Epidémiologie du cancer de vessie
Jacques IRANI
1207
Figure 1. Évolution comparative de l'incidence et de la mortalité par
cancer chez l'homme entre 1978 et 2000 (d'après 5).
Figure 2. Incidence du cancer de vessie par département (d'après réf 4) : SMR
(Standardized Mortality Ratio). Ce taux mesure pour chaque département, le
taux de mortalité relatif d'un département par rapport à la France entière, un
taux < 1 représente une sous mortalité, un taux >1 une surmortalité. Le can -
cer de la vessie est une des rares localisations pour laquelle il y a une sur -
mortalité dans le Sud de la France. Le SMR n'est indiqué que chez les hom -
mes, les variations observées chez les femmes étant faibles et peu contrastées
[4].
REFERENCES
1. PARKIN D.M., BRAY F.I., DEVESA S.S. : Cancer burden in the year 2000.
The global picture. Eur. J. Cancer, 2001 ; 37 : S4-S66.
2. PISANI P., BRAY F., PARKIN D.M. : Estimates of the world-wide preva-
lence of cancer for 25 sites in the adult population. Int. J. Cancer, 2002 ; 1 :
97 : 72-81.
3. PISANI P., PARKIN D.M., BRAY F., FERLAYJ. : Estimates of the world-
wide mortality from 25 cancers in 1990. Int. J. Cancer, 1999 ; 24 : 83 : 18-
29.
4. CHOPIN D., GATTEGNO B. : Epidémiologie descriptive des tumeurs super-
ficielles de la vessie. Prog. Urol., 2001 ; 11 : 953-960.
5. FRANCIM R. : Le Cancer en France : Incidence et Mortalité1999, Ministè-
re de l'Emploi et de la Solidarité. http://www.sante.gouv.fr/.
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