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Première Partie : plan d’organisation des Mollusques : l’ancêtre hypothétique
On a l’habitude de définir les mollusques à partir d’un type ancestral qui aurait eu toutes les structures, et
d’en faire dériver les autres par développement ou perte de certains caractères. Cet archétype n’a aucun
caractère phylogénétique ou existence attestée, mais il permet de dégager des caractères fondamentaux.
La longue adaptation indépendante des divers courants a modifié le plan structural de base, à tel point que
certains mollusques paraissent ne partager que peu de traits communs. La moule, l’escargot, la pieuvre sont
des mollusques mais il n’est pas aisé, de prime abord de voir ce qui les lie.
Néanmoins, la liste des caractères communs les plus frappants peut être dressée :
• A l’exception des Monoplacophores, aucun mollusque ne présente de segmentation.
• Tous sont fortement céphalisés, avec une tête définie et des organes sensoriels, sauf les bivalves.
• Le coelome est réduit et n’entoure généralement pas tous les organes interne mais seulement le
cœur, le rein.
• La paroi du corps épaisse, musculeuse, est impliquée dans la locomotion ; dans une large mesure
cette fonction a imposé le développement de structures caractéristiques car chacun l’utilise à sa
façon : la partie ventrale du corps peut se transformer en pied musculeux, former des tentacules
préhensiles…
• La paroi dorsale se prolonge d’un ou deux replis qui forment le manteau ou pallium, lequel sécrète
des plaques ou une coquille et renferme la cavité palléale où, typiquement, sont situées les
branchies.
• L’anus et les autres conduits s’ouvrent dans la cavité palléale.
• Le tube digestif bien développé est régionalisé. La cavité buccale contient presque toujours la
radula qui est armée de dents (sauf bivalves).
• Le cœur bien défini, avec les oreillettes et un ventricule médian, est enveloppé d’un cavité
coelomique péricardique ; mais le système circulatoire est ouvert avec des lacunes ; le sang
contient un pigment, de l’hémocyanine.
• Une paire de reins se réduisant parfois à un seul rein (gastéropodes), dont la cavité périrénale
communique avec la cavité péricardique.
• La segmentation de l’œuf est spirale et la larve caractéristique est d’abord une trocophore puis une
véligère pourvue d’une petite coquille chitineuse et dont la prototroque ,c’est à-dire de la couronne
prébuccale , est hypertrophiée et forme un velum séparé en deux lobes ciliés.
L’un ou l’autre caractère peut faire défaut, mais comme ces caractères sont manifestes chez les plus
primitifs des diverses classes, il ne peut faire de doute qu’ils proviennent d’un groupe ancestral
possédant tous ces caractères.
glande digestive
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