un rationnement, ce qui est bien le cas des permis. Plus généralement, dans le
cas où il y aurait un problème de capacité (les réseaux ferroviaires, liaisons
électriques internationales), les enchères présentent un grand intérêt à la fois du
point de vue de l'efficacité et celui de l'équité. Notons encore que dans le cas des
permis, la variable d'asymétrie d'information majeure est liée au coût marginal
de l'effort d'abattement de pollution.
Mais les enchères doivent être conçues précisément en fonction des
caractéristiques du bien mis en vente. On distingue généralement deux cas
polaires. Le premier cas, dit de valeur privée, est celui où les satisfactions
(encore appelées valuations) que les différents acheteurs retirent du bien sont
indépendantes. Par exemple, si je décide d'acheter un tableau pour mon plaisir
sans intention de le revendre, le prix que je suis prêt à payer ne dépend que de
mes propres préférences, aucunement de ce que je peux imaginer de celles des
autres. Comment les agents se comportent-ils dans ce cas? Les procédures
d'enchères sont multiples (enchère orale ou écrite, au premier prix ou au second
prix) mais de façon générale, chaque agent a intérêt à miser de telle sorte que le
prix payé soit bien sûr inférieur à son évaluation du bien. Il doit arbitrer entre
proposer un prix élevé pour augmenter ses chances d'acquérir le bien et proposer
un prix faible pour augmenter son surplus s'il remporte l'enchère. De façon
optimale, chaque acheteur potentiel a intérêt à faire comme si son évaluation
était la plus forte parmi l'ensemble des enchérisseurs (sinon, il a peu de chances
de remporter le bien) et, par exemple dans le cas d'enchère au premier prix, à
miser la valeur espérée de la deuxième évaluation la plus forte,
conditionnellement à cette hypothèse. En fait, quelle que soit la procédure
d'enchère (ou presque), le paiement espéré d'un acheteur vainqueur d'une
enchère est égal à l'espérance de la valuation juste en dessous de la sienne.
Le deuxième cas, dit de valeur commune, correspond à une situation où les
agents retirent tous la même satisfaction du bien mis en vente (ou au moins les
satisfactions sont liées), mais où chacun n'a qu'une idée bien imparfaite de cette