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Dans une étude récente, Goldman Sachs a passé en revue les perspectives
économiques à long terme de plus de 70 pays, représentant ensemble 90 % du PIB
mondial.1
Nous sommes à mi-chemin : L'étude conclut que la transformation du paysage
économique reste une tendance de fond. Ensemble, la Chine, la Russie, l'Inde et le
Brésil représentaient 11 % du PIB mondial en 1990, mais près de 25 % aujourd'hui, et
probablement 40 % en 2050. Traduction : nous ne sommes qu'à mi-chemin du
processus de rééquilibrage. L'Inde devrait afficher les plus forts taux de croissance
entre 2020 et 2050 et accroître sensiblement sa contribution au PIB mondial.
Certaines tendances parmi les plus importantes (et les plus surprenantes) se sont
déjà produites : ainsi, durant les dix dernières années, la Chine, la Russie, le Brésil et
l'Inde ont représenté presque la moitié de l'activité économique internationale (70 %
pour les marchés émergents), soit le double de leur contribution dans les années 90.
Leur part dans l'économie mondiale devrait se maintenir à ces niveaux élevés, mais
ne devrait plus augmenter dans des proportions aussi considérables. En bref, les
marchés émergents sont déjà les moteurs de la croissance mondiale, et cette
tendance est accentuée par la crise financière.
Une classe moyenne de consommateurs en plein essor : Le rééquilibrage de la
croissance mondiale a des effets sans précédent sur le réhaussement du niveau de
vie des individus des pays émergents : c'est ainsi que beaucoup d'entre eux quittent
la pauvreté pour entrer dans les classes moyennes. Au cours des prochaines
décennies, le nombre de personnes formant les classes moyennes à l'échelle
mondiale devrait plus que doubler, en grande partie sous l'impulsion de la Chine et
de l'Inde. Selon Goldman, la consommation intérieure des grands pays émergents
comme la Chine, la Russie, le Brésil et l'Inde, devrait dépasser celle de la zone euro
en 2013 et celle des États-Unis en 2023. L'essor de la consommation, porté par la
croissance rapide des classes moyennes dans les pays émergents, devrait constituer
le thème d'investissement prédominant des vingt prochaines années.
Un univers qui s'étend au-delà des marchés les plus vastes : De nouveaux pays
émergents devraient être appelés à jouer un rôle plus important sur la scène
économique internationale. Le graphique ci-après montre qu'à mesure que la
croissance va se stabiliser dans les marchés BRIC, d'autres économies émergentes
vont prendre le relais, à l'image du Mexique, de l'Indonésie et du Nigeria. En effet,
selon Goldman Sachs, d'ici 2050, les dix pays africains les plus peuplés pourraient
voir leur taille multipliée par quinze, et le Nigeria deviendrait alors un marché aussi
vaste que l'Allemagne. Ces économies encore peu développées affichent
naturellement un très fort potentiel en matière d'industrialisation : nous
recommandons donc aux investisseurs de les inclure à leurs portefeuilles, élargissant
ainsi la base de leur exposition aux marchés émergents.
Le rééquilibrage des niveaux de richesse prendra plus de temps : Les PIB vont
beaucoup évoluer au cours des 30 prochaines années, mais le rattrapage qui devrait
s'opérer en matière de niveaux de revenu et de richesse sera beaucoup plus
progressif. Ainsi, en 2050, les pays du G7 seront toujours les plus prospères sur la
base du PIB par habitant. Toutefois, les écarts jadis considérables entre différents
pays et régions vont commencer à se résorber, sous l'effet d'une diminution des
inégalités dans chaque zone géographique (mais pas nécessairement au sein des
pays-mêmes). Le PIB par habitant de la Russie devrait s'inscrire en forte hausse, la
Corée devrait également améliorer son niveau de vie relatif. Sachant qu'aux yeux des
investisseurs obligataires, la richesse compte plus que la taille, les économistes
estiment que la note souveraine de la Corée pourrait atteindre AAA d'ici 2050.
L'ampleur du rééquilibrage des
forces
Nous sommes au cœur d'une longue tendance
au rééquilibrage des forces économiques, à
l'issue de laquelle les marchés émergents vont
représenter plus de 70 % du PIB mondial d'ici
2050 (contre 50 % aujourd'hui).
« La tendance de long terme qui devrait
vraiment plaire aux investisseurs est celle de
la consommation. La solidité et la régularité
de la croissance ces dernières années dopent
les revenus et contribuent à l'émergence d'une
classe moyenne dans de nombreux pays en
développement. L'univers des marchés
émergents offre un potentiel de croissance
considérable dans le domaine de la
consommation. »
Nick Price, Gérant de portefeuille,
actions marchés émergents
D'autres marchés émergents devraient
prendre le relais de pays dont l'essor est déjà
bien établi.