LES INFECTIONS RACHIDIENNES : L`IRM EST

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LES INFECTIONS RACHIDIENNES :
L’IRM EST-ELLE SUFFISANTE AU
DIAGNOSTIC ?
S. Semlali, M. Mahi, T. Amil, A Hanine, M.
Benameur, S. Chaouir, S. Akjouj
JFR 2008
Introduction
► les
infections rachidiennes représentent 2%
de l’ensemble des ostéomyélites.
► Dominées
par les spondylodiscites et les
spondylites
► L’immunodépression,
le diabète, le
traumatisme et la chirurgie constituent les
principaux facteurs de risque.
Épidémiologie
► Deux
fois plus l’homme que la femme
►2
pics de fréquence: adolescence et entre
40-60 ans.
► Fréquence
►gestes
en augmentation
interventionnelles.
►Traitement
immuno-supresseurs
Pathogénie
► Voie
hématogène +++:
ƒ Portes d’entrée: urogénitale, pulmonaire, ORL,
dentaire …
► Par
contiguïté: abcès épiduraux primitifs
► Inoculation
directe:
ƒ plaie accidentelle
ƒ Iatrogène ++
Germes
► Les
germes pyogènes:
ƒ staphylocoque,
ƒ bacilles gram négatif,
ƒ streptocoques …
► Les
germes anaérobies: actinomycose
► Le BK: tuberculose => mal de Pott +++.
► Parasitose: KH +++
Topographie
►
Tous les étages + sacro-iliaque
►
Par ordre décroissant:
ƒ lombaire +++ ƒ thoracique –
ƒ cervical –
ƒ sacrée.
►
Parfois plusieurs étages affectés
=> difficultés diagnostiques
Image empreintée à wikipidia
Extension
► os
►
►
Æ LLA
Æ disque
Æ espaces épiduraux
Espaces
épiduraux
disque
LLA
Clinique
► Les
tableaux cliniques sont variables et
souvent trompeurs.
► Rachialgies
► Brutales,
► +/-
intenses +++
inflammatoire
fièvre, AEG ou impotence fonctionnelle.
► Contracture
+ douleur à la palpation
Imagerie
► L’imagerie
par résonance magnétique=
examen de choix
ƒ Spondylodiscite débutante
ƒ Rechercher les complications.
► Les
aspects en imagerie sont parfois
suggestifs de l’agent pathogène
responsable.
► Indispensable pour le diagnostic et le bilan
lésionnel.
Preuves bactériologiques
► Doit
être obtenue rapidement.
► Hémocultures +/-: 25 à 50% de Dc +
► Prélèvements locaux par ponctions des
collections ou par biopsie vertébrale =>
diagnostic dans 70 à 80% des cas.
► L’examen est bactériologique et
histologique.
1. Spondylodiscites à pyogène
► Les
germes en cause
ƒ staphylocoque,
ƒ bacilles gram négatif, brucellose
ƒ streptocoques …
► Clinique:
ƒ
ƒ
ƒ
Rachialgies intenses, brutales,
Fièvre souvent présente,
Impotence fonctionnelle.
Radiographie standard:
► Début:
► Érosion
coin vertébral
► Diminution de la hauteur
l’espace intersomatique
► Estompement de la lame
osseuse sous-chondrale.
► Plus
tard:
► Érosion
des plateaux vertébraux
► Tuméfaction des parties molles
péri-vertébrales
► Rétro-listhésis
Diminution de l’espace intersomatique T7-T8.
IRM +++:
► Début:
ƒ Inflammation focale d’un plateau vertébral
ƒ Hypersignal T2 du disque
► Phase
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
d’état:
Estompement de la lame osseuse sous-chondrale
Réaction inflammatoire en bande des plateaux V
Hypersignal T2 du disque intervertébrale
Affaissement disque/ augmentation hauteur (abcès)
IRM
► Extension
et complication:
Périvertébrale circonférentielle
Épidurite Æ compression sac dural ou racine
nerveuse
ƒ Abcès: mal limités + réaction inflammatoire
ƒ
ƒ
► Difficulté
diagnostic:
ƒ Spondylite isolée: tassement vertébral
a
c
b
d
e
RX standard : érosion du coin antsup de L4 (a). L’érosion des
plateaux en L3-L4 est très discrète
sur les clichés standards.
c- TDM: érosions de la plaque
osseuse (petites fléches).
L’IRM montre un hyposignal T1 (d)
et hypersignal T2 (e) en bande des
plateaux . La biopsie scano-quidée
était en faveur d’une spondylodiscite
à staphylocoque
Spondylodiscite à streptocoque
IRM: Le disque est en hypersignal avec
diminution de sa hauteur.
Les plateaux présentent un hyposignal
en bande et se rehaussent intensément
après injection de gadolinium.
TDM: Estompement de la
lame osseuse avec érosion
des plateaux vertébraux
T7-T8
localisation lombosacrée concomitante
avec collection discale
b
a
d
e
c
f
a- Hypersignal T2 du disque intervertébral L1-L2.
b,c- Corps vertébraux en hyposignal T1 avec rehaussement intense, collection discale qui reste en
hyposignal.
d,e- épidurite antérieure.
f- ponction-biopsie d’une autre lésion lytique sacrée a diagnostiquée une spondylodiscite à pseudomonas
Germes particuliers
► Brucellose:
ƒ
ƒ
ƒ
Zoonose, contexte professionnel
Dc +: sérologie de Wright
Imagerie:
►aspect
de discopathie dégénérative = condensation
des plateaux + construction osseuse
►Atteinte prédominant à la partie ant-sup du corps V
►Atteinte discale précoce
►Abcès PM et lésion arc post (-)
Remaniement ostéo-vertébral intéressant les trois vertèbres lombaires, avec un bloc
congénital L2-L3, mais il existe une ostéolyse des plateaux inférieur de L1 et supérieur de
L2. Noter la lyse importante du coin sup-ant de L2. L’atteinte discale est bien visible sur les
coupes IRM. Les corps vertébraux sont en hypersignal T2 diffus. Il n’existe pas d’abcès des
partie molles ni d’épidurite. La biopsie lombaire scano-guidé est en faveur d’une
spondylodiscite brucillienne.
► Salmonellose
ƒ Terrain particulier: drépanocytose,
hémopathie; connectivite
ƒ Sites fragilisés par les infarctus osseux
► Actinomycose
ƒ BGN, anaérobie strict
ƒ Atteinte apophyses transverses
ƒ Dc +: histologique +++ et bactériologique
Abcès épiduraux primitifs
► Hématogène
ou iatrogène.
► Staphylocoque +++
► Clinique parlante => impotence fonctionnelle
► IRM +++: collection épidurale en hypersignal T2
et de signal variable en T1
► Rehaussement périphérique, ou alors hétérogène
Collection épidurale postérieure en hypersignal T2 et
hyposignal T1, se rehaussant en périphérie sans lésion
osseuse. Abcès épidural primitif, à staphylocoque.
2. Spondylodiscite tuberculeuse
► Très
fréquente dans les pays en voie de
développement.
► Clinique souvent insidieuse
► Charnière dorso-lombaire +++
► Parfois pluri-étagée contiguë ou non
► Diagnostic: souvent évoqué à l’imagerie, mais
nécessite confirmation histologique +++ ou
bactériologique.
Radiographie standard
► Larges
érosions des plateaux vertébraux
«en miroir» de part et d’autre du disque.
► +/- séquestre osseux
► Affaissement du disque
► Fuseaux paravertébral
Tomodensitométrie
► Met
en évidence les lésions
osseuse, le séquestre.
► La destruction des plateaux
est plus importante que
dans les infections à
pyogènes.
► Les abcès para-vertébraux
et des psoas, se rehaussant
en périphérie
IRM
► Stade
précoce: = infection à pyogène
► Tardivement:
ƒ Hypersignal T1 des plateaux vertébraux
ƒ Collection du disque et abcès paravertébraux
hyposignal T1 hypersignal T2, rehaussement
intense de la coque.
ƒ Épidurite: respecte le LLP
ƒ Déformation rachidienne => pronostic
fonctionnel
Collection
liquidienne
discale
L2-L3
avec
rehaussement des corps vertébraux. Il faut noter
l’érosion des plateaux vertébraux et l’épidurite:
spondylodiscite tuberculeuse
Spondylodiscite tuberculeuse:
Lésions des plateaux vertébraux
avec le disque en signal hétérogène
L3 et L4. l’extension de la lésion se
fait vers le pédicule gauche de L4.
l’injection de gadolinium met en
évidence le rehaussement des corps
vertébraux, de l’épidurite antérieur
« en lunette » et des lésions des
parties molles péri-vertébrales.
Lésion lytique intéressant les corps
vertébraux de T6 et T7, avec pincement
du disque intervertébral. L’IRM montre
l’hypersignal hétérogène T2 des deux
vertèbres. Petite collection postérieure et
antérieure: spondylodiscite tuberculeuse
Lésion vertébrale T7-T8 avec collection pré-vertébrale
et épidurale hétérogène. Cette collection est bien limité
par le rehaussement de la coque. La destruction
vertébrale est à l’origine d’une déformation rachidienne
avec cyphose comprimant la moelle. Spondylodiscite
tuberculeuse
Lésions intéressant la jonction
lombo-sacrée avec atteinte de L4 –
L5 – S1. Ils s’accompagnent d’une
collection du psoas droit avec une
coque
épaisse
se
rehaussant
intensément au produit de contraste.
L’aspect est en faveur d’une
spondylodiscite
tuberculeuse
confirmée par la biopsie osseuse
Localisations multiples cervicale haute en
hyposignal T2 et discret hypersignal T1
avec début de compression médullaire.
L’injection de produit de contraste montre
un rehaussement des parties molles latérocervicales droite. Une autre lésion
thoracique postérieure, qui a été biopsiée,
a
diagnostiqué
une
spondylodiscite
tuberculeuse multifocale.
Localisations atypiques
► Spondylite:
ƒ
ƒ
Æ tassement vertébral
Æ ostéolyse vertébrale isolée
► Atteinte
de l’arc postérieur: aspect pseudo-
tumoral.
► Sacroiliite tuberculeuse.
Ostéolyse somatique du coin supéro-antérieure de L4
avec conservation de la hauteur du disque et sans
lésion de la vertèbre sus-jascente. La
tomodensitométrie montre un séquestre au sein de la
lésion (flèche blanche). La lésion s’accompagne d’une
épidurite (tête de flèche). L’assocation avec des
tuberculomes cérébraux, indique l’origine
tuberculeuse
de
la
spondylite
*
Processus lytique intéressant l’arc postérieur de Th6 (*) et de
l’extrémité postérieure de la côte droite (flèche), avec une collection
des parties molles paravertébrales droite. La ponction biopsie est en
faveur d’une localisation tuberculeuse de l’arc postérieure
*
Sacroiliite droite tuberculeuse avec des géodes sous-chondrale en miroir avec
élargissement de l’interligne. Il existe une collection du psoas iliaque (*). La
biopsie scanno-guidée est en faveur d’une tuberculose sacro-iliaque.
3. Parasitose
► Hydatidose
+++
► La plus fréquente des localisations osseuses.
► Évolution lente et insidieuse
► Plusieurs étages contiguës
Imagerie
► Aspect
souvent typique
► Masses liquidiennes multivésiculaires
► Destruction osseuse importante
► IRM+++:
ƒ Extension vers les PM et intra-canalaires
ƒ Signes de compression médullaire
► Parfois
aspect atypique: pseudo tumoral mais
non rehaussé par le produit de contraste
Ostéolyse du corps vertèbral. L’IRM montre les multiples lésions
kystiques intra-osseuses avec extension endo-canalaire et une
compression médullaire: kyste hydatique vertèbral
L ési ons liq uidiennes multi-vésiculaires
intéressant 2°, 3° et 4° vertèbres thoraciques,
avec extension vers les parties molles
postérieures et en intracanalaire. L’aspect est
typique d’une kyste hydatique vertébral.
Kyste hydatique vertébrale étendu avec lésion
osseuse et extension en endocanalaire,
comprimant et refoulant le cordon médullaire.
Mycoses vertébrales
► Très
rares (immunodéprimé)
► Infections mycosiques systémiques
► Candidosique ou aspergillose (atteinte très
étendue)
► Imagerie non spécifique
► Dc par prélèvement histologique
Diagnostic différentiel des
infections rachidiennes
Pincement discal
► Après
chimionucléolyse
► Discectomie
► Discopathie destructrice rapide
► Les hémodialysés
Érosions des plateaux vertébraux
► Arthrose
érosive
► Les rhumatismes inflammatoires
► Discopathies microcristallines
► Les hémodialysés
► Destruction tumorale: métastases
Conclusion
► L’atteinte
infectieuse vertébrale est
fréquente et variable.
► Si l’aspect à l’imagerie est assez évocateur,
et permet des diagnostic assez précoce la
nature du germe reste toujours à prouver.
► D’où l’intérêt des ponctions et des biopsies
scanno-guidée pour un traitement ciblée et
rapide.
Références
►
►
►
►
►
Cotten A. Imagerie musculosquelettique. Pathologies
générales. Masson, Paris, 2005: 251-79.
Kökefi F, Aciduman A, Günaydin A, Kinikl S. A Rare Cause
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Kulkarni AG, Chu G, Fehlings MG. Pyogenic intradural
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