Université Lumière Lyon 2
Institut des Sciences et des Pratiques d’Éducation et de Formation
Campus FORSE
Année universitaire 2014-2015
Master 1 en Sciences de l’éducation et de la formation
Etude de déterminants d’un comportement favorable à la santé
Blary, A.-M. & Malnati, I. (2014)
Mots clés : auto-détermination, motivation, sentiment d’auto-efficacité, développement
humain, empowerment, santé
Keywords: self-determination , motivation, self-efficacy, Human growth, empowerment,
health
Publications synthétisées
Deci, E. & Ryan, M. (2000). Self-determination theory and the facilitation of intrinsic
motivation, social development and well-being. American Psychologist, 5 (1), 68-78.
Bandura, A. (1994). Self-efficacy. Encyclopedia of human behavior, 4, 71-81. New
York: Academic Press. (Reprinted in H. Friedman [Ed.], Encyclopedia of mental
health. (1998). San Diego: Academic Press).
Aujoulat, I., d’Hoore, W. & Deccache, A. (2007). Patient empowerment in theory and
practice: polysemy or cacophony? Patient Education and Counseling, 66(1), 13-20.
Spence Lashinger, H. K., Gilbert, S., Smith, L. M. & Leslie, K. (2010). Towards a
comprehensive theory of nurse/patient empowerment: applying Kanter’s
empowerment theory to patient care. Journal of Nursing Management, 18, 413.
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Présentation générale du sujet
Le sujet général de ce dossier de lecture présente le rôle de certains processus intra-personnels
et interpersonnels dans le cadre de la modification d’un comportement lié à la santé. Dans une
approche psychologique individuelle autodéterminée, le processus d’engagement et
d’adoption d’un comportement de santé par un individu s’appuie sur des ressources
psychologiques internes qui peuvent être renforcées par une prise en charge thérapeutique
centrée sur la personne. Pour explorer ce sujet, nos deux premiers articles présentent deux
théories sur des ressources psychologiques influençant positivement l’auto-détermination, à
savoir la motivation et le sentiment d’auto-efficacité. Les deux articles suivants abordent sous
deux angles épistémologique et pratique la notion d’empowerment en tant que stratégie
d’intervention thérapeutique jugée opportune pour renforcer un comportement de santé
autonome et éclairé.
La première fiche de lecture présente la théorie de l’auto-détermination selon Deci et Ryan en
relation avec l’épanouissement personnel. Les différents degrés de motivation sont décrits
ainsi que les contextes favorisants ou défavorisant l’expression de la motivation la plus
performante pour l’accomplissement personnel.
La deuxième fiche de lecture décrit les éléments majeurs de la théorie de l’efficacité
personnelle selon Bandura. Cette ressource psychologique, définie comme la croyance d’un
individu en ses capacités à exercer un contrôle sur son fonctionnement et sur les évènements
de sa vie, joue un rôle majeur dans l’engagement d’un individu dans une action.
La troisième fiche de lecture propose à partir d’une revue de littérature d’identifier les
processus d’empowerment pour pouvoir en donner une définition opérationnelle dans le
domaine de la santé en s’appuyant notamment sur le principe d’autodétermination.
La quatrième fiche vise à partir de deux théories majeures de l’empowerment individuel et du
monde managérial de donner des orientations de pratiques professionnelles pour les
infirmières afin de favoriser leur empowerment et par la même celui du patient dans
l’amélioration des comportements favorables à la santé.
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Fiche de lecture 1
Titre de l’article : Self-determination theory and the facilitation of intrinsic motivation,
social development and well-being
Auteurs: E. Deci et M. Ryan
Revue: American Psychologist
Année: 2000
Nombre de pages: 9
Thème: L’influence de facteurs environnementaux sur le développement de différents types
de motivation
Keywords: Human growth, self-determination, intrinsic motivation, extrinsic motivation,
self-regulation, autonomy, competence, relatedness, well-being
Mots-clés: développement humain, autodétermination, motivation intrinsèque, motivation
extrinsèque, régulation, intégration, autonomie, compétence, appartenance, bien-être
Concepts présentés dans la fiche: théorie de l’autodétermination, théorie d’évaluation
cognitive, théorie d’intégration organismique
Référence de l’article: Deci, E. & Ryan, M. (2000). Self-determination theory and the
facilitation of intrinsic motivation, social development and well-being. American
Psychologist, 5 (1), 68-78. doi :10.1037//0003-066X.55.1.68 Récupéré sur : Recherche
scholar.google.fr "Self-determination theory and the facilitation of intrinsic motivation, social
development and well-being" [consulté le 30.09.2014]
Fiche de lecture rédigée par : Isabelle Malnati
Résumé : Deci et Ryan présente dans cet article leur théorie de l’auto-détermination en
relation avec l’épanouissement des capacités humaines. Les auteurs postulent que le besoin de
satisfaction de trois besoins psychologiques fondamentaux, à savoir l’autonomie, la
compétence et l’appartenance sociale est à la source de la motivation humaine. Or ils
identifient des facteurs contextuels influençant l’individu soit à optimiser ou à réduire son
comportement motivationnel. Deci et Ryan décrivent alors différents comportements
motivationnels, du plus performant (autodéterminé) au moins productif (amotivation). Entre
ces deux états sont déclinées quatre autres types de motivation. A travers ces recherches les
auteurs sont intéressés par une compréhension profonde de la dynamique motivationnelle des
individus.
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Synthèse
Les auteurs, Deci et Ryan, ont développé depuis les années soixante-dix des recherches
importantes sur la notion de motivation. Ils ont formulé la théorie de l’auto-détermination
(TAD), qui identifie différents types de motivation, et intègre l’influence de contextes sociaux
sur leur développement. La TAD postule que la motivation humaine est déclenchée par la
recherche de satisfaction de trois besoins psychologiques fondamentaux, à savoir le besoin
d’autonomie, de compétence et d’appartenance sociale. L’approche de la motivation par le
concept d’auto-détermination a permis de reconnaitre qu’une motivation interne authentique
(appelée intrinsèque) développe un comportement plus épanouissant qu’une motivation
engendrée par des facteurs extérieurs à la personne (appelée extrinsèque). Aussi la théorie de
motivation intrinsèque décrit particulièrement bien la propension naturelle de l’homme à
agrandir son champ de savoir et d’action, fonction essentielle au développement cognitif et
social ainsi qu’au bien-être.
Deci et Ryan portent un regard rétrospectif sur l’évolution de leurs recherches qui les
ont conduits à développer progressivement leur théorie sur la motivation intrinsèque. Ils ont
commencé dès les années 1980 par examiner les conditions sociales et environnementales qui
supportent ou affaiblissent cette motivation interne afin de comprendre les circonstances qui
libèrent ou aliènent les aspects humains positifs. Les premiers résultats ont montré que le
sentiment de compétence a une influence positive sur la motivation interne, mais uniquement
s’il est accompagné du sentiment d’autonomie (ou de contrôle). Par la suite les auteurs ont
attesté que la perception d’une possible auto-détermination dans l’action (le fait d’être à
l’origine de son propre comportement) catalyse la motivation interne et par ricochet les
capacités à atteindre l’objectif. Par-contre si les motifs d’accomplissement sont extérieurs à
l’action (récompense, pressions…) ils impactent négativement la motivation interne et donc
les performances. Quant au troisième besoin psychologique social (être relié à ses pairs), les
études n’ont pas montré son absolue nécessité à l’expression d’une motivation intrinsèque,
même si sa contribution dans un sens plus large a tout de même été démontrée. Tous ces
résultats se sont confirmés aussi bien à l’école que dans le travail ou dans le cadre familial.
Néanmoins Deci et Ryan attirent notre attention sur le fait que les activités auxquelles
l’homme doit se plier durant sa vie n’ont pas toutes des qualités intrinsèquement motivantes.
Cette question soulève alors l’exploration d’un autre type de motivation caractérisée par deux
phénomènes internes : l’identification de la valeur de l’activité (ou régulation) et son niveau
d’appropriation au « soi » (ou intégration). Ce type de motivation appelée extrinsèque est
détaillé sous les différentes formes. Les travaux de Deci et Ryan ont alors donné naissance à
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une théorie motivationnelle représentée par un continuum figurant les différentes formes de
motivation possibles. Le continuum permet de classer les niveaux d’autodétermination en
fonction du degré d’internalisation de la motivation. On trouve à son niveau le plus faible
l’amotivation dans le cas d’absence d’intention personnelle dans l’action ou même
d’engagement dans l’action. L’amotivation peut résulter d’une non-valorisation de l’activité,
d’un sentiment d’incompétence ou encore de visions de perspectives non désirées. Le niveau
le plus fort de motivation se rapporte au comportement autodéterminé émanant d’une
motivation intrinsèque liée à des satisfactions inhérentes à l’action elle-même.
Entre ces deux extrêmes se situent quatre types de motivations externes avec quatre
degrés croissants d’internalisation et donc d’autonomie. Les auteurs insistent sur le fait que
ces stades ne décrivent pas une progression à suivre pour augmenter ses capacités cognitives,
mais le développement des capacités cognitives chez l’enfant tend vers un accroissement de
l’autorégulation et de l’internalisation (Chandler et Connell, 1987).
Dans l’échelle d’autodétermination, le comportement le moins autonome correspond au
mécanisme de régulation externe. Il s’exprime lorsqu’un individu est motivé par des
éléments externes tels une récompense ou une demande. Il n’y a pas de régulation interne qui
se met en place. C’est le comportement typiquement observé dans la théorie du
conditionnement opérant de Skinner (1953). Vient ensuite la régulation introjectée
l’individu commence à intérioriser dans une certaine mesure les contraintes extérieures. Le
comportement est motivé par le maintien de l’estime de soi (Deci et Ryan, 1995). En d’autres
termes, ce type de motivation est contingent à une régulation du comportement par l’ego. Un
niveau supérieur d’autodétermination est atteint par la régulation identifiée. Elle implique une
conscience de la valorisation du comportement par l’activité et de son importance. Enfin la
forme la plus autonome rencontrée dans la motivation extrinsèque est la régulation intégrée.
Les valeurs de l’activité sont totalement assimilées et se confondent avec les valeurs et
besoins du « moi ». Les individus mus par une motivation extrinsèque reposant sur une
régulation intégrée sont aussi ceux qui font l’expérience d’une plus grande autonomie dans
l’action.
Cette théorie des motivations a d’ailleurs fait l’objet d’études étendues dans plusieurs
domaines de la vie courante. A l’école ou dans la santé les chercheurs ont pu attester des
corrélations entre les niveaux de motivation interne et des comportements positifs, comme
par-exemple la persévérance, la performance et le sentiment de bien-être. Néanmoins, ils ont
aussi démontré que les sentiments de compétence, d’appartenance et d’autonomie n’opèrent
que s’ils sont supportés par le contexte social. Par-exemple pour capter puis s’approprier le
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