[ 3 ]
Lempowerment est plus que la trans-
mission d’un savoir-faire
Notre santé est très étroitement liée à
la responsabilité personnelle. Pour
pouvoir agir par nous-mêmes, nous
avons besoin aussi bien de connais-
sances et de compétences que de va-
leurs auxquelles nous pouvons nous
référer. Nous devons de plus avoir la
conviction que nous pourrons mettre
en pratique ce qui a de l’importance
pour nous.
Pour une hygiène bucco-dentaire du-
rable, il faut donc être convaincu
- qu’elle nous apportera des valeurs
comme la santé, la beauté, la recon-
naissance sociale et
- que nous pourrons soigner nos dents
suffisamment bien pour atteindre ces
valeurs.
L«empowerment» ne signifie pas seu-
lement la transmission dun savoir-faire,
il consiste aussi à susciter, renforcer et
soutenir des convictions ou des moti-
Empowerment Renforcer
les potentiels
Savoir est bon pour la santé. C’est le message central du concept de
«compétence en matière de santé». Quiconque veut assumer la responsabi-
lité de sa propre santé doit d’abord disposer du savoir-faire nécessaire.
Ce principe s’applique aussi à la santé bucco-dentaire. Que signifie la com-
pétence en matière de santé? On peut la définir par la capacité à acquérir
les connaissances qui permettent de prendre conscience des conditions de
vie ayant une incidence sur la santé et de les mettre en pratique activement.
Le présent article se pose la question des mesures qui permettent de
promouvoir la compétence en matière de santé chez les enfants et adoles-
cents. Les spécialistes parlent à ce sujet d’«empowerment», un terme an-
glais qui peut se traduire par appropriation du pouvoir ou autonomisation.
vations. Les individus – tout particuliè-
rement les enfants bien sûr doivent
être encouragés à prendre en main
leurs propres affaires. Il leur faut pren-
dre conscience de leurs capacités et
apprendre à couvrir et exploiter leurs
ressources.
Une éducation ussie est un
empowerment – et inversement
Léducation a pour but d’aider les en-
fants, à partir de leur situation naturelle
de faiblesse et d’infériorité, à acquérir
de la force, de la confiance en soi et
des capacités qui leur permettront de
se mouvoir de manière compétente
dans la vie. Pour cela, ils doivent ap-
prendre et exercer difrents compor-
tements entre autres l’hygiène den-
taire. Comment les adultes peuvent-ils
soutenir ce processus d’apprentis-
sage? Le tableau x montre quelles
conditions motivent (A) les enfants
à adopter un comportement souhaité
et quelles conditions constituent des
obstacles (B).
Il faut encourager
les enfants à prendre
en main leurs
propres affaires.
[ 4 ] EMPOWERMENT
Ressources et obstacles dans
l’éducation
Ainsi, par exemple, la confiance en soi
des enfants est engendrée (ou empê-
chée) directement par ce que les adul-
tes éducateurs les croient capables (ou
pas capables) de faire et attendent
donc d’eux. On peut par conséquent
voir les motivations sous A comme des
ressources, tandis que les facteurs
énumérés sous B constituent des obs-
tacles.
Il est important de souligner que lem-
powerment na rien à voir avec une
«aiddéresponsabilisante. Au contraire:
la compétence est associée à l’auto-
nomie. Il sagit donc d’une aide pour
saider soi-même. C’est pourquoi il est
important de déjà prendre les tout pe-
tits au rieux quand ils repoussent
énergiquement l’aide des adultes et
revendiquent le droit de faire quelque
chose par eux-mêmes.
Empowerment et «fausses»
compétences
Parfois, les enfants sont aussi motivés
à faire des choses qui ne nous plaisent
pas ou me qui peuvent leur porter
préjudice. Par exemple quand ils font
quelque chose pour laquelle ils sont
prêts à accepter une punition. Ils font
cela parce qu’un autre avantage ou ob-
jectif a plus de valeur pour eux que le
fait d’éviter une punition par exemple
voir un certain film ou tester leur capa-
cité, c’est-à-dire leur «compétence», à
s’imposer.
Il y a aussi des enfants qui font croire
de manière très crédible (compétente)
qu’ils ne savent pas faire quelque chose
ou qu’ils sont trop «bêtes» pour cela.
Dans ce cas, leur expérience les a
conduits à la conviction subjective
(dont ils ne sont bien sûr pas conscients)
que cette attitude leur permet de mieux
vivre. Ils sont parfois tellement com-
tents qu’ils parviennent à convaincre
efficacement parents, enseignants et
même psychologues et médecins.
Ces exemples sont des cas dans les-
quels des compétences discutables
ont été acquises. La première étape de
l’empowerment est ici de comprendre
(ou au moins de deviner) la logique in-
terne du comportement enfantin. C’est
à cette seule condition que l’on peut
aider l’enfant à sortir de sa situation
fâcheuse et le renforcer dans une di-
rection positive.sistance frontale,
vexation, colère, réprimande ou priva-
tion d’affection ne sont ici d’aucune
aide; tout cela ne fait qu’affaiblir l’en-
fant. Le renforcement commence par
la compréhension du comportement
d’un individu.
Lempowerment dans l’activi
de la MDS
La MDS accomplit une sorte d’«enga-
gement citoyen», ce que lon peut
considérer comme une variante mo-
derne de la charge honorifique. Mais
l’«honneur» de cet engagement ne se
définit plus par du travail non pa ou
par la prise de «charge, il consiste
plut en la disposition de la MDS à
mettre aimablement ses jeunes conci-
toyens, de l’enfance à l’adolescence,
sur la bonne voie en matière dhygiène
dentaire pour ainsi dire en tant que
mentor pour la santé bucco-dentaire.
Bien que les MDS soient des profanes
du point de vue méthodologique/di-
dactique et parfois aussi du point de
vue dico-dentaire, elles se rendent
suffisamment compétentes pour pou-
voir apporter cette contribution à la
s a n t é pu b l i q u e . C e t te e x p e r ti s e p r o fa n e
pore par l’engagement est un bien
précieux d’une société. Mais elle impli-
que aussi l’obligation d’acquérir et en-
tretenir cette compétence de façon
responsable et dans une mesure suffi-
sante. Les formations initiales et conti-
nues proposées à cet effet sont à voir
comme des outils d’empowerment
pour les MDS et il convient d’en profi-
ter.
(Voir aussi des informations complémentaires sous le mot clé
«empowerment» sur Internet.)
A Les enfants ont envie de faire quelque
chose
L«empowermenn’a rien à voir
avec la déresponsabilisation c’est
une aide pour s’aider soi-même!
- quand ils ont l’impression de jà bien
savoir le faire
- quand cela leur paraît utile
- quand ils le comprennent
- qui leur apporte de la reconnaissance
(sociale)
- qui leur procure un bénéfice ou un
avantage concret
- quand ils s’en croient capables (ou qu’on
les en croit capables)
- qui a beaucoup de valeur pour eux
B Les enfants n’ont pas envie de faire
quelque chose
- quand ils doutent de pouvoir y arriver
- qui est lié à de la peur
- qui génère un rejet social (punition,
humiliation)
- quand ils ne s’en croient pas capables
- pour quoi ils n’ont pas d’explication
plausible
- qui génère de la frustration
- qui n’a pas de valeur pour eux, qui ne
compte pas p. ex. dans l’entourage
social
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