Empowerment – Renforcer les potentiels

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Empowerment – Renforcer
les potentiels
Savoir est bon pour la santé. C’est le message central du concept de
«compétence en matière de santé». Quiconque veut assumer la responsabilité de sa propre santé doit d’abord disposer du savoir-faire nécessaire.
Ce principe s’applique aussi à la santé bucco-dentaire. Que signifie la compétence en matière de santé? On peut la définir par la capacité à acquérir
les connaissances qui permettent de prendre conscience des conditions de
vie ayant une incidence sur la santé et de les mettre en pratique activement.
Le présent article se pose la question des mesures qui permettent de
promouvoir la compétence en matière de santé chez les enfants et adolescents. Les spécialistes parlent à ce sujet d’«empowerment», un terme anglais qui peut se traduire par appropriation du pouvoir ou autonomisation.
L’empowerment est plus que la transmission d’un savoir-faire
Notre santé est très étroitement liée à
la responsabilité personnelle. Pour
pouvoir agir par nous-mêmes, nous
avons besoin aussi bien de connaissances et de compétences que de valeurs auxquelles nous pouvons nous
référer. Nous devons de plus avoir la
conviction que nous pourrons mettre
en pratique ce qui a de l’importance
pour nous.
Pour une hygiène bucco-dentaire durable, il faut donc être convaincu
-qu’elle nous apportera des valeurs
comme la santé, la beauté, la reconnaissance sociale et
-que nous pourrons soigner nos dents
suffisamment bien pour atteindre ces
valeurs.
L’«empowerment» ne signifie pas seulement la transmission d’un savoir-faire,
il consiste aussi à susciter, renforcer et
soutenir des convictions ou des moti-
Il faut encourager
les enfants à prendre
en main leurs
propres affaires.
vations. Les individus – tout particulièrement les enfants bien sûr – doivent
être encouragés à prendre en main
leurs propres affaires. Il leur faut prendre conscience de leurs capacités et
apprendre à découvrir et exploiter leurs
ressources.
Une éducation réussie est un
empowerment – et inversement
L’éducation a pour but d’aider les enfants, à partir de leur situation naturelle
de faiblesse et d’infériorité, à acquérir
de la force, de la confiance en soi et
des capacités qui leur permettront de
se mouvoir de manière compétente
dans la vie. Pour cela, ils doivent apprendre et exercer différents comportements – entre autres l’hygiène dentaire. Comment les adultes peuvent-ils
soutenir ce processus d’apprentissage? Le tableau x montre quelles
conditions motivent (A) les enfants
à adopter un comportement souhaité
et quelles conditions constituent des
obstacles (B).
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Empow ermen t
Ressources et obstacles dans
l’éducation
A Les enfants ont envie de faire quelque
chose
-
-
-
-
-
-
-
quand ils ont l’impression de déjà bien
savoir le faire
quand cela leur paraît utile
quand ils le comprennent
qui leur apporte de la reconnaissance
(sociale)
qui leur procure un bénéfice ou un
avantage concret
quand ils s’en croient capables (ou qu’on
les en croit capables)
qui a beaucoup de valeur pour eux
B Les enfants n’ont pas envie de faire
quelque chose
-
-
-
-
-
-
-
quand ils doutent de pouvoir y arriver
qui est lié à de la peur
qui génère un rejet social (punition,
humiliation)
quand ils ne s’en croient pas capables
pour quoi ils n’ont pas d’explication
plausible
qui génère de la frustration
qui n’a pas de valeur pour eux, qui ne
compte pas p. ex. dans l’entourage
social
Ainsi, par exemple, la confiance en soi
des enfants est engendrée (ou empêchée) directement par ce que les adultes éducateurs les croient capables (ou
pas capables) de faire et attendent
donc d’eux. On peut par conséquent
voir les motivations sous A comme des
ressources, tandis que les facteurs
énumérés sous B constituent des obstacles.
Il est important de souligner que l’empowerment n’a rien à voir avec une
«aide» déresponsabilisante. Au contraire:
la compétence est associée à l’autonomie. Il s’agit donc d’une aide pour
s’aider soi-même. C’est pourquoi il est
important de déjà prendre les tout petits au sérieux quand ils repoussent
énergiquement l’aide des adultes et
revendiquent le droit de faire quelque
chose par eux-mêmes.
Empowerment et «fausses»
compétences
Parfois, les enfants sont aussi motivés
à faire des choses qui ne nous plaisent
pas ou même qui peuvent leur porter
préjudice. Par exemple quand ils font
quelque chose pour laquelle ils sont
prêts à accepter une punition. Ils font
cela parce qu’un autre avantage ou objectif a plus de valeur pour eux que le
fait d’éviter une punition – par exemple
voir un certain film ou tester leur capacité, c’est-à-dire leur «compétence», à
s’imposer.
Il y a aussi des enfants qui font croire
de manière très crédible (compétente)
qu’ils ne savent pas faire quelque chose
ou qu’ils sont trop «bêtes» pour cela.
Dans ce cas, leur expérience les a
conduits à la conviction subjective
(dont ils ne sont bien sûr pas conscients)
que cette attitude leur permet de mieux
vivre. Ils sont parfois tellement compétents qu’ils parviennent à convaincre
efficacement parents, enseignants et
même psychologues et médecins.
mettre aimablement ses jeunes concitoyens, de l’enfance à l’adolescence,
sur la bonne voie en matière d’hygiène
dentaire – pour ainsi dire en tant que
mentor pour la santé bucco-dentaire.
Bien que les MDS soient des profanes
du point de vue méthodologique/didactique et parfois aussi du point de
vue médico-dentaire, elles se rendent
suffisamment compétentes pour pouvoir apporter cette contribution à la
santé publique. Cette expertise profane
portée par l’engagement est un bien
précieux d’une société. Mais elle implique aussi l’obligation d’acquérir et entretenir cette compétence de façon
responsable et dans une mesure suffisante. Les formations initiales et continues proposées à cet effet sont à voir
comme des outils d’empowerment
pour les MDS et il convient d’en profiter.
(Voir aussi des informations complémentaires sous le mot clé
«empowerment» sur Internet.)
Ces exemples sont des cas dans lesquels des compétences discutables
ont été acquises. La première étape de
l’empowerment est ici de comprendre
(ou au moins de deviner) la logique interne du comportement enfantin. C’est
à cette seule condition que l’on peut
aider l’enfant à sortir de sa situation
fâcheuse et le renforcer dans une direction positive. Résistance frontale,
vexation, colère, réprimande ou privation d’affection ne sont ici d’aucune
aide; tout cela ne fait qu’affaiblir l’enfant. Le renforcement commence par
la compréhension du comportement
d’un individu.
L’empowerment dans l’activité
de la MDS
La MDS accomplit une sorte d’«engagement citoyen», ce que l’on peut
considérer comme une variante moderne de la charge honorifique. Mais
l’«honneur» de cet engagement ne se
définit plus par du travail non payé ou
par la prise de «charges», il consiste
plutôt en la disposition de la MDS à
L’«empowerment» n’a rien à voir
avec la déresponsabilisation – c’est
une aide pour s’aider soi-même!
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