
[ 4 ] EMPOWERMENT
Ressources et obstacles dans  
l’éducation 
Ainsi, par exemple, la confiance en soi 
des enfants est engendrée (ou empê-
chée) directement par ce que les adul-
tes éducateurs les croient capables (ou 
pas  capables)  de  faire  et  attendent 
donc  d’eux.  On  peut par  conséquent 
voir les motivations sous A comme des 
ressources,  tandis  que  les  facteurs 
énumérés sous B constituent des obs-
tacles.
Il est important de souligner que l’em-
powerment  n’a  rien  à  voir  avec  une 
«aide» déresponsabilisante. Au contraire: 
la  compétence  est  associée  à  l’auto-
nomie.  Il  s’agit  donc  d’une  aide  pour 
s’aider soi-même. C’est pourquoi il est 
important de déjà prendre les tout pe-
tits  au  sérieux  quand  ils  repoussent 
énergiquement  l’aide  des  adultes  et 
revendiquent le droit de faire quelque 
chose par eux-mêmes.
Empowerment et «fausses»  
compétences
Parfois, les enfants sont aussi motivés 
à faire des choses qui ne nous plaisent 
pas ou même qui peuvent leur porter 
préjudice. Par  exemple quand ils font 
quelque  chose  pour  laquelle  ils  sont 
prêts à accepter une punition. Ils font 
cela parce qu’un autre avantage ou ob-
jectif a plus de valeur pour eux que le 
fait d’éviter une punition – par exemple 
voir un certain film ou tester leur capa-
cité, c’est-à-dire leur «compétence», à 
s’imposer.
Il y a aussi des enfants qui font croire 
de manière très crédible (compétente) 
qu’ils ne savent pas faire quelque chose 
ou qu’ils sont  trop  «bêtes» pour  cela. 
Dans  ce  cas,  leur  expérience  les  a 
conduits  à  la  conviction  subjective 
(dont ils ne sont bien sûr pas conscients) 
que cette attitude leur permet de mieux 
vivre. Ils sont parfois tellement compé-
tents  qu’ils  parviennent  à  convaincre 
efficacement  parents,  enseignants  et 
même psychologues et médecins.
Ces exemples sont des cas dans les-
quels  des  compétences  discutables 
ont été acquises. La première étape de 
l’empowerment est ici de comprendre 
(ou au moins de deviner) la logique in-
terne du comportement enfantin. C’est 
à  cette  seule  condition  que  l’on  peut 
aider  l’enfant  à  sortir  de  sa  situation 
fâcheuse et le renforcer  dans une di-
rection  positive.  Résistance  frontale, 
vexation, colère, réprimande ou priva-
tion  d’affection  ne  sont  ici  d’aucune 
aide; tout cela ne  fait  qu’affaiblir l’en-
fant. Le  renforcement commence  par 
la  compréhension  du  comportement 
d’un individu.
L’empowerment dans l’activité  
de la MDS
La MDS accomplit une sorte d’«enga-
gement  citoyen»,  ce  que  l’on  peut 
considérer  comme  une  variante  mo-
derne  de  la  charge  honorifique.  Mais 
l’«honneur» de cet engagement ne se 
définit plus par du travail non payé ou 
par  la  prise  de  «charges»,  il  consiste 
plutôt  en  la  disposition  de  la  MDS  à 
mettre aimablement ses jeunes conci-
toyens,  de  l’enfance  à  l’adolescence, 
sur la bonne voie en matière d’hygiène 
dentaire – pour ainsi dire en tant que 
mentor pour la santé bucco-dentaire.
Bien que les MDS soient des profanes 
du  point  de  vue  méthodologique/di-
dactique  et  parfois  aussi  du point  de 
vue médico-dentaire, elles se rendent 
suffisamment compétentes pour pou-
voir  apporter  cette  contribution  à  la 
s a n t é  pu b l i q u e . C e t te e x p e r ti s e  p r o fa n e 
portée  par  l’engagement  est  un  bien 
précieux d’une société. Mais elle impli-
que aussi l’obligation d’acquérir et en-
tretenir  cette  compétence  de  façon 
responsable et dans une mesure suffi-
sante. Les formations initiales et conti-
nues proposées à cet effet sont à voir 
comme  des  outils  d’empowerment 
pour les MDS et il convient d’en profi-
ter.
(Voir aussi des informations complémentaires sous le mot clé 
«empowerment» sur Internet.)
 A Les enfants ont envie de faire quelque 
    chose  
 
L’«empowerment» n’a rien à voir 
avec la déresponsabilisation – c’est 
une aide pour s’aider soi-même!
-  quand ils ont l’impression de déjà bien 
  savoir le faire
-  quand cela leur paraît utile
-  quand ils le comprennent
-  qui leur apporte de la reconnaissance 
  (sociale)
-  qui leur procure un bénéfice ou un 
  avantage concret
-  quand ils s’en croient capables (ou qu’on 
  les en croit capables)
-  qui a beaucoup de valeur pour eux
B Les enfants n’ont pas envie de faire 
  quelque chose
 
-  quand ils doutent de pouvoir y arriver
-  qui est lié à de la peur
-  qui génère un rejet social (punition, 
  humiliation)
-  quand ils ne s’en croient pas capables
-  pour quoi ils n’ont pas d’explication 
  plausible 
-  qui génère de la frustration
-  qui n’a pas de valeur pour eux, qui ne 
  compte pas p. ex. dans l’entourage
  social