Plaidoyer pour une recherche citoyenne en éthique marketing Communication présentée à la 2e journée « Ethique et management », ESC La Rochelle Jean-Paul Flipo Professeur émérite E.M. LYON Business School 23 mars 2012 Introduction La professeure Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine en 2008 avec le professeur Luc Montagné pour leur découverte du virus du sida, a été reçue cette semaine par les médias à l'occasion de la sortie de son livre « Un combat partagé : pour un monde sans sida ». Réagissant à un journaliste lui indiquant que certains de ses confrères l'avaient dénommée « chercheuse activiste », à la surprise sans doute de beaucoup d'auditeurs, celle-ci s'est montrée très flattée de cette qualification. Sa justification consistait à dire que la recherche sur les médicaments antisida n'avait pour elle aucun sens si ce n'est d'éradiquer le plus vite possible ce fléau qui touche en priorité les plus démunis de la Terre, du fait que ceux-ci n'ont pas accès pour la plupart aux médicaments actuels. Pour elle, son métier ne consiste donc pas à s'affronter à des problèmes purement scientifiques, tout prix Nobel qu'elle est, mais à une vaste problématique scientificoéconomico-socio-politique, et ce à l'échelle mondiale. Quel rapport avec le marketing ? Direct, dans le volet économique, car si beaucoup de ces malades du sida dans les pays pauvres ne peuvent se soigner, c'est que les traitements actuels sont inaccessibles pour eux, en termes de distribution et surtout de prix. Ce fait a suscité une grande querelle juridico-éthique qui reste d'actualité depuis que ces médicaments existent, c'est-à-dire une quinzaine d'années. Les laboratoires pharmaceutiques plaident pour le maintien de leur rentabilité élevée afin de pouvoir poursuivre leurs recherches dans le cadre de la lutte contre toutes les maladies à long terme, et à l'inverse la société civile se bat pied à pied pour les obliger à réduire drastiquement leurs prix dans les pays les moins avancés, ce qu'elle parvient à faire. Madame BarréSinoussi a donc clairement choisi son camp dans cette querelle, celui des 38 millions de malades du sida dans le monde qui sont aussi, dans notre perspective de marketeurs, les clients actuels ou potentiels des laboratoires. La question que pose à toute la communauté scientifique cet exemple tiré de l'actualité, quelle que soit la discipline concernée, est la suivante : peut-on faire de la recherche sans avoir une vision personnelle de sa finalité, en éludant donc la question du sens sociétal ou moral ? Nos cerveaux réputés si agiles, capables de se mouvoir dans des problématiques complexes, avides de théories et de modélisations, peuvent-ils en même temps tourner à vide sur la question du pourquoi et du but de nos travaux ? Évidemment non, sauf quand la recherche obéit à une logique purement égotiste, carriériste, dont les effets sur les réalités de la société sont alors le plus souvent nuls. La citoyenneté intervient alors ici comme éthique personnelle, en termes de rôle à assumer dans la société dans laquelle on vit. Mais curieusement il n'y a pas de lien obligatoire entre l'éthique comme champ d'investigation et citoyenneté pour les chercheurs spécialisés dans ce domaine, car ceux-ci peuvent aussi avoir cette attitude carriériste, d'une part, et d'autre part l'engagement citoyen ne s'impose pas comme une évidence pour tous, loin de là. Finalités de la recherche en management. La question clé à se poser en tant que chercheur est donc avant tout celle de sa propre utilité professionnelle, elle-même reliée au sens qu'on attribue à ses propres travaux. Dans notre monde libéral mû par de grands rapports de force entre de nombreuses parties prenantes, les buts d'une recherche en marketing peuvent être variés. Améliorer la rentabilité des entreprises peut en être un, de même que rechercher une plus grande satisfaction des consommateurs. L'axiomatique de base de cette discipline postule qu'il y a convergence entre ces deux objectifs, ce qui est donc rassurant. Néanmoins, des questions surgissent lorsque les situations réelles montrent que ce n'est pas toujours le cas, qu'entre les deux il faut souvent faire un choix ou du moins fixer des priorités, précisément parce que les dimensions éthique incluent naturellement des dimensions sociales et environnementales. C'est notamment le cas en marketing, dans la mesure où l'on constate de plus en plus souvent que lorsqu'il y a conflit entre les intérêts de l'entreprise et ceux de ses clients, le parti des chercheurs est quasi-systématiquement pris en faveur des premiers. Cela peut provenir soit du fait que ledit chercheur ignore le caractère conflictuel de ces situations, ou encore que son sens moral n'intervient pas. Or justement l'éthique marketing a entre autres la caractéristique de l'obliger à mettre en évidence ces situations de conflit à base morale, à les repérer systématiquement. Mais alors ce chercheur intéressé par les problématiques ou dilemmes éthiques se met dans l'obligation de sélectionner la position qu'il compte prendre, celle-ci ne va plus de soi. Comment s'élabore la réponse à cette question ? Des enseignants-chercheurs dont une partie de leur métier consiste à former de futurs cadres pour les entreprises ont une tendance naturelle et légitime à privilégier les intérêts de celles-ci, donc la maximisation du profit est le plus souvent la logique qu'ils donnent à leurs recherches, et c'est une forme parmi d'autres d'engagement. En retour ils obtiennent une facile reconnaissance et le financement de leurs travaux. Objection principale à ce système en circuit fermé, l'absence d'ouverture au monde et à ses problèmes, lesquels ont pourtant une influence souvent directe sur les décisions à prendre. Par exemple est-il encore pertinent aujourd'hui de concevoir et commercialiser des voiture puissantes, grosses émettrices de CO 2 ? C'est là que le concept de citoyenneté intervient. Celle-ci consiste en effet à prendre en compte l'intérêt général, ou sociétal, dans une décision individuelle ou organisationnelle qui affecte le public au sens large. Comment un chercheur en marketing peut-il argumenter pour souligner l'importance des aspects citoyens de son travail ? – tout d'abord, comme il a déjà été avancé, au nom de valeurs personnelles, autrement dit sa morale et ses convictions, qui donnent sens à son travail ; – ensuite en mettant en évidence que le financement et la reconnaissance de ses travaux ne sont pas du ressort exclusif des entreprises : l'État, représentant de l'intérêt général, y contribue aussi, largement., voire dans certains cas exclusivement ; – en reliant, de manière classique, les intérêts du consommateur et celui des entreprises mais de manière renouvelée, en y incluant des perspectives inhabituelles, par exemple les impératifs du développement durable ; la dernière définition du marketing livrée par l'American Marketing Association (2007) peut l'aider en cela1 1« Le marketing est un ensemble d'activités, d'institutions et de processus dont le but est de créer, communiquer, fournir et échanger des offres qui ont une valeur pour les clients, les partenaires et la société au sens large. » – en rappelant que l'enseignement supérieur n'a pas comme vocation à suppléer les cabinets d'études marketing ; seule une vision large, holistique, avec des perspectives de long terme, permet d'anticiper les grandes évolutions ou révolutions à venir, perspectives sur lesquelles les universitaires sont parfaitement légitimes ; en outre leur indépendance est une dimension essentielle de la qualité de leur travail (et notamment l'absence de conflits d'intérêts). – en constatant que les enjeux auxquels est confronté notre monde actuel sont inouïs et d'une potentialité de destruction jamais connue auparavant, en cas de dérive incontrôlée. Nul ne devrait faire comme s'ils n'existaient pas, les ignorer peut être jugé alors comme une faute professionnelle grave. – enfin en soulignant que la recherche en sciences de l'action implique obligatoirement un engagement, qui n'a pas à être jugé comme un défaut par rapport à son objectivité. La question est seulement de savoir si cet engagement est implicite, non formulé, ou explicite. Tout chercheur a en effet ses présupposés, sa vision du monde, son expérience personnelle de vie, ses relations, etc. qui fabriquent sa propre subjectivité, qu'il le veuille ou non. Mais cela ne lui enlève aucunement l'ambition d'objectivité dans ses travaux. Par exemple l'historien Benjamin Stora a été lui-même un pied-noir chassé d'Algérie en 1962. Cette expérience dramatique dans sa vie, en rapport direct avec l'objet de ses travaux, ne lui a pas ôté sa crédibilité scientifique pour les multiples publications qu'il vient de présenter à l'occasion du cinquantenaire des accords d'Evian. Citoyenneté et méthodes scientifiques. Cette dernière remarque mène à l'évocation du choix des méthodes scientifiques adoptées par le chercheur citoyen. Les soi-disant puristes privilégient les méthodes positives, descriptives, souvent abstraites. En management, cette posture désincarnée, détachée des enjeux pratiques n'est guère tenable, c'est pourquoi les articles qui en font état se terminent le plus souvent par la présentation d'implications managériales, qui ressortissent plutôt au domaine du normatif Les chercheurs qui s'intéressent à l'éthique peuvent eux aussi parfaitement choisir cette approche, mais ils sont bien entendu plus tentés par la posture directement normative puisque ce sont leurs valeurs personnelles ou d'équipe de travail qui donnent sens à leurs travaux. La posture normative a aussi l'avantage d'élargir les possibilités de recommandations en ce qu'elles vont rarement dans le sens exclusif d'une plus grande rentabilité à court terme de l'entreprise. En effet cela peut être : éclairer le consommateur-citoyen, promouvoir le bien public, évoquer l'avenir à long terme d'une entreprise, d'un marché, d'un secteur économique, alerter sur le devenir d'un enjeu éthique dans le but d'en réduire l'impact négatif, valoriser l'expertise d'une ONG, etc. et ce avec des possibilités de choix multiples compatibles. La citoyenneté du chercheur est donc une manière d'enrichir considérablement le champ d'expérience et de réflexion, de manière à ce que celui-ci recoupe ses propres manières d'être au monde. Difficultés de la tâche. Les nombreux avantages de la posture citoyenne viennent d'être évoqués, il faut aussi présenter quatre difficultés majeures. La première, qui a été déjà mentionnée, est le soupçon de non-objectivité, de parti-pris. Mais comme il a été vu, celui-ci est facilement réversible vis-à-vis de ceux qui se présentent comme étant « objectifs », et par ailleurs les méthodes positives et descriptives ne sont pas incompatibles avec celles qui sont normatives, à condition de bien les séparer. Seconde difficulté, le chercheur citoyen doit faire face au poids des idéologies, surtout si ces dernières se cachent derrière des axiomatiques indiscutées. Par exemple en marketing le postulat du marché libre et non faussé joue particulièrement, bien que le rôle d'un marketeur en entreprise soit fondamentalement de fausser ce marché à son avantage. Autre exemple, on veut ignorer les relations de pouvoir, sujet tabou, au nom d'une liberté d'agir sans entraves accordée au consommateur-roi. Le chercheur citoyen peut difficilement faire triompher ses points de vue s'il ne s'attaque pas d'abord ou en même temps au cadre idéologique qui sert de fondement scientifique à la recherche classique. Néanmoins le clivage sur ces sujets entre les chercheurs en marketing est moins décisif que celui qui règne entre les macro-économistes, lesquels sont plus touchés par la nécessité de s'inscrire dans la logique néolibérale s'ils veulent exister. Troisième difficulté, liée à la précédente, la question de l'épistémologie. Le cadre idéologique dominant repose presque tout entier sur le postulat selon lequel l'économie et le management fonctionnent indépendamment de la société civile ; ils sont en quelque sorte en suspension audessus, ce qui a comme conséquence une réputation, revendiquée, d'amoralité du système capitaliste. Cette caractéristique épistémologique repousse donc toute influence réciproque entre l'entreprise et la société, ce qui est évidemment rédhibitoire pour la crédibilité du chercheur-citoyen. Quatrième et dernière difficulté, ce dernier ne peut s'abstraire d'une posture critique vis-à-vis de certaines pratiques des entreprises, ce qui peut nuire à leur réputation. Mais il le fait en tant que lanceur d'alerte, lequel dispose maintenant d'un statut reconnu au sein même des grandes entreprises. Il est quand même facile pour ces dernières, et aussi ses collègues chercheurs du courant dominant, de l'accuser d'être militant, activiste, anti-ceci ou anti-cela, ceci mettant en cause sa posture scientifique qui ne doit « en principe » accepter aucun a-priori personnel. Face à toutes ces difficultés, la tentation est grande de chercher à ne pas « faire de vagues », c'est-àdire d'aborder ce champ de l'éthique de la même manière que les thèmes classiques, avec une approche uniquement descriptive ou faiblement normative, en s'appuyant sur une vérité très partielle selon laquelle l'éthique est un moyen (comme un autre) de faire du profit. Comme il a déjà été mentionné dans cette note, peut-on vraiment faire de la recherche en éthique sans entrer dans la peau d'un citoyen ? N'est-ce pas alors instrumentaliser un concept moral qui mérite beaucoup mieux que cela ? Approche de recommandations. La posture de chercheur-citoyen dans les disciplines du management est apparue relativement récemment, et « à couvert », il est donc encore nécessaire de solidifier les fondements de ce « statut », en vue de le légitimer. Il est vrai que certaines revues scientifiques accueillent volontiers les travaux de leurs représentants, mais les plus prestigieuses restent encore très réticentes. Ce travail de légitimation à accomplir peut s'articuler autour des 7 recommandations suivantes à mettre en œuvre : 1. Démystifier l'idéologie dominante, parce qu'elle n'a rien de scientifique, en ayant comme critique principale, pour un marketeur, son irréalisme total par rapport aux problématiques concrètes des entreprises. Il faut donc déconstruire, « dénaturaliser » le paysage intellectuel dans lequel le système néolibéral baigne toujours, malgré ses spectaculaires et récents échecs en matière financière notamment. 2. Pour le marketeur en particulier, il faut s'attaquer au postulat selon lequel toute offre qui trouve acheteur est automatiquement légitimée dans la logique économique. La critique philosophique ou sociétale de la valeur intrinsèque de cette offre doit être systématique, et d'ailleurs la définition du marketing qui a été évoquée ci-dessus, et qui fait évidemment autorité, y fait clairement référence. 3. La mise en évidence d'enjeux éthiques qui sont habituellement sous-estimés ou largement ignorés par les politiques managériales, en termes d'impact potentiel sur le devenir des entreprises et de la société. Il est hélas facile de s'appuyer pour cela sur des scandales et catastrophes retentissants dont les médias se font un large écho, ou de mettre en lumière d'aussi graves situations récurrentes dont on ne parle presque jamais, comme par exemple la sous-alimentation de presque un milliard d'individus dans le monde. 4. L'utilisation de l'approche classique de recherche, notamment en marketing, qui fait se rejoindre l'intérêt de l'entreprise et celui du consommateur (et autres parties prenantes éventuelles), en l'occurrence plutôt sur les moyen et long termes, en excipant de la fameuse capacité d'adaptation du système capitaliste aux nouvelles donnes sociétales. Il s'agit simplement de mettre en évidence (et de favoriser) la montée du pouvoir des consommateurs face au marketing des entreprises, ce que d'ailleurs tous les acteurs du marketing, à les lire, semblent souhaiter. 5. La démonstration de la valeur scientifique des travaux menés par les chercheurs engagés, à l'aide des arguments développée précédemment. L'actualité des problématiques citoyennes qui viennent d'être rappelées milite pour l'inclusion systématique des questions du sens, des finalités, de conscience et de valeurs sous-jacentes dans toutes les recherches en management (référence à la clause récemment apparue dans les revues internationales qui oblige les auteurs à affirmer l'absence de conflit d'intérêt dans leurs travaux qui sont l'objet de la publication). 6. En partant du constat selon lequel les positions éthiques des grandes et moyennes entreprises sont essentiellement défensives (i.e. « la gestion du risque réputationnel »), affirmer que la citoyenneté du chercheur, son engagement visible, ouvert vis-à-vis de causes, peuvent contribuer directement au progrès des pratiques. Ceci est d'autant plus recevable que cette critique, inévitable, est complétée par des études de situations et décisions exemplaires, la reconnaissance d'avancées notables, qui viennent ainsi, grâce aux universitaires, à la connaissance des consommateurs citoyens. Ce qui a été avancé concernant le pouvoir des consommateurs est vrai aussi pour ce qui concerne la rentabilité à court terme des entreprises : une majorité de chercheurs en économie et/ou management trouve dans cette obsession l'une des causes majeures des crises économiques à répétition du XXIe siècle, sans toutefois remettre en question les fondements du système dominant. 7. Enfin on constate, et cela est loin d'être négligeable, que le nombre de chercheurs en éthique, ou incluant des considérations éthiques dans leurs travaux, approche de seuils significatifs quant à leur impact général, ainsi que la création et le développement rapide de revues ou de centres de recherche spécialisés dont l'apparition valide progressivement l'intérêt et le prestige de ce type de travaux. Conclusion La recherche en éthique marketing ou management, telle qu'elle a été évoquée comme objet de ce colloque, est interrogée sur ses enjeux en termes d'efficacité : quelles sont les meilleures approches pour faire évoluer les pratiques des entreprises ? A la suite des analyses présentées dans cet article, la conclusion consiste à avancer qu'il est nécessaire d'adopter une posture citoyenne, engagée, militante, sans toutefois ignorer ou même sous-estimer la prise en compte de l'intérêt des entreprises, puisque cela reste notre rôle professionnel, et que cela nous différencie d'un chercheur en sciences sociales pures, ou encore d'un militant associatif, que nous pouvons d'ailleurs assumer en jouant un autre rôle dans la société. La montée en puissance de ces enjeux éthiques dans le gouvernement des entreprises, et donc dans la recherche afférente, permettra rapidement de faire front aux objections des techniciens purs de la recherche en marketing. Références – Comte-Sponville A. (2004) Le capitalisme est-il moral ? Paris : Albin Michel – Flipo J.-P.(1999) Pouvoir et marketing revisité Revue Française de Gestion, N°125, sept.oct. – Flipo J.-P. (2009) : Marketing et enjeux éthiques, 1ers États Généraux du Management (FNEGE) : Les enjeux de demain, Bernard Pras coord. Paris : Vuibert – Flipo J.-P. et F. Seidel (2011) : 20 ans de recherche en éthique marketing : une revue comparée de littérature francophone et internationale. Revue Française de Gestion, jan.-fév. – Flipo J.-P. (2012) : La consommation citoyenne : origines, significations, enjeux, Paris : L'Harmattan – Gomez P.-Y. (2011) : Sciences de Gestion et conventions : de nouveaux cadres pour l'analyse critique, chapitre 2 in Taskin et de Nanteuil coord., Perspectives critiques en management – Pour une gestion citoyenne. Bruxelles : de Boeck – Martinet A.-C. (2010) Epistémique, éthique et pragmatique, Chapitre XIII in Mouchot coord. : Pour que l'économie retrouve la raison, Economica – Saren M., P. MacLaran, C. Goulding, R. Elliott, A. Shankar and M. Catterall (2007) : Critical marketing. Defining the field, London :Butterworth-Heinemann – Taskin L. et M. de Nanteuil (coord.)(2011) Perspectives critiques en management – Pour une gestion citoyenne. Bruxelles : de Boeck – Trinquecoste J.-F. (coord.) (2008) Responsabilité, éthique et logique marchande, introduction, Paris : EMS Management et société