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 28/03/2014 Un nouveau regard sur la prise en charge du VIH En mars 2013, l'équipe du Professeur Christine Rouzioux (Université Paris-­‐Descartes ) publiait un article intitulé Post-­‐Treatment HIV-­‐1 Controllers with a Long-­‐Term Virological Remission after the Interruption of Early Initiated Antiretroviral Therapy ANRS VISCONTI Study dans la revue Plos Pathogens. Elle y décrivait le cas de patients, pour qui une réponse immunitaire contre le VIH avait réussi à être induite après l'arrêt de tout traitement. Cette étude, la plus lue et citée de la revue depuis un an, a profondément fait évoluer la réflexion sur la nécessité d'une mise sous traitement des patients dès la primo-­‐infection en France et dans les pays du Nord. Les traitements antirétroviraux ont permis de réduire considérablement la morbidité et la mortalité des patients infectés traités qui ont désormais une espérance de vie très proche de celle de la population générale. Cependant, l’infection reste toujours présente dans l’organisme du fait que les antirétroviraux n’atteignent pas les cellules infectées latentes au repos, qui constituent les réservoirs VIH. De fait, les personnes séropositives ne peuvent arrêter leurs traitements (même en cas de charge virale indécelable) car, dans ce cas, la réplication virale redémarre et le virus est à nouveau rapidement produit. Traitements en primo-­‐infection et patients VISCONTI Dès 2002, l'équipe du Professeur Rouzioux a rapporté le fait que des traitements initiés dès la primo-­‐
infection induisent une forte réduction du taux d’ADN-­‐VIH des lymphocytes sanguins, beaucoup plus importante que celle induite par des traitements initiés en phase chronique. Ce même groupe de recherche a identifié et décrit des cas de patients traités précocement en primo-­‐infection présentant un contrôle virologique plus de 7 ans après l’arrêt de leur traitement. Ces patients, dénommés VISCONTI pour Viro-­‐Immunological Sustained Control after Treatment Interruption, ne sont pas des contrôleurs naturels du VIH et n'en présentent pas les caractéristiques. Par contre, ils présentent un niveau des réservoirs particulièrement faible et certains voient même leurs réservoirs diminuer alors qu’ils ne reçoivent plus de traitement. Ces résultats particulièrement encourageants ne sont dû qu'à une condition : la mise sous traitement précoce des personnes infectées. Une évolution des recommandations médicales « Grace à cette étude, nous avons fait évoluer le dogme et les mentalités sur la nécessité d'une prise en charge précoce de l'infection à VIH » explique Christine Rouzioux. Longtemps, la communauté scientifique a préconisé le fait de commencer à traiter les personnes séropositives lorsque leur taux de lymphocytes CD4+ passé sous la barre des 500. Ces réticences à soigner la maladie plus en amont s'expliquaient par le fait que les trithérapies étaient toxiques et qu'on en retardait le plus possible la prise quotidienne. « Notre étude est arrivée au bon moment car les nouvelles trithérapies induisent beaucoup moins d’effets secondaires qu'auparavant et sont beaucoup mieux tolérées y compris à long terme. Les patients ont donc tout intérêt à prendre les traitements très tôt de façon à préserver leur système immunitaire » poursuit Christine Rouzioux. Même si les patients Visconti ne représentent qu'une petite partie des patients (de l'ordre de 7 à 10%), les avantages d'un traitement précoce sont très nombreux : stabilisation du taux de lymphocytes CD4+ à un niveau élevé, baisse de la réplication du virus dans le sang, baisse du nombre de réservoirs du VIH dans l'organisme et préservation des cellules mémoires du système immunitaire. Enfin, elles permettent une réduction considérable du risque de transmission sexuelle. Ce qui constitue un bénéfice certain tant au niveau individuel qu’au niveau collectif. La rémission prolongée : un concept démontré Ces résultats sont aussi particulièrement encourageants pour la compréhension des mécanismes immunologiques du contrôle viral. Ces mécanismes sont sans aucun doute différents de ceux présents chez les sujets présentant un contrôle naturel de l’infection. Ces rémissions au long terme, non seulement représentent un grand espoir pour certains patients mais ouvrent aussi la porte à l’exploration d’autres pistes vaccinales. A propos de l’Université Paris Descartes L’Université Paris Descartes, l’université des sciences de l’homme et de la santé à Paris. Avec ses 9 Unités de Formation et de Recherche (UFR) et son IUT, l’Université Paris Descartes couvre l’ensemble des connaissances en sciences de l’homme et de la santé. Seule université francilienne réunissant médecine, pharmacie, dentaire et maïeutique, son pôle santé est internationalement reconnu pour la qualité de ses formations et l’excellence de sa recherche. 
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