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Ann Biol Clin 2009 ; 67 (6) : 685-96
Streptococcus pneumoniae : un pathogène
toujours trop présent
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Ce dossier regroupe le contenu des interventions scientifiques qui se sont déroulées au cours des journées de
la SFBC, dans le cadre des Journées internationales de
biologie (Paris, 3-6 novembre 2009).
Introduction générale
L. Gutmann
doi : 10.1684/abc.2009.0392
Service de microbiologie, Hôpital Georges Pompidou,
APHP, 75015 Paris
Le pneumocoque reste l’un des agents pathogènes majeurs
des infections de l’enfant et du sujet adulte en France
et dans le monde. En France outre les millions d’otites
de l’enfant, on estime qu’il est responsable de plus de
50 000 pneumonies et d’environ 700 à 900 méningites,
le tout associé à une dizaine de milliers de bactériémies.
La mortalité dans les formes invasives reste encore significative en dépit d’un arsenal antibiotique important. La
capacité de cette bactérie à donner des maladies invasives
est liée à de nombreux facteurs de virulence qui lui sont
propres. Outre sa capsule, facteur essentiel de virulence
qui lui permet d’échapper à l’effet du mucus et à l’opsonisation-phagocytose, il existe de nombreuses protéines de
surface qui lui permettent de coloniser et d’adhérer aux
cellules de tractus respiratoire. Parmi ces dernières il faut
citer : les cholines binding protéines et les lipoprotéines
fixant les cations divalents dont certaines sont des adhésines, différentes exoglycosidases comme la neuraminidase qui facilitent le démasquage de récepteurs cellulaires,
les autolysines qui en entraînant la lyse du pneumocoque
permettent la libération des constituants de la paroi bactérienne et de différentes protéines intracellulaires parmi
lesquelles la pneumolysine. D’autres protéines comme les
IgA protéases le protègent de l’effet de ces immunoglobulines présentes au niveau des muqueuses. L’ensemble
de ces facteurs entravent aussi les mouvements ciliaires
et facilitent ainsi l’accès et l’adhérence des pneumocoques à l’épithélium pulmonaire puis leur multiplication,
le tout associé à une réaction inflammatoire importante.
Parmi ces différentes protéines, sans que le mécanisme en
soit encore bien connu, certaines (pneumolysine, choline
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binding protéines…) vont promouvoir au travers de différentes voies de signalisation une réaction inflammatoire
et le démasquage de transporteurs qui vont faciliter le
passage du pneumocoque vers la circulation. Une fois
dans la circulation, certains de ces facteurs lui permettront
de gagner d’autres localisations comme les méninges,
indépendamment de l’autre voie d’ensemencement qui se
fait par contiguïté à partir des voies ORL. L’immunité de
l’individu (humorale mais aussi cellulaire) joue un rôle
important dans la survenue des infections à pneumocoque
et certains déficits de l’immunité innée ou acquise sont
des facteurs propices à leur survenue. Toutes ces pathologies particulièrement fréquentes aux extrêmes de la vie
s’expliquent en partie par l’immaturité du système immunitaire avant l’âge de 2 ans et une baisse de la réponse
immunitaire chez les personnes âgées. Si les 91 sérotypes
de pneumocoques sont répartis de manière très inégale
selon l’âge, voire les pays, ils contribuent, malgré les
progrès de la vaccination, par leur multitude et leur évolution par vagues successives au maintien du pneumocoque
chez l’homme. Si l’introduction du vaccin conjugué, qui
n’inclut qu’un nombre restreint de sérotypes capsulaires,
a permis de réduire l’incidence des infections invasives
au moins dans la population cible, celle-ci s’est accompagnée d’un effet de remplacement par d’autres sérotypes
imposant une constante adaptation dans sa formulation.
La recherche d’un vaccin anti-pneumocoque universel qui
permettrait de couvrir tous les sérotypes en utilisant différentes associations de protéines conservées reste à l’état
d’ébauche. La capacité du pneumocoque d’être transformable et d’acquérir de l’ADN soit d’autres pneumocoques
soit d’autres espèces de streptocoques oraux dont l’ADN
est très homologue est un facteur supplémentaire d’adaptation du pneumocoque, qu’il s’agisse de facteurs de virulence ou de mécanisme de défense contre les antibiotiques.
Le meilleur exemple en est le rôle de l’acquisition de fragments de gènes hétérologues qui ont participé à l’établissement de la diminution de sensibilité aux bêtalactamines.
Les tests de diagnostic rapide, qui facilitent la reconnaissance de différentes pathologies liées au pneumocoque,
restent encore à améliorer en particulier pour l’enfant. On
soulignera l’importance de suivre les recommandations
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du CA-SFM pour évaluer sa sensibilité aux antibiotiques
et détecter les mécanismes de résistances dont il est trop
souvent porteur. Pour toutes ces raisons la surveillance
de l’épidémiologie des pneumocoques et de sa résistance
aux antibiotiques demeure un élément essentiel tant pour
orienter la fabrication des vaccins que pour une adaptation
optimale du traitement empirique des infections associées
à cette espèce.
Comment poser le diagnostic
d’une infection à pneumocoque ?
Apport de la biologie moléculaire
P. Lanotte
Service de bactériologie-virologie, Hôpital Bretonneau,
CHRU de Tours
Le pneumocoque est une bactérie commensale des voies
respiratoires supérieures à l’origine d’un nombre important d’infections chez l’homme. C’est une des principales
causes de mortalité par infection bactérienne. En effet, en
France, le pneumocoque est responsable de la moitié des
pneumonies bactériennes (entre 100 000 et 200 000 cas par
an). Les bactériémies à pneumocoques sont estimées quant
à elles à 7 116 cas en 2007 (données EPIBAC, InVS). Cette
bactérie constitue également la première cause de méningites purulentes de l’adulte, le nombre de cas estimé pour
l’année 2007 est de 738 en France métropolitaine (données
EPIBAC, InVS). C’est également un des pathogènes principaux des sinusites et la seconde bactérie impliquée dans
les otites moyennes aiguës après Haemophilus influenzae.
La culture, la détection d’antigènes bactériens et les tests
plus récents de biologie moléculaire constituent l’éventail
des outils à la disposition du biologiste pour mettre en
évidence le pneumocoque dans les produits pathologiques.
Les problèmes d’interprétation de l’implication du pneumocoque dans une infection ne posent pas de problème
quand le pneumocoque est mis en évidence à partir d’un
site normalement stérile. C’est le cas dans le sang, le
liquide céphalorachidien (LCR) ou dans le liquide d’oreille
moyenne. Néanmoins, en ce qui concerne les infections
respiratoires, compte tenu de la présence de cette bactérie
à l’état commensal chez une partie non négligeable de la
population, la notion de quantité de pneumocoque présent
dans l’échantillon est indispensable à l’interprétation. La
mise en évidence d’anticorps antipneumococciques dans
un but diagnostique est restée cantonnée au domaine de la
recherche [1].
La technique de référence au laboratoire pour diagnostiquer une infection à S. pneumoniae reste la culture.
La mise en évidence de la bactérie par culture permet
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de tester sa sensibilité aux antibiotiques, ce qui pour le
pneumocoque est un élément important pour une prise
en charge adaptée. Les caractères orientant le biologiste vers un pneumocoque sont l’aspect au Gram et
l’aspect des colonies en culture. Après coloration de
Gram, les pneumocoques apparaissent en diplocoques
à Gram positif, dont l’aspect typique est lancéolé dit en
« flamme de bougie » ou sous forme de courtes chaînettes
(figure 1A). Dans un certain nombre de cas, une capsule
est visible sur la coloration effectuée à partir du produit
pathologique (figure 1B). Les colonies de pneumocoques après 18-24 heures d’incubation à 37 °C sont alphahémolytiques. La croissance, surtout à l’isolement, est
favorisée par l’adjonction de sang. Dans la majorité des
cas, les colonies ont un aspect lisse, elles sont bombées
A
B
Figure 1. Coloration de Gram réalisée à partir d’un flacon d’une
hémoculture positive à Streptococcus pneumoniae (A) et à partir
d’une expectoration (B). En B, la capsule représentée par le
halo clair autour des corps bactériens, est visible dans une zone
épaisse de l’étalement où la coloration de Gram est de moins
bonne qualité (grossissement × 1 000).
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et brillantes et présentent des signes d’autolyse centrale
en relation avec la production d’autolysine. Lorsque la
capsule est particulièrement développée, ce qui s’observe
en particulier avec le sérotype 3, les colonies ont un aspect
muqueux. En bouillon, la culture se traduit par un trouble
uniforme. Afin de confirmer l’identification de la bactérie,
le test majoritairement utilisé est l’étude de la sensibilité
à un dérivé de quinine, le chlorhydrate d’éthylhydroxycupréine ou optochine. Pour un disque chargé à 5 μg,
un diamètre supérieur à 14 mm est en faveur d’un pneumocoque, les autres streptocoques étant résistants à ce
composé. En pratique le disque imprégné d’optochine est
déposé sur la gélose en début d’isolement dès la primoculture ou à partir d’un repiquage. Néanmoins, 0,5 à 5 % des
pneumocoques sont résistants à l’optochine et quelques
streptocoques viridans y sont sensibles. Ainsi, en cas de
diamètre limite ou de doute sur le résultat, un test de lyse
par la bile est recommandé, ce dernier étant plus spécifique. Ce test consiste à observer un éclaircissement d’une
suspension dense de la bactérie à identifier après addition
de quelques gouttes d’une solution de désoxycholate de
sodium à 10 % et incubation à 37 °C pendant 30 minutes.
L’identification des pneumocoques peut être quelquefois
très difficile, cependant la réalisation de tests biochimiques n’est pas recommandée. La distinction entre l’espèce
S. pseudopneumoniae, S. pneumoniae et les streptocoques
viridans, peut être délicate. S. pseudopneumoniae est de
sensibilité intermédiaire ou résistant à l’optochine quand
il est incubé sous 5 % de CO2 mais sensible à l’optochine
quand il est incubé en air ambiant [1]. L’utilisation d’une
technique d’agglutination de particules de latex sensibilisées avec des anticorps reconnaissant les différents
sérotypes capsulaires (Slidex® pneumo-kit, bioMérieux)
peut orienter sur l’identification. Néanmoins, il faut
être prudent car la spécificité et la sensibilité de ce test
peuvent être prises en défaut notamment avec S. oralis et
S. mitis. Ce réactif peut être utilisé également directement
sur produit pathologique. Les pneumocoques se développent bien sur les flacons d’hémoculture avec, comme pour
les autres streptocoques, un développement un peu plus
rapide en anaérobiose. Malheureusement, les infections à
pneumocoque ne sont que rarement documentées par les
hémocultures. Dans les pneumonies aiguës communautaires, les taux d’hémocultures positives chez les patients
adultes ne sont que de l’ordre de 20 %, ces taux étant très
largement inférieurs chez l’enfant, voisins de 10 %. Dans
les méningites à pneumocoque, les hémocultures sont
positives dans plus d’un cas sur deux. Les explications
de cette variabilité de la positivité des hémocultures dans
les infections pneumococciques sont la quantité de bactéries dans le sang qui peut être faible, l’administration
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fréquente d’antibiotiques et la nature intermittente de la
bactériémie. De plus, la bactérie a la capacité de produire
une autolysine en phase stationnaire de croissance ce qui
limite les chances d’isolement.
Les tests permettant de mettre en évidence des antigènes
de pneumocoque (polysaccharides capsulaires) par des
réactions d’agglutination à partir des échantillons biologiques sont disponibles depuis plusieurs années. Plus
récemment, un test basé sur la recherche du polyoside
C, constitutif de la paroi et commun à tous les pneumocoques, par une technique d’immunochromatographie a
été développé (test Now S. pneumoniae®, Binax). Ce test
lorsqu’il est effectué sur un échantillon d’urines apporte
une aide dans le diagnostic des infections pulmonaires en
particulier chez l’adulte. Pour l’enfant, l’intérêt de cette
technique est plus discuté compte tenu de la fréquence
élevée de pneumocoque dans cette tranche d’âge, ainsi
que les enfants récemment vaccinés pouvant expliquer
des réactions faussement positives. La spécificité du test
est supérieure à 90 % en comparaison avec les techniques
classiques. La sensibilité du test dans les infections respiratoires est proche de 80 % dans les pneumonies aiguës
communautaires (PAC) bactériémiques et un peu inférieure dans les PAC non bactériémiques [1]. Il est indiqué
pour les patients hospitalisés en réanimation (couplé
avec l’antigène urinaire de légionelle) mais non recommandé en première intention pour les patients hospitalisés
hors service de réanimation. Le test peut rester positif
pendant quelques semaines après l’infection. Néanmoins,
des patients ayant des hémocultures et/ou des expectorations positives à pneumocoque peuvent présenter
un résultat négatif. C’est pourquoi il doit être couplé à
d’autres méthodes diagnostiques. Ce test est également
validé à partir d’un échantillon de LCR dans un contexte
de méningite et les résultats sont encourageants sur les
liquides pleuraux. Dans les méningites à pneumocoque,
il ne faut pas rechercher les antigènes solubles dans les
urines car dans ce cas, les résultats peuvent être faussement négatifs.
À côté de ces méthodes, les techniques d’amplification
génique notamment en PCR classique ou en temps réel,
sont apparues comme très intéressantes en permettant
théoriquement d’augmenter le nombre de documentation. En pratique, ces méthodes sont apparues décevantes
en particulier par rapport à la recherche des antigènes de
pneumocoque par immunochromatographie avec un coût
et un délai de réponse supérieurs [2]. Les gènes ciblés sont
habituellement le gène ply qui code la pneumolysine mais
qui peut manquer de spécificité et le gène lytA codant
l’autolysine plus spécifique [3, 4]. Dans les pneumonies,
la PCR sur échantillons sanguins est positive dans 29 % à
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100 % des cas en fonction des études [1, 4]. Il semble que
les performances soient supérieures chez les enfants par
rapport aux adultes. La PCR effectuée à partir d’échantillons respiratoires dans les pneumonies donne des résultats positifs dans 68 à 100 % des cas. Néanmoins, il est
difficile de faire la part des choses entre les pneumocoques
présents à un stade de colonisation ou les pneumocoques
responsables d’une infection. Cette recherche par PCR
peut être rendue quantitative ce qui permet d’interpréter
les résultats obtenus à partir d’échantillons d’origine
respiratoire [5] ou sanguins [4]. Néanmoins ces approches restent à valider et leur bénéfice est actuellement loin
d’être démontré. La recherche de pneumocoque par PCR
dans un échantillon de LCR dans un contexte de méningite est quant à elle plus performante, compte tenu notamment des charges bactériennes élevées avec une sensibilité
supérieure à 92 % et une très bonne sensibilité eu égard au
fait que le site soit normalement stérile et que la place des
autres streptocoques oraux est extrêmement limitée. C’est
également le cas pour les PCR effectuées sur un échantillon de liquide pleural.
Les progrès les plus récents ont été marqués par l’utilisation du test d’immunochromatographie de recherches
d’antigènes solubles de pneumocoque (test Now S. pneumoniae®, Binax). Néanmoins, les limites de cette méthode
doivent être bien connues en particulier chez l’enfant. Il
faut bien garder à l’esprit que dans un contexte de méningite, le test est à effectuer sur un échantillon de LCR et non
pas sur les urines comme pour les pneumonies. Il existe
de faux positifs possibles et de rares réactions croisées
avec des streptocoques oraux ont été signalées. Les études
récentes montrent que dans certaines indications comme
un traitement antibiotique préalable, la PCR permet un
gain diagnostique indéniable. Là aussi, il faut être prudent,
les amorces utilisées ne sont pas toutes équivalentes, lytA
apparaissant plus spécifique que le gène ply. La place de la
PCR quantitative à partir des échantillons respiratoires ou
à partir de sang total reste à préciser.
Références
1. Werno AM, Murdoch DR. Medical microbiology : laboratory diagnosis
of invasive pneumococcal disease. Clin Infect Dis 2008 ; 46 : 926-32.
2. Smith MD, Sheppard CL, Hogan A, Harrison TG, Dance DA,
Derrington P et al. Diagnosis of Streptococcus pneumoniae infections
in adults with bacteremia and community-acquired pneumonia : clinical
comparison of pneumococcal PCR and urinary antigen detection. J Clin
Microbiol 2009 ; 47 : 1046-9.
3. Klugman KP, Madhi SA, Albrich WC. Novel approaches to the
identification of Streptococcus pneumoniae as the cause of communityacquired pneumonia. Clin Infect Dis 2008 ; 47 : S202-6.
4. Kee C, Palladino S, Kay I, Pryce TM, Murray R, Rello J et al. Feasibility of real-time polymerase chain reaction in whole blood to identify
688
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Streptococcus pneumoniae in patients with community-acquired pneumonia. Diagn Microbiol Infect Dis 2008 ; 61 : 72-5.
5. Johansson N, Kalin M, Giske CG, Hedlund J. Quantitative detection
of Streptococcus pneumoniae from sputum samples with real-time quantitative polymerase chain reaction for etiologic diagnosis of communityacquired pneumonia. Diagn Microbiol Infect Dis 2008 ; 60 : 255-61.
L’antibiogramme du pneumocoque
H. Chardon
Service de diagnostic biologique des maladies infectieuses,
Centre hospitalier du Pays d’Aix, Aix en Provence
Naturellement sensible à de nombreuses familles d’antibiotiques [1], des souches résistantes de S. pneumoniae ont
été décrites pour les sulfamides (1943), les tétracyclines
(1963), l’érythromycine (1967), la pénicilline (1967), et le
chloramphénicol (1970). L’utilisation de fluoroquinolones
actives sur le pneumocoque a été rapidement suivie par
l’isolement de souches résistantes [2]. L’acquisition de ces
résistances justifie l’étude systématique de la sensibilité de
S. pneumoniae aux antibiotiques, y compris la mesure des
CMI des bêtalactamines le cas échéant.
En France, l’antibiogramme de S. pneumoniae doit être
réalisé et interprété en suivant les recommandations du
Comité de l’antibiogramme de la Société française de
microbiologie (CA-SFM) [1] (www.sfm.asso.fr). Dans
ces recommandations, un contrôle de qualité est proposé
pour la mesure des CMI aux bêtalactamines.
Résistances naturelles
Comme tous les coques à Gram positif, S. pneumoniae est
naturellement résistant au mécillinam, à l’aztréonam, aux
quinolones (sauf fluoroquinolones antipneumococciques)
et à la colistine. S. pneumoniae présente une résistance
à bas niveau aux aminosides, comme tous les germes du
genre Streptococcus.
Les bêtalactamines
Définition des PSDP
Les pneumocoques de sensibilité diminuée à la pénicilline (PSDP) sont définis par une CMI de la pénicilline
≥ 0,1 mg/L. Parmi les PSDP, on distingue les souches
intermédiaires (ou bas niveau de résistance) avec des CMI
à la pénicilline comprises entre 0,1 et 1 mg/L et les souches
résistantes avec des CMI de la pénicilline supérieures à
1 mg/L (supérieures à 2 mg/L à partir de 2009) [1].
Mécanisme de la résistance aux bêtalactamines
Le mécanisme de la résistance repose sur une modification des cibles des bêtalactamines : les protéines de liaison
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congrès
à la pénicilline (PLP). S. pneumoniae possède 6 PLP : PLP
1a, PLP 1b, PLP 2a, PLP 2x, PLP 2b, PLP 3. Les PLP
2b et 2x sont principalement concernées pour l’action de
la pénicilline G. Chaque bêtalactamine inhibe plusieurs
PLP qui diffèrent selon les molécules d’antibiotique. Ces
modifications font suite à une mutation ponctuelle et/ou
à une recombinaison génétique par transfert de gènes de
PLP issus d’espèces voisines de la sphère oropharyngée
(Streptococcus mitis, Streptococcus oralis) qui aboutit à
la formation de gènes mosaïques. La modification des PLP
entraîne une augmentation des CMI de toutes les bêtalactamines, mais l’ampleur de cette augmentation est variable
selon les molécules. Selon le nombre et la nature des PLP
modifiées, les CMI des différentes bêtalactamines augmentent de façon imprévisible. C’est la raison pour laquelle
il est recommandé de déterminer la CMI de la bêtalactamine utilisée en cas d’infection sévère, d’échec clinique et
de souches suspectées d’être des PSDP lors du screening
microbiologique [1].
linézolide, lévofloxacine et moxifloxacine. Concernant les
fluoroquinolones, l’apparition de souches résistantes reste
un phénomène mineur actuellement.
Références
1. Recommandations 2008 du Comité de l’antibiogramme de la Société
française de microbiologie (CA-SFM). (www.sfm.asso.fr).
2. Varon E, Gutmann L. Rapports d’activité 2006 2007 2008. Centre
national de référence du pneumocoque. (www.invs.santé.fr).
3. Varon E, Houssaye S, Grondin S, Gutmann L. Non molecular test for
detection of low-level resistance to fluoroquinolones in Streptococcus
pneumoniae. Antimicrob Agents Chemother 2006 ; 50 ; 572-9.
4. Varon E, Chardon H. Pneumocoques et fluoroquinolones : tests in vitro
et conséquences. In : B. Rouveix B, J. M. Decazes JM, eds. 3e actualité
en thérapeutique anti-infectieuse. Paris : EDK, 2003 : 155-60.
Épidémiologie de la résistance :
bilan des Observatoires régionaux
du pneumocoque (ORP)
Fluoroquinolones
Certaines espèces bactériennes peuvent faire l’acquisition
de mécanismes de résistance qui entraînent une légère
augmentation de la CMI par rapport aux souches sauvages,
sans que cette augmentation ne justifie une catégorisation
en I ou R. Dans ce cas, le risque de sélection de mutants
résistants in vivo existe et de telles souches doivent être
dépistées. Une des familles les plus concernées par ce risque
est celle des fluoroquinolones. Depuis 2004, le CA-SFM
préconise la recherche d’une sensibilité diminuée aux
fluoroquinolones chez S. pneumoniae [1, 3, 4]
M.C. Ploy 1, R. Baraduc 2, H. Bonnabau 1, M. Brun 3,
G. Chabanon 4, H. Chardon 5, et al.
Conclusion
En France, comme dans d’autres pays du Sud de l’Europe,
le pourcentage de souches de pneumocoques de sensibilité diminuée à la pénicilline a très fortement augmenté en
15 ans, passant de 0,5 % à 53 % en 2002, pour redescendre
à 35,4 % en 2007 [2]. Il faut souligner l’absence d’isolement de souches de haut niveau de résistance à la pénicilline,
les souches ayant des CMI supérieures à 8 mg/L à la pénicilline, l’amoxicilline ou le céfotaxime étant exceptionnelles.
Les CMI doivent être mesurées en cas d’infection sévère,
d’échec clinique et de souches suspectes d’être de sensibilité diminuée. L’expérience montre que cette mesure reste
délicate. De plus, cette résistance à la pénicilline est associée dans 91,3 % des cas à d’autres résistances, érythromycine, cotrimoxazole, chloramphénicol ou tétracyclines,
faisant du pneumocoque une des principales bactéries
multirésistantes responsables d’infections communautaires. Des molécules plus récentes actives sur le pneumocoque sont actuellement commercialisées : télithromycine,
Le pneumocoque est une bactérie responsable d’infections variées, pneumonies, méningites, otites moyennes
aiguës, bactériémies, avec une mortalité et une morbidité
élevées. Ces infections concernent aussi bien l’enfant
que l’adulte avec toutefois une incidence plus élevée aux
âges extrêmes de la vie [1]. Le pneumocoque est une
bactérie naturellement sensible à de nombreux antibiotiques dont la pénicilline mais, à partir de 1979, en France,
des souches de pneumocoque de sensibilité diminuée à la
pénicilline (PSDP) sont apparues [2]. Depuis, les souches
de PSDP ont été très prévalentes atteignant 55,4 % des
souches de pneumocoque isolées en 2001, et ceci particulièrement chez l’enfant avec un taux de PSDP de 71 %
en 2001 [3]. La France était alors le pays d’Europe avec
les plus forts taux de PSDP (http://www.earss.rivm.nl).
De plus, au sein d’un même pays, des variations importantes peuvent exister selon les régions. Une surveillance
régulière des souches de pneumocoque est donc indispensable à l’échelle d’une région, d’un pays, vu l’importance
Ann Biol Clin, vol. 67, n° 6, novembre-décembre 2009
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1
Centre hospitalier universitaire (CHU) Limoges, 2CHU
Clermont-Ferrand, 3CHU Montpellier, 4CHU Toulouse,
5
Centre hospitalier (CH) Aix en Provence, 6CHU Grenoble,
7
CH Meaux, 8CH Saint Brieuc, 9CHU Besançon, 10CHU
Nice, 11CH Mulhouse, 12CHU Poitiers, 13CHU Nancy,
14
CHU Amiens, 15CHU Angers, 16CHU Bordeaux, 17CHU
Dijon, 18CHU Cochin-Paris, 19CHU Saint-Etienne, 20CHU
Lille, 21CHU Caen, 22CHU Reims, 23Institut de veille sanitaire (InVS), 24Centre national de référence des pneumocoques (CNRP), 25CHU Tours.
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congrès
des résistances acquises par cette bactérie et la nécessité
d’adapter les vaccins commercialisés aux sérotypes des
souches isolées.
Les Observatoires régionaux du pneumocoque (ORP)
ont été créés en 1995 et constituent un réseau d’environ
400 laboratoires publics et privés répartis en 23 ORP
dans toute la France métropolitaine, qui a pour mission
la surveillance de la résistance du pneumocoque aux antibiotiques et l’évolution des sérogroupes. Ce réseau réalise
des enquêtes annuelles nationales répétées tous les 2 ans,
permettant la collecte d’informations épidémiologiques
sur tous les pneumocoques isolés en situation pathogène
et étudie plus de 6 000 souches de pneumocoque. Les ORP
sont associés pour cette surveillance au Centre national
de référence des pneumocoques (CNRP) depuis 2001 et à
l’Institut de veille sanitaire depuis 2003. Cette surveillance
concerne les souches isolées des liquides céphalorachidiens, des hémocultures, des liquides pleuraux, des pus
d’otites moyennes aiguës et depuis 2005 d’un échantillon
de prélèvements respiratoires (environ 450 souches).
Chaque ORP est constitué d’un centre coordinateur et de
divers laboratoires publics et privés. Chaque laboratoire
participant réalise la sensibilité aux antibiotiques soit à
l’aide de galeries commercialisées (Vitek2, ATB pneumo,
bioMérieux, Marcy-l’Etoile, France), soit par la méthode
de la diffusion en milieu gélosé selon les recommandations du CA-SFM (http://www.sfm.asso.fr/publi/general.
php?pa=1). Chaque centre coordinateur détermine pour
toutes les souches les CMI de la pénicilline (P), de l’amoxicilline (AMX) et du céfotaxime (CTX) par la méthode
de dilution en milieu gélosé selon les recommandations
du CA-SFM. Trois souches de référence fournies par le
CNRP sont utilisées comme contrôle de qualité pour tous
les centres coordinateurs.
La saisie et la validation des données sont effectuées à
l’aide du logiciel Capture System (Clinsight) et l’analyse
a été réalisée à l’aide du logiciel SAS (version 9.1.3., SAS
Institute, Cary, États-Unis). L’analyse statistique a été
réalisée avec le test du χ2-test avec un p < 0,05.
Toutes les souches isolées de LCR, d’hémocultures chez
l’enfant et de liquides pleuraux sont envoyées au CNRP
ainsi qu’un quota de souches isolées d’hémocultures chez
l’adulte, de pus d’oreille et de prélèvements respiratoires.
Le CNRP assure le sérotypage de ces souches.
Les ORP constituent un réseau dont le taux de couverture est d’environ 65 % de la population. Chaque année,
environ deux tiers des souches sont isolées chez l’adulte
et un tiers chez l’enfant. De 1995 à 2001, les résultats des ORP ont montré que le taux de PSDP n’a cessé
d’augmenter pour atteindre 55,4 % des souches en 2001
(figure 1), avec des variations en fonction du type de
690
jleabc00588_cor3.indd 690
70
60
50
40
adultes
enfants
30
20
10
0
1999
2001
2003
2005
2007
Figure 1. Evolution du taux de PSDP en France chez l’adulte et
l’enfant de 1999 à 2007.
prélèvement et de l’âge des patients. Le taux de PSDP le
plus élevé toutes années confondues a été observé chez
l’enfant de moins de 15 ans (71 % en 2001), en particulier
dans les otites moyennes aiguës. Depuis 2003, une diminution des PSDP est observée en France quelle que soit
l’origine de la souche ou l’âge du patient pour atteindre
38,2 % de PSDP en 2007. Cette diminution de PSDP
s’observe aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant. Les
souches de PSDP isolées d’hémocultures ou de liquides
céphalorachidiens ont diminué respectivement de 46,4 %
à 29 % et de 43,8 % à 32,7 %, entre 2003 et 2007. Les taux
de résistance à haut niveau demeurent faibles, particulièrement pour l’amoxicilline et les céphalosporines de
3e génération.
La sensibilité aux antibiotiques autres que les bêtalactamines a elle aussi évolué au cours du temps. Les souches
de PSDP sont globalement plus multirésistantes aux antibiotiques que les souches sensibles à la pénicilline. Ces
résistances concernent l’érythromycine, le cotrimoxazole,
la tétracycline et le chloramphénicol.
Des variations régionales entre les 23 ORP sont observées,
allant de 28,9 % de PSDP à 51,5 % en 2007.
Depuis 2002, une campagne grand public « les antibiotiques, c’est pas automatique » a été mise en place
afin de diminuer la pression de sélection antibiotique. De
plus, la vaccination pneumococcique des enfants avec le
vaccin antipneumococcique heptavalent a commencé en
France en 2002. Ces deux actions conjuguées permettraient d’expliquer cette diminution des résistances
depuis 2003 chez le pneumocoque mais la surveillance
doit continuer.
Références
1. Ortqvist A, Hedlund J, Kalin M. Streptococcus pneumoniae : epidemiology, risk factors, and clinical features. Semin Respir Cri Care Med
2005 ; 26 : 563-74.
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congrès
2. Peyrefitte F, Galland A, Malhuret C, Goldstein FW, Bouvet A. Les
pneumocoques aussi sont résistants aux antibiotiques. Nouv Presse Med
1979 ; 8 : 872.
Evolution 2001-2007 de l’incidence
des sérotypes de pneumocoques isolés
d’infections invasives en France
A. Lepoutre1, E. Varon2, F. Dorléans1, S. Georges1,
L. Gutmann2, D. Lévy-Bruhl1 et les microbiologistes des
Observatoires régionaux du pneumocoque3 et du réseau
Epibac4
Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France ;
Centre national de référence des pneumocoques, APHP Hôpital européen Georges Pompidou, Paris, France ;
3
Liste des participants disponible sur http://www.santelimousin.fr/professionnels/observatoires/observatoiredes-pneumocoques ; 4Liste des participants disponible sur
http://www.invs.sante.fr/surveillance/index.htm.
1
2
Le vaccin conjugué heptavalent (4, 6B, 9V, 14, 18C, 19F
et 23F) a été recommandé pour les enfants de moins de
2 ans présentant des facteurs de risque médicaux ou liés
Méthode
L’évaluation de l’impact du PCV7 sur l’incidence des
infections invasives à pneumocoques selon leurs sérotypes
s’appuie sur les données de deux réseaux de microbiologistes hospitaliers, le réseau associant le Centre national
de référence des pneumocoques (CNRP) et les Observatoires régionaux du pneumocoque (CNRP/ORP) et le
réseau Epibac. Le réseau Epibac collecte depuis 1987
les cas de méningites et d’infections bactériémiques
dues à 6 bactéries dont le pneumocoque. Epibac permet
d’estimer les incidences des méningites et des infections
bactériémiques à pneumocoque au niveau national et de
suivre leur évolution [1]. Le réseau CNRP/ORP collecte
chaque année depuis 2001 toutes les souches de pneumocoque isolées de méningite et toutes les souches d’hémoculture chez les enfants âgés de 0 à 15 ans. Un échantillon
de 17 % des souches isolées d’hémoculture chez l’adulte
est collecté tous les deux ans. Le sérotype de l’ensemble
1,6
1,4
2001-2002
2007
1,2
Cas / 100 000
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3. Roussel-Delvallez M, Vernet-Garnier V, Bourdon S, Brun M, Cattier
B, Chanal C, et al. Serotype distribution and antibiotic resistance of
Streptococcus pneumoniae strains isolated from adults in France : evolution between 2001 and 2003. Microb Drug Resist 2009 ; 15 : 201-4.
à leur mode de vie en 2003, puis pour tous les enfants de
moins de 2 ans en 2006. La couverture vaccinale à 6 mois
de la primovaccination par le vaccin conjugué heptavalent (PCV7) est passée de 25 % en 2004 à 67 % en 2007.
L’introduction de cette vaccination a modifié l’incidence
des infections invasives à pneumocoque de sérotype
vaccinal (STV) et non vaccinal (STNV) (figure 1).
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
8
9N
15
A
6A
24
F
11
A
33
F
15
B
3
22
F
1
7F
9V
19
A
4
6B
19
F
23
F
14
18
C
0,0
Sérotypes vaccinaux
Figure 1. Evolution de l’incidence des infections invasives à pneumocoques selon le sérotype,
France, CNRP-ORP/Epibac.
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congrès
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de ces souches est déterminé par le CNRP. L’incidence
par sérotype est estimée en extrapolant la part des pneumocoques d’un sérotype donné issu des données du réseau
CNRP/ORP à l’incidence issue des données du réseau
Epibac [2].
Résultats
En 2001-2002 les sept sérotypes vaccinaux représentaient
68 % des souches de pneumocoque isolées d’infections
invasives chez les enfants de moins de 2 ans.
Entre 2001-2002 et 2007, l’incidence des infections
invasives à pneumocoque de sérotype vaccinal a diminué
de 83 % chez les enfants de moins de 2 ans (de 20,3 à
3,4 cas/100 000), et de 43 % au-delà de 2 ans ; tous âges
confondus les cas de sérotype vaccinal ont diminué de
51 % entre 2001-2002 et 2007 (de 5,0 à 2,5 cas/100 000,
p < 10-3). Sur la même période, les cas de sérotype non
vaccinal ont augmenté de 84 % chez les enfants de moins
de 2 ans (de 9,5 à 17,5 cas/100 000, p < 10-3) remplaçant partiellement les cas de sérotype vaccinal ; globalement les cas de sérotype non vaccinal ont augmenté de
75 % entre 2001-2002 et 2007 (de 4,4 à 7,7 cas/100 000
p < 10-3).
Chez les enfants de moins de 2 ans, l’augmentation des
cas de sérotype non vaccinal est principalement liée à celle
des sérotypes 19A (+ 106 %, de 3,0 à 6,3 cas/100 000), 7F
(+ 353 % de 0,6 à 2,7 cas/100 000), et 1 (+ 101 % de 0,7
à 1,3 cas/100 000). En 2007, ces 3 sérotypes représentaient respectivement 30 %, 16 % et 6 % des cas chez les
enfants de moins de 2 ans tandis qu’aucun des 7 sérotypes vaccinaux ne représentait plus de 5 % des cas.
Chez les enfants de 2 à 15 ans, l’augmentation des cas
de sérotype non vaccinal est principalement liée à celle
du sérotype 1 (+ 134 % de 0,52 à 1,21 cas/100 000) qui
représentait 33 % des cas chez les enfants de 2 à 15 ans en
2007. Chez les adolescents et adultes âgés de 16 à 64 ans,
aucun sérotype ne représentait plus de 10 % des cas en
2007. Chez les adultes âgés de plus de 64 ans, le sérotype 19A représentait 14 % des cas en 2007, en augmentation de 58 % par rapport aux années 2001-2002 (de 2,7
à 4,2 cas/100 000).
Conclusion
L’introduction du vaccin heptavalent a diminué de façon
importante l’incidence des infections invasives à pneumocoque dues aux pneumocoques de sérotype vaccinal
chez les enfants de moins de 2 ans et ils ne représentaient plus que 16 % des infections invasives dans cette
tranche d’âge en 2007 ; parallèlement l’incidence des cas
de sérotype non vaccinal a augmenté, remplaçant partiel692
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lement les cas de sérotype vaccinal chez les enfants de
moins de 2 ans et diminuant l’impact global de la vaccination. Chez les enfants plus âgés et les adultes l’introduction du vaccin a été associée à une modification de
la distribution des sérotypes de pneumocoques isolés
d’infections invasives (effet indirect) : entre 2001-2002
et 2007 on observe une diminution des cas dus à des
pneumocoques de sérotype vaccinal et une augmentation des cas dus à des pneumocoques de sérotype non
vaccinal, et une absence de diminution de l’incidence des
infections invasives à pneumocoque. Ces effets indirects
de la vaccination des jeunes enfants dans des groupes
d’âge non ciblés par les recommandations vaccinales ont
été observés aux États-Unis, où de plus l’incidence des
infections invasives à pneumocoque a diminué dans ces
groupes d’âge contrairement à ce qui a été observé en
France [3, 4].
Cependant l’émergence de sérotypes non vaccinaux
tels que le 19A, n’est pas nécessairement ou exclusivement liée à l’impact de la vaccination par le PCV7
car une évolution de la fréquence des différents sérotypes a déjà été observée en dehors de toute pression
vaccinale [5].
Dans ce contexte la disponibilité prochaine d’un vaccin
conjugué 13-valent (4, 6B, 9V, 14, 18C, 19F, 23F et 1,
3, 5, 6A, 7F, 19A) qui couvre les sérotypes non vaccinaux 1, 7F et 19A émergents en France permettra d’améliorer l’impact de la vaccination antipneumococcique sur
l’incidence des infections invasives à pneumocoque chez
les jeunes enfants.
Références
1. Georges S, Lepoutre A, Laurent E, Lévy-Bruhl D et les biologistes
du réseau Epibac. Seize années de surveillance des infections invasives
bactériennes en France (1991-2006) à travers le réseau EPIBAC. Rev
Franc Lab 2008 ; 407 : 35-43.
2. Lepoutre A, Varon E, Georges S, Gutmann L, Lévy-Bruhl D. Impact
of infant pneumococcal vaccination on invasive pneumococcal diseases
in France, 2001-2006. Euro Surveill 2008 ; 13 : 367-72.
3. Anonymous. Direct and indirect effects of routine vaccination of
children with 7-valent pneumococcal conjugate vaccine on incidence of
invasive pneumococcal disease-United States, 1998-2003. Morb Mortal
Wkly Rep 2005 ; 54 : 893-7.
4. Hicks LA, Harrison LH, Flannery B, Hadler JL, Schaffner W, Craig
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conjugate vaccine (PCV7) serotypes in the United States during the era
of widespread PCV7 vaccination, 1998-2004. J Infect Dis 2007 ; 196 :
1346-54.
5. Feikin DR, Klugman KP. Historical changes in pneumococcal serogroup distribution : implications for the era of pneumococcal conjugate
vaccines. Clin Infect Dis 2002 ; 35 : 547-55.
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congrès
Prédispositions génétiques
aux infections invasives
à Pneumocoque
C. Picard
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Centre d’étude des déficits immunitaires, Hôpital NeckerEnfants Malades APHP, Paris ; Génétique humaine des
maladies infectieuses, Inserm U550, Faculté Necker,
Paris ; Université Paris Descartes, Paris
Le pneumocoque (Streptococcus pneumoniae) est une
bactérie encapsulée Gram-positive. La prévalence du
portage au niveau du rhinopharynx de cette bactérie chez
l’enfant de moins de 4 ans approche 90 %. Ce germe est
responsable souvent d’infections bénignes (ex. otites
moyennes aiguës), mais il peut être responsable d’infections plus graves (ex. pneumopathies, arthrites ou péritonites). Le pneumocoque est également responsable
d’infections invasives (méningites et choc septique). Les
deux principaux facteurs favorisants acquis connus, sont la
co-infection par le virus VIH et la splénectomie. Les autres
facteurs de risque acquis sont les néoplasies et les fistules
cérébro-méningées. Les maladies génétiques prédisposant
à ce type d’infections sont la drépanocytose et certains
déficits immunitaires héréditaires (DIH) [2]. Le but de
cette revue est de faire le point sur les DIH prédisposant
aux infections graves et/ou récurrentes à S. pneumoniae.
Les déficits du complément
Le complément est composé de trois voies : la voie classique (C1, C2 et C4), la voie alterne (properdine, facteurs I,
H et D) et la voie des lectines (mannose-binding protein ou
MBP). Ces trois voies convergent sur le C3 et le complexe
d’attaque membranaire (C5-C9). Le complément par
sa participation à l’opsonisation joue un rôle primordial
dans l’immunité antipneumococcique. Certains déficits du
complément prédisposent aux infections à pneumocoque,
avec par ordre décroissant de fréquence d’infections invasives à pneumocoque : le défaut complet en C3, en C2 et en
C4 [1, 2]. Des infections à pneumocoque sporadiques ont
été diagnostiquées chez des patients avec des défauts de
C1 et de la voie alterne (déficit en facteur D et I). Concernant la voie des lectines, certaines études épidémiologiques ont démontré une association entre un déficit en MBP
et la survenue d’infections invasives à pneumocoque [2].
L’asplénie congénitale
L’asplénie congénitale peut être isolée sans syndrome
malformatif ou bien dans le cadre d’un syndrome polymalformatif (ex. le syndrome d’Ivemark). L’asplénie prédispose à développer des septicémies et/ou des méningites à
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germes encapsulés et en particulier à pneumocoque. Dans
la littérature, il y a dix cas d’infections invasives à pneumocoque sur 16 cas d’asplénie sporadique isolée et sept
sur 18 cas d’asplénie familiale isolée ont été rapportés
[3]. La prédisposition des patients aspléniques à développer des infections invasives à pneumocoque souligne
le rôle primordial de la rate dans l’immunité antipneumococcique, probablement par un rôle dans la clairance des
pneumocoques opsonisés du sang par les cellules phagocytaires de la rate (figure 1).
Les déficits immunitaires lymphocytaires B
Les déficits lymphocytaires B comprennent un large
spectre de défaut de production d’anticorps pouvant aller
de l’agammaglobulinémie (absence totale d’immunoglobulines et de cellules B) au défaut isolé de production d’un
type d’anticorps comme les anti-glycans.
L’agammaglobulinémie de Bruton se caractérise par une
absence de lymphocytes B en périphérie et une agammaglobulinémie. Dans sa forme classique, ce déficit immunitaire touche les garçons (déficit lié à X), mais plusieurs
formes génétiques d’agammaglobulinémie avec une transmission autosomique récessive ont également été décrites
[1, 4]. Les agammaglobulinémies se manifestent dès la
première année de vie par des infections bactériennes
récurrentes. Parmi les infections bactériennes, les bactéries encapsulées sont fréquemment isolées, en particulier
le pneumocoque au cours de septicémies, de méningites,
d’arthrites et de pneumopathies [2]. Ces infections surviennent le plus souvent avant l’initiation de la substitution en
immunoglobulines (Ig) suggérant que l’opsonisation par
les Ig est importante dans l’immunité anti-pneumocoque.
Le syndrome hyper-IgM est un déficit hétérogène pour
lequel quatre défauts génétiques différents ont été décrits
(une forme liée à l’X et trois formes autosomiques récessives) [1, 4]. Ils se caractérisent par une hypogammaglobulinémie avec des IgM élevées ou normales. Les patients
présentent des infections récurrentes à germes communs
et/ou « opportunistes ». Le pneumocoque a été retrouvé au
cours de septicémies, de méningites, de pneumopathies et
d’infections de la sphère ORL chez ces patients.
Le déficit immunitaire commun variable est également
un groupe hétérogène de patients qui présentent une
diminution des IgG avec un défaut de production d’anticorps antigène-spécifique [4]. Ce déficit immunitaire est
caractérisé sur le plan moléculaire chez une minorité de
patients. L’âge de révélation de ce déficit immunitaire
est compris entre 20 et 30 ans, il est donc plus tardif que
celui des déficits immunitaires décrits précédemment. Il
prédispose aux infections par des bactéries encapsulées, et
notamment par le pneumocoque. Certains de ces patients
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congrès
Asplénie
Déficits en complément
Rate
Complément
IL1-R
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TLR
Pneumocoque
Anticorps
CRP
Phagocyte
IL-1b
TNFa
IL-6
Défauts humoraux
Lymphocyte B
Défauts en IRAK4/MyD88 et NEMO/IKBA
Figure 1. Réponse immunitaire antipneumococcique. Les acteurs de la réponse antipneumococcique sont les cellules phagocytaires, les lymphocytes B et la rate. Les cellules phagocytaires
produisent les cytokines pro-inflammatoires après avoir phagocyté la bactérie. Ces cytokines vont
permettent la production de la CRP, qui va augmenter l’ospsonistation par les macrophages spléniques des bactéries circulantes avec l’aide des anticorps produits par les lymphocytes B et du
complément. Les déficits immunitaires héréditaires touchant l’immunité innée (déficit en IRAK-4,
en MyD88, en NEMO et en protéine IκBα, les déficits de l’immunité humorale, les déficits en
complément et l’asplénie prédisposent à développer des infections invasives à pneumocoque.
ont développé des septicémies, péritonites, arthrites, pneumopathies, sinusites chroniques et otites causées par le
pneumocoque [2].
Le déficit en sous-classes et en particulier en IgG2 est le
plus souvent sans cause génétique retrouvée, à l’exception de quelques patients. Parmi les individus porteurs
d’un déficit en sous-classes, certains peuvent être asymptomatiques, alors que d’autres vont présenter une susceptibilité accrue à développer des infections virales ou/et
bactériennes des voies respiratoires ou de la sphère ORL
[2]. Des infections invasives, pneumopathies et sinusites
causées par le pneumocoque ont été rapportées chez
certains de ces patients. Le déficit isolé en IgA est fréquent
dans la population générale, puisqu’il touche 1 individu
sur 600. La plupart des individus avec déficit en IgA sont
asymptomatiques, mais certains patients peuvent présenter
des infections des voies respiratoires récurrentes.
Le défaut de production sélectif en anticorps anti-glycans
est un déficit immunitaire rare se définissant par une
réponse anticorps diminuée aux glycans isolée, alors que la
réponse anticorps aux antigènes protidiques est conservée.
Le dosage pondéral des Ig et des sous-classes est normal
694
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chez ces patients. Ce déficit immunitaire ne peut être
diagnostiqué qu’après l’âge de 2 ans ; en effet avant cet
âge le système immunitaire des enfants n’est pas capable
de répondre à ce type d’antigènes. Les patients avec ce
déficit de l’immunité sont susceptibles de développer des
infections à pneumocoque en particulier des méningites,
des septicémies ou des pneumopathies [2].
En conclusion les patients avec un déficit immunité
humorale sont susceptibles de développer des infections
à pneumocoque, à l’exception possible du déficit isolé en
IgA. L’immunité lymphocytaire B est primordiale dans le
contrôle des infections à pneumocoque, et en particulier
la production d’anticorps anti-glycans IgG2 qui semble
cruciale à l’opsonisation du pneumocoque.
Les déficits immunitaires lymphocytaires T
Les déficits immunitaires cellulaires T sont associés à un
défaut de réponse anticorps soit par défaut de présentation
de l’antigène, soit par un défaut cellulaire T intrinsèque.
Les patients avec déficit immunitaire combiné sévère ou
syndrome de Di George complet ont une hypogammaglobulinémie et présentent une susceptibilité à développer des
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congrès
infections à pneumocoque. Les patients avec une immunité
cellulaire résiduelle comme dans le syndrome de WiskottAldrich ou le syndrome de Di George partiel sont également susceptibles de présenter des infections invasives à
pneumocoque. La majorité de ces patients ont également
un défaut de production d’anticorps anti-glycan associé au
déficit immunitaire T. D’autres déficits immunitaires, tels
que les défauts d’expression des molécules HLA classe I et
HLA classe II, l’ataxie télangiectasie ou le Cartilage-Hair
Hypoplasia prédisposent à développer les infections des
voies respiratoires à bactéries pyogènes et pour certains
à pneumocoque [1]. L’immunité lymphocytaire T permet
par son rôle de coopération avec les lymphocytes B une
production optimale d’anticorps nécessaire à l’opsonisation du pneumocoque [2].
Les déficits de l’immunité innée
Ce groupe de déficits immunitaires comprend des déficits
complexes dont le défaut génétique touche plusieurs voies
de signalisation mises en jeu lors de la réponse immunitaire
(figure 2).
La dysplasie ectodermale anhidrotique avec déficit immunitaire (EDA-ID) est un syndrome associant des anomalies du développement (une hypohidrose, des anomalies
IL-1Rs
TLR
TIR Domain
Myd88
IRAK4
IKK
NEMO
α
β
MAPK
p p
IκBα
IκBα
p50 p65
p50 p65
p50 p65
IκBα
AP-1
AP-1
transcription des gènes
IL-1β, IL-6, IL-12, TNF-α,
IFN-γ…
Figure 2. Prédisposition aux infections à bactéries pyogènes
(défaut de signalisation pro-inflammatoire). La fixation du LPS
ou de l’interleukine l’IL-1β sur leurs récepteurs va induire par
l’intermédiaire de molécules intracytoplasmiques adaptatrices et de
kinases, dont IRAK-4, l’activation de deux voies de signalisation, la
voie des MAP kinases et la voie du facteur de transcription NF-κB et
ainsi permettre la production de cytokines nécessaires à la mise en
jeu de la réponse immunitaire. Les défauts génétiques en MyD88,
en IRAK4, en NEMO et en protéine IκBα sont représentés en bleu.
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dentaires (dents espacées et coniques) et une hypotrichose)
et un déficit immunitaire. Deux formes génétiques de ce
syndrome ont été décrites, une forme liée à l’X en cas de
mutation du gène NEMO et une forme autosomique dominante en cas de mutation du gène IKBA [5]. Parmi les
patients avec la forme liée à l’X, un tiers des patients ont
présenté une infection grave à pneumocoque. Ces infections avaient comme particularité un syndrome inflammatoire clinique et biologique peu important. Au niveau
immunologique, il a été retrouvé chez certains patients
une augmentation des IgM et chez tous les patients testés
un défaut de production d’anticorps anti-glycan, soit après
une infection à pneumocoque soit après une vaccination
par le vaccin non-conjugué. Le défaut de production d’anticorps dirigés contre ces antigènes joue donc un rôle
central dans la vulnérabilité de ces patients aux infections
à pneumocoque.
Enfin, les défauts en IRAK-4 et en MyD88 décrits plus
récemment se caractérisent par une transmission autosomique récessive [6-8]. Les molécules IRAK-4 et MyD88
interviennent dans la signalisation des récepteurs de l’IL-1,
de l’IL-18 et des récepteurs de l’immunité innée, les Tolllike récepteurs. Ces patients ne présentent pas d’anomalie
du développement, et présentent de nombreuses infections, généralement causées en majorité par des bactéries
pyogènes à Gram positif. En particulier, la majorité de ces
patients ont eu des infections répétées à pneumocoque :
méningites, septicémies, arthrites, ostéomyélites, pneumopathies, cellulites et adénites. Lors de ces infections, le
syndrome inflammatoire clinique et biologique était peu
important. La réponse aux antigènes anti-glycans chez
ces patients est variable. Leur vulnérabilité au pneumocoque n’est pas encore bien comprise, mais il probable
que la réponse inflammatoire insuffisante contribue à cette
susceptibilité.
Conclusion
L’immunité anti-pneumocoque nécessite pour l’opsonisation de la bactérie, la présence d’anticorps anti-glycans
et de composés du complément (en particulier de la voie
classique), ceci permettant aux macrophages spléniques la
destruction des bactéries circulantes. La production IgG2
semble importante, ainsi qu’une coopération lymphocytaire T-B correcte pour aboutir à une réponse anticorps
efficace. Les voies de signalisation NF-κB et des TLR
sont également importantes dans le contrôle des infections
à pneumocoque, pour l’initiation et la propagation de la
réponse inflammatoire et pour la production d’anticorps
anti-glycans. Certaines de ces infections peuvent être la
conséquence de nouveaux déficits immunitaires, leur
description contribuant non seulement à une meilleure
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congrès
compréhension de l’immunité antipneumococcique, mais
aussi pouvant être utiles dans la prise en charge thérapeutique de ces patients.
Références
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