volume 5 numéro 2 octobre 2004 Une bactérie à prendre au sérieux Le pneumocoque est une bactérie courante qui se trouve dans les voies respiratoires d’un grand nombre de personnes. Cette bactérie se transmet d’une personne à l’autre, le plus souvent par contact avec des gouttelettes dans l’air. Au Québec, on estime que plus de 100 décès par année sont causés par les infections graves attribuables au pneumocoque. De plus, certaines formes de cette bactérie peuvent être résistantes aux antibiotiques. En moyenne, plus de 10 % des souches en Estrie sont insensibles à la pénicilline. Toutefois, il est possible de se faire vacciner contre le pneumocoque pour éviter de développer une infection. Le pneumocoque peut causer une otite, une sinusite ou une pneumonie. Chez certaines personnes, il peut aussi occasionner d’autres infections graves comme la méningite ou la septicémie (infection du sang). Parmi 100 personnes ayant une pneumonie à pneumocoque, 5 à 7 en décèdent. Ces décès surviennent surtout chez les aînés. En ce qui concerne la méningite causée par le pneumocoque, autour de 7 % des personnes atteintes peuvent en mourir, mais jusqu’à 30 % des survivants auront des séquelles (surdité ou autres problèmes neurologiques). La mortalité pour les cas de septicémie avec choc, traitée aux antibiotiques, est de 44 %. L’ampleur des infections graves en Estrie Les infections graves à pneumocoque sont des maladies à déclaration obligatoire (MADO) au Québec. Pour la période 2001-2003, le nombre annuel de nouveaux cas est de 60 en Estrie (21 cas par 100 000 personnes). Dans la population totale, le groupe le plus touché par les infections graves est celui des enfants de moins de 5 ans suivi de celui des personnes âgées de 60 ans ou plus. Les personnes à risque • Les enfants de moins de 5 ans (particulièrement ceux de moins de 2 ans et ceux qui fréquentent une garderie). • Les personnes âgées de 65 ans ou plus. • Tout adulte ou enfant ayant : - un mauvais fonctionnement de la rate ou ayant subi l’ablation de celle-ci; - une maladie chronique (cardiaque, pulmonaire, rénale, hépatique ou endocrinienne comme le diabète); - une faible immunité due à une maladie ou un traitement (par exemple, cancer, VIH, cortisone prise à long terme, chimiothérapie). i n f o B ULLE Les invasions au pneumocoque Portrait des personnes hospitalisées En Estrie, la quasi-totalité des hospitalisations dues au pneumocoque font suite à une pneumonie. Souvent, les personnes hospitalisées présentent aussi d’autres problèmes de santé chroniques. Territoire Taux annuel* d’hospitalisations dues à la pneumonie à pneumocoque pour 10 000 personnes de 65 ans et plus, 2001-2003 MRC du Granit 21 MRC d’Asbestos 31 MRC du Haut-Saint-François 17 (-) · Le risque d’hospitalisation augmente avec l’âge à partir de 60 ans pour atteindre un taux maximum chez les 80 ans et plus. MRC du Val-Saint-François 13 (-) Ville de Sherbrooke 14 (-) MRC de Coaticook 15 (-) · Chez les 65 ans et plus, les Estriens affichent un taux d’hospitalisations inférieur à celui des Québécois pour les cas de pneumonie à pneumocoque. Depuis les dix dernières années, la tendance est à la baisse pour l’Estrie, mais à la hausse pour le Québec. MRC Memphrémagog 32 Estrie 18 (-) Québec 30 · En Estrie, les hommes sont davantage susceptibles d’être hospitalisés que les femmes dans une proportion de deux pour un. (-) : inférieur à la moyenne québécoise selon un test statistique * Taux annuel moyen ajusté Quoi faire pour se protéger d’une telle invasion? Améliorer ses habitudes de vie En plus de ne pas fumer, il est toujours important de se maintenir en bonne santé par une saine alimentation et par la pratique régulière d’activités physiques. Se faire vacciner Au Québec, depuis 1999, il existe un programme de vaccination gratuite contre le pneumocoque auprès des adultes et des enfants âgés de 2 ans ou plus vivant avec une maladie chronique. Depuis 2000, cette vaccination gratuite s’est étendue à l’ensemble des personnes âgées de 65 ans ou plus. Généralement, ce vaccin est administré une seule fois contrairement à celui de l’influenza (grippe) qui est annuel. Depuis 2003, un autre vaccin est disponible gratuitement pour les enfants de moins de 5 ans qui présentent un état de santé augmentant le risque de développer une infection grave. La vaccination offre une protection de près de 90 % contre les souches de la bactérie qui circulent en Estrie. Un programme de vaccination gratuite contre le pneumocoque étendu à l’ensemble des enfants de moins de 5 ans est prévu dans un avenir rapproché. Pour en savoir plus sur la vaccination contre le pneumocoque, la population est invitée à consulter un médecin ou une infirmière du CLSC. On note que 20 % des aînés ignorent totalement l’existence de ce vaccin. Malgré tout, les aînés du Québec sont plus nombreux à être immunisés contre le pneumocoque : le taux de vaccination est passé de 26 à 42 % entre 2000 et 2002. Le vaccin contre le pneumocoque est disponible à n’importe quel moment de l’année. Toutefois, les personnes qui prévoient obtenir le vaccin contre l’influenza cet automne sont encouragées par la même occasion à se prémunir contre le pneumocoque. Pour de plus amples renseignements, vous pouvez contacter les personnes suivantes au (819) 566-7861 Pierrot Richard, Richard agent de recherche sociosanitaire Courriel : [email protected] Suzanne Ménard, Ménard médecin-conseil Courriel : [email protected] Denise Donovan, Donovan médecin-conseil Courriel : [email protected] Direction de santé publique et de l’évaluation