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Le 24 octobre 2005
GRIPPE AVIAIRE (ou INFLUENZA AVIAIRE) à H5N1
Questions – Réponses
Ce document « Questions/Réponses » sur la grippe aviaire a été élaboré dans un but
d’information et pour répondre aux interrogations des éleveurs.
1°/ Qu’est ce que l’Influenza Aviaire ?
L’influenza aviaire (ou grippe aviaire, ou peste aviaire) est une maladie animale
contagieuse virale qui affecte essentiellement les oiseaux, et parfois les porcins. Bien que tous
les oiseaux y soient sensibles, les volailles domestiques sont très vulnérables à cette infection.
Ceci peut entraîner une véritable épizootie chez cette population.
Deux formes existent chez les oiseaux :
o une forme peu pathogène, qui se caractérise par une diminution de la ponte et
un aspect ébouriffé des animaux
o une forme hautement pathogène, qui peut causer la mort des oiseaux le jour
même les premiers symptômes apparaissent. Les symptômes majeurs chez
les animaux infectés sont une atteinte du système respiratoire ainsi que du
système nerveux. Les autres symptômes incluent de la diarrhée verdâtre, des
écoulements sanguinolents au niveau oral et respiratoire.
Différents orthomyxovirus sont responsables d’influenza aviaire hautement pathogène,
parmi lesquels, ces dernières années : H7N1 en Italie en 1999, H7N3 au Chili en 2002, H7N7
aux Pays Bas en 2003, H7N3 au Canada en 2004, H5N2 aux Etats-Unis en 2004 et en Afrique
en 2005, et désormais le tristement célèbre H5N1 en Asie depuis 2003.
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2°/ Quelles sont les espèces sensibles ?
Toutes les espèces d’oiseaux sont sensibles à cette maladie, les oiseaux domestiques
présentant une vulnérabilité au virus plus importante. Les espèces sauvages servent de
réservoir et de mode de diffusion du virus aux élevages aviaires.
Les porcins sont également sensibles à cette infection. Le porc présente en effet au
niveau de ses cellules des récepteurs à la fois au virus aviaire et au virus humain, ce qui
permet une transmission directe du virus aviaire chez cette espèce.
Dans de rares cas, les êtres humains peuvent être sensibles au virus de la grippe
aviaire. Il faut se souvenir de l’épizootie d’un autre type d’influenza aviaire que le H5N1, le
H7N7 en 2003 aux Pays Bas, qui avait causé la mort d’un vétérinaire. La transmission
directe du virus aviaire à l’homme reste toutefois exceptionnelle.
Le virus se transmet essentiellement par inhalation de poussières de fientes ou de
sécrétions respiratoires, ou au contact de poussières au niveau de la muqueuse oculaire.
A ce jour, le virus H5N1, responsable de l’épizootie de grippe aviaire en Asie a infecté 117
personnes :
Pays Nombre de cas Nombre de morts Taux de létalité
Cambodge 4 4 100%
Indonésie 5 4 80%
Thaïlande 17 12 71%
Vietnam 91 41 45%
Toutes ces infections se sont réalisées dans des conditions très particulières, lors de
contacts très étroits des populations humaines avec les volailles infectées, ce qui a pu
favoriser le passage du virus chez ces quelques individus. Aucune transmission d’homme à
homme n’a d’ailleurs été mise en évidence jusqu’à ce jour.
Il faut donc se rappeler que la grippe aviaire est donc avant tout une maladie
d’élevage pouvant avoir des conséquences économiques désastreuses du fait de sa forte
mortalité chez les animaux infectés.
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Il n’y a aucun risque de transmission à l’homme du fait de consommer des volailles
(la chaleur de cuisson détruisant le virus).
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3°/ Pourquoi cette inquiétude vis-à-vis du
virus H5N1 ?
Bien que le virus H5N1 ne soit pas le premier virus aviaire à avoir été isolé et avoir
causé des cas mortels chez l’homme, son fort taux de létalité (61 morts sur 117 cas humains
en Asie, soit un taux de 52%) associé à sa rapide extension géographique dans plusieurs pays,
et notamment en Europe, inquiète de plus en plus les pouvoirs publics.
En effet, il existe un risque de recombinaison de ce virus aviaire chez un porc ou un
être humain coinfecté par un virus grippal humain classique (voir schéma ci-dessous), ce qui
pourrait conduire à la création d’un virus transmissible d’homme à homme avec des
conséquences graves, car touchant une population immunologiquement naïve et donc très
sensible à son pouvoir pathogène.
Jusqu’alors, l’espèce porcine a toujours été considérée comme pouvant être à l’origine
de nouveaux virus grippaux pour l’homme, puisque cette espèce est sensible à la fois aux
virus humains et aviaires. Une coinfection par un virus humain et aviaire d’une cellule
porcine pourrait conduire à une recombinaison génétique des deux virus. La variation
antigénique (ou cassure antigénique) alors induite serait à l’origine d’une nouvelle souche
virale plus dangereuse pour l’homme.
Mais le virus H5N1 a démontré lors des dernières épizooties en Asie une capacité de
transmission directe des volailles à l’homme, ce qui lui permettrait de se recombiner
directement dans une population humaine infectée par une souche grippale humaine classique.
Les trois scénarios aboutissant à une mutation du virus H5N1
(source : Le Figaro, édition du 17/10/05.)
Les deux scénarios majeurs de mutation posant un risque pour l’homme sont d’abord
la recombinaison du virus H5N1 avec un virus d’origine humaine chez un porc coinfecté, et
cette même recombinaison chez un être humain.
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Le spectre de la grippe de 1918, qui avait tué entre 40 et 50 millions de personnes à
travers le monde, reste dans les mémoires et explique cette crainte d’émergence d’une
nouvelle souche de virus grippal dans la population humaine.
Néanmoins, il faut se souvenir que le virus H5N1 est d’abord et surtout un
problème majeur en santé animale, puisque son taux de morbidité chez les espèces aviaires
domestiques peut être très élevé, et que toute couverte de ce virus dans une zone entraîne
l’application de mesures drastiques de destruction des espèces sensibles et de désinfection.
4°/ Est-ce une nouvelle situation ?
L’émergence d’une nouvelle souche grippale humaine à partir d’un virus aviaire n’est
pas chose nouvelle, mais s’est produite à maintes reprises par le passé.
D’autres pandémies grippales, celles de 1957 et de 1968 par exemple, ont eu pour
origine un réassortiment de virus grippaux circulant au sein des populations humaines et
aviaires.
Mais jusqu’alors, on pensait que la barrière d’espèce protégeait l’homme d’un passage
direct d’un virus aviaire, et que le recombinaison d’un virus grippal aviaire et humain ne
pouvait se produire que par l’intermédiaire des porcins.
La menace posée par une infection directe des populations humaines par le virus
aviaire est qu’une pandémie importante pourrait se produire sans passage par un hôte porcin
intermédiaire.
Néanmoins, depuis les premières notifications d’infections directes d’êtres humains
par des virus aviaires hautement pathogènes, il semble que peu de cas soient survenus malgré
l’exposition majeure de certaines populations.
Année Sous type viral Pays Nombre d’individus
infectés
1959 H7N7 USA 1
1977 H7N7 Australie 1
1997 H5N1 Hong Kong 18 (6 morts)
2003 H7N7 Pays Bas 83 (1 mort)
2004-… H5N1 Asie 117 (+2) (61 morts (+1))
2004 H7N3 Canada 2
Infections humaines dues à des virus aviaires hautement pathogènes
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5°/ Quelle est la situation présente de la
répartition du virus H5N1 ?
L’épizootie, qui a débuté en Asie en 2004, se rapproche de plus en plus de l’Ouest
Européen.
Avec la découverte du virus H5N1 en Turquie et en Roumanie en octobre, le virus, qui
semble se propager avec la migration des oiseaux sauvages, risque d’atteindre le reste des
pays européens situés sur leur route migratoire (cf carte des flux migratoires en fin de
document).
Il faut noter dernièrement que la Grèce et la Macédoine suspectent la présence du virus
H5N1 dans leur territoire, et que des cas chez les volailles ont été reportés en Russie
Occidentale.
En Croatie, un virus grippal aviaire a été détecté chez 6 cygnes trouvés morts le 21
octobre. Les échantillons sont en cours d’examens.
En Angleterre, un perroquet en provenance du Surinam, en Amérique du Sud, et qui
était en quarantaine avec des oiseaux provenant de Taiwan, a été trouvé mort et porteur d’un
virus aviaire hautement pathogène de type H5. Les 148 perroquets originaires d’Amérique du
Sud ainsi que les 216 oiseaux taiwanais ont été détruits. Par précaution, les autorités sanitaires
britanniques ont administré un traitement antiviral aux quelques personnes qui ont été en
contact avec ces oiseaux.
Le virus aviaire dernièrement détecté en Suède n’est pas un virus H5N1.
Carte des foyers de grippe aviaire au 24 octobre 2005
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(
source : Le Monde, édition du 24/10/05
)
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