La fièvre aviaire - Faculté des sciences infirmières [USJ]

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La fièvre
Aviaire (H5N1)
ou la grippe des poulailles
La grippe Aviaire est une nouvelle souche de la
grippe, dont les sous types se composent de 16HA
(Hémagglutinine) et de 9NA (Neuraminidase), tous
infectent les oiseaux sauvages aquatiques et sont
en perpétuelle circulation dans la population des
oiseaux.
Historique
Plusieurs pandémies ont eu lieu dans le monde durant
le siècle dernier, on note selon l’OMS:
volailles mortes dans le monde entier
La grippe asiatique en 1957: 2 millions de volailles
mortes
volailles mortes
Et en 1997, l’apparition des premiers cas d’atteinte
humaine ( 18 cas dont 6 cas mortels).
Introduction
La grippe est une pathologie infectieuse fréquente
dont les virus en cause sont: Pacornavirus, Rhinovirus,
Influenza virus, Parainfluenza virus, Adénovirus,
Coronavirus,...
La grippe Aviaire est une infection qui touche
normalement les volailles, qui sont en général
des porteurs sains du virus dans leurs intestins. Ils
portent le virus dans la salive, les secrétions nasales
et fécales et les autres volailles peuvent s’infecter
après exposition aux secrétions ou aux surfaces
contaminées.
La transmission peut être aérienne, soit par contact
direct avec les secrétions respiratoires et matières
fécales, soit indirectement par exposition à des
matières contaminées ( plumes, poussres souillées,
eau, nourriture ...)
Signes Cliniques
La période d’incubation varie entre 3 et 14 jours,
les oiseaux sont retrouvés morts. On note une dim-
inution de l’appétit et de la production des œufs,
l’apparition de signes neurologiques,
anorexie, cyanose et œme de la crête, conjonctivite
et signes respiratoires.
Le H5N1 est ubiquitaire parmi les oiseaux et peut
être fatal de part la contagion, entrainant la mort
d’autres espèces animales surtout les mammifères.
L’infection humaine par H5N1 :
Les flambées de grippe aviaire à virus H5N1 hautement
pathogène qui ont commencé en Asie du Sud-Est
à la mi-2003 et se sont désormais propagées à
quelques régions d’Europe, sont les plus graves et
les plus importantes que l’on ait jamais observées.
A ce jour, neuf pays asiatiques en ont signalé (par
ordre de notication): publique de Corée, Vt-Nam,
Japon, Thaïlande, Cambodge, Laos, Indonésie, Chine
et Malaisie. Le Japon, la République de Corée et
la Malaisie ont endigué leurs flambées et l’on
considère que la maladie a disparu dans ces
pays. Ailleurs, le virus est devenu endémique
dans plusieurs des pays affectés à lorigine tels
que: Malaisie, Kazakhstan, Mongolie et Sibérie,
récemment en Turquie, Roumanie, Egypte et
Croatie, ...
La contamination humaine a été décrite aps contact
direct avec des animaux malades, préparation de
viande de volailles malades, consommation ou
ingestion de viande mal cuite et après transmission
aux félins via la viande contaminée.
A ce jour, des cas humains ont été signalé dans 7
pays, pour la plupart en Asie. Les premiers patients
notifiés au Viêt-Nam, ont développé les symptômes
en décembre 2003, mais l’infection à virus H5N1 n’a
pas été confirmée avant janvier 2004.
La Thaïlande a signalé ses premiers cas en janvier
2004, le Cambodge en février 2005. les premiers
cas chinois ont été annoncés en novembre 2005,
le premier cas iraquien notifié en janvier 2006 et la
confirmation des premiers cas en Turquie en janvier
2006.
Journal Association FSI - USJ
2006
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Les personnes les plus exposées
sont les
éleveurs de volailles et leurs familles résidant à
proximité des élevages infectés, les vétérinaires,
les équipes de nettoyage, de désinfection et de
ramassage de carcasses, de même que le personnel
technique des laboratoires de diagnostic et de
recherche.
La transmission
est théoriquement possible
par ingestion d’eau souillée, par inoculation
intranasale ou conjonctivale et par contamination
des mains après utilisation des selles des volailles
comme fertilisants.
La clinique chez l’homme
La maladie provoquée par le virus H5N1 évolue
d’une manière étonnamment agressive, avec une
dégradation rapide de l’état clinique. Le tableau
actuel peut changer compte tenu de la propension
de ce virus à muter rapidement et de manière
imprévisible.
La période d’incubation est plus longue que pour
les autres virus de la grippe ; l’apparition des signes
se fait entre le 2
ème
et le 8
ème
jour après l’exposition.
Les symptômes initiaux comportent une fièvre au-
dessus de 38°, une atteinte des voies respiratoires
inférieures ( toux, crachats, dyspnée...), une con-
jonctivite rare, des signes gastro-intestinaux (nausées,
vomissements, diarrhée, douleur abdominale...).
La pneumonie est présente dans 100% des cas.
D’autres complications peuvent apparaître telles
qu’une insuffisance rénale, une atteinte cardiaque,
une hémorragie pulmonaire, un pneumothorax, un
syndrôme de Reye, un sepsis.... Pour deux patients
du sud du Viêt-Nam, le diagnostic clinique a été
une encéphalite aiguë .
Au laboratoire les anomalies couramment observées
sont les suivantes : une leucopénie, une thrombo-
cytopénie, une augmentation de la créatinine et
des transaminases, une hyperglymie, secondaire
ennéral à l’utilisation des corticoïdes.
Mortalité
89% de mortalité a été remarquée parmi les jeunes
de moins de 15 ans en Thaïlande. Le décès a eu lieu
9 à 10 jours après l’apparition de la maladie, souvent
suite à une insuffisance respiratoire.
Conduite à tenir
En cas de suspicion de la maladie, les hôpitaux doivent
prendre des mesures de sécurité telles que:
Des précautions d’isolement strict ( malade seul
dans une chambre avec porte et fetres fermées),
sinon, une distance dau moins 1 m. avec les autres
malades, avec séparation par une barrière physique,
sans oublier l’utilisation des masques (NIOSH-N95),
des lunettes, des gants... et surtout restreindre les
visites.
L’Oseltamivir ou le Tamiflu est le seul traitement
antiviral actif sur le virus aviaire, actuellement.
Il peut, théoriquement, être utilisé en traitement
curatif ( 2 gélules par jour pendant 5 jours) et en
traitement post-exposition ( 1 gélule par jour pendant
7 à 10 jours).
Dans les deux cas, il doit être pris le plus vite
possible, dans les 48h. au maximum, suivant
les premiers symptômes ou le contact avec une
personne malade. Sinon, le traitement serait
bien moins efficace.
Ce médicament est disponible au Liban, au
ministère de la santé.
Références :
Avian Influenza A (H5N1) infection in human. (2005). N Engl J Med ;
353: 1374-1385, sept 29.
Drug Therapy: Neuraminidase inhibitors for influenza. N Engl J Med
(2005) sept 29; 353: 1363-1373.
La grippe Aviaire, conférence présentée à l’HDF par les services de
pneumologie et de maladies infectieuses, novembre 2005.
Sr Jeannette Najjar
Cadre de Soins
Hôtel-Dieu de France
Travail effectué dans le cadre d’une formation de Master professionel,
Faculté des sciences infirmières. USJ
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