
- L’exemple que l’on peut qualifier d’emblématique est celui des patients nommés « Bed-
Blockers », auquel tous les acteurs d’un parcours de soins sont régulièrement confrontés.
- Ces Bed-Blockers peuvent être définis par le fait qu’ils occupent un lit au mauvais moment
et au mauvais endroit, il s’agit souvent de personnes âgées polypathologiques ou de
patients plus jeunes avec une dépendance physique, cognitive, environnementale ou
sociale.
- Le terme est froidement descriptif du dysfonctionnement de la filière mais culpabilisant
pour le patient autant que pour les soignants qui exercent dans cette filière.
- Les hôpitaux de proximité ont de par la loi un rôle primordial à jouer dans ce domaine
complexe, et ils s’y attellent. Ils ont une forte capacité à coordonner les intervenants en
ville et dans le médico-social, c’est le fondement du concept de proximité. Pour autant ils
sont la dernière ligne hospitalière avant un retour à domicile ou une entrée en EHPAD qui
n’est pas toujours aussi fluide que cela.
- L’occupation du lit de proximité est perçue comme un moindre mal par rapport au lit
spécialisé de l’établissement plus important, mais il réduit d’autant la rotation de la filière
dans son ensemble (sans même parler de son impact sur les indices de performance qui
impacteront eux-mêmes la valorisation), la boucle n’est pas vertueuse en somme.
Les solutions qui existent se nourrissent toujours d’un travail collectif, et le GHT est le bon
cadre et le bon espace pour mettre en œuvre un processus. Que ce soit dans une filière ou
entre les filières, les intervenants doivent être pluri-professionnels avec une forte
cohésion de groupe.
C’est au mieux une initiative commune des établissements d’un GHT pour favoriser la mise
en route d’une commission ou d’un groupe stable et durable qui s’investit dans la prise en
charge supervisée de ces situations complexes, y compris en amont en dépistant les
situations à risque.
La périodicité optimale est hebdomadaire pour être efficiente et intègre différents métiers
autour de ces prises en charge afin de faire émerger un savoir-faire partagé.
Des solutions connectées doivent être privilégiées pour éviter des déplacements trop
chronophages des participants ou leur épuisement, comme des conférences téléphoniques
ou des visioconférences. Les instances du GHT devraient pouvoir (et vouloir) s’informer
du travail de ces groupes pour intégrer leurs résultats et recommandations dans sa
stratégie globale.
Le développement de l’HAD dans les zones des hôpitaux de proximité est à réfléchir de
façon convergente sur ce sujet des patients dits Bed-Blockers, qui ne le seraient alors plus.
Partage de l’information dans le GHT :
- La gestion de la qualité de la transmission de l’information concernant l’état de santé des
patients est primordiale en médecine et à fortiori dans le parcours de soins. C’est encore
plus important pour la prise en charge des maladies chroniques ou de la polypathologie.
- Des textes récents précisent les éléments indispensables à transmettre lors des
mouvements des patients hospitalisés afin de ne pas perdre de données essentielles dans
le parcours de soins. Cette problématique n’est certes pas nouvelle mais la convergence
des SI voulue pour les GHT est une donnée fondamentale pour maitriser la qualité de la
transmission.
La convergence des SI à l’échelle d’un GHT est donc indispensable, avec une réflexion
globale et une mise en œuvre correctement coordonnée. Les établissements support sont
naturellement en pointe sur ce sujet et ils doivent pouvoir construire progressivement ce
SI territorial en fédérant sans imposer systématiquement leur solution SI.
La convergence des SI jusqu’à la fongibilité totale et son corollaire le DPI sont des objectifs
de plus long terme pour les hôpitaux de proximité, mais la réflexion globale gagnera à
prendre en compte leur capacité à faire simple et en lien avec les partenaires d’aval qui
n’ont souvent pas de SI univoque.
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