intervenir sur plusieurs lieux
géographiques ;
•
la trajectoire de déploiement en
tenant compte de l’existant et
des priorités. Faut-il privilégier
un déploiement par établis -
sement, par filière de prise en
charge sur le bassin de vie ?
Comment assurer la continuité
des réseaux qui dépassent le
cadre du GHT ?
•
les impacts organisationnels
et fonctionnels que pourront
engendrer la mutualisation de
certaines plateformes médico-
techniques et leur intégration
avec les SI persistants de chaque
structure ;
•
l’hébergement des outils com-
muns, s’agissant d’un partage
d’information médicale entre
plusieurs entités juridiques et
donc soumis au règlement de
l’hébergement des données de
santé ;
•
la gouvernance SI au sein du
GHT. Comment garantir la cohé-
rence des projets du GHT avec
ceux des établissements, qui garde -
ront
une structure SI locale ?
Faut-il et comment organiser le
rapprochement des équipes SI ?
•
l’organisation du support SI sur
les composants SI partagés ;
•
la convention de service entre
l’établissement support et les
autres membres du GHT, néces-
saire à l’équilibre économique.
Le projet SI des GHT est claire-
ment un élément stratégique de
réussite, qu’il convient d’anticiper
et d’organiser en rédigeant un
SDSI. Mais il ne peut exister sans
un projet médical partagé et fédé-
rateur des énergies de l’ensemble
des membres.
Le projet médical partagé d’un Groupement hospitalier de territoire devra être adossé à un SDSI (Schéma
directeur des systèmes d’information) afin de décrire une cible partagée par l’ensemble de ses membres
ainsi que la trajectoire retenue. Revue de détail avec Patrice Riou.
Décloisonnement de la prise
en charge du patient et GHT
34 OCTOBRE 2015 |WWW.DSIH.FR
HÔPITAL NUMÉRIQUE
L
Le rapport intermédiaire, publié
en mai 2015, de la mission
« Groupements hospitaliers de
territoire »1confirme que la néces-
sité d’un rapprochement des
structures hospitalières localisées
sur un même bassin de population
ne fait plus débat. Ce même
rapport insiste sur la nécessaire
fédération des acteurs autour d’un
projet médical partagé, afin de
proposer un parcours de soins
construit autour des patients et
non autour des structures exis-
tantes. Les notions de soins de
proximité, de gradation des soins,
de complémentarité, de collégia-
lité, de travail en équipe autour
d’un bassin de vie, sont les axes
qui doivent guider la constitution
des GHT et la rédaction de leur
projet médical partagé.
Les mêmes outils,
quel que soit le lieu d’exercice
Une fois ces fondations posées
vient la question de l’organisation
des fonctions organiques (Res-
sources humaines, Achats, SI, etc.)
et des moyens médico-techniques
(Pharmacie, Radiologie, Biologie,
etc.). Si la loi, dans sa version
actuelle, limite les obligations à la
désignation de l’établissement
support chargé d’assurer, pour le
compte des autres établissements
appartenant au groupement, les
fonctions et les activités déléguées,
ce rapport précise aussi l’impor-
tance de permettre aux équipes
médicales de bénéficier des
mêmes outils quel que soit le lieu
d’exercice au sein du GHT.
Il en résulte la nécessité d’orienter
le GHT vers un système d’infor-
mation commun, au moins sur le
périmètre des prises en charge
médicales et soignantes du patient
; il convient également de définir
les services à apporter par l’éta-
blissement support pour permet-
tre, par exemple, la gestion d’une
pharmacie à usage intérieur (PUI)
de GHT ou la mise en commun
des moyens d’imagerie. Il est alors
indispensable d’adosser au projet
médical partagé un SDSI du GHT
afin de décrire une cible partagée
par l’ensemble de ses membres
ainsi que la trajectoire retenue.
Schéma directeur :
quelles spécificités
Ce SDSI du GHT ne peut être une
simple copie du SDSI de l’établis-
sement support, car il doit intégrer
les contraintes d’urbanisation et
de gouvernance que vont générer
les objectifs de partage, de mutua-
lisation. Lorsque nous abordons
ce type de mission, nous insistons
sur les spécificités à prendre en
compte :
•
la démarche de choix de la solu-
tion de dossier patient qu’il
conviendra par la suite de géné-
raliser. La notion de multi-
établissements dans toutes ses
composantes, par exemple, est
un prérequis pour pouvoir
répondre au besoin de partage
d’informations entre les diffé-
rents membres ;
•
la gestion de l’identité des
patients du bassin de vie, en
tenant compte des contraintes
et de l’histoire de chacun des
membres ;
•
la gestion de la sécurité du SI
partagé et des modalités de
connexion des acteurs qui
eux aussi seront amenés à
1
Mission commandée par Marisol Touraine et menée par Jacqueline Hubert et Frédéric Martineau.
Patrice RIOU, ODSIS
Société de service spécialisée en
Système d’Information de Santé
« LEPROJET SI
DES GHT EST UN
ÉLÉMENT STRATÉGIQUE
DE RÉUSSITE »