52 11 h 15 Passage par la boulangerie
© Groupe Eyrolles
chocolat, capuccino…) celle qu’il souhaite associer à son
message publicitaire. Tout au long de l’année, des commer-
çants testent des dispositifs de diffusion d’arômes, etc., etc.
La liste est longue…
Catherine : Et quelle est l’efficacité de ces actions ?
Bertrand : Plusieurs tests marketing attestent que telle ou
telle odeur conduit plus favorablement à orienter les choix
d’achat. Ils montrent aussi que la diffusion de fragrances
dans les points de vente fait perdre aux clients la notion du
temps qui passe, ceux-ci restant, en moyenne, un quart de
temps en plus dans les magasins qui sentent bon. Il apparaît
de surcroît que la mémoire olfactive est plus tenace que la
mémoire visuelle. Si vous habituez un client à une odeur,
même de manière fortuite, il se souviendra de vous dès qu’il
sera de nouveau confronté à ce parfum, et ce, même après
plusieurs années…
Catherine : En fait, le marketing olfactif ne fait que repro-
duire le syndrome de la madeleine de Proust…
Bertrand : D’un certain point de vue, oui. Mais le plus
important est que se faisant, il est en phase avec les aspira-
tions des consommateurs. Au début des années 1990, les
clients se tournaient vers l’utile et le fonctionnel. Aujour-
d’hui, c’est le désir d’émotions qui domine les comporte-
ments d’achats. Pour certains sociologues, cette évolution
s’expliquerait par une recherche de compensation face au
développement du monde virtuel et par une envie de reve-
nir à des produits qui éveillent les sens. D’autres avancent
que si pour beaucoup de consommateurs, l’affectivité, la
sensualité et le plaisir sont devenus plus importants que le
prix dans l’acte d’achat, c’est parce que la plupart des pro-
duits sont techniquement identiques…