ont aujourd’hui un compte Facebook et elles sont 49% à être présentes sur Twitter. Des chiffres qui grimpent lorsque
l’on parle des départements (66% sont présents sur Facebook et 49% sur Twitter) et explosent quand il s’agit des
régions (96% des conseils régionaux ont un compte Facebook et 85% un compte Twitter). « Les collectivités sont déjà
toutes présentes sur Facebook qui a absorbé les pages communautaires de Wikipédia ; elles ont donc intérêt à
maîtriser leur présence en ayant leur propre page et en l’animant », remarque Franck Confino, directeur de l’agence
Adverbia, consultant en stratégie digitale. Et cette présence est loin d’être une coquille vide puisque les villes
préfecture ont plus de 22 000 fans en moyenne. Et les statistiques peuvent s’envoler, à l’instar de ce que l’on
constate sur la page Facebook de Paris qui affiche plus de 2,7 millions de fans… soit plus que la population de la
capitale ! En moyenne, les villes préfecture publient 1,63 posts par jour, avec des champions comme Angers (3,58).
De plus, à l’instar des marques, les collectivités ont bien compris l’impact des images, si bien que les posts de texte
pur sur Facebook ne représentent plus que 11% des posts publiés par les villes préfecture, l’image (dessin, photo)
gagnant du terrain (89% des posts) tandis que la vidéo, toujours marginale (4%), progresse.
Des outils au service d’une stratégie
Il est une chose de gagner des fans pour renforcer les liens d’une ville ou d’une collectivité territoriale avec ses
habitants, il en est une autre de transformer des cibles en clientèle. « Il ne faut pas aller sur les réseaux sociaux
« parce que tout le monde le fait », mais avec une vraie stratégie », résume Franck Confino. Ainsi, ouvrir une page
Facebook pour « faire comme tout le monde » mais s’en servir uniquement comme d’un agenda culturel et politique
en restant « enfermé dans sa citadelle » est totalement contre-productif. « La pire réaction à avoir est de censurer
les critiques ou de ne pas répondre« , remarque Franck Confino. Au contraire, il faut passer d’une logique
communicationnelle à une logique conversationnelle. Autre règle d’or pour les collectivités décidant de s’engager sur
les réseaux sociaux : se fixer des objectifs précis et les mesurer clairement. Comme dans le marketing « classique »,
les kpi (key performance indicators) ont donc toute leur place ! « Les outils digitaux doivent être mis au service d’une
stratégie globale », résume Vincent Gollain. « Les outils digitaux sont rarement les moyens exclusifs d’une réussite
de marketing territorial mais sont désormais incontournables« , précise Albine Villeger, estimant qu’un territoire qui ne
serait pas présent sur le Web et les réseaux sociaux deviendrait pour ainsi dire invisible dans l’environnement 2.0 et
3.0 qui constitue dorénavant un univers à part entière des habitants, acteurs locaux, entreprises… « Les réseaux
sociaux constituent une caisse de résonance et si tous les acteurs se rassemblent dans le cadre d’une démarche
d’attractivité commune, ils partagent aussi leur vision du territoire et donc la manière de communiquer sur les atouts
du territoire« , remarque Albine Villeger.
Community manager, un poste stratégique
« Le community manager, c’est le manager de la communauté de demain! » , affirme Albine Villeger. Fini donc le
recrutement avec pour principal critère l’appartenance à la génération Y ? Si l’importance du community
management reste encore difficile à appréhender dans beaucoup de communes, habituées à la « confortable »
communication uniquement descendante vers les « administrés-électeurs », les territoires qui s’engagent dans une
démarche de marketing territorial prennent clairement de plus en plus conscience du rôle clé que joue le community
manager dont le rôle est loin de se résumer à quelques tweets et posts par jour. « Ce métier nécessite un regard
critique et une capacité à trouver rapidement des informations et à répondre de manière satisfaisante en s’adaptant à
chaque public« , remarque Christophe Alaux qui juge légitime d’exiger un master pour ces postes réellement
stratégiques. Des compétences qui, contrairement aux outils qu’elles utilisent, ont un coût lors du recrutement ou pour
la formation car ces « stratèges » sont de plus en plus amenés à suivre des formations afin de maîtriser les outils
digitaux qui peuvent s’avérer de formidables vecteurs de notoriété mais aussi de puissants destructeurs d’image s’ils
sont mal maîtrisés.
Moins chers que le papier
« Aujourd’hui, le marketing, quel qu’il soit, ne peut pas se passer des outils digitaux », remarque Gérard Lombardi qui
voit dans ces outils un atout indéniable : leur coût encore raisonnable par rapport aux autres médias et la capacité de