accusé Moscou d'avoir directement attaqué ses soldats dans la guerre larvée qu'elle
mène contre les pro-russes dans l'Est ukrainien.
Les ministres des Affaires étrangères ukrainien, russe, allemand et français se
retrouvent mercredi à Berlin pour tenter de désamorcer cette nouvelle crise entre Kiev et
Moscou, tandis qu'à Davos, le président ukrainien Petro Porochenko, a décidé d'écourter
sa présence et de quitter Davos juste après son intervention prévue vers 14h30 GMT.
"Poutine n'aura aucun morceau de l'Ukraine", a-t-il lancé dans un entretien publié par le
journal suisse NZZ, conjointement avec Le Monde et le Wall Steet Journal. "La ligne de
front dans le combat pour la démocratie et la liberté en Europe se trouve en Ukraine",
a-t-il affirmé.
En amont du sommet, un panel de décideurs interrogés par les organisateurs de Davos
avait estimé que le risque de conflit international constitue la plus grande menace pour la
stabilité du monde, devant le risque climatique. Les intervenants d'une première table
ronde consacrée à la sécurité mondiale en ont convenu, estimant que la situation était
instable.
« Cygnes noirs géopolitiques »
"Je pense que nous allons avoir des « cygnes noirs » géopolitiques", a estimé
Jean-Marie Guéhenno, président de l'institut de recherche International crisis group. Issu
du monde de la finance et théorisé par le philosophe et ancien courtier Nassim Nicholas
Taleb, un "cygne noir" est un évènement rare, très improbable, imprévisible, et aux
conséquences dévastatrices.
Dans les couloirs de Davos, où se côtoient de manière informelle des chefs d'Etat, des
patrons d'entreprises, quelques artistes ou journalistes, l'avenir de l'économie mondiale
est aussi largement au menu. Et là aussi, les nuages s'accumulent.
Le FMI a abaissé mardi sa prévision de croissance mondiale pour 2015 et 2016 dans un
contexte de ralentissement chinois et d'incertitudes sur la santé de la zone euro.
"Comment la Chine va ralentir ?", sera un des sujets de Davos, a estimé pour l'AFP
Nariman Behravesh, chef économiste du cabinet IHS, alors que la Chine a vu sa
croissance économique glisser à un niveau inédit depuis près d'un quart de siècle.
En zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) devrait vraisemblablement
annoncer jeudi un programme massif de rachat d'actifs pour tenter de relancer
l'économie et lutter contre la menace de déflation. Ce sera largement analysé par tous
les chefs d'entreprises et banquiers centraux qui hantent les couloirs du centre de
conférence, transformé en camp retranché.
Un ancien habitué de l'institut monétaire de Francfort, ex-patron de la banque centrale
allemande Axel Weber, désormais président de la banque suisse UBS, n'a pas mâché
ses mots contre une politique qu'il a sans cesse combattue. Les membres de la BCE "ne
devraient pas aller trop loin parce que plus ils en font, plus l'incitation pour que les
gouvernements agissent (et fassent les réformes nécessaires) est faible", a expliqué M.
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