DOC 4 - DAVOS
Chaque année, la station de sport d'hiver de Davos en Suisse devient pour quelques
jours l'un des centres du monde. Le Forum économique mondial de Davos accueille
traditionnellement de nombreux dirigeants politiques et économiques. De quoi parle-t-
on à Davos où se tient actuellement le 36è forum. Réponse avec notre envoyée spéciale
Frédérique Tissandier.
RFI : Frédérique Tissandier, bonjour.
FT : Bonjour Nicolas.
RFI : La fulgurante croissance économique de la Chine ont fait la vedette de ce rendez-
vous de Davos cette année ?
FT : Ah oui, tout à fait, c'est à compter incontestablement la grande vedette de ce Davos
2006. Tous les chefs d'entreprise et économistes saluent le formidable dynamisme de
l'économie chinoise. Quasiment 10% de croissance, l'Empire du Milieu est devenu la
quatrième économie mondiale. D'ailleurs aujourd'hui a eu lieu une table ronde intitulée
"China goes Global" que l'on pourrait traduire par "La Chine devient le Monde", tout un
programme alors bien sûr tous les participants à Davos soulignent que l'économie
chinoise doit relever encore de nombreux défis, le Yuan est sous-évalué mais sur ce
sujet, les autorités présentes ici soulignent que le Yuan sera réévalué, je cite, à l'avenir,
l'épargne n'y est pas également trop importante, elle représente plus de 40% du PIB, et
la pauvreté touche une large partie de la population. Le vice-premier ministre chinois
s'est d'ailleurs fixé comme objectif hier de doubler la richesse par habitant d'ici 2010.
Mais au-delà de ces constats, l'enthousiasme est réel, la Chine est un marché à conquérir
et cela, tout le monde en est conscient ici.
RFI : Hier, la nouvelle chancelière allemande Angela Merkel a pris la parole devant les
participants du Forum pour parler de L'Europe, notamment l'Europe qui n'a pas
franchement la côte à Davos ?
FT : Ah pas du tout. L'Europe est vraiment le mauvais élève de la classe de l'économie
mondiale. Les chefs d'entreprise pensent que l'Europe ne se réforme pas suffisamment
vite, ce qui plombe sa croissance, son développement. Allemagne et France en tête n'ont
pas un marché du travail assez flexible : l'âge de la retraite devrait être élevé, la durée
du travail allongée. Il faut également que les revenus du travail soient supérieurs à ceux
fournis par les prestations sociales. Angela Merkel avait voulu dire que la chancelière
allemande a tout de même défendu l'Europe hier en soulignant sa capacité d'innovation
mais elle a dit elle-même concernant les réformes en Allemagne tout dépendra en fait de
sa coalition.
RF : Et l'Afrique a-t-elle sa place dans l'édition 2006 du forum de Davos ?
FT : Pas vraiment. Sur les 215 conférences qui ont eu lieu à Davos, une seule est
consacrée à l'Afrique, plus exactement à son avenir après l'initiative du G8 concernant
l'annulation de la dette. Ce n'est donc pas l'Afrique qui gagne, qui note, qui clique, qui
est mis en avant. Les chefs d'entreprise et les politiques africains n'ont pas d'ailleurs fait
de déplacement, seul Olusegun Obasanjo, le président du Nigéria est à Davos, mais
surtout pour parler pétrole qui est le sujet numéro un ici. Alors, pourquoi cette absence
de l'Afrique ? Selon plusieurs participants en fait, l'Afrique qu'on en a largement parlé
l'année dernière avec le saut de l'artiste Sharon Stone, avec l'initiative de Jacques Chirac
en faveur de la taxation des billets d'avion. Cette année, c'est fini. D'ailleurs dans les