Au-delà de ces normes, l’entreprise va se référer aux valeurs qu’elle peut
porter.
Compliance et conformité renvoient ainsi à un ensemble de normes et de
valeurs, à leur respect et à leur mise en œuvre concrète au sein de l’entreprise.
Une fois que cette nature (à multiples gradients et nuances) est déterminée, nous
pouvons définir le principe d’action de la Compliance dans l’entreprise.
En ce sens, la Compliance a une double fonction : dans son principe, elle
structurante et dans sa nature, elle est organisationnelle.
3. « Dans la pratique, quels sont les process, sanctions, contrôles et enfin moyens mis en œuvre en matière de Compliance »
Catherine DELHAYE, Co-fondatrice du Cercle et directeur juridique adjoint d'Accenture et en charge de la Compliance monde
(« Regulatory, Ethics and Compliance »)
Au sein d’une entreprise (internationale), la Compliance est d’abord un dispositif au service des
valeurs, constituée d’un ensemble de programmes, de mesures et de projets qui vont permettre
l’effectivité des valeurs en transformant les intentions en actes concrets.
La Compliance constitue littéralement un outil de management du risque, qui permet de les
identifier, de les évaluer, puis de les gérer. C’est un facteur de développement durable.
La pérennité de l’entreprise passe par sa sécurité opérationnelle et la poursuite dans la continuité
de ses opérations, et par sa sécurité financière (évitons les sanctions pour corruption, anti-
concurrence, etc.).
Les programmes de Compliance y contribuent :
Le mode opératoire est mis en place grâce à des process : action, information, éducation, formation et sensibilisation de tous les acteurs.
Certes, celles-ci nécessitent de déployer des moyens (en ressources humaines et financières) très conséquents et avec beaucoup de
leadership.
De par ces outils de gestion et de maîtrise des risques, la Compliance permet d’apporter une meilleure garantie à un groupe.
Les programmes doivent s’accompagner de mesures rigoureuses de suivi, de contrôle et de sanctions pour assurer le passage des principes
éthiques de par nature formelle à des principes d’éthique effective, de conviction, de responsabilité et enfin d’éthique appliquée. Ces
dispositifs traduisent une volonté, le parti pris du management qui doit tendre à une politique intransigeante et exigeante de tolérance zéro,
un engagement et une culture d’entreprise.
4. « Management des risques (juridiques) et compliance : un lien fort »
Christophe Roquilly, Directeur du centre de recherche LegalEdhec et Professeur à l’EDHEC Business School
Il a été démontré que l’approche fondée sur des valeurs (values based Compliance) génère
davantage d’effet de levier que celle fondée sur des règles (principle based Compliance),
essentiellement juridiques qui sont liées de manière intrinsèque à un risque d’incertitude
(de la norme selon le territoire, selon sa définition et son application etc.).
Ces process (dispositifs de management) permettent de définir la mission et la stratégie de
l’entreprise qui doit être fondée sur ses valeurs.
Ensuite, on déploie cette stratégie à travers des actions, des opérations et des décisions en
respectant ces valeurs. En étant plus conforme, l’entreprise peut réduire le risque et
augmenter les opportunités.
En Français le mot « conformité » est chargé
d’un sens juridique précis : « qualité de ce qui
est conforme ; est conforme ce qui est
juridiquement l'exacte application d'une norme
de référence ; exemple : conforme aux usages,
conforme à la loi ».
En Anglais : «To comply »: agir en conformité
A Accenture: «Compliance is
in our DNA »
«Tone from the top»
La Compliance offre la
méthode et la discipline
contribuant à la gestion et
Je qualifierais la Compliance
comme étant le principe d’action
qui permet de s’assurer de la
réalisation de la stratégie en
conformité avec les valeurs de