facilitée par le CO2, meilleure vision de tous les
plans et fascias, suites opératoires non doulou-
reuses et hospitalisation plus courte.
Les inconvénients sont : la courbe d’appren-
tissage assez longue, la durée de l’intervention
qui bien que diminuant avec l’expérience reste
supérieure pour beaucoup à la voie abdominale
classique et surtout a la voie vaginale, le coût
plus élevé lié à l’utilisation de matériel à usage
unique.
Traitement du prolapsus utérin
par voie vaginale
La voie vaginale est pour nous la voie de réfé-
rence, mais en 2004, elle est encore en pleine
évolution : l’apparition et l’usage de prothèses
synthétiques jusque-là interdites vont permettre
de diminuer les risques de récidive des cysto-
cèles, point faible de la voie vaginale. L’utilisa-
tion de nouvelles voies d’abord trans-obturatrice
en avant, transfessière sous-lévatorienne et/ou
transglutéale en arrière seront plus faciles pour
tous et surtout moins dangereuses que la spino-
fixation de Richter pourtant simple, mais il faut
savoir attendre car aucune de ces « nouveautés »
n’est validée.
Avec ou sans hystérectomie (en dehors de
toute pathologie) ? Là encore les idées évoluent
dans le temps. Depuis quelques années, la facilité
de l’hystérectomie par voie vaginale a fait d’elle
le premier temps de la cure du prolapsus utérin et
la conservation était exceptionnelle sauf chez la
femme jeune ou chez celle qui refusait ce geste.
Mais, aujourd’hui on peut se demander quel est
l’intérêt d’enlever l’utérus de la femme après
soixante-dix ans quand on sait qu’il est sain et
qu’il a toutes les chances de le rester, quel est
l’intérêt d’enlever l’utérus avant la ménopause si
la femme souhaite le conserver? À cet âge, le col
utérin, même prolabé reste un moyen de fixation
que l’on peut utiliser. Entre les deux, pour dimi-
nuer les risques et les difficultés de surveillance
et de traitement des ces utérus, certains préconi-
sent l’hystérectomie subtotale (11) ou l’amputa-
tion du col utérin surtout s’il existe un allonge-
ment hypertrophique (12).
Le principe de la chirurgie vaginale du pro-
lapsus utérin repose sur la réparation latérale des
fascias pelviens, en avant à l’arc tendineux (para
vaginal repair), en arrière au ligament sacroscia-
tique (Richter).
L’intervention classique, validée est la triple
intervention périnéale.
Elle associe : l’hystérectomie, le traitement de
la colonne vaginale antérieure et postérieure.
Hystérectomie : quelques points
de détails techniques peuvent rendre service
Attention aux allongements hypertrophiques du
col, la ligne d’incision se trouve parfois très haut
située en avant. Il faut se repérer aux derniers
plis vaginaux ou au repli vésical. Une incision
trop haute est un risque pour la vessie, trop basse
le clivage vésicovaginal est difficile et hémorra-
gique.
L’incision vaginale postérieure sera triangu-
laire à pointe vers le bas. Le décollement vaginal
est facile et le cul-de-sac de Douglas exposé lar-
gement. Son ouverture permettra une douglas-
sectomie sans dissection.
Traitement de la colonne vaginale
antérieure
En l’absence de cystocèle et de décrochage cli-
nique latéral, elle n’est pas systématique.
Si l’on décide de traiter la colonne vaginale
antérieure, l’incision verticale de la muqueuse
vaginale jusqu’au col est de moins en moins réa-
lisée. C’est pour éviter l’exposition des prothèses
à ce niveau que l’on remplace la section par un
clivage vésico-vaginal sans colpotomie (par
retournement). Puis l’on ouvre la fosse prévési-
cale par perforation de l’aponévrose pelvienne,
geste d’autant plus facile que le défect latéral est
important. On repère l’arc tendineux, les doigts
perpendiculaires à la vulve, crochetant le muscle
pubococcygien en remontant de l’épine sciatique
vers le pubis. On met en place soit des fils sertis
non résorbables (3 points) soit une agrafe DFS 20
(TYCO) munie de deux fils environ 2 cm au
dessus de l’épine (13). Les fils seront alors accro-
chés soit au fascia de Halban, soit aux bords laté-
raux d’une prothèse sous-vésicale. Les fils
tendus, on terminera par la colporraphie sans
faire de colpectomie surtout en l’absence de cys-
tocèle.
Traitement du fond vaginal
et de la colonne postérieure
La sacrospinofixation est l’équivalent par voie
vaginale de la promontofixation par voie haute.
La muqueuse vaginale postérieure peut,
comme la muqueuse antérieure être tunellisée
198 Pelvi-périnéologie