de voisinage pour la société civile pour la promotion de la société civile, le
développement des « Accords de libre-échange complet et approfondi (Aleca) », pour
le développement d’une économie et une croissance durables, les « partenariats de
mobilité », la création d’un poste d’Envoyé Spécial pour la Méditerranée du Sud, etc.
De plus, l’UE et les Etats membres ont débloqué des sommes financières importantes
pour soutenir les processus de transition, notamment en Tunisie et en Egypte - et ceci
malgré le fait que l’Europe même se trouve en crise financière. Mais, finalement on
peut aussi constater que ces réactions de l’UE ont été plutôt techniques et
pragmatiques, et qu’il manque une vision politique ou bien une réflexion stratégique
sur une politique étrangère commune à suivre dans le moyen et long terme. D’ailleurs
dans les programmes et instruments nommés, l’islam politique ne joue pas de rôle
significatif, voire n’est pas explicitement nommé. Le manque d’approche politique
commune s’explique en partie par la crise interne de l’UE en matière d’intégration
européenne, par la crise financière et économique, notamment dans les Etats
membres du Sud de l’Europe, mais aussi en raison de l’hétérogénéisation des
situations de transition et de conflits et des divergences croissantes entre les intérêts
des Etats membres.
Tous ces facteurs et bien d’autres font que l’Europe se retrouve dans une phase
d’attentisme. Etant donné que la situation politique au Sud et à l’Est de la
Méditerranée change toujours plus rapidement depuis 2011, et que le nombre de
gouvernements de transition est assez important (que ce soit en Egypte, en Tunisie, ou
en Libye), et étant donné le fait que personne ne sait vraiment dans quelle direction la
situation va évoluer, l’UE reste donc attentive et réactive, et non pas proactive. Bien
qu’il ne soit pas le moment de formuler une nouvelle stratégie compréhensive pour
l’espace méditerranéen, il est pourtant crucial pour l’UE de se positionner clairement
en tant qu’acteur international dans certaines questions, comme p.ex. Face à la guerre
civile en Syrie et de continuer sa contribution à ce qu’une résolution du conflit soit
trouvée. Mais il est vrai aussi, que l’attention des décideurs européens s’est
actuellement tournée vers la crise en Ukraine, et aussi en partie envers les prochaines
élections du Parlement européen en mai 2014.
Perspectives
Jusqu’à ce jour, l’UE n’a pas trouvé une réponse stratégique commune pour répondre
aux bouleversements dans son voisinage au Sud et à l’Est de la Méditerranée.
Néanmoins, l’UE ne peut pas se contenter d’une simple réponse technique face à un
voisinage en mutation profonde, de plus en plus fragmenté, multipolaire et
hétérogène. L’Europe est en train d’apprendre à réagir d’une manière plus flexible,
plus rapide, moins institutionnelle, plus adaptée aux données et aux situations locales,
selon pays, selon les différents groupes ou mouvements sociaux. Ainsi la création de
stratégies rapides et cohérentes en moment de crise est devenue un défi courant.
Une des craintes majeures de l’Europe reste la déstabilisation profonde de la région du
Sahel, et la propagation d’islamistes radicaux de la Syrie, de la Libye, en passant par le
sud de l’Algérie jusqu'au Mali. Mais en dehors d’une réponse stratégique et de sécurité