de crises, un foyer de conflits, du fait que les problèmes rencontrés sont, aussi, le résultat
des pressions socioéconomiques ainsi que des tensions qui les accompagnent[14] ; le
responsable du contre-terrorisme dans les territoires occupés, le chef du Shabak (Israël) de
1996 à 2000, Ami Ayalon a déclaré que ceux qui veulent une victoire finale contre le
terrorisme, sans répondre aux doléances qui le sous-tendent, veulent une guerre sans fin. En
effet, le monde semble s’être embarqué sur un bolide qui n’a ni conducteur, ni freins, ni
marche arrière ; méga machine qui, sauf intelligence, transcendance et clairvoyance, ne peut
que se fracasser contre un écueil ou sombrer dans un aven[15]. Les attentats anti-terroristes
ont donné lieu à diverses prises de positions des dirigeants qui ont évoqué de nouvelles
mesures, notamment la création de centres de lutte contre la terreur.
La violence est un processus qui mène à la détérioration profonde du lien social, de la liberté
des individus et des collectivités, de la sécurité, du bien-être et des perspectives d’avenir. En
effet, le refus de dialogue entraîne souvent ceux qui s’y adonnent à un point de non-retour
–tant à l’échelle individuelle qu’au niveau collectif.
IV Contexte régional
Le Maroc a toujours constitué une cible et un objectif des extrémistes violents, du fait de son
système modéré, de la permanence de son régime monarchique et du fait de sa proximité et
de son ouverture sur l’Occident ; néanmoins, ce qui a impulsé l’émergence du fléau de
l’extrémisme politique, c’est à la fois certaines orientations politiques qui avaient cru
pouvoir l’utiliser pour contrer les mouvements de gauche, très fédérateurs au début des
années 1970. Depuis ce fléau s’est ancré tel un chancre dans un corps fragilisé par des
expériences de développement non réussies qui ont exclu et lourdement affecté des pans
entiers de la société ; en soulignant que le pouvoir au Maroc est d’essence islamique, que le
Souverain est « Amir Al Mouminine » (Commandeur des croyants) et qu’outre cette
« bayaa » (allégeance), à chaque fois renouvelée par des symboliques et des représentations
sociales, il tire aussi sa légitimité de son affiliation au Prophète.
Ainsi, l’extrémisme politique, loin de constituer une doctrine claire, il désigne l’utilisation de
dogmes approximatifs qui veulent instrumentaliser l’islam et leurs tenants doivent être
différenciés des fondamentalistes qui prêchent le retour aux textes fondateurs de l’islam;
alors que cet extrémisme politique renvoie à des actions paroxystiques, voire chaotiques de
mouvements qui ont une vision suicidaire des leurs société et ce, à l’effet de renverser les
systèmes politiques par le recours à des alternatives à contours méandreux. Les tenants de
cette voie s’excluent du système, de ses institutions et de sa culture ; ils optent, ainsi, pour
l’illégalité et ils recourent à la violence pour réaliser leur but ; faisant de ce slogan nihiliste
leur finalité : chaque fin contient un nouveau commencement et chaque commencement est
garanti par chaque nouvelle naissance et ceci doit être le mouvement de chaque
homme[16].
Mouvements islamistes comme idéologie politique :
Naissance et contexte
Le fait islamiste a débouché sur un environnement chargé de passions et de débats houleux
et dans ce contexte, a vu le jour une intelligentsia hostile à l’instrumentalisation de l’islam
dans les conflits sociaux et un activisme islamiste qui prône la restauration d’un ordre à
référents entièrement islamistes.