FÉVRIER 2006 _ PHARMACEUTIQUES
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Aller à la rencontre des Fran-
çais pour répondre à leurs
attentes à l’égard du médi-
cament », telle est l’une des
grandes initiatives des entreprises du
médicament pour 2006 et les années
à venir. « Le médicament est un objet
et un sujet de société », affirme haut
et fort Patrick d’Humières, directeur
de la communication et des partena-
riats du Leem. « Il n’est plus simple-
ment le médiateur de la relation mé-
decin-patient. Nous assumons
totalement notre responsabilité so-
ciétale autour du médicament. Et
souhaitons gérer sa connaissance et
sa compréhension par le grand pu-
blic », poursuit-il. Dans cette optique,
l’objectif de la première semaine na-
tionale du médica-
ment est pédagogique :
permettre aux Français
de mieux utiliser et
comprendre le médi-
cament pour améliorer
son usage dans un es-
prit de dialogue et
d’échange. L’événement se tiendra
du 16 au 21 octobre dans cinq villes
de province et à Paris. Si le pro-
gramme n’est pas encore arrêté,
Benoît Gallet, leader et coordinateur
du groupe de travail « la semaine du
médicament » du Leem en dévoile
les grandes lignes. « L’idée serait de
rencontrer les étudiants en médecine
et en pharmacie, la presse locale et
régionale, les associations de pa-
tients, le grand public dans des cafés
citoyens ; et enfin, les responsables
locaux : professionnels de santé et
politiques ». Pour accueillir le grand
public, les entreprises du médica-
ment organiseront, entre autres, des
journées portes ouvertes.
Par ailleurs, Gérard Bouquet, prési-
dent de la commission communica-
tion du Leem, espère aussi que « cela
provoquera un véritable foisonne-
ment d’initiatives au niveau des en-
treprises du médicament». Philippe
Gallet, lui, est persuadé que « ce ren-
dez-vous sera un temps fort en in-
terne. La responsabilité sociale des
entreprises du médicament et le
message apporté au grand public se-
ront très fédérateurs. »
Les Français et le médicament.
Pour répondre au mieux aux attentes
des Français, les industriels se sont
fondés sur les résultats d’un sondage
Ifop réalisé en novembre dernier au-
près d’un panel représentatif de la
population française. Premier
constat : les Français souhaitent être
informés de manière plus directe par
l’industrie pharmaceutique. 83 %
d’entre eux sont intéressés par une
«
LES INDUSTRIELS
SONDENT
LES FRANÇAIS
Sous l’impulsion du Leem, les industriels organisent
une « semaine du médicament » du 16 au 21 octobre.
Objectif : sur la base d’un sondage Ifop, cibler les
attentes des Français ; et y répondre.
——————
actualitésactualités
Ce rendez-vous
sera un temps
fort pour
les patients
Le Leem a mis en place un site pédagogique à destination du grand public. Pour les écoles, un kit
multimédia pour sensibiliser au bon usage du médicament est disponible.
Actu industrie 2/02/06 10:22 Page 1
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campagne d’information annuelle
sur le médicament. 72 % sont prêts
à visiter des laboratoires. Pour 92 %
d’entre eux, l’amélioration de la santé
passe par la découverte de nouveaux
médicaments. Par ailleurs, 48 % des
personnes interrogées affirment s’in-
former via l’Internet. Mais 3 % seu-
lement ont le réflexe de faire appel
aux laboratoires. Le web est devenu
une source importante d’informa-
tion, après le médecin et le pharma-
cien. Or, « l’industrie pharmaceu-
tique doit aussi se faire reconnaître
comme une source légitime d’infor-
mation auprès du grand public. Ses
défis et apports méritent d’être pré-
sentés », indique Gérard Bouquet.
Autre message révélé par ce son-
dage : les Français souhaiteraient être
mieux informés sur l’efficacité mais
aussi sur les risques liés à la prise de
médicaments. « La notion de béné-
fice-risque doit être comprise par le
grand public. L’affaire du Vioxx a
d’ailleurs mis fin à l’idée qu’un médi-
cament efficace ne comporte jamais
de risques. Mais nous avons encore
un grand travail à effectuer sur ce
sujet auprès des Français », explique
Benoît Gallet. Les interrogations du
grand public sont pléthore et le son-
dage les résume très clairement.
Comment réduit-on les risques liés
au médicament ? Comment opti-
mise-t-on son efficacité ? Qu’est ce
que le bon usage du médicament ?
Pourquoi doit-on bien suivre la
prescription du médecin ? Com-
ment fabrique t-on les médica-
ments ? Comment sont-ils contrô-
lés ? Comment établit-on leur prix ?
Comment est effectuée la recherche
sur les nouveaux médicaments ?
Quel est le rapport entre le médica-
ment et les progrès de la santé ? Au-
tant de questions, parmi d’autres,
auxquelles les industriels tenteront
de répondre lors de la semaine du
médicament. Un rendez-vous qu’ils
organiseront chaque année. Car les
Français attendent une véritable
prise de parole de la part des labora-
toires. Et ces derniers sont bien dé-
cidés à les satisfaire.
Responsabiliser le patient. L’exi-
gence du grand public ne date pas
d’hier. Pierre Le Sourd a très juste-
ment souligné « la place du patient
dans la chaîne de responsabilité du
soin », lors des vœux 2006 du Leem à
la presse. Une chaîne dont la com-
plexité et la multiplicité des acteurs
est soulignée par Gérard Bouquet.
« Les industriels ont pour responsabi-
lité de découvrir et de proposer à l’en-
registrement des médicaments per-
mettant une amélioration de la prise
en charge. Les agences, elles, auditent
les dossiers, délivrent des AMM et un
cadre d’utilisation dans l’intérêt des
patients. Quant aux praticiens, ils doi-
vent rapprocher le besoin du patient
du cadre d’utilisation qui leur est pro-
posé pour le médicament et préciser
l’usage optimal au patient. Et ce der-
nier doit comprendre et observer son
traitement. ».
Le chaînage de responsabilité est
donc très puissant
entre l’industriel, les
institutionnels, le pro-
fessionnel de santé
mais aussi le patient. «
Ces acteurs contri-
buant au progrès thé-
rapeutique et au soin
doivent fonctionner en synergie », ex-
plique Patrick d’Humières. « C’est la
qualité de leur interdépendance qui
conditionne l’amélioration de la
santé. Les industriels ne sont pas
seuls face à cette responsabilité »,
poursuit-il. Pour Benoît Gallet, « le
patient doit comprendre le traite-
ment qui lui a été prescrit. Il doit aussi
être capable de savoir à quel moment
il doit demander l’intervention du
pharmacien ou du médecin ». Au-
jourd’hui, même si elle mérite d’être
développée, la place du patient dans
cette « chaîne de responsabilité » est
désormais mure. Mais, depuis quand
date cette notion de « patient respon-
sable » ? Pour Benoît Gallet, « elle a
pour origine l’apparition du sida, date
à laquelle les associations de patients
ont commencé à jouer un rôle très
important. Le rapport entre le corps
médical et le patient est progressive-
ment passé d’une relation d’adulte à
enfant à celle d’adulte à adulte ». Les
associations de patients ont, en effet,
fortement contribué à ce que les ma-
lades soient de plus en plus recon-
nus par les laboratoires et institution-
nels. Mais aussi par les médecins.
Outre la semaine du medicament, le
Leem contribue à responsabiliser les
patients notamment grâce au site de
dialogue www.le-medicament-par-
lons-en.com. « Véritable base de don-
nées interactive, ce site répond aux
questions du grand public sur le mé-
dicament. Celui-ci pourra bientôt
participer à des forums pour donner
son avis. Des chats” avec des repré-
sentants des entreprises du médica-
ment sont aussi mis en place », pré-
cise Patrick d’Humières. « Notre but
est notamment de sensibiliser le
grand public au bon usage des médi-
caments pour réduire le risque de
iatrogénèse ».
Le patient doit être responsable
très tôt. Tel est du moins l’avis du
Leem qui sensibilise les élèves des
écoles primaires au bon usage du
médicament par l’intermédiaire
d’un matériel pédagogique adapté.
« Notre rôle est de mettre à la
disposition des enseignants une
connaissance factuelle
et scientifique sur le mé-
dicament. Nous souhai-
tons qu’il y ait un par-
tage des connaissances
sur le sujet. Nous avons
déjà fourni un kit péda-
gogique aux classes de
CM1, CM2. Et lancé, en mars 2005,
un site pédagogique dédié au bon
usage du médicament : le-medica-
ment.com. Nous souhaitons pour-
suivre cette initiative et l’adapter aux
collèges et lycées », affirme Patrick
d’Humières.
Une démarche qui ne peut dé-
plaire à Gérard Bouquet pour qui « il
faudrait mettre en place une instruc-
tion à la santé, comme cela existe
pour l’instruction civique. Expliquer
à la population les problématiques
de la santé dont celles liées au médi-
cament ». C’est justement l’esprit de
la communication grand public des
entreprises du médicament.
HÉLIA HAKIMI
SONDAGE actualités
Sensibiliser le
public au bon
usage des
médicaments
Le site le-
medicament-
parlons-en est
destiné aux
patients.
Enquêtes et
discussions sont
proposées aux
internautes.
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