Commentaire sur les marchés
Premier trimestre 2015
Nous commençons à voir les effets de la solidité du dollar américain sur les ventes brutes et les
bénéfices affichés par plusieurs sociétés américaines. La croissance constante de la devise dépasse
la croissance réelle de 4 % à 5 % actuellement, et cet effet devrait se poursuivre durant le reste de
l’année. Comme nous l’avons suggéré dans notre commentaire précédent, la croissance des
bénéfices des sociétés américaines ayant des activités commerciales importantes en dehors des
États-Unis sera difficile à réaliser cette année.
Les choses n’ont que très peu changé en matière de croissance économique mondiale. Les États-
Unis continuent à afficher une faible croissance, l’Europe a commencé une lente reprise, et la Chine
et le Brésil ralentissent assez fortement. Nous continuons à prévoir une croissance inférieure à la
moyenne pour l’économie mondiale.
Dans les marchés développés autour du monde, le rendement des obligations d’État à 10 ans est
inférieur à 2 %, un certain nombre de pays affichant même un résultat inférieur à 0,5 %. Les
marchés obligataires semblent s’attendre à une déflation, ou du moins à aucune inflation, dans un
certain nombre de zones économiques, et ce malgré les politiques monétaires très accommodantes
adoptées dans la plupart des pays. Nous semblons maintenant faire face à un climat de dévaluation
monétaire concurrentielle, chaque région économique essayant de dynamiser une croissance locale
plus rapide par le biais d’une devise plus faible. Cependant, cette méthode, quoique bonne et
adaptée à chaque région individuellement, aura des répercussions plus larges, lorsque pratiquée
par plusieurs acteurs, ne profitant finalement à personne. Cette situation volatile par rapport à la
devise réduira la croissance mondiale et ralentira le commerce et les investissements. Entre-temps,
la faiblesse des taux d’intérêt continuera à amortir les rendements inflationnistes dans les actifs
immobiliers, les actions et les autres actifs « réels ».
À titre d’investisseurs d’actions mondiales, nous ne pouvons pas contrôler ou même prédire les
conditions économiques futures; et les entreprises dans lesquelles nous investissons ne le peuvent
pas non plus. Cependant, nous pouvons tenter de distinguer les sociétés lorsque nous prenons nos
décisions de placement. Deux de nos préoccupations actuelles sont l’implication des taux d’intérêt
très faibles pour différentes industries et la manière dont l’avancée rapide de l’informatique et des
moyens de communication perturbera les modèles d’affaires traditionnels. Il est de plus en plus
difficile pour les entreprises de créer et de maintenir un modèle d’affaires durable. La transparence
des prix, les systèmes de distribution, l’échéance du développement des produits, la propriété
intellectuelle, la capacité manufacturière et les autres aspects commerciaux changent rapidement et
énormément. Dans cet environnement, nous devons choisir entre les entreprises « gagnantes » et
« perdantes ». Nous recherchons des sociétés qui sont des chefs de file dans leur domaine et qui
investissent pour conserver cette position, ainsi que des équipes de gestion qui pensent à long
terme et qui sont au courant des dynamiques commerciales changeantes.