
tendent naturellement vers des standards. Il en va de même
des pratiques. Les annonceurs, par exemple, envisagent de
plus en plus le réseau dans son ensemble et non comme un
ensemble de sous-réseaux régionaux. Leurs demandes ont
donc tendance, elles aussi, à s’homogénéiser.
L’usage s’impose face à la rapidité
des technologies
Ainsi, le premier standard qui émerge est celui de
« pages demandées ». D’abord parce qu’il est plus signifi-
catif que les hits ou les requêtes qui furent, au commence-
ment de l’Internet, la seule mesure utilisée. Les hits ont un
intérêt purement technique, permettant d’évaluer la charge
de trafic qui pèse sur un serveur. Ils sont en revanche un
très mauvais indicateur du trafic réel sur site.
La mesure du nombre de pages vues est désormais facile
à mettre en oeuvre. les logiciels de statistiques les plus
élémentaires, comme Analog ou AccessWatch, disponibles
chez n’importe quel hébergeur de site web, fournissent
cette mesure par défaut. C’est donc naturellement qu’elle
s’est répandue.
Cela dit, le mot standard n’est pas le plus exact, car cette
mesure reste encore peu fiable. Il n’en demeure pas moins
que leur large utilisation sur le réseau font des pages
demandées ou vues, le premier étalon véritable de compa-
raison du trafic sur les sites web.
En toute logique, le web aurait dû être un terrain
favorable à l’émergence de standards. Ceux -ci tardent à
venir, car aucun outil technologique de mesure ne donne
satisfaction à 100 %. Ils ont tous plus ou moins des défauts
et aucun ne s’affranchit vraiment du mode particulier de
circulation de l’information sur le réseau.
Par conséquent, l’offre technologique, sur ce media
somme toute encore assez vierge, est abondante et mouvan-
te. La course au toujours plus perfectionné entraîne un
développement très rapide des logiciels ou techniques de
mesure. Il devient alors difficile pour les annonceurs et les
éditeurs de faire leur choix sur ce marché peu structuré.
Chacun se laisse séduire par la dernière petite « startup »
cotée au Nasdaq et qui promet une solution révolution-
naire.
Le Web multiplie ses offres
Une autre conséquence de la vivacité du développement
technologique des outils de mesure est l’appétit des annon-
ceurs. Ceux-ci en effet, conscients de pouvoir demander
toujours plus de finesse dans les mesures d’audience, ont
des besoins qui dépassent souvent largement la sophistica-
tion de ce qu’on peut obtenir sur des médias traditionnels.
Ces exigences compliquent le marché et freinent la mise
au point de standards. Si les demandes des annonceurs sont
de plus en plus complexes, il en va de même du média
Internet lui-même. Le développement de nouvelles techno-
logies de diffusion de l’information casse le modèle
traditionnel du site web sur lequel un utilisateur vient
consulter des pages. Le Push, le « smart pull » ou bien
l’« automated pull » sont autant de nouvelles formes de
distribution qui évoluent plus vites que les standards
n’émergent.
Prenons l’exemple de Elle International network. Un
annonceur présent sur l’ensemble de notre réseau dispose
de nombreuses formes d’exposition de sa marque :
– Bandeaux traditionnels sur les sites web
– Bandeaux ciblés sur certains sites (en fonction de la
langue par exemple)
– Une présence en dehors du site :
– Elle Direct ( Email, véritable push)
– Page IE4 Elle autochargé (il n’y a plus d’adéquation
entre les pages demandées et les pages vues)
– Présence sur les teasers Elle (sur le desktop de
l’utilisateur, plus rien à voir avec le html)
– Présence sur les Wallpaper
– Présence en dehors du contexte du titre magazine
(Wallpaper spécifiques à la marque, teaser spécifi-
ques)
Les solutions en phase d’être adoptées pour la mesure
d’audience sur les sites Web sont déjà dépassées par
l’évolution du média Internet. On ne peut donc pas
vraiment parler de standard de mesure d’audience.
En revanche, la spécificité d’Internet favorise une
terminologie et des outils communs. Reste à s’entendre sur
des définitions claires des termes déjà utilisés. Ce proces-
sus nécessaire pour que le marché du web puisse mûrir,
demandera beaucoup de souplesse. De plus, la nature
d’Internet devient de plus en plus complexe et impose
l’élaboration d’outils suffisamment perfectionnés pour
rendre compte de toute la richesse du média et de la variété
de ses modes de consommation.
Nous nous orientons, je crois, vers la constitution de
plusieurs standards de mesure qui permettront de repro-
duire une image la plus fidèle possible de différents types
d’audience.
La standardisation passera par la technologie sans
doute, mais aussi et surtout par les deux acteurs principaux
de l’Internet : les annonceurs, qui, quoi qu’on dise, sont les
moteurs de l’évolution des standards, et, les éditeurs qui
doivent réussir à garder l’offre simple, à l’image du « one
order, one bill » proposé par RealMedia.
Stanislas Sabatier
(La mesure d’audience sur Internet était l’un des sujets
principaux du séminaire sur les outils marketing du web
organisé lors du Milia 1998 (à Cannes les 9 et 10 février)
par IFRA France. Stanislas Sabatier avait présenté son
point de vue sur l’évolution des outils de mesures d’au-
dience lors de ce séminaire.)
MEDIAS ELECTRONIQUES http://www.inesmedia.com
44 techniques de presse mai 1998