UNIVERSITE PARIS EST CRETEIL FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL ****************** ANNEE : 2015 N° : THESE POUR LE DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Discipline : Gynécologie Médicale -----------Présentée et soutenue publiquement le : 18 septembre 2015 à : CRETEIL (PARIS EST CRETEIL) -----------Par Alice SEROKA-VANHOVE Née le 19.01.1986 à Paris XIV ------------TITRE : Evaluation de la maturation in vitro des ovocytes chez des patientes ayant un antécédent de chimiothérapie ABVD (Adriamycine/Bleomycine/Vinblastine/Dacarbazine) pour un lymphome de Hodgkin. PRESIDENT DE THESE : M. Michaël GRYNBERG LE CONSERVATEUR DE LA BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE DIRECTEUR DE THESE : MME. Charlotte SONIGO Signature du Président de thèse Cachet de la bibliothèque universitaire REMERCIEMENTS : Aux membres du jury A mon Président de thèse, Monsieur le Professeur Michaël Grynberg pour m’avoir proposé ce sujet de thèse passionnant. Je te remercie de m’avoir initiée à la préservation de la fertilité et de m’avoir si bien accueillie dans ton service. Grâce à toi j’ai pu concilier vie professionnelle et privée, et profiter de l’arrivée de mon fils en toute sérénité. A ma directrice de thèse, Charlotte Sonigo, pour m’avoir si bien encadrée et guidée lors de ce travail. Je te remercie pour ta patience, ta délicatesse, ton efficacité et ton sens de la pédagogie. Tu m’as beaucoup appris lors de ce travail, non seulement dans le domaine de la préservation de la fertilité, mais également sur les principes du raisonnement scientifique. Je te souhaite beaucoup de bonheur avec ta petite Emma. A Madame le Professeur Sophie Christin-Maitre, pour avoir accepté avec tant de gentillesse de participer au jury de ma soutenance de thèse. A Monsieur le Professeur Nicolas Boissel, pour avoir accepté de participer au jury de ma thèse, m’offrant ainsi l’expertise d’un spécialiste des hémopathies malignes. A tous mes maîtres d’internat, pour m’avoir transmis leurs connaissances théoriques et pratiques : Dr Patrick Vigé, Pr Philippe Bouchard, Pr Sophie Christin-Maitre, Dr JeanNoël Botto, Pr Jean-Pierre Lefranc , Pr Dominique De Ziegler, Dr Robert Wainer, Pr JeanNoël Hugues, Pr Irène Netchine, A mes anciens chefs de cliniques et praticiens hospitaliers : Juliette Laperelle, Aigline Paternostre, Etienne Richer, Frederic Chadeyron, Emmanuelle Laroche, Thao Bui, Bruno Donadille, Nathalie Bourcigaux, Bruno Fève, Pierre Oger, Clémence Gout, Claire Basile, Betty Lauratet, Eugénie Guillot, Frederique Renouvel, Patricia Rerolle, Vanessa Gayet, Anne Marszalek, Blandine Boquet, Claire Gaucher, Héloise Gronier, Céline Muratorio, Céline Meynant, Marc Bailly, Antoine Torre, Bénédicte Paillusson Clémence Roche, Isabelle Cédrin-Durnerin, Frederic Brioude, Muriel Houang, Marie-Noëlle Dufourg, Eloïse Giabicani…et tous ceux que j’ai pu oublier. 2 A mes co-internes, auprès desquels j’ai vécu tant de choses: Alice, Isabelle, Asma, Souhad, Lise, Pierre-Antoine, Marion, Hélène, Marine, Najet, Julie, Géraldine, Guillaume, Mehdi, Sarah, Jennifer, Lise, Ilan, Nelly, Slim, Sophie, Laura, Aurore, Aurélie, Elise, Jennifer, Bénédicte, Olivia et Erika. Aux sages femmes, infirmières et aide soignantes qui m’ont accompagnée pendant mon cursus. A mes guides pendant toutes ces années : Géraldine Dray et Méryl Toledano pour m’avoir guidée dans mes choix depuis la P1, vos conseils, toujours avisés, m’ ont permis de faire les bons choix dans ma vie professionnelle et personnelle. A mes amis qui m’ont soutenu pendant tout mon parcours : A Ophélie, nous avons pris des chemins différents et pourtant nous avons tant de points communs. Ta pugnacité et ton optimisme m’impressionnent. Je te souhaite réussite et bonheur en France ou ailleurs. A Julie, en plus de notre amitié, nous partageons cette date du 9 juin 2014 qui a bouleversé nos vies ! Merci pour ton écoute et tes conseils. A Ruben et Mathieu, pour cette amitié de longue date, nos week-ends en Normandie et nos vacances au ski m’ont permis de déconnecter et de faire de vraies pauses pendant toutes ces années! A Aurélia, pour ton empathie, ton écoute et ton humour! Tu as un talent pour analyser chaque situation avec finesse et maturité. Merci pour ton soutien. A Elsa, pour notre amitié et nos chemins entrecroisés. Je te souhaite beaucoup de bonheur à Montpellier. A mes copines de la Fac de médecine : A Vanina, brillante tu aurais pu être décoratrice d’intérieur, pâtissière, journaliste mode, fleuriste ou organisatrice de voyages, voire d’EVJF… mais tu as choisi docteur en médecine, et tu as bien fait! Tu m’impressionnes par ta détermination, ton courage et ton sens de l’amitié. Merci de m’avoir soutenue dans mes choix et d’être là dans tous les moments depuis tant d’années! A Bruno, je te souhaite bonne chance dans cette nouvelle aventure! A Noémie, pour ta gentillesse, ta douceur, ta finesse et ton humour! Tu es une fille en or et une super tata! Je te souhaite tout le bonheur du monde avec Ruben. 3 A Elodie, toujours gaie et motivée pour faire la fête, mais également consciencieuse et appliquée auprès de tes petits patients. Je suis sûre que tu es un excellent médecin! A Claire, ma sous colleuse, à nos après midi studieuses et nos soirées sushis! Je garde un excellent souvenir de ces deux années, merci pour ton soutien. Je suis très heureuse que Jérôme ait pu te rejoindre, je vous souhaite beaucoup de bonheur en métropole ! A Florence, pour ta douceur, ton humour et ta vivacité. Malgré la distance, notre amitié est intacte. A ma famille A Mamie Lucienne, Papy Jean et Mamie Denise, pour votre bienveillance, vous êtes des grands-parents géniaux, ne changez pas. A Papy Léon qui aurait été fier de moi. A mes parents pour leur amour et leur soutien. Vos encouragements m’ont portée où je suis. Merci d’être là. A Fanny et Audrey, pour avoir suivi de près toutes mes péripéties : des récits des premières gardes aux débriefs des partiels. Je vous suis infiniment reconnaissante de l’aide que vous m’avez apportée l’année dernière et j’espère pouvoir vous rendre la pareille un jour ! Fanny, ton parcours m’impressionne, tu as fait des études brillantes sans jamais oublier le plus important : passer du temps avec les gens que tu aimes et découvrir le monde. Je te souhaite tout le meilleur avec ton Michaël. Merci pour votre générosité, vous êtes une tata et un tonton formidables! Audrey, vive, drôle et « toujours contente », je suis sûre que tu seras un excellent dentiste et une bonne maman! Merci d’avoir été si disponible pour moi cette année ! A mes oncles et tantes, tout particulièrement à Jacques pour m’avoir donné envie de faire ce métier. A Julie et Déborah, pour notre complicité et nos petits week-end d’EVJF, à Mathias, pour nos diners en famille. A Anita et Stéphane, pour m’avoir acceptée comme leur propre fille et à Rebecca et Geoffrey pour m’avoir intégrée à leur fratrie. A Solal, mon rayon de soleil, tu as bouleversé notre vie et fait de nous une famille. Nous t’aimons. A Sylvain, pour l’amour que tu me donnes chaque jour. Merci pour ta patience et tes précieux conseils.Tu es un papa génial. Je vous dédie ma thèse. 4 TABLE DES MATIERES Introduction 1. Le lymphome de Hodgkin 9 1.1 Définition 9 1.2 Epidémiologie 9 1.3 Diagnostic et classification 10 1.4 Prise en charge thérapeutique du lymphome de Hodgkin 12 1.5 Traitement des rechutes 13 1.6 Toxicités des traitements du lymphome de Hodgkin (hors gonadotoxicité) 13 1.6.1 Toxicité aiguë 13 1.6.2 Toxicité à long terme et risque de second cancer 14 2. Fertilité féminine après un lymphome de Hodgkin 2.1 2.2 2.3 Toxicité gonadique des traitements 15 15 2.1.1 Rappel : physiologie ovarienne et folliculogénèse 15 2.1.2 Impact de la chimiothérapie sur la fonction ovarienne 18 2.1.3 Impact de la radiothérapie sur la fonction ovarienne 21 Réserve ovarienne après un lymphome de Hodgkin 21 2.2.1 Marqueurs de la réserve ovarienne 21 2.2.2 Réserve ovarienne après lymphome de Hodgkin 23 Fertilité et grossesse après lymphome de Hodgkin 24 2.3.1 Grossesse après lymphome de Hodgkin 2.3.2 Fertilité après lymphome de Hodgkin chez les patientes ayant reçu une chimiothérapie de type ABVD 3. Préservation de la fertilité 24 24 26 3.1 Traitement médicamenteux par agonistes de la GnRH 27 3.2 Congélation embryonnaire ou ovocytaire après stimulation de l’ovulation 28 3.3 Maturation in vitro 29 3.4 Cryopréservation de tissu ovarien 31 Objectif de l’étude 33 Patientes et méthodes 34 1. Schéma de l’étude 34 2. Patientes 34 3. Bilan hormonal et échographique 35 3.1 Dosage de l’AMH sérique 35 3.2 Dosage de la progestérone plasmatique 35 3.3 Evaluation du compte folliculaire antral 35 5 4. Technique de maturation in vitro 36 5. Analyse statistique 37 Résultats 38 1. Caractéristiques de la population 38 2. Etude comparative des résultats de MIV dans les deux groupes 40 Discussion 41 Conclusion 45 Références 46 Liste des documents annexés à la thèse Article soumis au journal « Fertility and Sterility » “History of ABVD (Adriamycin/Bleomycin/Vinblastine/Dacarbazine) chemotherapy for Hodgkin Lymphoma alters the number of oocytes cryopreserved after in vitro maturation in fertility preservation candidates” 56 6 Liste des illustrations Tableau 1. Etat des lieux sur la survie du lymphome de Hodgkin en France 10 Tableau 2. Classification Ann Arbor modifiée selon “Costwold" 11 Tableau 3. Classification pronostique des stades localisés sus-diaphragmatiques (I et II) selon l’EORTC, European Organisation for Research and Treatment of Cancer Tableau 4. 12 Complications à long terme des traitements du lymphome de Hodgkin (chimiothérapie et radiothérapie) 14 Figure 1. La folliculogénèse 17 Figure 2. Les cibles potentielles des chimiothérapies 19 Tableau 5. Classification des agents de chimiothérapie selon leur toxicité ovarienne 20 Tableau 6. Fertilité post lymphome de Hodgkin, évaluation directe. Revue de la littérature 25 Tableau 6bis. Fertilité post lymphome de Hodgkin, évaluation indirecte. Revue de la littérature Tableau 7. 26 Caractéristiques des patientes lors du 1er diagnostic de lymphome de Hodgkin 38 Tableau 8. Caractéristiques des patientes, groupe ABVD et groupe contrôle Tableau 9. Résultats de la MIV chez les patientes ayant un antécédent d’ABVD et dans le groupe contrôle 39 40 7 Liste des Abréviations ABVD : Adriamycine, Bléomycine, Vinblastine et Dacarbazine ACI : Aménorrhée Chimio Induite ADN : Acide Désoxyribo Nucléique AMH : Hormone Anti-Müllérienne AMP : Aide Médicale à la Procréation BEACOPP : Bléomycine, Etoposide, Doxorubicine, Cyclophosphamide, Vincristine, Procarbazine et Prednisone CFA : Compte des Follicules Antraux CSH : Cellules Souches Hématopoïétiques EORTC : European Organisation for Research and Treatment of Cancer FIV : Fécondation In Vitro FSH : Follicle Stimulating Hormone GnRHa : Gonadotrophin Releasing Hormone Agonist HER2 : Human Epidermal growth factor Receptor 2 IMC : Indice de Masse Corporelle IOP : Insuffisance Ovarienne Prématurée IPS : International Pronostic Score IRM: Imagerie par Résonnance Magnétique LH : Lymphome de Hodgkin LH : Luteinizing Hormone MIV : Maturation In Vitro NFS : Numération Formule Sanguine ORL : Oto-Rhino-Laryngologie PF : Préservation de la Fertilité RCP : Réunion de Concertation Pluridisciplinaire RO : Réserve Ovarienne SEM : Erreur Standard de la Moyenne SERM Selective Estrogene Receptor Modulators SOPK : Syndrome des Ovaires Polykystiques TEP-FDG : Tomographie par Emission de Positons, et marqueur FDG VEGF : Vascular Endothelial Growth Factor VS : Vitesse de Sédimentation 8 Introduction 1. Le lymphome de Hodgkin 1.1 Définition Le lymphome de Hodgkin (LH) correspond à une prolifération anormale de cellules lymphoïdes. Il appartient à la grande catégorie des lymphomes depuis la nouvelle classification des maladies hématologiques révisée en 2008 (58).Cette hémopathie maligne est caractérisée par la présence d’un petit nombre de cellules tumorales issues des lymphocytes B (cellules de Reed-Sternberg) au sein d’une réaction tissulaire abondante (lymphocytes T, histiocytes, polynucléaires éosinophiles...) pouvant s’accompagner de fibrose. La classification de l’Organisation Mondiale de la Santé (19) distingue deux types de LH : - le LH classique : le plus fréquent, dont on décrit 4 sous-types (la forme à prédominance lymphocytaire, scléro-nodulaire, à cellularité mixte et à dépletion lymphocytaire) - le LH nodulaire à prédominance lymphocytaire qui correspond à 5-10% des cas. 1.2 Epidémiologie Le LH représente environ 30 % de tous les lymphomes. Avec une estimation de 1840 nouveaux cas par an en France en 2011 (83), le LH se situe au 21ème rang des cancers chez la femme (39). L’âge médian de la maladie est de 27 ans. Sa distribution est bimodale en fonction de l’âge avec 2 pics (adolescents et jeunes adultes :15-35 ans; et sujets plus âgés: >50 ans) (78). Grâce à l’évolution des traitements, la survie à 5 ans est aujourd’hui estimée à près de 83% toutes formes confondues (79) (Tableau 1). Au cours des cinquante dernières années, le LH est devenu le cancer le plus curable et présentant le meilleur pronostic sur le long terme. Le LH étant l’un des cancers les plus fréquents chez l’adulte jeune, trouver le traitement ayant la meilleure efficacité et la plus faible toxicité à court et à long terme est devenu un défi dans la recherche contre le LH. 9 Tableau 1. Etat des lieux sur la survie des lymphomes de Hodgkin en France. STADES Survie relative à 5 ans (%) Cohorte 1994-1999 Répartition des diagnostics (%) I 83 81,7 II 88 8,7 III 54 3,8 IV 84 3,8 Tous stades 83 100 Survie attendue des patients atteints de cancers en France : état des lieux. INCA. Avril 2010. Mazeau-Woynar Valérie, Cerf Nicole. 1.3 Diagnostic et classification La principale circonstance de découverte du LH est la présence d’une adénopathie périphérique supra-diaphragmatique, cervicale, médiastinale antérieur, sus-claviculaire ou axillaire. Ces adénopathies peuvent être retrouvées cliniquement, ou sur une radiographie thoracique systématique. Environ un tiers des patients présentent des signes généraux comme de la fièvre, des sueurs nocturnes ou un amaigrissement. Enfin, un prurit chronique peut également être le principal signe d’appel (2). Le diagnostic est histologique et nécessite un prélèvement à visée anatomopathologique de bonne qualité, le plus souvent une biopsie exérèse d’une adénopathie (50). Le stade de la maladie est défini en fonction d’un bilan complet comprenant un scanner thoraco-abdomino-pelvien, une radiographie du thorax, un bilan sanguin (NFS, VS, ionogramme, créatinémie, albumine, bilan hépatique) et un TEP-FDG (tomographie par émission de positons, et marqueur FDG). La classification d’Ann Arbor modifiée est la plus classiquement utilisée (20) (67). Elle est détaillée dans le Tableau 2. L’évaluation des facteurs de risques permet de définir des groupes pronostiques. Plusieurs classifications coexistent. La classification de l’European Organisation for Research and Treatment of Cancer (EORTC) (Tableau 3) est utilisée préférentiellement pour les stades localisés sus diaphragmatiques (I et II), ce qui permet de classer les LH en deux groupes ( favorable ou défavorable) (109). Il existe également d’autres classifications comme le score pronostique international (IPS) qui s’appliquent aux stades différenciés (III et IV) (52). 10 Tableau 2. Classification Ann Arbor modifiée selon “Costwolds” Définitions I Atteinte d’une seule aire ganglionnaire ( I ) ou d’une seule structure lymphoïde (rate, thymus, anneau de Waldeyer, médiastin) ou d’une seule localisation dans un territoire extra-ganglionnaire ( IE ) contigu. II Atteinte de deux aires ganglionnaires ou plus du même coté du diaphragme (II), éventuellement associée à une atteinte extra- ganglionnaire de contiguité (IIE). III Atteinte ganglionnaire située de part et d’autre du diaphragme ( III ), accompagnée éventuellement d’une atteinte splénique ( IIIS ). Le stade III est séparé en : - stade III 1 : Atteinte sous-diaphragmatique limitée à la rate, aux ganglions du hile splénique, aux ganglions coeliaques ou du tronc porte. - stade III 2 : Atteinte des ganglions latéro-aortiques, iliaques, mésentériques s’associant ou non à l’atteinte du stade III 1. IV Atteinte d’une ou plusieurs localisations extra-ganglionnaires, avec ou sans atteinte ganglionnaire. A/B Absence (A) ou présence (B) d’au moins un signe général - fièvre (au moins 38° C pendant 8 jours consécutifs sans infection documentée) - sueurs nocturnes - perte de poids inexpliquée d’au moins 10% du poids au corps au cours des 6 mois précédents E Envahissement d’une structure extra-lymphatique correspondant : - soit à la seule atteinte de la maladie (IE) - soit à une extension de contiguïté d’une atteinte ganglionnaire (IIE ou IIIE) X Déś igne la présence d’une masse tumorale importante (ganglion de diamètre de plus 10 cm ou rapport médastino-thoracique supérieur à un tiers). Report of a committee convened to discuss the evaluation and staging of patients with Hodgkin’s disease: Cotswolds meeting. J Clin Oncol Off J Am Soc Clin Oncol 7(11):16301636. Lister TA, Crowther D, Sutcliffe SB, Glatstein E, Canellos GP, Young RC, Rosenberg SA, Coltman CA, Tubiana M. 11 Tableau 3. Classification pronostique des stades localisés sus-diaphragmatiques (I et II) selon EORTC (European Organisation for Research and Treatment of Cancer). Stades sus-diaphragmatiques favorables Stades cliniques I ou II et âge < 50 ans et A + VS < 50 mm ou B + VS < 30 mm et atteinte de moins de 4 sites ganglionnaires et rapport M/T < 0.35 Stades sus-diaphragmatiques défavorables Stades cliniques I ou II et ou âge > 50 ans ou A + VS > 50 mm ou B + VS > 30 mm ou atteinte de 4 (ou plus) sites ganglionnaires ou rapport M/T > 0.35 Note : A et B désignent l’absence ou la présence de signes généraux, VS la vitesse de sédimentation à la première heure, M/T le rapport médiastino-thoracique Toward Comprehensive management tailored to prognostic factors of patients with clinical stages I and II in Hodgkin's disease. The EORTC Lymphoma Group controlled clinical trials: 1964-1987. Blood 1989;73 :47-56. Tubiana M. 1.4 Prise en charge thérapeutique des lymphomes de Hodgkin La classification d’Ann Arbor modifiée, complétée par l’évaluation des facteurs pronostiques, permet de définir différents groupes thérapeutiques. Le protocole de chimiothérapie ABVD associant doxorubicine, bléomycine, vinblastine et dacarbazine, défini comme le standard international (32), est utilisé en début de traitement dans la majorité des formes de LH classique de l’adulte. Dans les stades sus-diaphragmatiques (I et II), le traitement comporte une association entre chimiothérapie et irradiation des territoires ganglionnaires atteints. Ainsi, le traitement standard des stades localisés au niveau sus-diaphragmatique sans facteur de risque est constitué de 2 cycles d’ABVD suivi de l’irradiation des territoires atteints à la dose de 20 Gy. S’il existe des facteurs pronostiques défavorables (selon la classification de l’EORTC) le traitement comportera 4 cycles d’ABVD suivi de l’irradiation des territoires atteints à la dose de 30 Gy (40). Le traitement des stades disséminés (III et IV) sera discuté en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). On pourra proposer une chimiothérapie exclusive, comprenant 6 à 8 cycles d’ABVD ou de BEACOPP renforcés (bléomycine, etoposide, doxorubicine, cyclophosphamide, vincristine, procarbazine, prednisone) en fonction de l’âge du patient, 12 des comorbidités associées, du risque d’infertilité et de développement d’un second cancer (50). 1.5 Traitement des rechutes. La rechute ou la progression primaire après une première ligne de traitement n’est pas un phénomène rare puisque 15 à 20% des patientes sont concernées (107). Les chimiothérapies proposées sont plus agressives et une intensification avec autogreffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH) est possible. Il n’existe pas de traitement standard, mais il est important de considérer les facteurs pronostiques défavorables afin de définir la stratégie thérapeutique (50). Le traitement des formes réfractaires primaires ou des rechutes résistantes au traitement de rattrapage n’est pas standardisé. Dans le cas des rechutes tardives (après 3-5 ans) le traitement doit être discuté au cas par cas en fonction des caractéristiques de la progression et des possibles effets toxiques médicamenteux à long terme (chimiothérapie conventionnelle et radiothérapie ou chimiothérapie avec intensification et autogreffe de CSH). 1.6 Toxicités des traitements du lymphome de Hodgkin (hors gonadotoxicité) 1.6.1 Toxicité aiguë Les effets indésirables aigus de la chimiothérapie et de la radiothérapie sont bien connus (50). Ils impliquent, pour la chimiothérapie, des complications digestives (nausées, vomissements, constipation), hématologiques (anémie, neutropénie fébrile, thrombopénie), une alopécie, une anorexie, une asthénie, une pigmentation cutanée (liée à la bléomycine) et une mucite. Ces effets secondaires sont surtout liés à la chimiothérapie de type BEACOPP. Les risques aigus liés à la radiothérapie sont essentiellement liés à la localisation de l’irradiation : mucite ou xérostomie en cas d’irradiation des cavités ORL, diarrhée en cas d’irradiation abdominale, érythème en fin de traitement, fatigue, nausées et vomissements. 13 1.6.2 Toxicité à long terme et risque de second cancer Les formes de LH au pronostic favorable exposent à des risques tardifs liés essentiellement à la toxicité à long terme de la radiothérapie et/ou de la chimiothérapie. Ces complications sont détaillées dans le Tableau 4 (50). Ainsi, la mortalité est le plus souvent secondaire à une autre cause, comme un second cancer ou un accident cardio-vasculaire, qu’au LH luimême (3). Tableau 4. Complications à long terme des traitements du lymphome de Hodgkin (chimiothérapie et radiothérapie). Organe cible Type de complication Thyroïdienne Hypothyroïdie, Cancer Cardiaque Coronaropathie, Insuffisance cardiaque Second cancer Cancer du sein, Cancer du poumon Pulmonaire Pneumopathie interstitielle, Fibrose pulmonaire Infectieuse Hématologique Myélodysplasie, Leucemies aiguës secondaires Dentaires Esthétiques Mauvaise cicatrisation (biospie,chambre implantable) Guide du parcours de soin: Lymphome de Hodgkin forme classique HAS Juillet 2013 L’une des principales complications tardives des traitements est le développement d’un second cancer, en particulier le cancer du sein. Il s’agit d’un phénomène fréquent puisque le risque cumulé, 40 ans après la fin des traitements, est de 48% (105). Il est maximal chez les femmes jeunes (< 30 ans) au moment de la prise en charge (87). Ce risque est principalement lié à la radiothérapie supra-diaphragmatique, qui s’associe aux facteurs de risques connus comme les facteurs génétiques, le style de vie (obésité, sédentarité, alcoolisme), les pathologies mammaires et l’histoire reproductive et hormonale de la patiente (51). Le processus d’oncogénèse, induit par l’irradiation, est secondaire aux détériorations des molécules d’ADN et au défaut de réparation de celles-ci (55). Le risque de cancer du sein débute environ 8 à 10 ans après l’irradiation, ne se stabilise pas avec le temps, et augmente de façon linéaire avec la dose d’irradiation supradiaphragmatique reçue (87). Il est donc recommandé de débuter une surveillance 14 sénologique (mammographie, échographie et/ou IRM) 8 ans après la fin du traitement ou dès l’âge de 30 ans (50). Le cancer du sein secondaire à l’irradiation thoracique est le plus souvent bilatéral (lié au zones d’irradiation). 2. Fertilité féminine après un lymphome de Hodgkin 2.1 Toxicité gonadique des traitements La gonadotoxicité des traitements dépend du type de prise en charge (protocole, type de chimiothérapie, intensité et localisation de la radiothérapie) et des caractéristiques de la patiente (âge au moment du traitement, réserve ovarienne et sensibilité individuelle). 2.1.1 Rappel : physiologie ovarienne et folliculogénèse Chez la femme, l’ovaire est formé de 2 parties principales. Au centre, le stroma ovarien est constitué de cellules fusiformes, de fibres de collagène et de substance fondamentale. La zone centrale du stroma ovarien, la médullaire, est richement vascularisée. A la périphérie du stroma, le cortex ovarien est essentiellement constitué de nombreux follicules à différents stades de développement. Chaque follicule est constitué d’un ovocyte immature bloqué en première division de méïose depuis la vie embryonnaire, entouré de cellules somatiques (cellules de la granulosa, de la thèque interne et de la thèque externe en fonction du stade de développement folliculaire). Les follicules primordiaux, constituant la réserve ovarienne, sont situés en périphérie de l’ovaire. Le stock de ces follicules est maximum avant la naissance et ne cesse de décroître jusqu’à la ménopause, les follicules entrant en croissance de façon permanente depuis la vie fœtale. La première partie de la folliculogénèse, appelée croissance « basale », est indépendante des gonadotrophines et permet la croissance du follicule primordial jusqu’au stade pré-antral. Des mécanismes complexes permettent la régulation de l’entrée en croissance de ces follicules de réserve. Avant la puberté, tous les follicules ayant débuté leur croissance subissent l’atrésie à ce stade précoce de développement. Au cours de la vie, la majorité des follicules (99%) ayant débuté leur croissance disparaît par apoptose contribuant à l’épuisement de la réserve avec l’âge (36). La seconde phase de croissance, croissance folliculaire terminale, est dite dépendante des gonadotrophines. Elle permet la croissance du follicule antral jusqu’au stade pré-ovulatoire 15 puis à l’ovulation. Elle débute à la puberté lorsque la sécrétion de GnRH hypothalamique devient pulsatile et stimule la sécrétion hypophysaire de la Follicle Stimulating Hormone (FSH) et de la Luteinizing Hormone (LH). L’augmentation des taux circulants de FSH à chaque cycle permet le recrutement d’une cohorte de follicules antraux et leur développement au-delà du stade antral, en les préservant de l’atrésie. On distingue 3 étapes lors de cette phase gonadotrophine dépendante : - Recrutement cyclique : environ une dizaine de follicules sont recrutés à chaque cycle sous l’effet de l’augmentation de la FSH. - Sélection : parmi les follicules recrutés, un follicule, le plus sensible à la FSH, va être sélectionné. C’est le seul follicule qui poursuivra sa croissance jusqu’à l’ovulation. - Dominance : la synthèse d’œstradiol importante par le follicule dominant va être à l’origine d’un rétrocontrôle négatif central sur la sécrétion de FSH et ainsi, diminuer la sécrétion de cette hormone durant le milieu de la phase folliculaire, aboutissant à l’atrésie des follicules non sélectionnés. Suite à cette croissance folliculaire terminale, un seul follicule continuera sa croissance jusqu’au stade pré-ovulatoire. La synthèse importante d’œstradiol en fin de phase folliculaire, sous la dépendance de la FSH et de la LH entraîne un rétrocontrôle positif sur l’hypophyse à l’origine du pic de LH déclenchant l’ovulation. La reprise de la méïose ne se produira qu’au moment de l’ovulation et ne se terminera que s’il y a fécondation. L’ovulation permet la libération de l’ovocyte après rupture du follicule ovulatoire, qui se réorganise ensuite en corps jaune et régresse après 14 jours en l’absence de fécondation, provoquant l’apparition des menstruations (Figure 1). 16 Figure 1. La folliculogénèse Une première phase de croissance basale, indépendante des gonadotrophine, suivie d’une phase de croissance sous contrôle hormonal. Adapté de McGee and Hsueh, Endocr. Rev. 2000 17 2.1.2 Impact de la chimiothérapie sur la fonction ovarienne La chimiothérapie a souvent un impact négatif sur la fonction ovarienne. Elle induit une déplétion folliculaire pouvant aboutir au maximum à une insuffisance ovarienne prématurée (IOP). L’importance de l’altération du stock folliculaire dépend du type de molécule utilisée, de leur association ainsi que des paramètres ovariens et de l’âge de la patiente avant le début des traitements. Plusieurs mécanismes de gonadotoxicité peuvent être impliqués en fonction du type de molécule. Le principal mécanisme est aigu, lié à la cytotoxicité des traitements sur les cellules en division (comme les cellules de la granulosa des follicules en croissance) et concerne quasiment tous les types de molécules. Ainsi, la majorité des patientes présentent une aménorrhée par anovulation au cours de la chimiothérapie. Par ailleurs, différentes hypothèses ont été décrites, permettant d’expliquer les mécanismes de déplétion folliculaire à long terme (85) : 1) Mécanisme direct (Figure 2) : Action directe des molécules de chimiothérapies sur l’ovocyte et/ou sur les cellules de la granulosa l’entourant, induisant leur apoptose. 2) Mécanisme indirect : Lésions histologiques, fibrose du stroma et de la corticale, associée à une atteinte des vaisseaux sanguins responsable d’une ischémie locale. 3) Plus récemment un phénomène, appelé « burn out » a été proposé, notamment pour le cyclophosphamide (80) (61). Cette molécule induirait une entrée en croissance massive des follicules primordiaux par l’activation de voies moléculaires impliquées dans le contrôle du stock folliculaire de réserve, conduisant à la déplétion de la réserve ovarienne. 18 Figure 2. Les cibles potentielles des molécules de chimiothérapie. (A) Les follicules primordiaux constituent la réserve ovarienne. Quelques follicules sont recrutés et démarrent leur croissance. Un seul follicule sera sélectionné et ovulera; le reste va mourir par atrésie. (B) Les cibles potentielles des chimiothérapies. (I) Les molécules de chimiothérapie pourraient affecter directement le pool des follicules primordiaux ou la population de follicules en croissance. Comme les follicules en croissance inhibent le recrutement des follicules primordiaux, la perte de cette population croissante pourrait conduire à une activation accrue des follicules primordiaux et donc la perte de cette réserve. (II) Les molécules de chimiothérapie pourraient cibler directement l'ovocyte ou les cellules somatiques. La mort ovocytaire résulterait de la mort des cellules somatiques folliculaires, dont l’ovocyte est dépendant pour sa survie. How do chemotherapeutic agents damage the ovary? Hum Reprod Update 18(5):525–535 Morgan S, Anderson RA, Gourley C, Wallace WH, Spears N (2012) 19 Ainsi, les chimiothérapies agissent de manière directe et indirecte sur le pool de follicules quiescents pouvant mener à une insuffisance ovarienne prématurée. Les mécanismes de déplétion folliculaire diffèrent en fonction du type de chimiothérapie employée (85). Les traitements les plus gonadotoxiques sont les agents alkylants, contenu dans le protocole BEACOPP (60), traitement des LH au stade avancé. Une classification a été proposée concernant la gonadotoxicité des différentes molécules de chimiothérapie (Tableau 5) (103). Le protocole ABVD ne contient pas d’alkylant, il est considéré comme moins gonadotoxique (17) (100). Cependant, chacune des molécules comprises dans l‘association ABVD possède une toxicité gonadique propre. Tableau 5. Classification des agents de chimiothérapie selon leur toxicité ovarienne. Gonadotoxicité élevée Gonadotoxicité modérée Gonadotoxicité faible ou nulle Agents alkylants Doxorubicine 5-Fluorouracil Busulfan Cisplatine Bléomycine Chlorambucil Pacliyaxel Méthotrexate Cyclophosphamide Vincristine Melphalan Procarbazine Fertility preservation in female patients. Hum Reprod Update 10(3):251–266 (2004). Sonmezer M, Oktay K La doxorubicine (également appelée adriamycine, famille des anthracyclines) induit une déplétion folliculaire de manière directe et indirecte. En effet plusieurs études se sont intéressées à son mécanisme d’action in vitro et in vivo. Lors d’un traitement par doxorubicine, on peut retrouver une réduction du flux vasculaire gonadique et fémoral, associée à des lésions vasculaires (59); une diminution de la densité microvasculaire gonadique dose dépendante, une augmentation des zones nécrotiques gonadiques (102), ainsi qu’une élévation du taux de Vascular endothelial growth factor (VEGF) (53). Ces lésions obstructives microvasculaires au sein de l’ovaire induisent une ischémie locale responsable d’une toxicité ovarienne indirecte menant à une diminution du pool de follicules primordiaux et à une dysfonction de la fonction endocrine (102). La doxorubicine possède également une toxicité directe en induisant un stress oxydatif, des mutations dominantes létales et une aneuploïdie au sein des ovocytes pré-ovulatoires/matures chez la souris (97). Son impact clinique sur la fertilité est considéré comme moyen (11) à faible (80). 20 La bléomycine (antibiotique cytotoxique) exerce une toxicité directe en induisant des mutations génétiques létales pour les ovocytes matures et pré-ovulatoire chez la souris (4), ainsi que des aneuploidies au sein des ovocytes chez la souris (75). Néanmoins, le risque de toxicité gonadique reste faible (31). La vinblastine fait partie des vinca-alcaloides, elle induit des aneuploidies au sein des ovocytes exposés (70). Cependant il n’a pas été rapporté d’augmentation du taux d’insuffisance ovarienne prématuré chez les patientes exposées (97). Le mécanisme d’action de la dacarbazine (antinéoplasique cytostatique) est moins bien décrit dans la littérature, cette molécule présente un risque gonadotoxique modéré (31). 2.1.3 Impact de la radiothérapie sur la fonction ovarienne L’irradiation pelvienne altère les vaisseaux utérins, responsable de dommages gonadiques et utérins. Le degré d’altération dépend de la dose d’irradiation, de la localisation et de l’âge de la patiente au moment de la radiothérapie. Plus la dose d’irradiation pelvienne est importante, plus les patientes risquent de développer une insuffisance ovarienne précoce (101). Dans le cas du LH, seulement les stades disséminés (III et IV), avec atteinte sousdiaphragmatique, nécessitants une irradiation pelvienne, sont concernés par la gonadotoxicité radique. 2.2 Réserve ovarienne après un lymphome de Hodgkin 2.2.1 Marqueurs de la réserve ovarienne L’évaluation de la fertilité et de la réserve ovarienne après un cancer est difficile, elle fait actuellement appel à un certain nombre de marqueurs cliniques, biologiques et échographiques. 21 Marqueur clinique Après une chimiothérapie on distingue deux types d’aménorrhée : - L’aménorrhée chimio induite (ACI) qui survient pendant ou après la chimiothérapie. Elle est le plus souvent réversible, et traduit la destruction des follicules en croissance. - Une aménorrhée persistante à distance de la fin de la chimiothérapie. Ce second phénomène peut être lié à une altération permanente de la réserve ovarienne responsable d’une perte du capital folliculaire. Elle peut refléter au maximum une IOP qui se manifeste par une aménorrhée persistante et une élévation de la FSH, avant l’âge de 40 ans (44). Cependant l’aménorrhée est un mauvais marqueur de la réserve ovarienne. Ainsi plusieurs études ont montré qu’une baisse importante du stock folliculaire pouvait être présente malgré la persistance de cycles réguliers (89). Marqueurs biologiques Pendant de longues années l’inhibine B, œstradiol et la FSH étaient utilisés comme les principaux marqueurs de la réserve ovarienne. Cependant ces marqueurs hormonaux présentaient l’inconvénient de fluctuer au cours du cycle, ce qui pouvait rendre leur interprétation délicate. Actuellement leur dosage est complété par celui de L’Hormone AntiMüllérienne (AMH). L’AMH est produite, chez la femme, par les cellules de la granulosa des petits follicules en croissance depuis le stade primaire jusqu’au stade antral précoce (73). Les follicules ayant une croissance au-delà du stade antral précoce ainsi que les follicules atrétiques perdent leur capacité à exprimer l’AMH (41). De plus le taux d’AMH ne fluctue pas au cours du cycle (73). Par ailleurs, le nombre de follicules antraux visibles en échographie en début de la phase folliculaire est étroitement corrélé aux taux d’AMH sériques (38). De nos jours, l’AMH semble être le marqueur hormonal reflétant le mieux la réserve ovarienne (38). Cependant, alors que le dosage de l’AMH est corrélé à la réponse à la stimulation en Aide Médicale à la Procréation (AMP), elle n’est pas un marqueur de qualité ovocytaire ni un facteur prédictif de grossesse. Par exemple, dans le cadre du cancer, plusieurs grossesses ont été décrites chez des patientes présentant un taux d’AMH indétectable (41). De plus, les fluctuations de l’AMH au cours du cancer et après la fin de la chimiothérapie sont à interpréter avec précaution (48). Enfin, le dosage de l’AMH semble très fluctuant en fonction du kit de dosage et les résultats sont à interpréter en fonction du contexte clinique (90). 22 Marqueur échographique L’échographie ovarienne en début de cycle avec évaluation du compte des follicules antraux (CFA) constitue l’examen de référence pour estimer la réserve ovarienne. Cependant l’évaluation du CFA présente plusieurs inconvénients. Tout d’abord, cet examen est très dépendant de la qualité de l’appareil d’échographie ainsi que de l’expérience de l’opérateur. Par ailleurs, dans certaines situations comme pour les patientes vierges (échographie par voie abdominale) ou pour les patientes obèses, l’échographie peut s’avérer difficile. Ainsi, l’association de l’évaluation du CFA et du dosage de l’AMH sérique prend ici tout son intérêt. Cependant l’évaluation de la réserve ovarienne reste un moyen indirect d’estimer la fertilité, et n’est pas prédictif de la survenue de grossesse. Le meilleur marqueur de fertilité est la survenue d’une grossesse clinique et le nombre de naissances vivantes. 2.2.2 Réserve ovarienne après lymphome de Hodgkin Plusieurs phénomènes sont susceptibles d’altérer la réserve ovarienne après un LH. Tout d’abord le processus néoplasique lui-même peut être à l’origine d’une déplétion folliculaire. En effet, il a été décrit une diminution des paramètres de la réserve ovarienne chez les jeunes femmes atteintes de lymphome (72). Chez l’homme, des anomalies du spermogramme ont également été décrites au moment du diagnostic de cancer et avant tout traitement (38). Les raisons d’une diminution de la RO chez des patientes avec un LH ne sont pas bien connues. L’hypercatabolisme associé à une augmentation de la production de cytokines, pourrait être une explication (38). De même, plusieurs auteurs rapportent une réponse ovarienne diminuée suite à l’administration de FSH exogène chez de telles patientes (29). Les traitements, en particulier les chimiothérapies, altèrent la RO de façon variable en fonction du type de molécule administrée. Dans le cas de chimiothérapie contenant un agent alkylant (BEACOPP) le risque d’ACI est élevé (> 80%) (41) et les patientes sont à risque de dysfonction gonadique et d’insuffisance ovarienne prématurée (101). Dans ces situations, les taux d’AMH à distance des traitements sont bas, voir indétectables (90). La chimiothérapie sans agents alkylants (ABVD) semble moins gonadotoxique (48) (90). En effet, les patientes récupèrent des cycles spontanés dans 82% des cas (27) et les taux d’AMH sériques mesurés environ 12 mois après la fin des traitements, sont souvent équivalents aux taux pré thérapeutiques (90). Enfin l’âge au moment du traitement est un facteur prédictif déterminant de la toxicité gonadique. Plus la patiente est âgée, plus la dose cumulée de traitement 23 nécessaire pour induire une déplétion ovarienne est faible. Ainsi les patientes traitées par agents alkylants ont un risque élevé d’IOP, surtout si elles ont plus de 30 ans au moment du diagnostic et plus de 25 ans lors du traitement à haute dose (42). 2.3 Fertilité et grossesse après lymphome de Hodgkin 2.3.1 Grossesse après lymphome de Hodgkin Les données concernant l’influence de la grossesse sur le pronostic du LH sont rassurantes, on ne retrouve pas de rechute après la grossesse (42), ni d’augmentation du risque de cancer du sein secondaire (26). Il n’existe pas de consensus concernant le délai optimal pour l’obtention d’une grossesse après un LH. Selon des études animales, un délai de 6 mois minimum est préconisé afin d’éviter le risque d’anomalies génétiques germinales (82). En effet, seuls les follicules en croissance (pré ovulatoires et matures) sont exposés aux risques de mutations génétiques engendrées par les chimiothérapies et la croissance folliculaire des petits follicules primordiaux, non atteints par la chimiothérapie, jusqu’au stade pré-ovulatoire dure environ 6 mois (45). Par mesure de précaution, la procréation est généralement déconseillée dans les trois ans suivant le traitement, période où la probabilité de rechute est maximale (50). Enfin, les données bibliographiques concernant les conséquences obstétricales chez les patientes traitées précédemment pour un LH sont également rassurantes. Que le traitement ait été combiné (chimiothérapie et radiothérapie) ou non (radiothérapie ou chimiothérapie) il ne semble pas y avoir d’augmentation du risque de fausse couche spontanée, d’accouchement prématuré, de retard de croissance intra-utérin ou de mort fœtale in utéro (64) (42). 2.3.2 Fertilité après lymphome de Hodgkin chez les patientes ayant reçu une chimiothérapie de type ABVD La fertilité après un LH est difficile à estimer. En effet, l’évaluation peut se faire de manière indirecte en faisant appel aux marqueurs de la RO précédemment cités, mais ces marqueurs ne permettent pas d’évaluer la fertilité puisqu’ils ne sont pas prédictifs des chances de grossesse. Le meilleur marqueur de fertilité serait l’obtention d’une grossesse chez les patientes présentant un projet parental après guérison. Cependant, ce dernier paramètre est rarement évalué dans les études étudiant la fertilité post LH. 24 Les études qui ont évalué les grossesses spontanées, après un LH traité par une chimiothérapie sans agent alkylant (ABVD) et radiothérapie supra-diaphragmatique, n’ont pas retrouvé d’infertilité (17) (54) (62), avec des taux de naissances comparables à ceux de la population générale (101). Cependant ces études sont peu nombreuses, et les effectifs sont faibles. En effet seulement 8 études ont évalué les taux de grossesses spontanées après traitements, les effectifs allaient de 36 à 195 patientes, mais le nombre de patientes ayant un désir de grossesse n’était souvent pas précisé (13) (9) (16) (54) (37) (8) (99) (17) (Tableau 6). De plus, quatre études ont évalué la fertilité après guérison par des moyens indirects sur des petits effectifs (7) (15) (106) (27) (Tableau 6bis). Tableau 6. Fertilité post lymphome de Hodgkin, évaluation directe. Revue de la littérature. Articles Nombre de femmes préménopausées, recevant ABVD Nombre de femmes enceinte post chimiothérapie (enfants nés) Brusamolino et al. Haematologica, 2000 36 5 (3) Bonadonna et al. J Clin Oncol, 2004 70 19 (22) Behringer et al. Ann of Onco, 2012 65 20 Brusamolino et al. Clin Canc research 2006 59 10 (14) 86 dont 36 avec désir de grossesse 28 (36) 174 (ABVD et VBM) 58 (tous types de chimiothérapie) Behringer et al. Journal of Oncology, 2013 195 28 (19) De Sanctis et al. Int J Radiat Oncol Biol Phys, 2012 38 63 (56) Hodgson et al. Hematol Oncol 2007 Falorio et al. Haematological oncology, 2013 ABVD: Doxorubicine,Bléomycine, Vinblastine,Dacarbazine VBM: Vinblastine, Bléomycine, Méthotrexate 25 Tableau 6bis. Fertilité post lymphome de Hodgkin, évaluation indirecte: revue de la littérature. Articles Nombre de femmes préménopausées, recevant ABVD Evaluation indirecte de la fertilité Decanter et al. RBM online, 2010 17 Taux d’AMH à 12 mois: identique au taux d’AMH avant ABVD Behringer et al. JCO, 2005 58 Aménorrhée: 3 De Bruin et al. Blood, 2008 25 IOP: 4 Swerdlow et al. Jnci, 2014 144 Amenorrhée: 2 IOP: Insuffisance ovarienne prématurée Par ailleurs, la gonadotoxicité dépend non seulement de la nature de la chimiothérapie, mais également de la dose cumulée administrée et de l’âge de la patiente au moment du traitement (60). Administrée pendant l’enfance, une chimiothérapie de type ABVD ne semble pas avoir d’impact sur la fertilité ultérieure (21). Cependant, le risque d’infertilité lorsque cette chimiothérapie est administrée chez les patientes plus âgées est mal connu. Ainsi, avant une chimiothérapie par ABVD, les recommandations actuelles concernant la préservation de la fertilité sont floues : alors que certains considèrent le risque d’IOP post traitement trop faible pour envisager une préservation de la fertilité (PF) (100), d’autres proposent d’envisager une technique de PF en fonction de l’âge au diagnostic (49) (101). 3. Préservation de la fertilité Au cours des dernières décennies, la préservation de la fertilité s’est développée afin de permettre aux patientes guéries de cancer d’augmenter leurs chances d’être mère tout en transmettant leur patrimoine génétique. Depuis 2010, les différentes sociétés savantes françaises et internationales (68) (96) recommandent d’adresser chaque patient en âge de procréer, atteint de cancer, à un centre référent, afin de les informer sur les différentes possibilités de préservation de la fertilité, et de leur proposer une technique de préservation avant d’initier un traitement potentiellement gonadotoxique. 26 Actuellement, les différentes techniques de PF féminines comprennent : les traitements médicamenteux par agonistes de la GnRH, la cryopréservation d’embryons ou d’ovocytes avec ou sans stimulation de l’ovulation, et la cryopréservation de cortex ovarien. Ces techniques peuvent être réalisées seules ou en combinaison. Mise à part la stimulation de l’ovulation, toutes ces techniques sont considérées comme expérimentales. Lors de la première consultation d’oncofertilité une évaluation soigneuse du potentiel gonadotoxique des traitements doit être réalisée. Le schéma thérapeutique proposé, le délai d’instauration du traitement, l’âge de la patiente, la réserve ovarienne, la présence ou non d’un partenaire stable sont à prendre en compte afin de proposer la technique de PF la plus appropriée. 3.1 Traitement médicamenteux par agonistes de la GnRH L’administration d’agoniste de la gonadotrophin releasing hormone (GnRHa) en cours de chimiothérapie est proposée depuis plusieurs années afin de prévenir la survenue d’une insuffisance ovarienne. L’objectif serait de bloquer la sécrétion hypophysaire de FSH et de LH afin de limiter la croissance folliculaire dans le but de soustraire les petits follicules aux effets gonadotoxiques des chimiothérapies. Cependant, ce mécanisme d’action potentiellement mis en jeu dans la préservation du pool folliculaire au cours de la chimiothérapie est très discuté. En effet, d’une part les follicules primordiaux entrent en croissance indépendamment des gonadotrophines et d’autre part, il existe une toxicité ovarienne des traitements chez les petites filles pré-pubères alors que l’axe gonadotrope n’est pas fonctionnel (14). Toutefois, les GnRHa pourraient entraîner une réduction de la perfusion ovarienne et de l’apoptose protégeant ainsi la fonction ovarienne (12). Dans la littérature, le rôle bénéfique des agonistes de la GnRH dans la préservation de la fertilité reste très controversé. Alors que plusieurs études retrouvent un effet protecteur sur la fertilité ou la réserve ovarienne après chimiothérapie (110) (77) (84), d’autres ne retrouvent aucun impact (86) (112). Cependant, de nombreux biais rendent ces études difficiles à analyser. L’efficacité de ce traitement en prévention de l’insuffisance ovarienne chimio-induite reste donc incertaine. Néanmoins, leur utilisation en cours de chimiothérapie présente certains avantages, comme un effet contraceptif durable et une diminution des phénomènes hémorragiques chez des patientes à risque de thrombopénie. Ainsi, si des agonistes de la GnRH sont proposés aux patientes, celles-ci doivent être clairement informées de l’objectif du traitement, des effets secondaires attendu et des doutes quant l’efficacité en préservation de la fertilité. 27 3.2 Congélation embryonnaire ou ovocytaire après stimulation de l’ovulation La stimulation de l’ovulation avec congélation embryonnaire ou ovocytaire constitue à ce jour la seule technique de PF reconnue comme non expérimentale (35). La stimulation ovarienne consiste en l’administration de gonadotrophines exogènes par voie sous-cutanée, habituellement démarrée en phase folliculaire, pendant 14 jours environ, suivi du déclenchement de l’ovulation puis d’une ponction folliculaire par voie transvaginale 36 heures plus tard. Cette technique permet l’obtention de plusieurs ovocytes matures qui seront soit fécondés in vitro puis congelés soit congelés d’emblée. La cryopréservation embryonnaire est une technique parfaitement maîtrisée, utilisée en routine en assistance médicale à la procréation classique. La première grossesse obtenue après congélation-décongélation embryonnaire a été publiée en 1983 (108). Plus récemment, la technique de vitrification, permettant d’améliorer les taux de survie embryonnaire (69) a supplanté la congélation lente dans la majorité des centres de médecine et biologie de la reproduction. Cependant, les patientes éligibles à la cryopréservation embryonnaire doivent obligatoirement être en couple lors de la congélation et de la décongélation embryonnaire (Loi de Bioéthique du 29 juillet 1994, révisée en 2004 et 2011). L’avènement de la vitrification a également permis de congeler de manière efficace les ovocytes (76). Ainsi cette technique de PF peut être proposée aux femmes seules ou ne souhaitant pas de congélation embryonnaire. La vitrification ovocytaire, utilisée quotidiennement pour le don d’ovocytes dans certains pays (Espagne, Belgique), permet d’obtenir de très bon résultats, comparables à ceux obtenus à partir d’ovocytes frais (25) (95) sans augmenter le taux de malformations congénitales ou de syndromes épigénétiques (33). Aujourd’hui cette technique n’est plus considérée comme expérimentale (35). La congélation ovocytaire ou embryonnaire après stimulation ovarienne est aujourd’hui la technique de référence, probablement la plus efficace à ce jour, recommandée par les différentes sociétés professionnelles en vue d’une PF (57). Néanmoins cette technique présente un certain nombre d’inconvénients. En effet, la stimulation ovarienne par les gonadotrophines exogènes n’est réalisable qu’après activation de l’axe hypothalamohypophyso-gonadique au moment de la puberté. Par ailleurs, la stimulation nécessite idéalement d’être débutée en phase folliculaire et requiert un délai incompressible de 15 jours. Enfin, l’hyperoestrogénie supra-physiologique secondaire à l’hyperstimulation 28 ovarienne contrôlée est contre-indiquée en cas de pathologies oestrogéno-dépendantes telle que le cancer du sein. Des protocoles de stimulation ovarienne spécifiques à la PF ont été récemment développés pour pallier aux limites précédemment citées. Si la stimulation ovarienne n’est toujours pas envisageable avant la puberté et dure au moins 15 jours, il est désormais possible de débuter l’administration de gonadotrophines exogènes quelle que soit la période du cycle menstruel sans altérer le nombre et la qualité des ovocytes obtenus (104). Par ailleurs, pour les patientes porteuses de pathologies oestrogéno-dépendantes, des protocoles spécifiques faisant notamment appel à des molécules permettant de limiter, soit l’augmentation des taux d’œstrogènes circulants (anti-aromatase) soit l’action des œstrogènes sur les cellules tumorales (SERM anti-oestrogènes) ont été développés. Cependant, ces molécules n’ayant pas l’Autorisation de Mise sur le Marché en stimulation de l’ovulation, elles ne peuvent être utilisées en France aujourd’hui dans cette indication. Enfin, la procédure de congélation embryonnaire ou ovocytaire doit avoir lieu avant l’initiation des traitements anticancéreux. En effet, une chimiothérapie administrée récemment peut être responsable d’anomalies morphologiques et génétiques ovocytaires, associée à une augmentation du taux de fausses couches et de malformations fœtales (101) . Ces données ont essentiellement été étudiées chez l’animal, le risque de malformations ne redevient faible qu’à distance de la chimiothérapie (82). Ces effets secondaires ne sont pas observés au sein des follicules primordiaux. Ainsi, afin d’éviter ces risques obstétricaux ou fœtaux, il est recommandé d’attendre au moins 6 mois après la fin d’une chimiothérapie avant de démarrer une grossesse (82). A ce jour nous disposons de peu de recul avec moins de dix naissances rapportées dans le cadre de la PF (93) (1). En cas de contre-indication à la stimulation ovarienne, chez les jeunes filles pré-pubères, ou lorsque la chimiothérapie doit démarrer en urgence, on peut proposer d’autres techniques de PF comme la vitrification d’ovocytes ou d’embryons après Maturation In Vitro (MIV) ou la cryopréservation de cortex ovarien. 3.3 Maturation In Vitro La maturation in vitro consiste en un recueil d’ovocytes immatures (en prophase I) obtenus à partir de petits follicules antraux ponctionnés sous contrôle échographique, qui seront secondairement maturés in vitro pendant 24 à 48 heures au laboratoire. Les ovocytes matures (en métaphase II) ainsi obtenus peuvent être, soit cryopréservés, soit fécondés in 29 vitro avant la congélation. La MIV a été développée initialement dans le cadre du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). L’intérêt de cette technique dans cette pathologie est d’éviter la stimulation ovarienne chez ces patientes à risque de syndrome d’hyperstimulation ovarienne potentiellement sévère. Aujourd’hui, environ 5000 enfants sont nés après MIV dans le cadre du SOPK, ils ont un devenir comparable à celui des enfants nés après FIV. En particulier il n’y a pas d’augmentation des maladies génétiques soumises à empreinte (91). Aujourd’hui, l’utilisation de la MIV s’est étendue à d’autres indications comme le don d’ovocyte, le syndrome de résistance à la FSH et la PF (47). Ses différents avantages en font une technique particulièrement intéressante dans le cadre de la PF. Tout d’abord, elle ne nécessite pas l’administration de gonadotrophines exogènes, n’induit pas d’hyperoestrogénie et peut donc être réalisable dans le cas de pathologies hormonodépendantes (cancer du sein principalement). Seule une injection préalable d’activité LH, 36 heures avant la ponction (« priming »), est classiquement prescrite afin d’augmenter le nombre d’ovocytes matures cryopréservés (23). Le risque de syndrome d’hyperstimulation ovarienne pouvant faire différer le traitement est nul. Par ailleurs, elle peut être réalisée, en urgence, quelle que soit la phase du cycle (5). En effet il a été montré chez les femmes candidates à une PF que le nombre d’ovocytes recueillis, les taux de maturation ovocytaire, les taux de fécondation ainsi que le nombre d’ovocytes matures et/ou d’embryons congelés ne différaient pas selon la phase du cycle à laquelle était pratiquée la MIV (71). De plus l’augmentation du taux de progestérone n’a pas d’impact sur la qualité des ovocytes récupérés (5), les ovocytes n’exprimant pas le récepteur de la progestérone. Enfin, la MIV offre l’avantage de pouvoir être combinée à la cryopréservation de cortex ovarien, et par conséquent, de diversifier les techniques de PF pour une même patiente. En effet l’association de ces deux techniques de PF permettrait de préserver deux types de populations folliculaires : les follicules primordiaux (issu du cortex ovarien) et les follicules antraux maturés in vitro (101). Le plus souvent le recueil ovocytaire est réalisé in vivo, par ponction transvaginale échoguidée, avant que le prélèvement de cortex ne soit pratiqué par cœlioscopie. Néanmoins, il est également possible de recueillir les ovocytes immatures ex vivo après ovariectomie, ainsi cette technique peut également proposée aux jeunes filles prépubères (56). 30 Cette stratégie de PF étant relativement récente, peu d’études sont disponibles à ce jour pour estimer les résultats de la MIV en oncofertilité. En effet, si on estime à plus de 5 000 le nombre de naissances issues de MIV pour les patientes SOPK, une seule grossesse obtenue dans le cadre de la PF a été décrite à ce jour (94). La maturation in vitro est une méthode prometteuse dans l’indication de la préservation de la fertilité, elle offre une alternative quand la stimulation ovarienne n’est pas possible, seule ou en association avec la congélation de tissu ovarien. 3.4 Cryopréservation de tissu ovarien La cryopréservation de tissu ovarien, pratiquée en France depuis 1995, est une méthode de PF intéressante avec plus de 30 naissances vivantes rapportées jusqu’ici (30). Le principe consiste à prélever chirurgicalement, le plus souvent par cœlioscopie, du tissu ovarien (ovariectomie ou fragment de corticale) puis à le congeler avec, à terme, sa réimplantation après décongélation. Après guérison, l’autogreffe de tissu ovarien est soit orthotopique, dans la cavité pelvienne, avec l’espoir d’une fertilité naturelle ou après stimulation de l’ovulation, soit hétérotopique, nécessitant obligatoirement un recours à la FIV pour obtenir une grossesse. La cryopréservation de tissu ovarien présente l’avantage de préserver un grand nombre de follicules primordiaux sans nécessiter de stimulation hormonale, et d’être réalisable en urgence. C’est la technique de prédilection chez les jeunes filles pré pubères (92), puisqu’elle permet de restaurer la fonction endocrine, la fertilité et d’induire la puberté. Enfin la cryopréservation de cortex ovarien est la seule méthode de PF possible après démarrage de la chimiothérapie (101) puisque les follicules primordiaux, préservés lors de cette technique, sont les moins sensibles à la chimiothérapie. Le problème majeur posé par cette technique est le risque de transmission de la maladie initiale via la réintroduction de cellules malignes qui auraient été cryopréservées au sein des fragments de corticale ovarienne. Si ce risque est important pour les leucémies, contre indiquant ainsi la greffe (98), ce risque est extrêmement faible mais reste possible dans le cadre de LH et du lymphome non hodgkinien (46). Afin de palier au risque de réintroduction de cellules malignes, dans les cas de pathologies à fort risque d’invasion ovarienne, deux options sont envisageables. La première, encore dans le domaine de la recherche, est la folliculogenèse in vitro, qui permettrait d’obtenir des follicules matures à partir de follicules primordiaux, sans nécessiter de greffe et donc sans risque de réintroduire des cellules malignes. La seconde option est de combiner la congélation de tissu ovarien à la maturation 31 in vitro, que le prélèvement d’ovocytes soit réalisé in vivo, par ponction transvagniale échoguidée avant le prélèvement de cortex ovarien, ou in vitro, au laboratoire avant la congélation. En cas d’échec de toutes ces techniques, les alternatives envisageables sont le don d’ovocytes ou l’adoption. 32 Objectif de l’étude Le LH est l’un des cancers les plus fréquents de l’adulte jeune et les traitements anticancéreux permettent d’obtenir d’excellents taux de survie. Néanmoins plusieurs études soulignent l’impact de ces thérapeutiques sur la fertilité. La chimiothérapie de type ABVD étant considérée comme peu gonadotoxique les recommandations pour les patientes atteintes d’un LH suggèrent que les femmes de moins de 30 ans, recevant une chimiothérapie de type ABVD, devraient simplement être informées du bon pronostic concernant leur fertilité, et ne nécessite donc pas de PF « dans la plupart des cas » (100). Selon d’autres auteurs, une PF n’est pas nécessaire pour les femmes de moins de 25 ans traitées par ABVD, mais doit être considérée lorsque les patientes sont plus âgées (101). Cependant, les patientes peuvent rechuter ou développer un second cancer, notamment un cancer du sein suite à l’irradiation sus-diaphragmatique. Une chimiothérapie additionnelle est alors proposée, incluant très souvent des agents alkylants, hautement gonadotoxiques. Une PF est alors fortement recommandée. Lorsqu’une stimulation par gonadotrophines n’est pas possible, faute de temps (rechute de l’hémopathie), ou dans le cas de pathologies oestrogéno-dépendantes (cancer du sein), on peut proposer une MIV suivie d’une vitrification d’embryons ou d’ovocytes, éventuellement combinée à la cryopréservation de cortex ovarien (56). Cette étude a pour objectif d’analyser les résultats de la vitrification ovocytaire après MIV et la capacité des ovocytes à maturer in vitro chez des patientes ayant un antécédent de chimiothérapie par ABVD, candidates à une PF en urgence. Le critère de jugement principal est le nombre d’ovocytes matures vitrifiés. Les critères secondaires sont le nombre d’ovocytes récupérés ainsi que leur capacité à maturer in vitro. 33 Patientes et méthodes 1. Schéma de l’étude Il s’agit d’une étude rétrospective, cas-témoin, monocentrique, réalisée dans le service de Médecine de la Reproduction de l’Hôpital Jean Verdier. 2. Patientes Soixante-six femmes ayant bénéficié d’une vitrification ovocytaire après MIV dans le cadre d’une PF, ont été étudiées. Les patientes étaient adressées dans notre centre après le diagnostic d’un cancer du sein ou d’une rechute d’un lymphome de Hodgkin. Groupe ABVD Le groupe ABVD était constitué de 22 patientes ayant un antécédent de chimiothérapie de type ABVD pour LH. Lors de cette première cure de chimiothérapie, elles avaient entre 17 et 33 ans, et n’avaient pas bénéficié d’une technique de PF. Elles ont été adressées dans notre centre pour une consultation de PF après le diagnostic soit d’un cancer du sein soit d’une rechute de LH, au moins 2 ans après leur premier cancer. Lors de cette consultation, elles avaient entre 19 et 39 ans. Parmi elles, 13 présentaient une rechute de LH avec une indication urgente de chimiothérapie. Les 9 autres patientes avait un cancer du sein et une stimulation ovarienne était contre indiquée par le cancérologue car elles devaient bénéficier d’une chimiothérapie néoadjuvante. Après information, une PF par MIV suivie d’une vitrification ovocytaire ou embryonnaire a été proposée et réalisée chez ces patientes. Une cryopréservation de tissu ovarien était également proposée à toutes les patientes lors de cette consultation. Après entretien, toutes les patientes ont choisi la vitrification ovocytaire, dans la majorité des cas parce qu’elles étaient célibataires. Groupe contrôle Le groupe contrôle était constitué de 44 patientes ayant un cancer du sein, sans antécédent de chimiothérapie, adressées pour PF. Elles avaient entre 22 et 39 ans. Une MIV avec vitrification embryonnaire ou ovocytaire était proposée et réalisée devant l’indication d’une chimiothérapie néoadjuvante ou la contre-indication d’une stimulation ovarienne par le cancérologue. Comme dans le groupe ABVD, la cryoconservation de tissue ovarien était 34 systématiquement proposée et aucune patiente n’a souhaité une cryoconservation embryonnaire. Ces femmes étaient appariées sur l’âge, l’indice de masse corporelle (IMC), le taux sérique d’AMH, le CFA et la phase du cycle lors du recueil des ovocytes immatures dans le groupe ABVD 3. Bilan hormonal et échographique Préalablement à la consultation d’oncofertilité, chaque patiente a bénéficié d’une évaluation de la réserve ovarienne par un dosage de l’AMH sérique et un CFA échographique. De plus, un dosage de la progestérone sérique et la recherche d’un corps jaune à l’échographie étaient pratiqués afin de déterminer précisément la phase du cycle le jour de la ponction. 3.1. Dosage d’AMH sérique L’AMH était mesurée selon la méthode ELISA ultrasensible (Beckman-Coulter, Villepinte, France). Les coefficients de variation intra-essai et inter-essai étaient évalués à moins de 6% et moins de 10% respectivement. Le taux de détection le plus bas était de 0.13 ng/mL avec une linéarité jusqu’à 21 ng/mL. 3.2. Dosage de la progestérone plasmatique Les valeurs de progestérone sériques étaient déterminées à l’aide d’un système automatisé multi-analyse utilisant la chimioluminescence (ACS-180; Bayer Diagnostics, Puteaux, France). Les coefficients de variation intra-essai et inter-essai étaient de 8 et 9%, respectivement. Le taux de détection le plus bas était de 0.10 ng/mL avec une linéarité jusqu’à 60 ng/mL. Un dosage supérieur à 3 ng/mL témoignait d’une phase lutéale. 3.3. Evaluation du compte folliculaire antral L’échographie pelvienne était réalisée par voie endovaginale, à l’aide d’une sonde multifréquence 3.7-9.3 MHz (RIC5-9H, Voluson 730 Expert; General Electric Medical Systems, Paris, France). L’objectif de l’examen échographique était d’évaluer le nombre et la taille des petits follicules antraux. Tous les follicules de diamètre compris entre 3 et 10 mm (moyenne de deux diamètres orthogonaux) dans les deux ovaires étaient dénombrés. Le coefficient de variation intra-analyse est inférieur à 5% et la limite inférieure de détection était de 0.1 mm. 35 4. Technique de maturation in vitro Le protocole de MIV était fondé sur la technique décrite par Chian et al (22). La ponction était réalisée par voie transvaginale sous contrôle échographique, à l’aide d’une aiguille 19Gauge simple lumière (K-OPS-7035-Wood, Cook, France) avec une pression d’aspiration réglée à 7.5kPa. Les liquides folliculaires aspirés contenant les complexes cumuloovocytaires étaient récupérés dans des tubes NucleonTM (Nunc A/S, Denmark) de 5 mL, remplis de 3 mL d’héparinate de sodium 2 UI/mL (Sanofi–Synthelabo, France) pré-chauffés. Les liquides d’aspiration étaient ensuite dispersés dans des boîtes de culture NucleonTM (Nunc A/S). Les complexes cumulo-ovocytaires, isolés sous loupe binoculaire, étaient lavés dans du milieu de culture Universal IVF Medium® (Medi Cult, Danemark), préalablement chauffé à 37°C sous une atmosphère enrichie à 5% en CO2. Après deux lavages, les complexes cumulo-ovocytaires étaient placés dans les puits centraux d’une boîte de culture (Becton Dickinson, USA) contenant 1 mL de milieu de culture IVM® (MediCult, Danemark) sous huile minérale, supplémenté avec 20% de sérum maternel inactivé, ainsi qu’avec 0.75 UI/mL de FSH et 0.75 UI/mL de LH Menopur® (Ferring, Germany). Les ovocytes étaient incubés à 37°C sous une atmosphère enrichie à 5% en CO2. Après 24 heures de maturation, les complexes cumulo-ovocytaires étaient décoronisés à l’aide d’une solution de hyaluronidase (Syn Vitro Hyadase, Medicult, Lyon, France). La maturité ovocytaire était appréciée sous microscope inversé : la présence du premier globule polaire dans l’espace périvitellin ovocytaire était le témoin de la maturité nucléaire ovocytaire indiquant le passage au stade de métaphase II. Les ovocytes restés au stade de vésicule germinative étaient gardés en culture 24 heures supplémentaires puis réévalués. Les ovocytes matures (ayant atteint le stade de métaphase II) étaient congelés. Certaines patientes ont bénéficié d’une congélation de tissu ovarien en complément de la MIV. Le recueil ovocytaire, en vue de la MIV, avait lieu avant le prélèvement ovarien selon la technique détaillée précédemment. Puis, une ovariectomie unilatérale, ou un prélèvement de cortex ovarien, était réalisé par cœlioscopie. Le tissu ovarien prélevé était ensuite rapidement transporté au laboratoire, puis congelé et stocké dans l’azote liquide. Un morceau de cortex était systématiquement envoyé en histologie pour analyse. 36 5. Analyse statistique Les comparaisons statistiques entre les différents groupes expérimentaux ont été effectuées en utilisant le test non paramétrique de Mann-Whitney (logiciel GraphPad Prism). Les résultats sont exprimés en moyenne ± erreur standard de la moyenne (SEM). La différence était considérée comme significative pour une valeur de p < 0,05. 37 Résultats 1. Caractéristiques de la population L’âge et l’IMC moyen des patientes était de 29.9 ans ± 0.9 ans et de 22.1 ± 0.7 kg/ m2 respectivement. Les taux d’AMH et le CFA étaient de 3.3 ± 1.01ng/mL et de 17.6 ± 1.4 follicules, respectivement. Dans le groupe ABVD, au moment du premier diagnostic de LH, toutes les femmes étaient pubères, et leur âge moyen était de 24.9 ± 1.1ans (Tableau 7). Sept patientes présentaient un LH au stade I et 15 au stade II de la classification d’Ann Arbor. Leur pathologie hématologique étant considérée à un stade précoce, elles ont été traitées par une association de 2 à 4 cures de chimiothérapie de type ABVD et de radiothérapie susdiaphragmatique. Aucune patiente n’a reçue de radiothérapie sous-diaphragmatique. Enfin, aucune patiente n’avait réalisé de technique de PF. Alors que toutes les patientes étaient nullipares avant le 1er LH, 13 d’entre elles avaient fait l’expérience d’au moins une interruption volontaire de grossesse ou fausse couche spontanée. Lors du premier traitement, toutes les patientes ont reporté une aménorrhée pendant la durée de la chimiothérapie et toutes ont retrouvé des cycles menstruels réguliers dans les années suivant la chimiothérapie. Parmi ces 22 femmes, 13 ont présenté une rechute de leur maladie hématologique, et 9 ont développé un cancer du sein secondaire. La rechute ou le cancer secondaire était diagnostiqué au moins 2 ans après la fin de la première ligne de traitement, avec un temps moyen de 3.6 ± 0.6 ans. Tableau 7. Caractéristiques des patientes lors du 1er diagnostic de lymphome de Hodgkin. Age (année) a 24.9 ± 1.1 Nombre de cures d’ABVD a 3.4 ± 0.5 4 cures b 13 (59) 3 cures b 4 (18.1) 2 cures b 5 (22.9) Stade du lymphome de Hodgkin Stade I b 7 (31.8) Stade II b 15 (68.1) Délai rechute/cancer sein depuis la fin de l’ABVD (année) a 3.6 ± 1.2 a Moyenne ± erreur standart de la moyenne b n (%) 38 Le groupe contrôle incluait 44 patientes ayant un premier cancer du sein diagnostiqué à l’âge moyen de 30.7 ± 0.7 ans. Aucune patiente n’avait reçu de chimiothérapie antérieurement. Toutes les patientes avaient des cycles réguliers et 6 d’entre elles avaient au moins un enfant. Par définition, il n’y avait pas de différence significative concernant l’âge, l’IMC ou les paramètres de la réserve ovarienne entre les 2 groupes (Tableau 8). Tableau 8.Caractéristiques des patientes, groupe ABVD et groupe contrôle Age (années) a 2 a IMC (kg/m ) a CFA AMH (ng/mL) a a ABVD Contrôles P n=22 n=44 28.5 ± 1.3 30.7 ± 0.8 NS 22.7 ± 0.8 21.8 ± 0.4 NS 17.2 ± 1.4 17.7 ± 0.8 NS 2.85 ± 0.3 3.5 ± 0.3 NS Moyenne ± erreur standart de la moyenne 39 2. Etude comparative des résultats de MIV dans les deux groupes (Tableau 9) Le nombre d’ovocytes immatures récupérés était significativement plus bas dans le groupe ABVD que dans le groupe contrôle (6 vs. 8 ovocytes, respectivement, p<0.04). Le rendement moyen de la ponction, (évalué par le ratio entre le nombre d’ovocytes immatures recueillis /CFA x 100) était significativement abaissé chez les patientes ayant un antécédent d’ABVD (35.4 ± 3.0% vs. 51.2 ± 3.7%, p<0.02). Par ailleurs, le taux global de maturation ovocytaire (nombre d’ovocytes matures/ nombre d’ovocytes ponctionnés X 100) était similaire dans les 2 groupes (66.1% vs. 65.8%, respectivement, non significatif). Finalement, le nombre total d’ovocytes matures vitrifiés était significativement plus bas chez les patientes ayant déjà reçu une chimiothérapie ABVD comparé au groupe contrôle (4.3±0.8 vs. 5.7±0.5, respectivement, p<0.05). Tableau 9. Résultats de la MIV chez les patientes ayant un antécédent d’ABVD et dans le groupe contrôle. Ovocytes recueillis a Rendement moyen (%) b,c Taux de maturation (%) c,d Nombre total d’ovocytes vitrifiés a ABVD (n=22) Contrôles (n=44) P 6.5 ± 1.0 8.8 ± 0.7 <0.04 35.4 ± 3.0 51.2 ± 3.7 <0.02 64.1 ± 3.7 65.8 ± 2.3 NS 4.3 ± 0.7 5.7 ± 0.5 <0.05 a Moyenne ± erreur standart de la moyenne Ratio du nombre d’ovocytes immatures recueillis/ CFA x 100 c Pourcentage ± « ranges » d Ratio du nombre d’ovocytes matures/ nombre d’ovocytes ponctionnés X 100 b 40 Discussion La fertilité après traitement représente un enjeu majeur pour les jeunes patientes guéries d’un LH. Cependant, d’après la littérature, le potentiel de fertilité spontanée est considérablement diminué après chimiothérapie. De plus, l’efficacité des techniques d’AMP pour traiter l’infertilité des femmes ayant un antécédent de cancer semble réduite. En effet, le nombre limité de données dont nous disposons met en évidence, chez ces patientes, une réponse diminuée à la stimulation ovarienne avec plus de cycles annulés, ainsi que des taux de grossesse et de naissance abaissés, en comparaison avec des patientes contrôles, n’ayant jamais reçu de traitement anti cancéreux (6). Une réduction des compétences ovocytaires, secondaire aux effets délétères, à long terme, de la chimiothérapie, pourrait être impliquée. Cependant, la toxicité gonadique et l’impact négatif sur la qualité et la quantité gamétique dépend du type de chimiothérapie utilisée, les agents alkylants étant les plus gonadotoxiques. Notre étude avait pour but d’analyser les résultats de la MIV et le potentiel de maturation in vitro des ovocytes chez des jeunes femmes ayant été traitées par ABVD, chimiothérapie sans agent alkylant, au moins 2 ans avant la MIV. Nous avons mis en évidence qu’un antécédent de chimiothérapie de type ABVD avait un impact négatif sur le nombre d’ovocytes vitrifiés chez les jeunes patientes candidates à une PF en urgence par MIV. Ce résultat semble être la conséquence d’une diminution du nombre d’ovocytes immatures recueillis plutôt que d’une diminution du taux de maturation in vitro. La chimiothérapie de type ABVD constitue la première ligne de traitement pour les patientes présentant un LH au stade localisé (34), et la plupart des études considèrent cette chimiothérapie comme peu gonadotoxique. En effet, elle est associée à un faible risque d’aménorrhée chimio-induite, d’infertilité et d’IOP (27). De manière similaire, nos résultats montrent que 2 à 4 cycles d’AVBD n’avaient pas d’impact sur la capacité des ovocytes à maturer in vitro. Cependant il semble que les follicules en croissance récemment exposés à la chimiothérapie pourraient contenir des ovocytes présentant des anomalies morphologiques et génétiques (63). En effet, bien que ces effets indésirables ne soient pas constatés dans les follicules primordiaux qui survivent longtemps après exposition à la chimiothérapie, comme en témoigne le taux de malformations congénitales chez les femmes qui ont conçu quelques années après la chimiothérapie (111), les études animales ont souligné un possible risque tératogène après traitement récent (63). Par conséquent, les patientes traitées par chimiothérapie sont généralement avisées de reporter la conception de 6 à 24 mois après la fin des traitements. En effet, bien que six mois soient généralement 41 nécessaires pour la croissance folliculaire chez la femme (24), le risque élevé de récidive de la pathologie maligne au cours des deux premières années suivant le diagnostic et le traitement explique la recommandation commune pour les jeunes patientes d’attendre 24 mois avant d'envisager une grossesse. Par conséquent, cette étude a été réalisée chez les femmes ayant reçu de l’ABVD au moins deux ans avant la procédure de PF. Malgré l'absence de conséquences d’une chimiothérapie de type ABVD sur les taux de maturation ovocytaire, nous avons été surpris de trouver que cet antécédent était associé à une diminution du nombre d’ovocytes immatures recueillis comparé au groupe contrôle. Une hypothèse serait que la fibrose stromale et corticale ovarienne, secondaire à la chimiothérapie, pourrait altérer le recueil ovocytaire. En effet, des études histologiques effectuées après exposition à la chimiothérapie ont montré l’épaississement, la hyalinisation et la désorganisation des vaisseaux sanguins au sein de la fibrose du cortex ovarien et de la corticale sub-capsulaire focale (28) (74) (81). De plus, il a été bien démontré que la doxorubicine (ou adriamycine) exerce un modèle unique de gonadotoxicité par des lésions vasculaires observées chez l’Homme et la souris (102) (59). Cet impact sur la vascularisation de l'ovaire a été confirmé tout récemment dans le modèle murin (53). Ces observations pourraient expliquer que le nombre d’ovocytes immatures recueillis soit diminué lorsque les ovaires ont été préalablement exposés au protocole ABVD. Compte tenu du faible impact gonadotoxique présumé de l’ABVD, les récentes recommandations de PF chez les patientes atteintes de LH ont suggéré que les femmes de moins de 30 ans qui vont recevoir de l’ABVD, devraient tout simplement être informées de leur bon pronostic de fertilité par l’hématologue, et ne nécessitent pas de PF « dans la plupart des cas » (100). En d'autres termes, la PF devrait être considérée en fonction des marqueurs individuels de la réserve ovarienne. En effet, il n’est pas rare d'observer, même avant la chimiothérapie, une diminution des paramètres du statut folliculaire ovarien chez les jeunes femmes souffrant de pathologies malignes (65). Cependant, la raison d'une éventuelle diminution de la réserve ovarienne chez les patients avec LH reste incertaine. L’hypercatabolisme associé à une production accrue de cytokines pourrait être en cause (43). Par conséquent, il est possible que ces patientes soient plus à risque d’infertilité après cancer, et pourraient donc être candidates à la PF. En outre, certaines patientes atteintes de LH, nécessitent un traitement intensifié à la suite soit d’une mauvaise réponse à la première ligne de chimiothérapie, soit de la récidive de leur hémopathie, ou de l'apparition d'une seconde tumeur maligne (105) (107). Ces situations ne sont pas rares puisque 15% à 20% des patients présentent une progression primaire de la maladie ou rechutent après la première ligne de traitement (107) et les risques cumulés de développer un cancer du sein 42 après guérison du LH sont de 48% en 40 ans après traitement (105). Dans ces situations d’exposition récente à la chimiothérapie, d’urgence thérapeutique ou de contre-indication oncologique à la stimulation ovarienne, la stratégie de PF sera difficile à déterminer. En effet, la méthode de PF de référence est la vitrification ovocytaire ou embryonnaire après hyperstimulation ovarienne contrôlée, utilisant des protocoles adaptés à la PF (66). Tout d’abord, il a été montré, que la stimulation ovarienne pouvait être initiée de manière aléatoire, le temps écoulé entre cette technique de PF et le début de la chimiothérapie peut être réduite à 12 jours (18). De plus, plusieurs études ont décrit l'utilisation du létrozole chez les patientes atteintes de cancer du sein avec les mêmes résultats que la stimulation par FSH exogène, mais avec une exposition réduite aux œstrogènes (88). Ce traitement, dans cette indication, n’est actuellement pas autorisé en France. Ainsi, de nos jours, cette technique peut être proposée à une majorité de femmes candidates à une technique de PF. Néanmoins, il persiste des situations ou cette méthode reconnue comme la plus efficace ne peut pas être offerte aux patientes en raison de l'urgence du traitement, de l'exposition récente à des traitements gonadotoxiques, ou de la contre-indication oncologique à la stimulation ovarienne. Dans ces conditions, la cryoconservation de tissu ovarien, technique de PF encore considérée comme expérimentale à ce jour constitue alors la seule option envisageable, en association éventuelle avec la MIV, qui peut être soit contre-indiquée (si rechute précoce < 6 mois), soit moins efficace. Ainsi, avant de rejeter une PF chez les jeunes femmes devant recevoir une chimiothérapie présumée peu gonadotoxique, il faut garder à l’esprit les difficultés d’une éventuelle PF nécessaire à court ou à long terme après la fin du traitement et, de fait, envisager une vitrification ovocytaire ou embryonnaire après stimulation ovarienne, en fonction du souhait de la patiente, de sa réserve ovarienne et de l’accord des hématologues. Notre étude a montré que la MIV suivie de la vitrification ovocytaire peut représenter une possibilité intéressante lorsqu’une PF en urgence est nécessaire pour les femmes qui ont reçu de l’ABVD au moins deux ans auparavant. Néanmoins, le nombre moyen d'ovocytes vitrifiés après cette technique reste relativement faible, avec un potentiel de développement ultérieur mal établi. En effet, seule une naissance vivante a été signalée à ce jour après MIV chez une patiente atteinte de cancer (94). Par conséquent, la MIV doit systématiquement être discutée en combinaison avec la cryoconservation de tissu ovarien, afin d'optimiser la PF (56). L'importance d'avoir des ovocytes cryoconservés est soulignée par la présence d’éventuelles cellules malignes au sein du tissu ovarien des patientes ayant un LH (10). Par ailleurs, cette étude a également mis en évidence que le nombre d’ovocytes récupérés est 43 altéré chez les jeunes patientes ayant reçu une chimiothérapie ABVD pour un LH au moins 2 ans avant une rechute de la maladie hématologique ou d'un second cancer. Malgré des taux de maturation in vitro similaires, le nombre total d'ovocytes vitrifiés est réduit chez ces patientes par rapport aux témoins. Ces données sont cohérentes avec un possible effet délétère à long terme de ABVD sur la fonction ovarienne. 44 Conclusion En dépit de marqueurs d’évaluation de la réserve ovarienne comparables, les patientes ayant reçu une chimiothérapie ABVD pour lymphome de Hodgkin et candidates à une préservation de la fertilité urgente par MIV pour une récidive ou un 2ème cancer, ont un nombre réduit d’ovocytes immatures recueillis et d’ovocytes matures vitrifiés comparativement à des femmes sans antécédent de chimiothérapie. Ces données sont compatibles avec un possible effet délétère à long terme de la chimiothérapie de type ABVD sur la fonction ovarienne. Ainsi, étant donné les résultats sub-optimaux des méthodes de PF en urgence chez les patientes ayant reçu de l’ABVD, une première PF devrait être envisagée avant d’initier cette chimiothérapie chez les patientes jeunes atteintes de LH. De plus, une cryopréservation de cortex ovarien doit systématiquement être proposée en association à la vitrification ovocytaire après MIV en cas de récidive de LH ou de 2nd cancer, afin d’optimiser les chances de grossesses futures. 45 Références 1. Alvarez M, Solé M, Devesa M, Fábregas R, Boada M, Tur R, et al. Live birth using vitrified--warmed oocytes in invasive ovarian cancer: case report and literature review. Reprod. Biomed. Online. juin 2014;28(6):663-8. 2. Ansell SM. Hodgkin lymphoma: 2014 update on diagnosis, risk-stratification, and management. Am. J. Hematol. juill 2014;89(7):771-9. 3. Armitage JO. Early-stage Hodgkin’s lymphoma. N. Engl. J. Med. 12 août 2010;363(7):653-62. 4. Arnon J, Meirow D, Lewis-Roness H, Ornoy A. Genetic and teratogenic effects of cancer treatments on gametes and embryos. Hum. Reprod. Update. août 2001;7(4):394-403. 5. Ata B, Shalom-Paz E, Chian R-C, Tan SL. In vitro maturation of oocytes as a strategy for fertility preservation. Clin. Obstet. 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Grynberg 1,2,4 1 Service de Médecine de la Reproduction, hôpital Jean-Verdier, avenue du 14 Juillet, 93140 Bondy, France 2 Université Paris XIII, 93000 Bobigny, France 3 Service de Cytogénétique et Biologie de la Reproduction, hôpital Jean-Verdier, avenue du 14 Juillet, 93140 Bondy, France 4 Unité Inserm U1133, Université Paris-Diderot, 75013 Paris, France Capsule: A history of ABVD chemotherapy for Hodgkin lymphoma alters the number of oocytes recovered and vitrified after in vitro maturation, in fertility preservation candidates. 56 Abstract Objective: To determine if a history of ABVD for Hodgkin lymphoma (HL) alters the number of cumulus-oocyte-complexes (COCs) retrieved from antral follicles and their capacity to mature in vitro (IVM) in candidates for urgent fertility preservation. Design: Retrospective case-control study Setting: University hospital Patients: Twenty-two candidates for fertility preservation, having undergone ABVD at least 2 years before a relapse of HL or primary breast cancer (ABVD group) were studied. IVM results were compared with those of 44 breast cancer patients, without history of chemotherapy, matched for age, BMI, serum anti-Müllerian hormone (AMH), antral follicle count (AFC) (Control group). Intervention: After measurement of AMH levels and AFC, all women underwent retrieval of COCs without ovarian stimulation, followed by IVM and vitrification. Main Outcome Measures: The number of COCs recovered, IVM rate, and number of metaphase 2 (MII) oocytes vitrified were analyzed. Results: By design, in ABVD and control groups, women were comparable in terms of age, BMI and markers of follicular ovarian status. Despite similar AFC (17.2±1.4 vs. 17.3±1.3 follicles, respectively), the number of COCs recovered was lower in ABVD group when compared with controls (6.5±1.0 vs. 8.8±0.7 oocytes, P<0.04, respectively). After similar IVM rates (64.3%±3.7 vs. 65.8%±2.3), the total number of MII oocytes vitrified was decreased in patients having received AVBD (4.3±0.7 vs. 5.7±0.5 oocytes, P<0.05, respectively). Conclusion: The number of COCs recovered is impaired in patients with a past history of ABVD, leading, despite similar IVM rates, to a lower number of MII oocytes vitrified when compared with controls. Key words: Fertility preservation; in vitro maturation; Hodgkin lymphoma; ABVD 57 Introduction Hodgkin lymphoma (HL) is one of the most common malignancies affecting young adults (1), though chemotherapy and/or radiotherapy usually lead to excellent healing rates (2). Several lines of evidence indicate that these treatments may have a dramatic impact on the fertility potential of these patients (3). Indeed, it has been reported that approximately 60% of young women having undergone HL treatments may face infertility, mainly related to premature ovarian failure (4). Impairment of the ovarian function depends on patients’ age, stage of the disease and chemotherapy regimens (4). Over the past decades, fertility preservation (FP) techniques have been developed to enable young cancer survivors to improve their possibility of becoming genetic parents after recovery (5). However, many young patients diagnosed with HL are not offered oncofertility counselling, probably because ABVD (Adriamycin, Bleomycin, Vincristin and Decarbazin) is thought to have little effect on gonadal function (6,7). Indeed, this standard first line of treatment in young patients does not contain alkylating-agents, which are recognized as having the highest gonadotoxicity (8). Nevertheless, in some cases, these patients relapse (1) or develop a second malignancy, particularly breast cancer, possibly subsequent to supradiaphragmatic radiotherapy (9). As a result, additional chemotherapy will be proposed, often including alkylating agents, therefore more damaging to ovarian function. It is strongly recommended to provide oncofertility counselling in these critical situations (10). When emergency FP is required, or when ovarian stimulation is contraindicated, retrieval of cumulus oocyte complexes (COCs) followed by their in vitro maturation (IVM) and vitrification has recently been reported as a promising option that can be offered in combination with ovarian tissue cryopreservation (11). The present investigation aimed to analyze the competence of COCs to mature in vitro in candidates for FP with a past history of ABVD. 58 Patients and Methods Subjects Sixty-six candidates for urgent FP by oocyte vitrification after IVM were studied. All patients were referred to our center after a diagnosis of either breast cancer or relapse of HL. ABVD group Twenty-two patients having received ABVD for a primary diagnosis of HL were included. They were aged from 17 to 33 years at the time of first chemotherapy and FP had not been proposed at this moment. These women were referred to our centre for FP counselling, after a diagnosis of either breast cancer or relapse of HL, at least 2 years after the first line of chemotherapy. At this time, they were aged between 19 and 39 years. Among them, 13 women presented with relapse of HL and an indication of urgent chemotherapy. The 9 others patients were diagnosed with breast cancer, requiring urgent neoadjuvant chemotherapy or a stage of the disease that contraindicated the ovarian stimulation by oncologists. All patients of the ABVD group were offered a FP combining oocyte/embryo vitrification after IVM with ovarian tissue cryopreservation. After counselling, all women opted for oocyte vitrification, most of time because they were single. Control group The control group included 44 patients, 22 to 39 years of age, suffering from breast cancer, without history of chemotherapy. All were candidates for FP using IVM of oocytes due to urgent neoadjuvant chemotherapy or contraindication ovarian stimulation by oncologists. Ovarian tissue cryopreservation was systematically proposed in combination with IVM. Since no patient asked for embryos cryopreservation, vitrification of IVM oocytes was performed. Women of this control group were matched with those of the ABVD group, for age, body mass index (BMI), serum anti-Müllerian hormone (AMH) levels, antral follicle count (AFC) and the phase of the cycle at which COCs were recovered. 59 Hormonal measurements and ultrasound scans Before oncofertility counselling, each woman underwent blood sampling by venipuncture for serum AMH and progesterone levels, as well as a transvaginal ovarian ultrasound scan for follicle measurements, in order to estimate ovarian reserve. Serum AMH levels were determined using an ultrasensitive enzyme-linked immunosorbent assay (ELISA) (Beckman-Coulter, Villepinte, France). Intra- and inter-assay variation coefficients were less than 6 and 10% respectively; the lower detection limit was 0.13 ng/mL, and linearity was up to 21 ng/mL. Serum progesterone levels were determined by an automated multi-analysis system using a chemiluminescence technique (Advia-Centaur; Bayer Diagnostics, Puteaux, France). For progesterone, the lower detection limit was 0.1 ng/mL; linearity was up to 60 ng/ml, and intra- and inter-assay variation coefficients were 8 and 9%, respectively. Ultrasound scans were performed using a 3.7-9.3 MHz multi-frequency transvaginal probe (RIC5-9H, Voluson 730 Expert, General Electric Medical Systems, Paris, France) by one single operator who was blinded to the results of hormone assays. The objective of ultrasound examination was to evaluate the number and size of small antral follicles. All follicles measuring 3 to 12 mm in mean diameter (mean of two orthogonal diameters) in each ovary were considered. To optimize the reliability of ovarian follicular assessment, the ultrasound scanner was equipped with a tissue harmonic imaging system (12), which allowed improved image resolution and adequate recognition of follicular borders. Intra-analysis variation coefficients for follicular and ovarian measurements were <5% and their lower limit of detection was 0.1 mm. Technique In all patients, oocyte retrieval was performed under moderate sedation, 36 hours after administration of 10,000 IU of hCG (Gonadotrophine Chorionique Endo, Organon Pharmaceutique, Saint-Denis, France). Small antral follicle puncture was performed with a 19Gauge needle (K-OPS-7035-Wood; Cook, France) guided by vaginal ultrasound. Aspiration pressure was fixed at 7.5 KPa. Follicular fluid containing COCs was aspirated into pre-heated 14 60 mL NuncTM round bottom tubes (Nunc A/S, Roskilde, Denmark), filled with 3 mL of sodium heparinatum 2 UI/mL (Sanofi-Synthelabo, France). Follicular fluid was then analyzed in NuncTM 4-Well dishes for IVF (Nunc A/S, Denmark), where COCs were isolated and washed with G Gamete™ (Vitrolife, Göteborg, Sweden) culture medium, previously heated to 37oC in a 6% CO2 humidified atmosphere. COCs were then placed into a Nunc™ center well dish for IVF (Nunc A/S, Denmark), containing 1 mL of equilibrated IVM® culture medium (Origio, Måløv, Denmark) enriched with 20% inactivated maternal serum, 0.75 UI/mL, FSH and 0.75 UI/mL of LH Menopur® (Ferring, Germany) to which paraffin oil (Nidacon International, Göteborg, Sweden) was added(14). Oocytes were then incubated at 37oC and 6% CO2 humidified atmosphere. After 24 hours of maturation, all COCs were decoronized with a 80 IU/mL hyaluronidase solution (80 IU Hyaluronidase in FertiCult™ flushing medium, FertiPro N.V, Beernem, Belgium) diluted at 20 IU/mL. Oocyte maturation was analyzed under inverted microscopy and the presence of the first polar body in the oocyte peri-vitelin space was proof of oocyte nucleus maturation. MII oocytes were vitrified on the same day. Immature oocytes that were in prophase I or in metaphase I stages of meiosis were placed in the culture for an additional 24 hours. After 48 hours, the remaining MII oocytes were vitrified. Oocytes that were immature after 48 hours of culture were discarded. Oocyte vitrification Oocyte vitrification was performed using the method described by Kuwayama et al (15). Cryotop devices (Cryotop®, Kitazato BioPharma CO, Shizuoka, Japan) and commercial kits (Vitrification freeze kit, Irvine Scientific, Santa Ana, USA) were used according to the manufacturers’ instructions. Briefly, oocytes were first equilibrated in 7.5% ethylene glycol (EG) and 7.5% dimethylsulfoxide (DMSO) at 24–26°C. The equilibration was performed gradually. After 12-15 min incubation, one to three oocytes were transferred to a 15% EG, 15% DMSO and 0.5 M sucrose vitrification solution (VS) for 1 min at 24-26°C, then placed on the Cryotop film strip in a small single drop of VS. Much care was taken to aspirate the excess VS in such a way as to leave just a thin layer around each oocyte. The Cryotop was then immediately submerged into 61 liquid nitrogen. The strip was covered with the protective cap and the sample was stored submerged in liquid nitrogen. Statistical analysis The measures of central tendency and variability used were the mean and the standard error of the mean (SEM) when data distribution was normal. Differences between continuous variables from the exposed and control groups were evaluated with Mann Withney test. A P value <0.05 was considered statistically significant. Results Patients’ characteristics Overall, mean patient age and BMI were 29.9 ± 0.9 years and 22.1 ± 0.7 Kg/m2, respectively. In addition, mean serum AMH levels and AFC were 3.3 ± 1.01 ng/ml and 17.6 ± 1.4 follicles, respectively. In the ABVD group, at the time of the primary diagnosis of HL, all women were postpubertal and their mean age was 24.9 ± 1.1 years (Table 1). Seven women were diagnosed with stage I, and 15 with stage II of the Ann Arbor classification. Since their hematologic disease was considered to be at an early stage, they received a combination of chemotherapy and radiotherapy (16). Chemotherapy consisted of two to four cycles of ABVD followed by involvedfield radiotherapy with a radiation dose of 20 Gy (16). No patient received sub-diaphragmatic radiotherapy. Although no patient had delivered before the first line of treatment, 13 had experienced at least one abortion or spontaneous miscarriage. All patients reported amenorrhea during chemotherapy and all of them resumed natural menstrual cycles within the year following the end of ABVD. Out of these 22 women, 13 presented with a relapse of the hematologic disease and 9 had a diagnosis of breast cancer. Recurrence or second malignancy occurred at least 2 years after the end of the first line of chemotherapy with a mean time of 3.6 ± 1.2 years. 62 Mean age of patients included in the control group was 30.7 ± 0.8 years. All of them had regular menstrual cycles and 6 already had at least one child. By design, patients of the ABVD and control groups were comparable for age, BMI and markers of follicular ovarian status (Table 2). IVM results (Table 2) Overall, the mean number of COCs recovered was significantly reduced in the ABVD group when compared with controls (6.5 ± 1.0 vs. 8.8 ± 0.7 oocytes, respectively; P<0.04). Moreover, the COC output rate, calculated from the ratio between the number of immature oocytes retrieved over the AFC, was significantly lower in patients having received ABVD (35.4 ± 3.0% vs. 51.2 ± 3.7%, P<0.02). Interestingly, oocyte maturation rates were similar in both groups (64.3% ± 3.7 vs. 65.8± 2.3%, respectively, NS). Finally, the total number of MII oocytes vitrified was significantly decreased in the AVBD group in comparison with the control group (4.3 ± 0.7 vs. 5.7 ± 0.5 oocytes, respectively, P<0.05). Discussion The ability to conceive after treatment represents a major concern for young cancer survivors. However, evidence indicates that the natural potential of fertility is dramatically reduced in women having received chemotherapy (4). In addition, the efficiency of assisted reproductive technologies for treating infertility of cancer survivors may be negatively impacted. Indeed, despite a limited amount of data, these patients show poorer ovarian response to stimulation with more cycle cancellations, as well as decreased pregnancy and live birth rates when compared with controls who never received cancer treatments (17). A reduction in oocyte competence, a direct long-term effect of chemotherapy, might be at play. However, the gonadal toxicity and subsequent negative impact on both gametic quantity and quality is drug-dependant, with alkylating agents showing the worst effects. The present investigation aimed to analyze whether the oocyte potential to mature in vitro could be impaired in young patients having received ABVD, a non-alkylating chemotherapy, at 63 least 2 years before IVM. We showed that a past history of ABVD negatively impact the number of MII oocytes vitrified in young patients candidates for FP using IVM. This result is mainly a consequence of the reduction in the number of COCs recovered rather than a decrease in the IVM rates. ABVD is the standard first-line treatment for young patients diagnosed with early-stage HL (16). Several lines of evidence indicate that gonadal function after this type of chemotherapy regimen may not be severely impacted. Indeed, it has been associated with a low risk of chemotherapy-induced amenorrhea, infertility and premature ovarian failure (7,18). Similarly, our results show that two to four previous regimens of ABVD, received at least 2 years before, do not impact the ability of oocyte to mature in vitro. However, there are concerns regarding growing follicles recently exposed to chemotherapy that may contain morphologically and genetically abnormal oocytes (19,20). Although adverse effects are not observed in primordial follicles that survived long after chemotherapy exposure, as demonstrated by the rate of birth defects in women who conceived years after chemotherapy (21), animal studies have pointed out a possible teratogenic risk after recent treatment (19,20). Consequently, cancer patients treated with chemotherapy are usually advised to postpone conception 6 to 24 months after the end of the treatment. Indeed, although six months are usually required for human follicular maturation (22), the high risk of recurrence of the malignant disease during the first two years following the diagnosis and treatment account for the common recommendation for young patients to wait 24 months before considering pregnancy. Therefore, the present investigation was performed in women having received ABVD at least two years before the IVM procedure. Despite the absence of consequence of ABVD on the oocyte maturation rates, we astonishingly found that this situation might be associated with lower COCs yield when compared with controls. A hypothesis could be the stromal and cortical ovarian fibrosis subsequent to the chemotherapy, which may alter the efficiency of egg collection. Indeed, histological studies performed after chemotherapy exposure have shown thickening, 64 hyalinization and disorganization of blood vessels in the ovarian cortex and subcapsular focal cortical fibrosis (23–26). Moreover, both animal and human studies indicate that doxorubicin (also called adriamycin) may exert a unique pattern of gonadotoxicity by a direct vascular injury (27-29). Taken together, these observations could explain the reduced egg collection in ovaries previously exposed to ABVD. In light of the presumed low gonadotoxic impact of ABVD, recent recommendations for FP preservation in patients with HL have suggested that women below the age of 30 who receive ABVD, should simply be informed of their good fertility prognosis by their hematologist and therefore do not require FP “in most cases” (6). In other words, FP should be considered according to the individual’s markers of ovarian reserve. Indeed, it is not rare to observe, even before chemotherapy, decreased parameters of follicular ovarian status in young women suffering from malignant diseases (30). However, the reason for a possible reduced ovarian reserve in patients with HL remains unclear. A higher catabolic status with increased cytokine production might be at play (31). Consequently, it is possible that patients in these situations may be more prone to infertility after cancer, and therefore could be candidates to FP procedures. Moreover, some HL patients will, unexpectedly, require intensified treatment as a result of either poor response to the first line of chemotherapy, recurrence of their hemopathy, or occurrence of a second malignancy (32,33). These situations are not rare since 15% to 20% of patients experience a primary progression or relapse after first-line treatments (32) and the cumulative risks of developing breast cancer in HL survivors is up to 48% by 40 years after treatment (33). In these cases, the strategy of FP strategy become extremely difficult, since, oocyte / embryo vitrification after controlled ovarian hyperstimulation, the most established method of FP, can usually not be applied, due to the emergency of the treatment and/or the recent exposure to gonadotoxic drugs. Therefore, ovarian tissue cryopreservation, will often be the only conceivable option in these situations. Indeed, despite the emergence of specific protocols of ovarian stimulation, using a random start and/or letrozole (34,35), at least 12 days 65 are required, which is not always compatible with the initiation of the chemotherapy, nor accepted by all oncologists and patients. IVM may, in these cases be proposed. However, recurrences of HL may raise a double problem: almost all the time an urgent treatment; and for short-term relapses (< 6 months), a putative risk of birth defects in offspring created from gametes proximally exposed to chemotherapy (36). Yet, ovarian tissue cryopreservation, despite its experimental characteristic will be the only conceivable option in these cases. All specialist in oncofertility and hematologists should always be keep in mind the difficulties of a post ABVD FP, before rejecting FP in a young patient preparing to undergo that presumed low gonadotoxic regimen of chemotherapy. Our study showed that IVM followed by oocyte cryopreservation may represent an interesting possibility when urgent FP is required for women who received ABVD at least two years prior. Nevertheless, the mean number of vitrified oocytes following this technique remains relatively low, with an ill-established potential for development. Indeed, only one live birth has been reported, to date, after IVM in a cancer patient (37). Therefore, IVM should systematically be discussed in combination with ovarian tissue cryobanking, in order to optimize FP (11). The importance of having oocytes cryopreserved, even after IVM, is highlighted by the possible presence of malignant cells within the ovarian tissue of HL patients (38). The present investigation shows that the number of COCs recovered is impaired in young patients who received ABVD chemotherapy for HL at least 2 years before a relapse of the hematologic disease or a second malignancy. Despite similar IVM rates, the total number of vitrified oocytes is reduced in these patients when compared with controls. These data are consistent with a possible long-term deleterious effect of ABVD on ovarian function. Acknowledgments The authors thank Mrs. Joanna Shore for her kind revision of the work and advice that greatly improved the manuscript. 66 Funding: none. Conflict of interest: none. References 1. Rancea M, Engert A, von Tresckow B, Halbsguth T, Behringer K, Skoetz N. Hodgkin’s lymphoma in adults: diagnosis, treatment and follow-up. Dtsch Ärztebl Int 2013;110(11):177–83, 183e1–3. 2. Engert A, Haverkamp H, Kobe C, Markova J, Renner C, Ho A, et al. Reduced-intensity chemotherapy and PET-guided radiotherapy in patients with advanced stage Hodgkin’s lymphoma (HD15 trial): a randomised, open-label, phase 3 non-inferiority trial. Lancet 2012;379(9828):1791–9. 3. Biasoli I, Falorio S, Luminari S, Spector N, Federico M. Fertility in female survivors of Hodgkin’s lymphoma. 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Introduction : La chimiothérapie est souvent responsable d’une gonadotoxicité pouvant être à l’origine d’une insuffisance ovarienne prématurée. La chimiothérapie de type ABVD, utilisée dans le traitement du lymphome de Hodgkin (LH), est considérée comme peu toxique pour la fonction et la réserve ovarienne. Cette étude a pour objectif d’analyser les résultats de la vitrification ovocytaire après maturation in vitro (MIV), chez des patientes ayant un antécédent de chimiothérapie par ABVD. Patientes et méthode : Les résultats de la MIV de 22 patientes ayant un antécédent d’ABVD et candidates à une préservation de la fertilité pour récidive de LH ou pour cancer du sein (groupe ABVD) ont été comparés à ceux de 44 femmes ayant un cancer du sein, sans antécédent de chimiothérapie, appariées sur l'âge, le taux d’AMH et le compte des follicules antraux. Résultats : Le nombre d’ovocytes immatures récupérés était significativement réduit dans le groupe ABVD comparé aux témoins (6,5 ± 1,0 vs 8,8 ± 0,7 ovocytes, P <0,04). Les taux de maturation ovocytaire étaient similaires dans les deux groupes (64,3% ± 3,7 vs 65,8 ± 2,3%). Enfin, le nombre total d'ovocytes matures vitrifiés était diminué de manière significative dans le groupe AVBD comparé aux témoins (4,3 ± 0,7 vs 5,7 ± 0,5 ovocytes, P <0,05) Conclusion : Malgré des marqueurs de réserve ovarienne comparables, les patientes ayant un antécédent d’ABVD ont un nombre réduit d’ovocytes immatures recueillis et d’ovocytes matures vitrifiés comparativement à des femmes n’ayant jamais reçu de chimiothérapie. Ces données sont compatibles avec un possible effet délétère à long terme de la chimiothérapie de type ABVD sur la fonction ovarienne. MOTS-CLES : Préservation de la fertilité ; Technique de maturation in vitro des ovocytes ; Maladie de Hodgkin ; Protocoles de Poly chimiothérapie anti néoplasique. ADRESSE DE LA FACULTE DE MEDECINE : 8, Rue du Général SARRAIL - 94010 CRETEIL CEDEX 70