L’éducation thérapeutique du patient (ETP) s’est développée de
façon parcellaire, plutôt dans quelques structures hospitalières
pilotes, puis sur divers établissements de santé notamment
sous l’effet incitatif de financements spécifiques.
Des réseaux de santé, puis le secteur libéral, s’en sont éga-
lement saisi.En même temps, un travail de clarification a été
fait pour que les différents acteurs comprennent, s’approprient
cette approche nouvelle de prise en charge du patient porteur
de maladie chronique que constitue l’ ETP.
De plus, le choix du législateur de favoriser l’émergence de «pro-
grammes» d’ ETP peut entraîner implicitement la construction
de programmes fermés en boucle sur eux-même , alors que
la chronicité est au contraire un élément qui doit favoriser les
transitions, les passages, les suivis.
Ne nous étonnons pas alors si les patients témoignent de leurs
difficultés à bénéficier d’une continuité dans leur prise en charge
éducative : l’offre n’est pas présente dans tous les secteurs
de son parcours, la liaison est souvent insuffisante, voire défi-
ciente au niveau des acteurs de son territoire de santé.
Or, les recommandations de l’ HAS d’une part, la réglementation
actuelle, d’autre part, incitent tous ces acteurs, publics ou privés,
à travailler ensemble et avec le patient afin d’élaborer et mettre
en œuvre des actions éducatives … Comment réussir ce par-
tenariat au plus près du lieu de vie ? Comment se former et
construire ensemble sur un territoire de santé une offre éducative
qui soit lisible et cohérente pour le patient ?
Inévitablement, des questions de cohérence, de coordination
et de complémentarité se posent. Le territoire de santé semble
être la bonne échelle de réflexion. Ces éléments seront donc
au centre de nos débats.