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En 2013, dans les pays développés, l’austérité budgétaire restera à l’ordre du jour et continuera de freiner la
croissance. Pour neutraliser cet effet négatif, les autorités monétaires n’hésiteront pas à administrer de
nouvelles doses de relance budgétaire, comme elles l’ont fait en 2012. Les pays émergents continueront de
contribuer à la croissance de l’économie mondiale en surpassant leur apport de l’année dernière.
Des changements importants s’opèrent sous la surface. L’économie mondiale s’extirpe lentement du régime
qui a perduré pendant quatre ans après la crise économique de 2008. Il ne faut pas pour autant en conclure
qu’elle renoue avec la situation d’avant la crise. Selon nous, un nouveau régime économique est en train de
se mettre en place à l’échelle mondiale. Bien qu’il soit trop tôt pour définir clairement les nouvelles
dynamiques macroéconomiques, leur incidence sur les marchés financiers est en train d’apparaître. Sur les
marchés financiers mondiaux, plusieurs des tendances qui prévalaient depuis la crise des liquidités de 2008
sont en train de changer. Par exemple, la volatilité des marchés financiers a considérablement diminué par
rapport aux sommets observés au début de la crise, de même que les corrélations entre les diverses
catégories d’actif. Autre exemple, le yen ne se comporte plus comme une monnaie refuge. Pour obtenir de
bons résultats, les gestionnaires de portefeuille devront abandonner leurs anciens réflexes, qui consistaient
à investir en mode binaire (prise de risque/aversion pour le risque), et réfléchir à la manière d’exploiter les
caractéristiques financières clés de ce nouveau régime économique.
Le passage à un nouveau régime économique a déjà commencé en Chine; le pays se trouve dans une phase
de transition économique et sociale, qui durera plusieurs années. Le pays est en train de passer à un régime
économique dans lequel la croissance devrait être de plus en plus alimentée par la consommation intérieure
et moins par l’investissement. Les secteurs clés de la réforme sont les politiques d’urbanisation et de
mobilité de la main-d’œuvre, les réformes budgétaires destinées à stimuler le pouvoir d’achat des ménages
et la consommation, et les mesures visant à faciliter le développement du secteur des services. Ce
processus prévoit également une réforme complète du système financier chinois, notamment la libéralisation
des taux d’intérêt, une réforme du marché obligataire, une plus grande souplesse du taux de change et
l’ouverture du compte de capital.
Ces changements importants en Chine interviennent juste au moment où des tendances structurelles
favorables commencent à apparaître dans les pays développés. Elles sont surtout visibles aux États-Unis, où
le secteur privé a entrepris un processus de désendettement il y a quatre ans. Ce douloureux processus
n’est pas terminé, mais nous estimons que de nombreux progrès ont été réalisés. En fait, ces progrès sont
suffisants pour envisager un modeste redressement du secteur de l’habitation aux États-Unis et une reprise
de la croissance du crédit en 2013. Durant la première moitié de l’année, l’accélération du resserrement
budgétaire devrait éclipser le rétablissement du secteur privé et l’amélioration de la situation, après les
perturbations dues à l’ouragan Sandy. Toutefois, la croissance de l’économie américaine devrait commencer
à s’améliorer durant la seconde moitié de 2013.
Autre changement économique important, malgré les troubles au Moyen-Orient : la stabilité croissance des
prix du pétrole. Il semble que l’équilibre entre l’offre et la demande de pétrole soit en train d’évoluer dans la
bonne direction et la tendance haussière incessante des prix de l’or noir, qui a freiné la croissance
économique mondiale ces dix dernières années, est peut-être en train de s’essouffler. Cela pourrait être une
bonne nouvelle pour les consommateurs endettés du monde entier.
L’économie de la zone euro est toujours en récession et on pourrait penser que la situation ne progresse pas
en Europe. Pourtant, d’importants changements sont à l’œuvre. Pour la première fois, trois ans après le
début de la crise de la zone euro, nous croyons qu’un cadre a été établi, qui devrait stabiliser l’économie et
rétablir la confiance à l’égard de l’euro. L’architecture institutionnelle de la zone euro, même si elle en est
toujours à ses balbutiements, se construit graduellement.
Nous pensons que l’Europe continuera de progresser et que ses marchés connaîtront des périodes de
tension. Cela devrait se limiter à certains pays et ne devrait pas s’étendre à toute la zone, car la BCE s’est
dite prête à fournir un soutien illimité aux pays en difficulté, sous réserve de certaines conditions. De plus,
l’important appui politique accordé par les pays du centre au maintien de la monnaie unique a été un
élément déterminant dans la définition d’un nouveau régime en Europe. Cela s’est traduit, par exemple, par
une nouvelle entente pour la Grèce et des efforts répétés de la part des pays périphériques pour continuer
d’appliquer les douloureuses politiques d’austérité.
Pour en savoir davantage sur nos autres scénarios, leurs répercussions sur les marchés financiers et les
principaux indicateurs à surveiller, veuillez vous reporter aux deux dernières pages du présent document.