18 | Rapport annuel 2015-2016
Financement agricole Canada
L’industrie agricole canadienne évolue dans un contexte
mondial. De nombreuses variables économiques influencent
les décisions stratégiques des producteurs agricoles, des
agroentrepreneurs et des transformateurs d’aliments et
ont une incidence sur la rentabilité de leurs exploitations.
La demande de produits agricoles demeure
vigoureuse malgré le ralentissement
économique mondial
L’économie mondiale a connu une croissance plus lente en
2015, sous l’effet du ralentissement de l’économie chinoise
et de l’expansion économique des pays développés qui
s’est révélée inférieure à leurs moyennes historiques.
L’environnement économique de plus en plus léthargique
a eu pour effet d’affaiblir la demande de produits de base,
provoquant l’effondrement des prix, dont notamment celui
du pétrole brut. Cette chute des cours du pétrole brut
s’explique non seulement par les préoccupations liées à
la conjoncture économique et une faible croissance de
la demande, mais aussi par une hausse de la production
mondiale de pétrole qui a créé une offre excédentaire.
En 2015, l’économie américaine a fait figure d’éclaircie
dans le paysage économique morose. Des résultats
impressionnants sur le plan de la création d’emplois et
des hausses modestes de salaire ont convaincu la Réserve
fédérale d’augmenter son taux directeur pour la première
fois en plus d’une décennie. Cette performance
économique relativement forte a fait grimper la valeur
de la monnaie américaine.
Malgré une croissance économique mondiale anémique,
les revenus ont continué de croître dans les économies à
marché émergent, ce qui a fait grimper la demande
d’aliments et, plus particulièrement la demande de
protéines animales et de produits transformés.
Les populations nombreuses des économies à marché
émergent ont une incidence considérable sur de nombreux
marchés agricoles.
La Chine importe plus de 65 % du soja négocié sur les
marchés et elle est le plus important pays producteur de
porc au monde. Le produit intérieur brut (PIB) de la Chine
a progressé à un rythme annuel de 6,9 %, soit un niveau
moins soutenu que la croissance moyenne du PIB des cinq
dernières années (8,6 %), mais cela n’a toutefois eu qu’un
effet limité sur la demande de produits de base agricoles
et d’aliments. Le revenu disponible des consommateurs
chinois a progressé à un rythme annualisé de presque
9 % en 2015, tandis que l’inflation demeurait faible et
stable. La Chine continue d’être un marché en croissance
pour l’agriculture canadienne.
L’Inde est une autre économie qui a une forte incidence
sur les marchés agricoles. La croissance économique de
7,3 % en 2015, associée à des conditions climatiques
difficiles qui ont réduit la production de légumineuses,
a eu pour effet d’accroître la demande de légumineuses
canadiennes en 2015.
Effet positif de la dépréciation du dollar
canadien sur le revenu agricole
En 2015, l’économie canadienne a progressé à un rythme
annuel de 1,2 %. Le ralentissement de l’activité économique
est attribuable au recul des prix du pétrole, qui a entraîné
des coupes dans les investissements des entreprises et des
mises à pied. Les tensions exercées sur les prix sur les
marchés des produits de base ont amené la Banque du
Canada à abaisser son taux directeur de 25 points de base
au début de 2015 et à nouveau en juillet. Les faibles coûts
d’emprunt ont permis aux exploitations agricoles et aux
agroentreprises de tirer profit des occasions de croissance
et d’investir afin de se positionner en vue d’une réussite à
long terme.
Le faible niveau des taux d’intérêt, conjugué à la chute du
prix du pétrole, a placé le dollar canadien sur une trajectoire
décroissante soutenue. Le huard a perdu 16,3 % de sa
valeur par rapport au dollar américain en 2015. Dans
l’ensemble, l’agriculture canadienne bénéficie de la faiblesse
du dollar, car elle fait grimper les prix payés aux producteurs
canadiens. Même si le prix de certains intrants (matériel
agricole neuf, engrais) a augmenté, la faiblesse du dollar
canadien a permis aux secteurs des cultures, du bétail et de
la transformation alimentaire du Canada de dégager de
solides marges de profit.
Les préférences des consommateurs créent des
débouchés pour les transformateurs
Les tendances d’achat d’aliments continuent d’évoluer en
fonction du revenu, des caractéristiques démographiques
et des préférences des ménages canadiens. Les
consommateurs accordent plus d’importance aux aliments
sains, frais et pratiques, ce qui incite les transformateurs
alimentaires à innover et à diversifier de plus en plus leurs
produits afin de s’adapter aux préférences alimentaires
variées des consommateurs.
Environnement économique