L
E
CONCOURS-» FORMATION
ENDOCRINOLOGIE Nodule thyroïdien
de fixation du traceur radioactif qui caractérise le
nodule froid. Un volume élevé est associé à une plus
forte probabilité de cancer thyroïdien différencié. Le
concept de nodule froid est resté vivace mais, utilisé
pour
les
nodules centimétriqués, il
s'est
vidé de sa sub-
stance.
Au
commencement,
l'échographie
ne permettait
que
de
différencier les kystes des nodules pleins. L'évolution
rapide
de
la qualité
des
échographes
a
permis
de
décrire
des lésions nodulaires de plus en plus petites. Les
lésions de quelques millimètres n'ont aucune traduc-
tion clinique ou scintigraphique. Leur valeur pronos-
tique carcinologique est pratiquement
nulle.
En pra-
tique clinique, les nodules infracentimétriques ne
donnent pas lieu à une exploration spécifique et sont
limités à une surveillance périodique clinique et/ou
échographique.
Enfin,
les
tentatives de caractérisation
de
la nature his-
tologique des lésions thyroïdiennes par
l'échodoppler
et le
mode de
«
puissance
»
restent peu convaincantes.
Certaines publications font état de résultats brillants
mais totalement opérateur-dépendants.
Au
total,
V équation
«
nodule froid = risque
élevé
de
cancer thyroïdien » ne reste valable que pour les
nodules
de 3
cm de diamètre et plus, alors quelle
est
inapplicable
aux
lésions inférieures
ou
égales
à
1
cm
de diamètre.
L'évolution des pratiques cliniques dans
l'exploration
des nodules thyroïdiens a été étudiée par Leenhardt et
al.
entre
1980 et
2000 :
l'utilisation
de
l'échographie
est
passée de
3
à 84,8
°/o,
la cytoponction, de 4,5 à
22 3
%,
tandis que la scintigraphie a diminué de 89,4 à
49,6 %.
En outre, le nombre de patients opérés est resté
constant (24 %) alors que le nombre de cancers dia-
gnostiqués a augmenté, passant de 12,5 à
37 %.
Cette
augmentation est due à une amélioration des procé-
dures diagnostiques et non à une augmentation
majeure de
l'incidence
du cancer différencié
de
la thy-
roïde (Leenhardt, 2004).
LA DUALITÉ DU NODULE THYROÏDIEN
Le
nodule thyroïdien plein est une lésion élémentaire
grossièrement sphérique de nature tissulaire. Le plus
souvent,
il
s'agit
d'une
lésion dystrophique.
Sa
taille est
comprise entre quelques millimètres et plusieurs cen-
timètres de diamètre. La juxtaposition de nombreux
nodules est responsable
d'une
dystrophie du corps thy-
roïde appelée goitre hétéro-multinodulaire (GHMN).
Celui-ci
a
habituellement une cause auto-immune. La
dystrophie
s'accompagne
de
l'apparition
de plages
kystiques ou nécrotiques et de macrocalcifications. Le
risque
de
dégénérescence néoplasique
est
extrêmement
faible.
Plus rarement, le nodule thyroïdien est un adénome
bénin. Cette lésion est prénéoplasique
;
elle est associée
à la
présence
d'un cancer thyroïdien différencié
dans
4 %
des cas en
moyenne.
Négligeable pour
les
nodules infra-
centimétriques, la proportion augmente avec le dia-
mètre du nodule.
Le nodule thyroïdien isolé peut être associé au cancer
thyroïdien différencié ou, plus rarement, au cancer
médullaire.
Le
cancer médul-
laire est une tumeur endo-
crine qui sécrète de la calcito-
nine.
Il
entre dans le cadre des
néoplasies endocrines mul-
tiples de type IL Les experts
français proposent le dosage
systématique
de
la calcitonine
devant un nodule thyroïdien
isolé de taille suffisante. Le
cancer différencié de la thy-
roïde, papillaire ou vésicu-
laire,
est caractérisé par une
évolution lente et de bon pro-
nostic. Le traitement d'un
nodule thyroïdien isolé n'est
donc jamais une urgence médicale. Le vrai risque est
représenté par la multiplication des thyroïdectomies
injustifiées.
Au
total,
l'ablation
d'un nodule thyroïdien
isolé
n'est pas
une urgence chirurgicale.
QUELLES EXPLORATIONS POUR ÉLIMINER
UN CANCER?
Analyse des marqueurs du risque
La découverte d'un nodule thyroïdien isolé ne soulève
qu'une seule question chez
le
patient et chez son méde-
cin
: «
S'agit-il
d'une
lésion cancéreuse
? ».
Toutes les
études épidémiologiques
s'accordent
pour évaluer ce
risque autour
de 4 %
des nodules thyroïdiens
isolés.
Les
solutions thérapeutiques
se
limitent
à
l'exérèse
chirur-
gicale ou à la surveillance. Les facteurs du risque car-
cinologique forment un ensemble de marqueurs
à
très
forte prédictivité négative. Cette prédictivité négative
définit
la
sous-population de patients dont
le
risque car-
cinologique est très faible. Le groupe de patients res-
tants,
limité en nombre, peut se voir proposer le geste
chirurgical
avec
une meilleure rentabilité diagnostique.
Les
marqueurs du risque sont résumés dans le
tableau.
Ils sont regroupés en trois catégories
:
les paramètres
morphologiques où dominent la taille et l'évolutivité,
les caractères échographiques et la cytoponction. Il
n'existe
pas
de score
de
risque validé
actuellement L'in-
dication
de
surveillance simple dépend
de
l'impression
globalement favorable. L'indication opératoire sera faite
Tome
12813
579 05-04-2006