
2Aumônerie israélite des armées  Septembre 2012/ Elloul 5772
COMMENT TSAVA?
un cauchemar dont on ne se réveille jamais, que l’on peut croiser la mort pas uniquement 
dans un champ de bataille ou dans un hôpital, qu’il n’existe aucune assurance contre les 
imprévus de la vie : chômage, maladie, etc. 
En ce  jour de  nouvel an,  le son  du Chofar -  corne de  bélier -  résonne dans  toutes les 
synagogues de la terre conformément au commandement tiré des Nombres (29,1) : « [Le 
nouvel an] sera un jour de Teroua - sonnerie saccadée - ». 
L’étymologie  hébraïque de Teroua  est Raoua, littéralement :  branlant, chancelant, 
instable.  Ces  sons  brefs  et  courts,  semblables  aux  convulsions  de  l’existence,  nous 
renvoient  au  maelstrom  de  la  vie,  tel  un  radeau  sur  une  mer  déchaînée.  Dans  ces 
conditions de navigation, l’Homme, tel un marin sur son navire, doit savoir tenir le cap. 
Fort de sa foi, l’Homme doit déceler dans ces aléas de la vie, non pas des échecs, mais des 
épreuves imposées par le Créateur sur le chemin d’une société idéale fondée sur la devise 
de la France : liberté de pensée et de culte, égalité de droits entre tous les citoyens de la 
terre, fraternité synonyme de solidarité voulue et souhaitée par le Tout - Puissant entre les 
plus riches et les plus pauvres, les plus forts et les plus faibles.
L’année  qui  s’annonce  n’échappera pas  à cette vision  des  choses inspirée de  cette 
Teroua.  Seul  un  prophète  perspicace  -  ce  que  je  ne  suis  pas  !-  pourrait  prédire  avec 
certitude ce que nous réserve l’avenir. Cependant, la corne de bélier, utilisée le jour du 
nouvel an, nous renvoie également à Abraham, le premier de nos Patriarches, le premier 
être croyant de l’histoire de l’Humanité, auquel l’Eternel imposa dix épreuves. Abraham 
les surmonta toutes, jusqu’à la plus incroyable : la demande de sacrier son unique ls, 
Isaac, à l’Eternel qui venait pourtant de le  lui accorder. Sachons nous souvenir de cet 
immense personnage, de  son exemple, de  sa foi,  et de  sa conance en  son  Créateur, 
an de vivre la plus belle et la plus douce des années. Non pas simplement parce qu’elle 
sera heureuse, mais parce que nous saurons surmonter toutes les épreuves qu’elle nous 
présentera.
Bonne et heureuse année
Grand rabbin Haïm KORSIA 
Aumônier en chef israélite des Armées