Avant de devenir en 2007 aumônier général des armées, il a assuré les fonctions de rabbin pour les fêtes dès l’âge de
17 ans à la synagogue du Mans, et été durant 13 ans le rabbin de la communauté de Reims, où il a été nommé en 1987.
Il a par ailleurs travaillé aux côtés des deux précédents grands rabbins de France, Joseph Sitruk, pendant sept ans, puis
Gilles Bernheim, ce qui lui a permis, dit-il, « d’avoir pleinement conscience de l’importance des missions du grand rabbin
de France et du poids de la fonction ». Il a par ailleurs le titre de grand rabbin depuis 2008.
Bardé de diplômes
Sa formation universitaire est impressionnante. Après avoir suivi un cursus universitaire d’études et de recherches sur les
questions militaires et géostratégiques, Haïm Korsia a intégré l’Institut des Hautes études de la sécurité intérieure, puis le
centre des hautes études sur l’Afrique et l’Asie moderne dont il est sorti diplômé après avoir soutenu un mémoire sur « les
groupes religieux juifs en Israël et le processus de paix ».
Il est en outre titulaire d’un MBA de la Reims management school, où il a présenté un mémoire dédié à la conception
d‘une stratégie de développement pour le rabbinat français, d’un DEA de l’école pratique des Hautes études et d’un
doctorat en histoire contemporaine consacré à la vie du grand rabbin Kaplan, dans lequel il souligne l’attachement de
cette figure tutélaire du judaïsme français à concilier deux espérances, celle de la et celle de la République.bible
« La force de l’engagement des militaires »
Son engagement religieux et républicain s’illustre d’abord par son lien avec l’armée où « la force de l’engagement des
militaires » l’a séduit dès son service national en 1986. Dans ce domaine, une figure d’aumônier l’a particulièrement
marqué: celle du grand rabbin Abraham Bloch, aumônier israélite et infirmier brancardier volontaire, tué le 29 août 1914
par un éclat d’obus sur le front des Vosges en rapportant un crucifix à un soldat catholique mourant.
Mais son double engagement s’exprime aussi en de nombreux autres lieux comme l’école Polytechnique dont il est
devenu aumônier en 2005, mettant ses pas dans ceux du grand rabbin Chouchena, « pétri de culture générale et de
savoir biblique et porteur d’un judaïsme ouvert », qui demeure sa référence et son maître.
Mais aussi l’Institut supérieur de management public et politique où il anime un séminaire d’éthique, sans parler de toutes
les instances où il s’efforce de faire entendre la voix juive, comme le Comité consultatif national d’éthique dont il a été
membre de 2005 à 2009.
Rétablir des liens de confiance dans la communauté
Son programme? Haïm Korsia le résume en un mot: l’unité, « la première chose que Dieu demande à l’homme », sujet
qu’il a largement développé il y a une semaine à la synagogue Élie Dray dans le 8 arrondissement de Paris.
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Ce soir-là, il a notamment rappelé que, dans la Genèse, Caïn a tué Abel lorsqu’ils ont arrêté de parler, manière de
montrer que tant qu’il y a débat, même houleux, il y a possibilité de « refraternisation ». Sa priorité sera donc de retisser
des liens de confiance entre les différentes composantes de la communauté – mais aussi entre la communauté et les
institutions, afin de lutter contre l’isolement qui la menace.
Père de trois enfants qu’il a eu avec son épouse Stéphanie, elle-même mère de deux enfants d’un premier , quimariage
anime depuis quatre ans un office au cœur de la maison Moadon (centre communautaire à Paris 17e) où chacun participe
à l’office, à la lecture de la Torah et aux commentaires, Haïm Korsia se veut porteur d’un judaïsme apaisé et ouvert.
Valoriser la recherche
Celui-ci passe à ses yeux notamment par la revalorisation de la formation rabbinique et la création d’un pôle de
recherche, l’amélioration des conditions d’accueil et d’écoute dans les synagogues et les institutions.