idées ayant été intégrées par l’entreprise, elles sont très souvent mises en œuvre sans les
marketers.
Il existe en fait deux marketing : un marketing Stratégique qui se préoccupe du
positionnement de l’entreprise, de ses produits et de définir la façon d’approcher le marché,
en fixant notamment les fameux 4P ; et un marketing Opérationnel qui comme son nom
l’indique assume la mise en œuvre de la stratégie et en particulier coordonne l’ensemble des
moyens dont dispose l’entreprise pour influencer, dans un sens favorable à la réalisation de
ses objectifs, les attitudes et les comportements des publics qui la concernent.
La fonction marketing a historiquement réussi à amener les entreprises à avoir une
orientation marché pour définir formellement la stratégie, planifier l’approche des clients,
définir les processus et les structures de commercialisation. Mais ceci n’est souvent plus
porté à son crédit car ce sont les directions générales qui ont pris le leadership de cette
dimension du marketing, la fonction marketing n’étant ici que consultée et en
collaboration/concurrence avec d’autres fonctions comme par exemple à propos de la
connaissance du marché (étude marketing versus remontée d’informations commerciales).
De même la fonction marketing a généralement réussi à pousser les entreprises à se
préoccuper des utilisateurs pour concevoir les nouveaux produits, mais se sont
habituellement les Services de R & D ou de production qui ont le leadership des phases de
création de produit, le marketing n’étant souvent consulté qu’en fin de parcours.
La fonction marketing a aussi très largement démontré sa capacité opérationnelle à
conditionner le marché et par exemple l’efficacité de la publicité n’est plus aujourd’hui
contestée, pas plus que sa capacité à gérer un actif majeur de l’entreprise : la marque. Cette
dernière étant dans bien des industries une des composantes principales de la valeur perçue
par le client, donc du prix et de la marge. Mais si les capacités de communication sont
portées au crédit de la fonction marketing, les critiques aussi se multiplient, portant sur les
montants des budgets nécessaires et le manque de démonstration objective de l’efficacité
annuelle de toutes les actions mises en œuvre.
Le problème de la fonction marketing dans bien des entreprises, c’est d’être cantonnée au
marketing opérationnel et même parfois simplement à la communication client de masse
(événements, campagnes marketing), c’est à dire hors Communication Institutionnelle,
Relation Public, Presse et Communications Clients One to One (ces dernières assumées par
les forces de vente ou les centres d’appels). Ramenée à ce périmètre et sous la contrainte de
montrer des résultats ROI mesurables dans le cadre d’une année, la fonction marketing est en
difficulté voir face à une mission impossible.
En fait il faut bien comprendre que l’entreprise d’aujourd’hui a parfaitement intégré les
concepts et techniques marketing et c’est pourquoi certains gourous parlent de PAN
marketing, c'est-à-dire d’une préoccupation marketing partagée et mise en œuvre à travers
toutes les fonctions de l’entreprise. D’autre part les métriques - ventes, fidélité, image de
marque - sont soit le résultat d’actions collectives et donc difficilement imputables en plus
ou en moins au seul marketing, soit dépassent largement le cadre annuel. Le seul moyen
d’approcher une « vérité » dans ce domaine de l’appréciation des apports des uns et des
autres, c’est de pouvoir réellement analyser de façon fine les actions, afin de ne pas se limiter
à des métriques globales et d’appréhender les performances au niveau de toutes les étapes
des processus.
CCC Michel Bruley 4/61