LA LUTTE CONTRE LE CANCER DANS LA RÉGION DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE LA LUTTE CONTRE LE CANCER DANS LA RÉGION DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE de non-fumeurs exposés régulièrement à la fumée secondaire. Par ailleurs, le pourcentage des personnes qui se considèrent comme étant en mauvaise santé se compare à la moyenne du Québec (12 % par rapport à 11 %). LE PROFIL SOCIOSANITAIRE Tant pour les femmes que pour les hommes, Le recensement de 2001 chiffre à 146 100 la popu- l’espérance de vie à la naissance, pour la période lation de la région de l’Abitibi-Témiscamingue, ce 1994-1998, figure parmi les plus faibles du Québec qui représente une baisse de près de 5 % depuis le (80,2 et 73,3 ans), et cet écart est statistiquement recensement de 1996 (Institut de la statistique du significatif (81,1 ans et 74,6 ans pour l’ensemble de Québec, 2003). Par ailleurs, la proportion des per- la province). sonnes de 65 ans et plus a augmenté de 12 % pendant ces 5 ans. Ce groupe constitue 12 % de la population de la région, par rapport à 13 % au Québec. La situation socioéconomique de la population de l’Abitibi-Témiscamingue est moins enviable que celle qui est observée dans l’ensemble du Québec (Pageau et autres, 2001). Le revenu se situe sous la moyenne de même que le pourcentage de diplômés universitaires, tandis que le taux de chômage et la La moyenne annuelle des nouveaux cas de cancer est de 573, pour un taux ajusté d’incidence de 436 pour 100 000 personnes en 1994-19981. Ce taux élevé pourrait s’expliquer par une incidence du cancer du poumon plus marquée chez les hommes (136 pour 100 000 en Abitibi-Témiscamingue par rapport à 116 pour 100 000 au Québec). proportion de prestataires d’assistance-emploi sont légèrement plus élevés. Le nombre annuel moyen de décès par cancer est de 302 pour 1997-1999. Les taux ajustés de mortalité En 2000-2001, une enquête de santé a permis de constater qu’à l’égard des grands facteurs de risque du cancer – tabagisme, excès de poids, faible consommation de fruits et de légumes, consommation d’alcool, sédentarité –, la population de l’Abitibi-Témiscamingue adopte davantage de comportements défavorables (Statistique Canada, sont élevés, tant chez les hommes (290 pour 100 000) que chez les femmes (176 pour 100 000). Pour les quatre principaux sièges – poumon, côlonrectum, sein et prostate –, l’Abitibi-Témiscamingue se distingue par l’un des plus forts taux de mortalité par cancer du poumon chez les hommes (128 pour 100 000 par rapport à 101 pour 100 000). 2003). En effet, la proportion des personnes présentant trois facteurs de risque et plus est un peu plus Sur le plan de l’organisation des services, la région élevée, avec 28 %, que la moyenne provinciale de compte six établissements ayant une mission de 25 %. La proportion de fumeurs est plus forte et la centre hospitalier de soins généraux et spécialisés région se situe au deuxième rang pour la proportion (CHSGS) – dont deux comportent deux installations 1. Les taux ajustés d'incidence et de mortalité sont détaillés à l'annexe 3. Page 238 – ainsi que six établissements ayant une mission de centre local de services communautaires (CLSC) et six ayant une mission de centre d’hébergement et LES SERVICES DE PROMOTION DE LA SANTÉ ET DE PRÉVENTION DU CANCER de soins de longue durée, ou CHSLD (voir la figure 35). On y trouve aussi une résidence spécia- La lutte contre le tabac lisée en soins palliatifs. Concernant la lutte contre le tabac, la gamme des activités paraît assez complète, l’accent étant mis sur les interventions auprès des jeunes et sur la formation. Figure 35. Chirurgies pour cancer effectuées dans les centres hospitaliers de soins généraux et spécialisés1 selon les principaux sièges en 2001-2002, région de l’Abitibi-Témiscamingue Réseau santé et services sociaux des Aurores Boréales CH Hôtel-Dieu d'Amos CH Rouyn-Noranda CH Vallée-de-l'Or CLSC-Senneterre + CH Vallée-de-l'Or ABITIBI-TÉMISCAMINGUE Centre de santé Sainte-Famille Chirurgies (n) 210 105 21 Principaux sièges de cancer Digestif basMAURICIE ET C Pulmonaire Sein Urologique Autre Centre de santé du Témiscamingue + Ontario OUTAOUAIS 0 25 50 km CHSGS sans chirurgie pour cancer + CLSC LANAUDIÈRE Limites de région sociosanitaire LAURENTIDES Limites de territoire de CLSC 1. Excluant les centres hospitaliers de réadaptation, de soins psychiatriques, de convalescents et de soins de longue durée. Source : Fichier APR-DRG, MSSS, août 2003. Page 239 En prévention, le programme La gang allumée pour Sur le plan de la cessation de la consommation une vie sans fumée est offert depuis la 6 année du de tabac, on offre de la formation en counseling primaire à la 5 secondaire (voir le tableau 85). On a bref à plusieurs catégories d’intervenants de la e e ainsi touché de nombreux jeunes par quinze projets en milieu scolaire et un projet dans une maison de jeunes. Des 22 écoles secondaires, 16 ont bénéficié d’au moins un programme de prévention. Des affiches santé, ce qui permet de Tableau 85. Programme de prévention du tabagisme dans les écoles primaires et secondaires, région de l’AbitibiTémiscamingue, 2001-2002 Nombre d’écoles Proportion d’élèves où l’on offre au moins touchés par au un programme moins un programme Écoles primaires Écoles secondaires 36/106 16/22 sensibiliser bon nombre de fumeurs (voir le tableau 86). Dans la région, on offre aussi une formation concernant l’animation d’ateliers aux 12 % 54 % intervenants de CLSC. En Source : MSSS (2003b), Priorités nationales de santé publique 1997-2002 – Vers l’atteinte des résultats attendus : 5e bilan, p. 181-182. sur le thème Tu m’tues réponse à des demandes émanant de la population Maudite cigarette ! ont été posées dans les écoles autochtone, des organismes communautaires et de et les lieux publics. l’éducation des adultes, la même formation a été donnée aux intervenants de ces groupes. Enfin, Soulignons la tenue de formations régionales sur le tabagisme pour tous les intervenants travaillant pratiquement tous les CLSC offrent un programme de groupe. auprès des jeunes. L’alimentation Pour sensibiliser la population à la protection contre la fumée de tabac dans l’environnement, l’activité Poumons roses est offerte dans les unités de maternité des centres hospitaliers et on remet aux parents un dépliant sur le tabagisme passif. À la Direction de santé publique, personne en particulier n’est en charge du dossier de l’alimentation et les activités en ce domaine sont rares dans les CLSC ou centres de santé. Dans ces établissements, on souligne par ailleurs le manque de Tableau 86. Services de soutien à l’abandon du tabagisme, région de l’Abitibi-Témiscamingue, 2001-2002. Service ou méthode Méthode de groupe Programme Oui, j’arrête ! Counseling individuel Pharmaciens, counseling bref Quelques médecins Dispensé par Disponibilité (nombre de territoires de CLSC) Population visée CLSC 5/6 Fumeurs en général Pharmacies Jean Coutu, Uniprix ou autres Clinique médicale 6/6 6/6 Fumeurs en général Fumeurs en général Source : MSSS (2003b), Priorités nationales de santé publique 1997-2002 – Vers l’atteinte des résultats attendus : 5e bilan, p. 197-201. Page 240 ressources humaines et financières pour des acti- diffusion de messages publicitaires, d’une vités préventives de lutte contre le cancer. À brochure d’information et d’une trousse de sécurité l’heure actuelle, les budgets vont à la prévention permet aussi de sensibiliser la population aux dan- des maladies cardiovasculaires, ce qui peut rejoin- gers de l’exposition aux rayons ultraviolets. dre en partie les objectifs de prévention de certains cancers. On a mobilisé un comité de citoyens qui prépare des recommandations en vue de diminuer l’émis- Dans l’état de situation, on déplore aussi l’absence sion d’hydrocarbures aromatiques polycycliques de campagnes promotionnelles à l’échelle provin- (HAP) due au chauffage au bois. D’autres actions ciale et celle d’outils. Parmi les besoins, on cite la sont en cours à l’égard de la contamination des présence d’une répondante dans les CLSC ou cen- puits domestiques à l’arsenic et de l’évaluation des tres de santé pour l’alimentation, avec une coordi- risques de l’exposition aux poussières d’arsenic nation régionale, et l’augmentation du nombre de dans une fonderie. diététistes dans les établissements, non seulement pour la promotion de la santé et la prévention des maladies mais aussi pour les services cliniques LE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN s’adressant aux personnes atteintes de certaines maladies chroniques. Dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) est offert depuis le 2 juin 1999. Pour L’environnement une population cible d’environ 15 000 femmes de 50 à 69 ans2, il existe cinq centres de dépistage Au palier régional, le dossier de l’exposition aux désignés (CDD), localisés dans des centres hospi- rayons ultraviolets, de même que celui des autres taliers, qui font tous certains examens d’investiga- sources nocives et cancérogènes de l’environnement, relève des pro- tion. Toutefois, le seul Tableau 87. Centres de dépistage désignés (CDD) et centres de référence pour investigation désignés (CRID) fessionnels du module santé environnementale de la Direction de santé publique. Dans ce secteur, on note la réalisation d’un pro- centre de référence pour investigation (CRID) Ville Val d’Or Amos Rouyn-Noranda Ville-Marie La Sarre Nom de l’établissement CDD CRID CH Vallée de l’Or ✓ CH Hôtel-Dieu d’Amos ✓ CH Rouyn-Noranda ✓ ✓ Centre de santé Sainte-Famille ✓ Réseau de la santé et des services sociaux des Aurores Boréales ✓ Source : Direction générale de la santé publique, MSSS, 2003. gramme d’élimination de est désigné situé au Centre hospitalier de Rouyn-Noranda (voir le tableau 87). Au 31 mars 2002, en raison de la pénurie de ressources qui affecte l’amiante dans certaines écoles ainsi que des autant les technologues en radiologie que les activités de prévention des coups de soleil. La radiologistes, aucun des CDD ne respectait la 2. Au 25 novembre 2001. Page 241 norme de 30 jours pour l’accès aux services de L’investigation dépistage. Par contre, la norme pour l’accès aux services d’investigation après une mammographie anormale, fixée à moins de 12 jours, était respectée dans deux établissements sur cinq. Puisque les principaux moyens d’investigation pour les cancers les plus fréquents – sein, poumon, côlon et prostate – existent en Abitibi- Témiscamingue, peu de résidents ont à se déplacer Le taux de participation des femmes au PQDCS est à l’extérieur de la région. Toutefois, les résidents de 65 % en 2000-2001 (moyenne provinciale de des territoires de Ville-Marie et de Témiscaming 43 %) tandis que le taux de mammographie global, doivent effectuer de longs déplacements dans la selon les données de la Régie de l’assurance région même pour obtenir les services. Ceci n’est maladie du Québec (RAMQ), s’élève à 68 % en pas sans leur causer des problèmes d’héberge- 1999-2000 (moyenne provinciale de 63 %). Pour la ment et de transport, sans compter la fatigue et la période de 1998 à 2001, le taux de fidélité au pro- difficulté d’avoir du soutien de leurs proches. Le gramme à 36 mois, après un premier examen, est manque de radiologistes et le temps d’attente pour de 81 %, alors que le taux de référence pour inves- obtenir un rendez-vous avec le médecin de famille tigation après la mammographie initiale est de 14 % en vue d’une investigation sont deux autres pro- et de 12 % après les mammographies sub- blèmes identifiés dans la région. séquentes. La mise en place d’activités régionales concernant L’hospitalisation et la chirurgie l’assurance de la qualité n’est pas commencée, mais figure dans le plan d’action régional Le taux de rétention pour les hospitalisations, soit 2003-2004. le pourcentage des hospitalisations des résidents effectuées dans la région, est en progression : il est passé de 80 à 85 % de 1994-1995 à 2001-2002 (voir le L’INVESTIGATION, LE TRAITEMENT ET LE SOUTIEN tableau 88). Pour les sièges les plus fréquents – cancers pulDans les six territoires de CLSC, on offre les servi- monaire, digestif bas, urologique et du sein –, ces ces d’investigation ainsi que deux des trois grands taux sont très élevés pour une région éloignée, types de traitements du cancer, soit la chimio- variant entre 91 % et 96 %. Deux territoires de thérapie et la chirurgie. Les personnes atteintes CLSC, le Témiscaming et la Vallée de l’Or, présen- d’un cancer obtiennent les traitements de radio- tent des taux de rétention inférieurs à la moyenne thérapie à l’extérieur de la région. régionale pour l’ensemble des sièges, tandis que ceux d’Abitibi et d’Abitibi-Ouest ont des taux plus élevés. Page 242 Tableau 88. Hospitalisations1 pour cancer selon les principaux sièges, taux de rétention et taux d’attraction, 1994-1995 et 2001-2002, région de l’Abitibi-Témiscamingue Hospitalisations des résidents de la région (n) Taux de rétention pour les hospitalisations (%) Hospitalisations dans les CHSGS de la région (n) Taux d’attraction pour les hospitalisations (%) 1994-1995 Ensemble des sièges 979 80 ND ND 2001-2002 Cancer digestif bas Cancer pulmonaire Cancer du sein Cancer urologique Ensemble des sièges 122 228 94 148 1 053 96 96 91 95 85 124 223 89 146 929 6 2 3 3 3 1. Les hospitalisations incluent les hospitalisations en chirurgie et les hospitalisations en médecine. ND Non disponible CHSGS Centre hospitalier de soins généraux et spécialisés Source : Fichier APR-DRG, MSSS, 2003. Le taux d’attraction, soit le pourcentage des hospi- Il en va de même pour la chirurgie, les activités talisations de la région effectuées pour des rési- étant concentrées dans les trois mêmes centres dents d’autres régions, est de 3 %, avec un taux un hospitaliers. En ce qui concerne les quatre sièges peu plus élevé pour le cancer digestif bas, lequel se situe à 6 %. Tableau 89. Chirurgies1 et hospitalisations2 dans les CHSGS de la région de l’AbitibiTémiscamingue pour l’ensemble des cancers, 2001-2002 Bien que les hospitalisations se répartissent entre les différents centres hospitaliers, elles sont plus nombreuses au Centre hospitalier HôtelDieu d’Amos, au Centre hospitalier Rouyn- Noranda et au Centre hospitalier de la Vallée de l’Or. En effet, ces trois Établissement Chirurgies pour Hospitalisations l’ensemble des pour l’ensemble cancers des cancers (n) (n) CH Vallée de l’Or CH Hôtel-Dieu d’Amos CH Rouyn-Noranda Centre de santé de Témiscaming Centre de santé Sainte-Famille CH Vallée de l’Or CLSC-Senneterre Réseau de la santé et des services sociaux des Aurores Boréales Total 147 221 205 251 202 320 0 16 7 43 0 14 44 633 92 929 plus de 80 % des acti- 1. Les chirurgies incluent les hospitalisations en chirurgie et les chirurgies d’un jour. 2. Incluant les hospitalisations en chirurgie et les hospitalisations en médecine. vités de la région (voir le CHSGS Centre hospitalier de soins généraux et spécialisés établissements totalisent tableau 89). Source : Fichier APR-DRG, MSSS, 2003. les plus fréquents, les activités se répartissent entre les trois centres pour le cancer digestif bas et le cancer du sein, mais sont regroupées au Centre hospitalier HôtelDieu D’Amos pour le cancer pulmonaire ; il ne se pratique cependant aucune chirurgie du cancer urologique dans ce dernier (voir le tableau 90). Certains établissements ont de très faibles volumes de chirurgies, parfois inférieurs à la norme établie par le Programme québécois de lutte con- Page 243 Tableau 90. Chirurgies1 effectuées dans les CHSGS de la région de l’Abitibi-Témiscamingue selon les principaux sièges de cancer, 2001-2002 Chirurgies (n) Établissement Cancer digestif bas CH Vallée de l’Or CH Hôtel-Dieu d’Amos CH Rouyn-Noranda Centre de santé de Témiscaming Centre de santé Sainte-Famille CH Vallée de l’Or CLSC-Senneterre Réseau de la santé et des services sociaux des Aurores Boréales Total Cancer pulmonaire Cancer du sein Cancer urologique 17 34 32 0 5 0 5 70 2 0 0 0 35 38 39 0 3 0 46 0 95 0 0 0 6 94 4 81 15 130 1 142 1. Les chirurgies incluent les hospitalisations en chirurgie et les chirurgies d’un jour. CHSGS Centre hospitalier de soins généraux et spécialisés Source : Fichier APR-DRG, MSSS, 2003. tre le cancer (PQLC), qui est de 30 nouveaux La radiothérapie patients par an dans le cas du cancer du sein. Il n’existe aucun département de radio-oncologie La chimiothérapie en Abitibi-Témiscamingue. En 2001, 42 % des 245 patients3 ayant besoin d’une radiothérapie ont été traités au Centre hospitalier des Vallées de En chimiothérapie, les traitements sont offerts dans l’Outaouais, 23 % à l’Hôpital Maisonneuve- l’ensemble des centres, à l’exception du Centre de Rosemont et 20 % à l’Hôpital Notre-Dame du santé de Témiscaming. Les services de chimio- CHUM. Les autres départements de radio- thérapie et les principaux services de base en oncologie ont traité des patients de cette région, hémato-oncologie sont donnés par un hémato- mais dans de plus faibles proportions. oncologue qui travaille dans deux territoires de CLSC, des internistes et des médecins de famille. Une entente de service en hémato-oncologie a été convenue avec l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. D’après la figure 36, on constate que l’indicateur relatif à l’accès aux services en radio-oncologie4 demeure faible : il est passé de 29 à 39 % entre 1991 et 2001, et demeure nettement en deçà du taux provincial. 3. Selon les données de la RAMQ, il s'agit du nombre de patients pour lesquels un médecin radio-oncologue a facturé au moins un traitement de radiothérapie, tous diagnostics confondus, durant l'année 2001. 4. Le calcul de l'indicateur est expliqué à la note 6 de la section 2.3 de ce document. Selon des études internationales, environ 50 % des patients ont besoin de traitements de radiothérapie au cours de leur maladie. Page 244 Figure 36. Proportion des cas de cancer traités en radiothérapie de 1991 à 2001, région de l’Abitibi-Témiscamingue 60% Abitibi-Témiscamingue 55% Province de Québec 50% 45% 40% 35% 30% 25% 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Source : Fichier des services médicaux, RAMQ, 2002. Les services de soutien prêt d’équipement ou la formation de groupes d’entraide. L’état de situation souligne que, la région Si les principaux services de soutien sont offerts dans la région, on estime cependant que les ser- étant isolée, sa culture et son tissu social serré ont été propices à la création de liens d’entraide. vices d’orthophonie, d’ergothérapie, de psychothérapie et de nutrition ne suffisent pas à la Les services de soutien spirituel, de plus en plus demande. Le prêt d’équipement comprend le rares dans les établissements, ne sont obtenus que matériel de traitement et de réadaptation (matériel sur demande de la personne atteinte, souvent en pour stomisés, prothèses, équipements de soins, phase terminale. etc.). Le soutien psychosocial et l’accompagnement sont rares, voire inexistants, à l’annonce du Dans l’état de situation, on signale d’autres diffi- diagnostic. Pour la suite des traitements, la person- cultés pour le transport et l’hébergement à l’occa- ne atteinte est prise en charge par les intervenants sion des déplacements à l’intérieur ou à l’extérieur ou les ressources du milieu, qui s’occupent égale- de la région. Quand les patients sont obligés de ment du suivi. Il faut souligner le rôle crucial de ces quitter la région pour recevoir des traitements de personnes et de ces organismes dans la région. radio-oncologie, on observe de nombreux pro- Les bénévoles sont dévoués et assurent le soutien blèmes pour la personne atteinte et ses proches, des patients par des visites au centre hospitalier ou par exemple : l’isolement du patient pendant six au centre de santé, des appels téléphoniques, le semaines parfois, les coûts de transport et Page 245 d’hébergement, les cas où le patient refuse le gie et de l’hémato-oncologie, une ressource en traitement pour ne pas s’éloigner des siens, et hémato-oncologie ayant été recrutée à l’été 2002. aussi les cas où la décision du médecin est influ- L’état de situation souligne que l’expertise encée par le fait que le déplacement risque d’aggraver la maladie. disponible en oncologie est Tableau 91. Nombre de médecins pour 100 000 personnes, région de l’Abitibi-Témiscamingue et province de Québec, 2002 1 faible. Quelques médecins ont acquis une expertise dans ce domaine, mais la relève Les effectifs médicaux L’Abitibi-Témiscamingue connaît des difficultés en matière de recrutement et de maintien en poste Taux pour l’AbitibiTémiscamingue Taux pour la province de Québec 103 75 178 94 94 188 Omnipraticiens Spécialistes Total 1. Effectifs médicaux qui, au premier trimestre 2002, ont eu une rémunération minimale de 5 500 $. Source : Direction générale des affaires médicales et universitaires, MSSS, septembre 2002. est rare, voire absente. De plus, la pénurie d’omnipraticiens nuit à l’accessibilité aux services de base et, en conséquence, aux services spécialisés. du personnel médical. Le tableau 91 présente le nombre de médecins pour Le tableau 93 permet de comparer la consomma- 100 000 habitants par rapport à l’ensemble du tion réelle des services aux prévisions, faites en Québec. Pour les spécialistes, la région se situe tenant compte des caractéristiques de la popula- sous la moyenne provinciale en 2002. L’état de si- tion et de la moyenne provinciale (voir la méthode tuation souligne les difficultés associées à l’insuffi- à la page 86). Pour l’ensemble des spécialités, en sance chronique de médecins, notamment de médecins de Même si le taux d’omnipraticiens semble élevé, les pénuries de ressources spécialisées et l’étendue du territoire font que les délais pour obtenir un rendez-vous sont jugés beaucoup trop longs. hématologie, en oncologie médicale et en radio- famille. Tableau 92. Effectifs médicaux spécialisés en place et postes disponibles au 1er février 2003, région de l’Abitibi-Témiscamingue Spécialité thérapie, on observe un écart entre les deux types de valeur, lequel pourrait signifier que des Effectifs en place Postes disponibles problèmes d’accessibi- 6 5 10 11 1 1 0 2 4 0 lité à ces services exis- Radiologie Pathologie Chirurgie générale Médecine interne Hémato-oncologie Source : Plans régionaux d’effectifs médicaux spécialisés, Direction générale des affaires médicales et universitaires, MSSS, février 2003. tent dans la région par rapport à l’ensemble du Québec. L’accès aux autres services spécialisés et en médecine Le tableau 92 illustre les effectifs médicaux de cer- générale semble toutefois comparable, ou même taines spécialités au 1er février 2003. On note que supérieur, à la moyenne provinciale. des postes sont à combler dans toutes les spécialités liées à l’oncologie, à l’exception de la patholo- Page 246 L’intégration des services Les établissements (cen- Tableau 93. Comparaison de la consommation attendue1 et de la consommation réelle des services médicaux selon les spécialités liées à l’oncologie, région de l’Abitibi-Témiscamingue, 2001-2002 tres hospitaliers et de santé), à l’exception du Spécialité Centre Radiologie Pathologie Chirurgie générale Médecine interne Hématologie Oncologie médicale Radiothérapie Total des spécialités Médecine générale de santé du Témiscaming, disposent d’équipes de travail ayant un rôle consultatif pour le suivi et le traitement, surtout en chimio- thérapie. La composition de ces équipes varie d’un centre à l’autre. Consommation attendue (ETC) Consommation réelle (ETC) 10,0 3,7 9,1 7,1 1,3 2,3 1,1 147,2 143,5 9,5 4,3 13,4 8,4 0,4 1,6 0,5 116,5 157,1 1. La consommation attendue est calculée en utilisant comme référence le profil provincial de consommation, pondéré pour l’âge, le sexe et l’état de santé. ETC Équivalent temps complet Source : MSSS (2002a), Données statistiques sur les effectifs médicaux et l’accessibilité aux soins de santé en région, période du 1er octobre 2001 au 31 mars 2002. dence spécialisée en soins palliatifs, compte également quatre chambres où 33 personnes ont été hébergées en 2000. Son équipe interdisciplinaire inclut notamment une dizaine de médecins et plus d’une quinzaine de bénévoles. Dans la communauté, des services de soins palliatifs sont offerts par l’intermédiaire du programme de maintien à Plus de la moitié des éta- domicile des CLSC ou blissements n’ont pas de service de coordination centres de santé. Au après traitement. Les mécanismes de transmission CLSC de La Sarre, une équipe a conçu un pro- de l’information ne sont pas uniformes entre les gramme de services intégrés en soins palliatifs. On médecins de famille et les spécialistes, et ils font remarque toutefois qu’il n’existe pratiquement aussi défaut pour le suivi entre les établissements, aucun lien de coordination formel entre les surtout si le traitement entraîne un séjour dans un ressources sur plusieurs territoires de CLSC. L’état centre hospitalier suprarégional. de situation révèle aussi un problème crucial : le manque de médecins de famille pour assurer le suivi à domicile. Les activités de répit, de dépan- LES SOINS PALLIATIFS DE FIN DE VIE nage ou de gardiennage sont peu nombreuses, parfois inexistantes. L’état de situation fournit peu La composition et l’organisation des services de soins palliatifs de fin de vie varient. On estime les services inadéquats ou insuffisants dans la grande d’information quant au soutien, à l’accompagnement et au suivi du deuil, mais souligne que divers organismes communautaires offrent ces services. majorité des établissements de soins. Toutefois, quatre chambres sont aménagées pour recevoir les personnes en fin de vie au Centre hospitalier Rouyn-Noranda, au Centre de santé LE MAINTIEN ET L’ÉVOLUTION DE LA QUALITÉ du Témiscaming et au Centre de santé Sainte-Famille. La Maison du Bouleau blanc d’Amos, une rési- La présente section fait état des principales activités visant à garantir ou à améliorer la qualité des Page 247 soins et des services relatifs à la lutte contre le ceux qui s’occupent de santé au travail ont reçu une cancer. Les activités sont regroupées ici sous cinq formation en counseling tabagique. Toutefois, le rubriques : la surveillance, la formation, la taux de participation des médecins est faible et des recherche, la gestion de la qualité et l’évaluation. lacunes existent dans la formation des bénévoles. La surveillance La recherche Les activités concernant la surveillance du cancer Un médecin mène deux projets de recherche cli- se résument en général à la mise à jour régulière nique en oncologie, dont l’un fait l’objet d’une col- des données qui portent sur la mortalité et la mor- laboration avec un chercheur de l’Université du bidité. D’autres activités annuelles portent sur la Québec en Abitibi-Témiscamingue. On compte performance du PQDCS. On projette de définir un établir d’autres liens avec les milieux universitaires plan de surveillance pour suivre l’efficacité du nou- pour encourager le développement de la recherche veau modèle d’organisation des services, à compter ou, encore, pour participer à des projets en cours. de 2003-2004, dans chacun des territoires de CLSC. La gestion de la qualité La formation Des activités de gestion de la qualité sont prévues En l’absence d’un programme de formation struc- dans le cadre du PQDCS. Elles commenceront en turé en oncologie pour les professionnels de la 2003-2004. santé, ceux-ci doivent généralement se rendre à l’extérieur de la région pour avoir accès à de la formation. Au cours des deux dernières années, cer- L’évaluation taines activités ont été offertes aux professionnels de la santé concernant la prévention et la cessa- L’évaluation des activités du plan régional de lutte tion du tabagisme ainsi que le PQDCS. De même, contre le cancer, ainsi que de chacun des plans les infirmières des cégeps, les professionnels des locaux de lutte contre le cancer des territoires de unités de maternité des centres hospitaliers et CLSC, est prévue à compter de 2003-2004. Une fois le PQLC lancé, la régie régionale de l’Abitibi-Témiscamingue a formé, en mai 2000, un comité régional de lutte contre le cancer qui contribue à améliorer la mise en œuvre du programme. Ce comité regroupe des intervenants des milieux hospitaliers, des CLSC, des centres de santé et de la régie régionale ainsi que des représentants des organismes communautaires de tout le territoire et des personnes atteintes du cancer. Page 248