LA LUTTE CONTRE LE CANCER
DANS LA RÉGION DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
LA LUTTE CONTRE LE CANCER
DANS LA RÉGION DE
L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
LE PROFIL SOCIOSANITAIRE
Le recensement de 2001 chiffre à 146 100 la popu-
lation de la région de l’Abitibi-Témiscamingue, ce
qui représente une baisse de près de 5 % depuis le
recensement de 1996 (Institut de la statistique du
Québec, 2003). Par ailleurs, la proportion des per-
sonnes de 65 ans et plus a augmenté de 12 % pen-
dant ces 5 ans. Ce groupe constitue 12 % de la po-
pulation de la région, par rapport à 13 % au Québec.
La situation socioéconomique de la population de
l’Abitibi-Témiscamingue est moins enviable que
celle qui est observée dans l’ensemble du Québec
(Pageau et autres, 2001). Le revenu se situe sous la
moyenne de même que le pourcentage de diplômés
universitaires, tandis que le taux de chômage et la
proportion de prestataires d’assistance-emploi
sont légèrement plus élevés.
En 2000-2001, une enquête de santé a permis de
constater qu’à l’égard des grands facteurs de
risque du cancer – tabagisme, excès de poids,
faible consommation de fruits et de légumes, con-
sommation d’alcool, sédentarité –, la population de
l’Abitibi-Témiscamingue adopte davantage de
comportements défavorables (Statistique Canada,
2003). En effet, la proportion des personnes présen-
tant trois facteurs de risque et plus est un peu plus
élevée, avec 28 %, que la moyenne provinciale de
25 %. La proportion de fumeurs est plus forte et la
région se situe au deuxième rang pour la proportion
de non-fumeurs exposés régulièrement à la fumée
secondaire. Par ailleurs, le pourcentage des per-
sonnes qui se considèrent comme étant en mau-
vaise santé se compare à la moyenne du Québec
(12 % par rapport à 11 %).
Tant pour les femmes que pour les hommes,
l’espérance de vie à la naissance, pour la période
1994-1998, figure parmi les plus faibles du Québec
(80,2 et 73,3 ans), et cet écart est statistiquement
significatif (81,1 ans et 74,6 ans pour l’ensemble de
la province).
La moyenne annuelle des nouveaux cas de cancer
est de 573, pour un taux ajusté d’incidence de
436 pour 100 000 personnes en 1994-19981. Ce taux
élevé pourrait s’expliquer par une incidence du
cancer du poumon plus marquée chez les hommes
(136 pour 100 000 en Abitibi-Témiscamingue par
rapport à 116 pour 100 000 au Québec).
Le nombre annuel moyen de décès par cancer est
de 302 pour 1997-1999. Les taux ajustés de mortalité
sont élevés, tant chez les hommes (290 pour
100 000) que chez les femmes (176 pour 100 000).
Pour les quatre principaux sièges – poumon, côlon-
rectum, sein et prostate –, l’Abitibi-Témiscamingue
se distingue par l’un des plus forts taux de mortalité
par cancer du poumon chez les hommes
(128 pour 100 000 par rapport à 101 pour 100 000).
Sur le plan de l’organisation des services, la région
compte six établissements ayant une mission de
centre hospitalier de soins généraux et spécialisés
(CHSGS) – dont deux comportent deux installations
Page 238
1. Les taux ajustés d'incidence et de mortalité sont détaillés à l'annexe 3.
– ainsi que six établissements ayant une mission de
centre local de services communautaires (CLSC) et
six ayant une mission de centre d’hébergement et
de soins de longue durée, ou CHSLD (voir la
figure 35). On y trouve aussi une résidence spécia-
lisée en soins palliatifs.
LES SERVICES DE PROMOTION
DE LA SANTÉ ET DE PRÉVENTION
DU CANCER
La lutte contre le tabac
Concernant la lutte contre le tabac, la gamme des
activités paraît assez complète, l’accent étant mis
sur les interventions auprès des jeunes et sur la
formation.
Page 239
+
+
025 50 km
ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
Centre de santé Sainte-Famille
CH Vallée-de-l'Or
CH Vallée-de-l'Or CLSC-Senneterre
Réseau santé et services
sociaux des Aurores Boréales
Centre de santé du Témiscamingue MAURICIE ET C
OUTAOUAIS LANAUDIÈRE
LAURENTIDES
CH Hôtel-Dieu d'Amos
CH Rouyn-Noranda
Chirurgies (n)
210
105
21
Ontario CHSGS sans chirurgie pour cancer
CLSC
Limites de région sociosanitaire
Limites de territoire de CLSC
+
Principaux sièges de cancer
Digestif bas
Pulmonaire
Sein
Urologique
Autre
Figure 35. Chirurgies pour cancer effectuées dans les centres hospitaliers de soins généraux et
spécialisés1selon les principaux sièges en 2001-2002, région de l’Abitibi-Témiscamingue
1. Excluant les centres hospitaliers de réadaptation, de soins psychiatriques, de convalescents et de soins de longue durée.
Source : Fichier APR-DRG, MSSS, août 2003.
En prévention, le programme La gang allumée pour
une vie sans fumée est offert depuis la 6eannée du
primaire à la 5esecondaire (voir le tableau 85). On a
ainsi touché de nom-
breux jeunes par quinze
projets en milieu scolaire
et un projet dans une
maison de jeunes. Des
22 écoles secondaires,
16 ont bénéficié d’au
moins un programme de
prévention. Des affiches
sur le thème Tu m’tues
Maudite cigarette ! ont été posées dans les écoles
et les lieux publics.
Soulignons la tenue de formations régionales sur le
tabagisme pour tous les intervenants travaillant
auprès des jeunes.
Pour sensibiliser la population à la protection con-
tre la fumée de tabac dans l’environnement, l’acti-
vité Poumons roses est offerte dans les unités de
maternité des centres hospitaliers et on remet aux
parents un dépliant sur le tabagisme passif.
Sur le plan de la cessation de la consommation
de tabac, on offre de la formation en counseling
bref à plusieurs catégories d’intervenants de la
santé, ce qui permet de
sensibiliser bon nombre
de fumeurs (voir le
tableau 86). Dans la
région, on offre aussi une
formation concernant
l’animation d’ateliers aux
intervenants de CLSC. En
réponse à des demandes
émanant de la population
autochtone, des organismes communautaires et de
l’éducation des adultes, la même formation a été
donnée aux intervenants de ces groupes. Enfin,
pratiquement tous les CLSC offrent un programme
de groupe.
L’alimentation
À la Direction de santé publique, personne en par-
ticulier n’est en charge du dossier de l’alimentation
et les activités en ce domaine sont rares dans les
CLSC ou centres de santé. Dans ces établisse-
ments, on souligne par ailleurs le manque de
Page 240
Tableau 85. Programme de prévention du
tabagisme dans les écoles primaires
et secondaires, région de l’Abitibi-
Témiscamingue, 2001-2002
Nombre d’écoles Proportion d’élèves
où l’on offre au moins touchés par au
un programme moins un programme
Écoles primaires 36/106 12 %
Écoles secondaires 16/22 54 %
Source : MSSS (2003b), Priorités nationales de santé publique 1997-2002
– Vers l’atteinte des résultats attendus : 5ebilan, p. 181-182.
Tableau 86. Services de soutien à l’abandon du tabagisme, région de l’Abitibi-Témiscamingue, 2001-2002.
Disponibilité
(nombre de territoires
Service ou méthode Dispensé par de CLSC) Population visée
Méthode de groupe
Programme Oui, j’arrête ! CLSC 5/6 Fumeurs en général
Counseling individuel
Pharmaciens, counseling bref Pharmacies Jean Coutu,
Uniprix ou autres 6/6 Fumeurs en général
Quelques médecins Clinique médicale 6/6 Fumeurs en général
Source : MSSS (2003b), Priorités nationales de santé publique 1997-2002 – Vers l’atteinte des résultats attendus : 5ebilan, p. 197-201.
ressources humaines et financières pour des acti-
vités préventives de lutte contre le cancer. À
l’heure actuelle, les budgets vont à la prévention
des maladies cardiovasculaires, ce qui peut rejoin-
dre en partie les objectifs de prévention de certains
cancers.
Dans l’état de situation, on déplore aussi l’absence
de campagnes promotionnelles à l’échelle provin-
ciale et celle d’outils. Parmi les besoins, on cite la
présence d’une répondante dans les CLSC ou cen-
tres de santé pour l’alimentation, avec une coordi-
nation régionale, et l’augmentation du nombre de
diététistes dans les établissements, non seulement
pour la promotion de la santé et la prévention des
maladies mais aussi pour les services cliniques
s’adressant aux personnes atteintes de certaines
maladies chroniques.
L’environnement
Au palier régional, le dossier de l’exposition aux
rayons ultraviolets, de même que celui des autres
sources nocives et can-
cérogènes de l’environ-
nement, relève des pro-
fessionnels du module
santé environnementale
de la Direction de santé
publique.
Dans ce secteur, on note
la réalisation d’un pro-
gramme d’élimination de
l’amiante dans certaines écoles ainsi que des
activités de prévention des coups de soleil. La
diffusion de messages publicitaires, d’une
brochure d’information et d’une trousse de sécurité
permet aussi de sensibiliser la population aux dan-
gers de l’exposition aux rayons ultraviolets.
On a mobilisé un comité de citoyens qui prépare
des recommandations en vue de diminuer l’émis-
sion d’hydrocarbures aromatiques polycycliques
(HAP) due au chauffage au bois. D’autres actions
sont en cours à l’égard de la contamination des
puits domestiques à l’arsenic et de l’évaluation des
risques de l’exposition aux poussières d’arsenic
dans une fonderie.
LE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN
Dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, le
Programme québécois de dépistage du cancer du
sein (PQDCS) est offert depuis le 2 juin 1999. Pour
une population cible d’environ 15 000 femmes de
50 à 69 ans2, il existe cinq centres de dépistage
désignés (CDD), localisés dans des centres hospi-
taliers, qui font tous certains examens d’investiga-
tion. Toutefois, le seul
centre de référence pour
investigation désigné
(CRID) est situé au
Centre hospitalier de
Rouyn-Noranda (voir le
tableau 87).
Au 31 mars 2002, en rai-
son de la pénurie de
ressources qui affecte
autant les technologues en radiologie que les
radiologistes, aucun des CDD ne respectait la
Page 241
Tableau 87. Centres de dépistage désignés (CDD)
et centres de référence pour
investigation désignés (CRID)
Ville Nom de l’établissement CDD CRID
Val d’Or CH Vallée de l’Or
Amos CH Hôtel-Dieu d’Amos
Rouyn-Noranda CH Rouyn-Noranda ✓✓
Ville-Marie Centre de santé Sainte-Famille
La Sarre Réseau de la santé et des
services sociaux des
Aurores Boréales
Source : Direction générale de la santé publique, MSSS, 2003.
2. Au 25 novembre 2001.
1 / 12 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !