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DIRECTION GÉNÉRALE STATISTIQUE ET INFORMATION ÉCONOMIQUE
COMMUNIQUÉ DE PRESSE 26 avril 2007
L’évolution du marché du travail de
1986 à 2006
Ces 20 dernières années, 740.000 travailleurs sont venus grossir les rangs des personnes
actives occupées. Il s’agit d’une hausse de plus de 20%. En 1986, 3.524.000 personnes de
« 15 ans et plus » étaient au travail, en 2006 ce nombre est passé à 4.264.000. Les
tendances de ces deux dernières décennies révèlent que :
le nombre de femmes actives occupées a augmenté de 50% ;
le taux d’emploi s’est accru surtout dans les tranches d’âge plus élevées;
le niveau d’instruction de la population active est de plus en plus élevé ;
le taux d’emploi des non-ressortissants de l’UE15 reste nettement inférieur à celui
des belges et des ressortissants de l’UE15.
en termes de taux d’emploi, le fossé se creuse entre la Flandre, d’une part et
Bruxelles et la Wallonie, d’autre part.
les secteurs tertiaire et quaternaire sont en forte progression ;
le nombre d’employés a nettement augmenté ;
le travail à temps partiel gagne du terrain, tant chez les hommes que chez les
femmes;
l’explosion attendue du « travail à domicile » ne s’est pas produite ;
le phénomène de “job hopping” est assez limité.
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1. La personne active occupée des années 80 est-elle la même d’aujourd’hui?
Les caractéristiques socio-démographiques de la personne active occupée ont fortement
évolué au fil des vingt dernières années.
50% de femmes actives occupées en plus
Ces 20 dernières années, le nombre de femmes actives occupées a fortement augmenté.
Alors qu’au cours des deux dernières décennies le nombre d’hommes actifs occupés a crû de
119.000 unités, 621.000 femmes supplémentaires sont entrées sur le marché du travail, soit
une hausse de 50%.
Quoique encore relativement bas, le taux d’emploi1 des femmes a connu une hausse
spectaculaire au cours des deux dernières décennies, passant de 38,1% en 1986 à 54,0% en
2006. Le taux d’emploi masculin, de 67,9% en 2006, est quant à lui resté relativement stable.
L’augmentation du « taux d’emploi » général enregistrée entre 1986 et 2006 peut donc être
entièrement attribuée à la forte hausse du taux d’emploi féminin, tandis que le nombre de
femmes âgées de 15 à 64 ans n’a pas autant augmenté. Cette féminisation du travail a en
partie comblé le fossé entre le taux d’emploi des hommes et des femmes. Ce fossé, qui
dépassait les 30% en 1986, s’est réduit à 14% en 2006.
Graphique 1 : Taux d’emploi selon le sexe (1986-2006)
30%
40%
50%
60%
70%
80%
1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006
Total
Hommes
Femmes
Source (mention obligatoire) : SPF Économie – Direction générale Statistique et Information économique
Ces deux dernières décennies, les femmes se présentent de plus en plus sur le marché du
travail, ont plus souvent un emploi et le quittent moins fréquemment quand elles ont des
enfants. En 2006, le fait d’avoir des enfants ou non ne se traduit que par une faible différence
de taux d’emploi chez les femmes mariées ou cohabitantes de la tranche d’âge 25-49 ans.
Sur une population de 100 femmes, âgées de 25 à 49 ans, qui vivent en couple et qui ont un
ou plusieurs enfants, en moyenne 75 ont un emploi. Les femmes mariées ou cohabitantes
âgées de 25 à 49 ans et qui n’ont pas d’enfant connaissent un taux d’emploi légèrement
supérieur de 76,7%. Le taux d’emploi des mères célibataires âgées de 25 à 49 ans est plus
faible, à savoir 65,2%.
Tableau 1 : Le taux d’emploi des femmes entre 25 et 49 ans selon la situation du ménage
(2006)
Mariée ou cohabitante sans enfant 76,7%
Mariée ou cohabitante avec un ou plusieurs enfants 75,1%
Chef d’une famille monoparentale 65,2%
Autres (isolée, habitant chez ses parents, autres) 73,3%
Total 73,5%
Source (mention obligatoire) : SPF Économie – Direction générale Statistique et Information économique
1 Le taux d’emploi est le pourcentage de personnes actives occupées dans la tranche d’âge 15 - 64 ans dans
l’ensemble de la population âgée de 15 à 64 ans.
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Le taux d’emploi croît surtout dans les tranches d’âge plus élevées
Le taux d’emploi varie fortement selon les tranches d’âge. Le taux d’emploi des jeunes, déjà
faible, a encore baissé au cours des 20 dernières années, et ce tant chez les hommes que
chez les femmes. L’explication réside probablement dans le fait que les jeunes restent de
plus en plus longtemps à l’école.
Le taux d’emploi des personnes de 25 à 54 ans est resté constamment à un niveau assez
élevé (entre 85% et 89%) chez les hommes et a fortement augmenté chez les femmes, pour
atteindre 70,7% en 2006.
Le taux d’emploi des plus de 55 ans a connu une légère hausse chez les hommes mais une
forte croissance chez les femmes. A l’heure actuelle, 32% des plus de 55 ans travaillent, une
proportion encore assez faible en comparaison de la moyenne de tous les Etats membres de
l’UE (42,5% en 2005).
Graphique 2 : Taux d’emploi selon la tranche d’âge et le sexe (1986-2006)
Hommes Femmes
0%
20%
40%
60%
80%
100%
1986 1991 1996 2001 2006
0%
20%
40%
60%
80%
100%
1986 1991 1996 2001 2006
15 – 24 25 – 54 55 – 64
Source (mention obligatoire) : SPF Économie – Direction générale Statistique et Information économique
La population active occupée a un niveau d’instruction de plus en plus élevé
Au cours des deux dernières décennies, si l’on regarde le niveau d’instruction, la composition
de la population active occupée a fortement changé. En 1986, 53,9% de la population active
occupée avait un niveau d’instruction faible (maximum un diplôme de l’enseignement
secondaire inférieur), 25,4% détenait un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur et
20,8% de la population active occupée avait suivi l’enseignement supérieur. En 2006, le
pourcentage de personnes à faible niveau d’instruction ne dépasse plus 23,6% ; le
pourcentage de personnes ayant un niveau d’instruction ‘moyen’ au sein de la population
active occupée atteint 38,8% tandis que la part des personnes à haut niveau d’instruction
représente 37,6%. Le pourcentage de personnes actives occupées titulaires d’un diplôme
universitaire est passé en 20 ans de 6,2% à 12,9%.
Graphique 3 : population active occupée selon le niveau d’instruction (% de la population
active occupée totale) (1986 et 2006)
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45%
Primaire
Secondaire inférieur
Secondaire supérieur
Supérieur type court
Supérieur long non-universitaire
Universitaire
1986
2006
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On constate chez les hommes à faible niveau d’instruction, une forte diminution du taux
d’emploi qui reste par contre plutôt stable chez les hommes titulaires d’un diplôme de
l’enseignement secondaire supérieur ou de l’enseignement supérieur. Chez les femmes, la
hausse est généralisée mais très légère chez les femmes à faible niveau d’instruction et plus
prononcée quand le niveau d’instruction est moyen et élevé. La différence de taux d’emploi
entre les personnes à faible et à haut niveau d’instruction continue de s’accentuer.
Graphique 4 : taux d’emploi selon le niveau d’instruction et le sexe (1986-2006)
Hommes Femmes
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
1986 1991 1996 2001 2006
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
1986 1991 1996 2001 2006
faible moyen élevé
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Le taux d’emploi des non-ressortissants de l’UE15 est nettement inférieur à celui des
belges et des ressortissants de l’UE15.
Le taux d’emploi des Belges et des ressortissants de l’UE 152 est nettement supérieur à celui
des non-ressortissants de l’UE15. Ces 20 dernières années, le taux d’emploi masculin des
non-ressortissants de l’UE15 s’élève à maximum 50% alors qu’il varie de 59% à 69% pour les
ressortissants de l’UE15. Le taux d’emploi des hommes belges est encore légèrement
supérieur mais la différence avec les ressortissants de l’UE15 est devenue minime depuis
1993. Chez les femmes, l’évolution au cours des dernières décennies est positive dans les
trois groupes de nationalité mais le fossé qui sépare les femmes belges des deux autres
groupes de nationalité reste plus large que pour les hommes.
Graphique 5 : Taux d’emploi selon le groupe de nationalité et le sexe (1986-2006)
Hommes Femmes
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
1986 1991 1996 2001 2006
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
1986 1991 1996 2001 2006
Belge UE 15 Non UE 15
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2 Les ressortissants de l’UE15 sont des personnes qui résident en Belgique et ont la nationalité d’un des Etats
membres de l’UE15: Allemagne, Autriche, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie,
Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède. Les Belges sont repris dans une catégorie séparée. Les
non-ressortissants UE 15 sont toutes les autres personnes de nationalité étrangère qui résident en Belgique.
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La différence de taux d’emploi entre la Flandre, d’une part et Bruxelles et la Wallonie
d’autre part, s’accentue
La Flandre a de loin le taux d’emploi le plus élevé et la différence avec Bruxelles et la
Wallonie s’est encore amplifiée ces dernières années. Depuis 1994, le taux d’emploi de la
Wallonie est systématiquement supérieur à celui de Bruxelles.
Graphique 6 : Taux d’emploi selon la région (1986-2006)
40%
45%
50%
55%
60%
65%
70%
1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006
Total Bruxelles Flandre Wallonie
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2. Quels sont les changements sur le marché du travail depuis 20 ans?
Bien que différentes autres évolutions interviennent aussi, les mutations constatées ci-dessus
au niveau socio-démographique ne peuvent être dissociées de l’évolution du type de travail
(secteur, statut professionnel, fonction,…) effectué.
Forte progression des secteurs tertiaires et quaternaires
Ces deux dernières décennies ont vu une forte progression de l’emploi dans le secteur
tertiaire (services) et le secteur quaternaire ou non-marchand. Cette évolution est surtout
visible chez les femmes. La féminisation du travail s’accompagne d’un glissement du travail
vers le tertiaire et le quaternaire.
L’emploi dans le secteur secondaire ou de production baisse, mais pas aussi fort qu’on ne le
prétend souvent. Chez les femmes, l’emploi dans le secteur secondaire se stabilise. Le
secteur primaire recule continuellement.
Les femmes travaillent principalement dans le secteur quaternaire, suivi du tertiaire. Depuis
1998, les hommes sont surtout actifs dans le secteur tertiaire. Avant cette date, ils occupaient
surtout le secteur secondaire.
Graphique 7 : Évolution du secteur primaire, secondaire, tertiaire et quaternaire (1986-2006)
Hommes Femmes
0
200.000
400.000
600.000
800.000
1.000.000
1986 1991 1996 2001 2006
0
200.000
400.000
600.000
800.000
1.000.000
1986 1991 1996 2001 2006
primaire secondaire tertiaire quaternaire
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