Pour aider /Reconstruction après un cancer
34_VIVRE_MARS 2011
e visage est capital dans notre relation
aux autres, dans notre vie quoti-
dienne, professionnelle, familiale
et sentimentale. « Il est l’interface
sociale par excellence, souligne le
Pr Jean-Paul Meningaud, chirurgien dans le
service de chirurgie plastique, reconstructrice
et esthétique de l’hôpital Henri Mondor à Créteil.
Sur le plan maxillo-facial, nous intervenons prin-
cipalement pour deux grands types de
cancers : les tumeurs étendues ainsi que les can-
cers de la cavité buccale. Les demandes des
patients sont de deux ordres. Fonctionnelles tout
d’abord : il s’agit de pouvoir s’alimenter par la
bouche, respirer par le nez... Esthétiques ensuite :
les personnes ne se reconnaissent pas après l’opé-
ration et veulent retrouver leur visage d’avant ».
L’évolution technique, et notamment la micro-
chirurgie* permet aujourd’hui d’opérer des
patients de plus en plus âgés dans un envi-
ronnement (le visage) très délicat avec la
présence de beaucoup de nerfs. « Dans le même
temps, reconnaît Jean-Paul Meningaud, nous
constatons une recrudescence des cancers de la
peau, due à une plus grande exposition au soleil
depuis quelques décennies. Quand on touche
au visage, les patients sont anxieux. Certains
repoussent le moment de consulter, ce qui ne fait
qu’empirer la situation. Pour un épidermoïde,
la chirurgie est la seule option. Plus la tumeur
s’est développée, plus la reconstruction sera
difficile ».
Dans le cas de la perte totale d’une unité anato-
mique comme le nez ou une oreille, par exemple,
on peut également avoir recours à l’épithèse
(voir encadré p.39). Ce type de prothèse a, lui
aussi, connu des progrès importants, notam-
ment avec l’arrivée du silicone. Il présente un
avantage énorme pour la surveillance de la
récidive locale puisqu’il suffit de l’ôter pour
inspecter la zone opérée.
L
Les demandes des patients sont de deux ordres.
Fonctionnelles tout d’abord, esthétiques ensuite.
La frontière peut paraître parfois floue entre la chirurgie
purement esthétique et la chirurgie réparatrice. Cela a
pu, par le passé, entraîner des abus sur les demandes de
prise en charge. Aujourd’hui, les choses sont claires : la
chirurgie réparatrice du corps ou du visage suite à une
maladie comme le cancer est prise en charge à 100% par
l’Assurance maladie. Cependant, les dépassements
d’honoraires (non pris en charge par l’Assurance
maladie) en matière de chirurgie plastique sont
fréquents et peuvent atteindre des sommes importantes.
Le Code de la santé publique oblige les praticiens à
fournir un devis si le dépassement est supérieur à 70€.
Il ne faut donc pas hésiter à le demander.
Esthétique mais avant tout réparatrice
Pour en savoir +
• Enquête de la Ligue contre le cancer sur le reste
à charge : www.ligue-cancer.net/article/3497_
enquete-sur-le-reste-a-charge