Cancer du sein : trop peu de femmes ont
accès aux reconstructions mammaires sans
prothèse
Le 20 octobre 2015 à 09h00 - Mis à jour le 20 octobre 2015 à 09h00 - par Catherine Cordonnier
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Bien maîtrisée, la DIEP, une technique de reconstruction mammaire sans prothèse, permet une
reconstruction plus naturelle après un cancer du sein. Mais cette technique reste mal remboursée,
au grand dam de l'Institut français du sein.
© iStockPhotos
Le DIEP pour (Deep Inferior Epigastric Perforator) est une reconstruction autologue du sein,
c'est-à-dire sans prothèse, réalisée à partir de tissus de la patiente prélevés au niveau de
l'abdomen. "Cela permet une reconstruction plus naturelle car cette technique utilise la peau et la
graisse du ventre sans prendre de muscle, contrairement aux reconstructions réalisées avec un
lambeau de grand dorsal", explique le Dr Marc-David Benjoar, chirurgien plasticien à l'Institut
français du sein (IFS), à Paris.
La technique DIEP est désormais très standardisée, avec un taux de complications faible. Pendant
qu'un premier chirurgien enlève la cicatrice de l'ablation du sein et prépare une artère et une veine
sur le thorax de la patiente, un deuxième chirurgien prélève la peau et la graisse du ventre qui sont
ensuite suturées sous microscope. Le sein est reconstruit naturellement, sans corps étranger, donc
stable dans le temps.
DIEP : les inconvénients
L'inconvénient majeur de cette nouvelle technique est qu'elle est complexe et longue :
l'intervention dure cinq heures au lieu d'une pour la pose de prothèses, et mobilise deux
chirurgiens seniors spécialisés en microchirurgie. "Et malheureusement, il n'existe qu'environ une
trentaine de chirurgiens plasticiens français formés et la pratiquant régulièrement" souligne le
Dr Benjoar.
En outre, l'opération reste mal remboursée. En effet, comme l'explique le médecin, la Sécurité
sociale accorde une enveloppe globale (GHS) à une clinique ou à un hôpital pour un certain type
d'intervention. Et cette enveloppe n'est majorée que de 15% pour un DIEP par rapport à un
implant, "alors que l'intervention prend cinq fois plus de temps" insiste le médecin. Ce qui
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implique des dépassements d'honoraire pour la patiente.
C'est pourquoi, alors que la moitié des reconstructions mammaires se font sans prothèses au
Royaume-Uni, ce taux est inférieur à un cas sur cinq en France.
Chaque année, sur 15 000 femmes qui subissent une mastectomie (ablation du sein) seules 5 000
bénéficient d'une reconstruction mammaire, pourtant prévue dans le système de soin français. Des
carences qui pourraient, selon les scientifiques, être palliées par la technique de restructuration
par tissus autologues.
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