THEATRE DE LA REMISE
La Maladie
de Sachs
D’APRES LE TEXTE DE MARTIN WINCKLER (Editions P.O.L.)
MISE EN SCENE MARION COUTAREL
ADAPTATION ET INTERPRETATION MARION COUTAREL, NICOLAS HEREDIA
ASSISTANAT A LA MISE EN SCENE ISABEL OED
SCENOGRAPHIE LAURENT CARCEDO, MURIEL CHIRCOP
UNIVERS SONORE JERÔME HOFFMANN, JULIEN VALETTE
COLLABORATION ARTISTIQUE SANDRINE BARCIET, DELPHINE MAUREL, MAXENCE REY
CREE DANS LE CADRE DE COLLEGES EN TOURNEE, UNE INITIATIVE DU DEPARTEMENT DE L’HERAULT.
COPRODUCTION DOMAINE D’O, DOMAINE DEPARTEMENTAL D’ART ET DE CULTURE A MONTPELLIER.
UN SPECTACLE A INSTALLER PARTOUT
Dans la
salle d’attente
du Dr Sachs...
Le roman relate le quotidien du cabinet médical de Bruno Sachs, jeune généraliste so-
litaire et idéaliste - le tout-venant des consultations et des visites, urgences, vétilles et
cas graves - et fait lentement le tour des misères du corps et de l’âme.
A travers la succession - souvent drôle - des patients, il raconte aussi les failles d’un
homme qui fait face comme il peut à la réalité de son métier de soignant.
Pour cette adaptation a la scène, les spectateurs sont installés dans la salle d’attente
de Bruno Sachs : C’est dans cette proximité que les deux comédiens, un homme et
une femme, s’emparent de tous les rôles, et le roman lui-même s’écrit et prend corps
au creux de cette humanité fragile et bouleversante.
« Non pas conçus comme un reportage ou une enquête, mais comme l'approche lit-
téraire d'un morceau de réel. [...] Une alternance de récits, repris de visite en visite, qui
forment entre eux une véritable tresse, quelque chose de l'ordre d'un... roman. Dans le
même temps, en effet de miroir, se compose le portrait du docteur Sachs. » L'Humanité,
16 janvier 1998, à propos du roman La Maladie de Sachs.
MARTIN WINCKLER
L’auteur
Martin Winckler, de son vrai nom Marc Zaffran, est né en 1955. Diplômé de la faculté
de médecine de Tours, il exerce dans un cabinet de campagne de 1983 à 1993.
En 1984, il publie ses premières nouvelles. Son premier roman La Vacation est publié
en 1989 et introduit le personnage du Dr Sachs, médecin généraliste de campagne
qui devient célèbre avec La Maladie de Sachs. Dans Les Cahiers Marcoeur (1979), il
mêlait des articles critiques sur un auteur imaginaire, Raphaël Marcoeur, et six récits
dont les héros sont tous nommés Sachs, mais avec des graphies différentes (Sax, Sacks,
etc.), comme six devenirs potentiels d'un même étudiant en médecine.
En 1993, il quitte son exercice de médecin de campagne, devient « traducteur et écri-
vain à temps plein, en continuant à exercer la médecine à temps partiel » à l'hôpital
du Mans. D'abord titré Les Relations puis La Relation, La Maladie de Sachs sera publiée
en 1998 et obtiendra le Prix du Livre Inter, ainsi qu'un important succès public.
De 2002 à 2003, Winckler a lu chaque matin une chronique sur France Inter, il ex-
prima franchement ses idées sur la médecine en France. Il a également signé des chro-
niques pour la radio web d’Arte : fables, récits et fictions - Contes à rêver debout - puis
une description détaillée de projets romanesques, cinématographiques ou théâtraux,
possibles ou impossibles, Ecrits sur le vent (rasssemblés et publiés par la suite chez P.O.L.).
Depuis 2004, son site internet (www.martinwinckler.com) publie de nombreux articles
sur la littérature, le cinéma, ainsi que de nombreuses contributions sur le soin et la
contraception. En 2009, il est chercheur invité au Centre de Recherches en éthique à
l'Université de Montréal, pour un projet de recherche sur la formation des soignants.
Bibliographie (sélection) : La Vacation, POL, 1989 / La Maladie de Sachs, POL, 1998 / Les Trois Médecins,
POL, 2004 / Plumes d'Ange, P.O.L, 2003 / Camisoles, Fleuve Noir, 2006. /J'ai Mal Là ..., Les Petits Matins,
2006 / Le numéro 7, Cherche Midi, 2007 / Histoires en l'air, P.O.L, 2008 / Un pour Deux, "La Trilogie Twain,
tome 1" Calmann-Lévy, 2008 / L'un ou l'autre, "La Trilogie Twain, tome 2", Calmann-Lévy, 2009 / Deux
pour Tous, "La Trilogie Twain, tome 3", Calmann-Lévy, 2009 / Le Chœur des femmes, P.O.L, 2009
uN ROMAN, UN SPECTACLE
Le réèl et la fiction
Nous nous sommes emparés du roman portés par l’évidence de sa théâtralité.
Une première adaptation de cet objet littéraire foisonnant (600 pages, de nombreux
personnages, de multiples histoires ouvrant chacune des pistes de réflexion) a été réa-
lisée en amont des répétitions. Cette ligne directrice de départ s’est ensuite affinée
tout au long du travail de plateau, mise à l’épreuve de nos improvisations, de nos ten-
tatives de jeu, mais aussi de nos lectures parallèles (les autres écrits de Winckler et des
témoignages de soignants).
En exergue au roman, Winckler indique : « Comme leurs noms l’indiquent, tous les per-
sonnages de ce roman sont fictifs. Si les évènements décrits dans ces pages semblent
plus vrais que nature, c’est parce qu’ils le sont : dans la réalité, tout est moins simple. »
Le traitement esthétique proposé par la compagnie (adaptateurs, metteur en scène,
scénographes, musiciens et acteurs)explore cette ambiguité-là. Acteurs et spectateurs
sont ensemble plongés dans un univers qui joue en permanence de cette fragile dis-
tance entre réalisme et décalage, réalité et poétisation.
Le spectacle a été créé dans le cadre du dispositif collège en tournée mis en place
par le Conseil néral de l’Hérault. Notre espace de jeu a été d’abord la salle de
classe. Nous l’avons investi, pour la transformer en un lieu de fiction.
Puis nous avons quitté les classes pour des salles de spectacle en gardant le coeur du
projet : une plongée dans l’intime dans une esthétique brute, jouant des codes théâ-
traux pour traduire au plus juste les codes littéraires proposés par Winckler.
UN CHOEUR / REALISME ET POETIQUE
Extraits
J’ai mal au ventre.
Je perds mes cheveux.
J’ai une verrue.
Je ne vois plus d’un œil.
J’ai la tête qui tourne, ça serait pas la tension?
Ça me gêne de vous le dire mais j’ai une douleur mal placée.
J’ai un truc là, dans la bouche. Ça me fait peur.
Je viens vous voir parce que j’ai grossi.
Parce que j’ai maigri.
Parce que je dors plus.
Parce que je dors sans arrêt.
Parce que je ne supporte plus mes gosses.
Parce que mon père m’a frappée.
Parce que je pleure tout le temps.
Parce que j’en ai marre de me crever le cul pour rien.
Parce que j’ai que trente ans mais j’ai déjà mal partout.
Parce que j’ai déjà quarante ans et je commence à m’inquiéter.
Parce que j’ai passé la cinquantaine et il serait temps.
Parce que j’ai presque soixante ans et je voudrais que ça continue.
Parce que j’ai soixante-dix ans passés et mon fils se fait du souci.
Parce que j’ai bientôt quatre-vingts ans et je veux mourir chez moi.
Parce que j’ai quatre-vingt-dix ans et vous savez, j’en ai marre de vivre.
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