Je vais en écrire un 5ème, probablement Les 7 soignants.
J’ai en projet 3 autres romans où seront présents des médecins.
8)-Vous êtes-vous inspiré de vos consultations chez le médecin quand vous étiez enfant ?
Mon père était médecin, il me soignait à lamaison.
9)-Comment avez-vous construit le portrait de Bruno ?(fiche préalable au roman, quels traits
de caractère ?)
La construction du personnage a été progressive. J’avais dessiné le plan du livre en le
découpant suivant un ordre chronologique mais les choses ont évolué peu à peu.Ray
Markson devait mourir de sa leucémie, puis j’ai décidé qu’il pouvait y survivre.
10)-Etes-vous atteint par cette maladie ?
Je l’ai été.Cette maladie arrive surtout aux médecins seuls, ne pouvant pas parler aux
autres.Des médecins et autres soignants m’écrivent régulièrement pour me dire que ce livre
les a aidés à guérir.Les 7 soignants parlera des groupes de paroles Balint du nom de
Michael Balint.
11)-Pourquoi dans « Le chœur des femmes » avoir choisi comme personnage principal une
femme et , de surcroît, très différente de Bruno ?
J’ai écrit ce roman en arrivant à Montréal. Je me demandais comment raconter des
consultations avec des femmes. J’ai choisi une étudiante pour cela. Cette femme a été
masculinisée par les études de médecine et elle redécouvre sa féminité au contact des
autres femmes.Dans les séries télévisées, c’est souvent le novice qui prend en charge le
point de vue, il représente le spectateur.C’est à lui qu’on raconte ce qui se passe.
12)-Pourquoi construisez-vous vos romans autour des histoires des patients et du personnel
médical ?
On écrit des livres qu’on aurait envie de lire mais qui n’ont jamais été écrits avant nous.Ces
romans montrent de l’engagement. En France, beaucoup de patients ne sont pas écoutés
correctement.
13)-N’est-ce pas dur de vous y retrouver en écrivant sur autant de personnages ?
Il faut se relire souvent.Mes livres sont très longs.Lire signifie se reprendre, se corriger.
Ecrire est comme un puzzle.Le premier jet consiste à vider la boîte sur la table puis il faut
tout assembler.
14)-Lors d’une discussion téléphonique avec Diego, Bruno lui demande quel est « le pire
piège » dans le métier de médecin et celui-ci lui dit « la……ssion » : quel est ce mot ?
Il s’agit de la transgression, c’est-à-dire le fait d’entretenir des relations intimes entre un
médecin et un patient, ce qui instaure une relation de pouvoir dangereuse qui n’a pas lieu
d’être. Aux USA et au Canada, c’est interdit.
15)-Le secret médical ne vous complique-t-il pas la vie pour écrire vos romans ?
Non car tout est modifié et mélangé.Personne ne s’est encore jamais plaint auprès de
moi.Dans un livre ou un film, on reconnaît toujours quelqu’un.
Dans La Maladie de Sachs, tous les personnages portent un nom d’écrivain (Renard comme
Jules Renard, Leblanc comme Maurice Leblanc...) , sauf un, ce qui leur donne une sorte
d’anonymat.Ce sont de surcroît des personnages composites.
16)Avez-vous éprouvé du dégoût envers vos confrères au début de votre carrière comme
Bruno Sachs ?
Le pamphlet « Nous sommes tous des médecins nazis » reflète un ressenti en tant
qu’étudiant. Les médecins se sentent souvent supérieurs aux patients, ils les prennent de