Ecologie
La posidonie est sensible aux variations de la salinité de l'eau. Elle ne supporte pas les dessalures.
Elle est donc absente à proximité des embouchures des grands fleuves et disparaît des étangs ou
des lagunes saumâtres*. En revanche, elle peut résister à de grands écarts de température.
La  posidonie  comme  toutes  les  phanérogames  marines  est  une  espèce  vivace*  qui  perd  ses
feuilles  en  automne  et  en  hiver.  Ces  feuilles  mortes  arrivent  sur  le  littoral  et  s'accumulent  pour 
former des amas de feuilles appelées "banquettes". Celles-ci protègent les plages de l'érosion et
constituent un humus naturel abritant un certain nombre d'animaux.
Une  partie  des  banquettes  est  reprise  par  la  mer  lors  des  tempêtes.  Triturés,  les 
fragments retournent enrichir en matière organique les fonds. C’est pourquoi, il n’est
pas souhaitable de “nettoyer” les plages des banquettes. Sur le littoral, on trouve
également des boules de fibres brunes appelées "pelotes de mer". Ces pelotes ovales
ou rondes sont faites de fragments de posidonies, peu putrescibles, roulés par les vagues.
A travers les âges
Les feuilles mortes rejetées sur la côte ont été utilisées pendant des siècles par les exportateurs vénitiens pour
emballer leur célèbre verrerie. En Egypte et en Afrique du Nord, les riverains de la Méditerranée utilisaient ces
feuilles  pour  la  construction  de  toits.  Tout  autour  de  la
Méditerranée,  les  feuilles  de  posidonies  ont  été 
régulièrement utilisées par les agriculteurs comme engrais
ou amendement. 
Par curiosité ou par nécessité, les hommes ont trouvé bien
d'autres  usages  aux  posidonies.  Dans  l'antiquité,  les 
égyptiens auraient fabriqué des chaussures de "feutre" à
partir des pelotes de mer. Plus près de nous, on a utilisé
les feuilles mortes pour confectionner des paillasses pour
les hommes et des litières pour les animaux. Il y a plus de
100  000  ans,  les  hommes  de  la  grotte  du  Lazaret 
(Alpes-Maritimes)  dormaient  sans  doute  déjà  sur  des
feuilles de posidonies.
©2004 - côtes & mer 
Des rôles essentiels
L'herbier de posidonies est considéré comme l'écosystème pivot de l'ensemble des espaces littoraux méditerranéens :
- Il stabilise les fonds marins en retenant le sable entre ses rhizomes
- Il atténue la puissance des vagues et des courants côtiers protégeant ainsi les plages de l'érosion
-  Il  produit  une  grande  quantité  d'oxygène  :  1  m2de  posidonie  produit  jusqu'à  14  litres  d'oxygène  par  jour. 
C'est le véritable poumon de la Méditerranée 
- Il constitue une source de nourriture pour de nombreux êtres vivants 
- Il sert d'abri, de support et de frayère pour une faune et une flore très variées. L’herbier abrite 25 % de la faune
et de la flore marines méditerranéennes
Une maison pour tous
Dès sa naissance, une feuille de posidonie est colonisée
par une succession d'algues qui se disputent la lumière
à son extrémité. En quelques semaines, les feuilles de
posidonies  sont  recouvertes  d'un  petit  duvet  blanc 
constitué d'un ensemble de végétaux et d'animaux. Ces
organismes  vivant  fixés  sur  la  posidonie,  nommés
"épiphytes",  sont  nombreux  sur  les  feuilles  et  les
rhizomes  de  la  posidonie  (algues,  foraminifères,
bryozoaires, hydraires, vers, éponges…). Cette diversité
constitue la fabuleuse richesse de l'herbier de posidonies
car  de  nombreux  animaux  viennent  se  nourrir  de  ces
organismes fixés, comme par exemple des saupes, des
araignées de mer, de petits gastéropodes et des oursins.
Fruit charnu de la
posidonie :
“Olive de mer”
Pelote de mer
*Saumâtre : mélange d'eau douce et d'eau de mer.
*Vivace : plante qui vit plus de deux années.
18 Mieux connaître notre littoral