Eléments Posidonies Phanérogame marine, à la différence des algues qui se développent sous forme de thalles fixés au fond par des crampons en général, la Posidonie est un végétal dit "supérieur" qui possède des racines, des feuilles (frondes) et qui fait des fleurs et des fruits (comme de petites olives). C'est une espèce endémique de la Méditerranée (peut-être en profiter pour parler d'endémisme en Méditerranée qui peut être un sujet dédié une autre fois). La Posidonie n'est pas la seule phanérogame méditerranéenne, on trouve aussi des Zostères et des Cymodocées. La posidonie forme de grandes prairies. Elle se développe en formant un enchevêtrement de racines rampantes (stolons) qui poussent les uns sur les autres pour former un épais tapis qui s'appelle une matte. Cette matte pousse en épaisseur de 1cm par an. Seule la partie superficielle de la matte est couverte de feuilles. Cette matte peut atteindre plusieurs mètres d'épaisseur à certains endroits. Elle crée donc de véritables récifs barrière qui protègent les côtes du désensablement puisque le sable situé entre la plage et la matte de l'herbier est piégé. Ce n'est pas le seul intérêt de l'herbier. Ces herbiers participent activement à l'oxygénation de l'eau de mer et ils jouent également un rôle de nurserie puisque de nombreuses larves d'invertébrés et de poissons trouvent refuge au sein du réseau de stolons. Enfin, la posidonie constitue un "milieu de vie" particulier, elle héberge des communautés animales et végétales de plusieurs centaines d'espèces qui vivent soit à proximité de l'herbier, soit fixées directement sur les feuilles et les stolons. La posidonie est menacée par les activités humaines, en particulier les ancrages de bateaux qui arrachent de grosses épaisseurs de matte (quand on arrache un morceau de la taille d'un ballon de foot cela correspond à 30 ans de pousse). Elle a été également envahie au début des années 90 par l'algue tropicale Caulerpa taxifolia mais l'impact s'est atténué au fil des années. Enfin, tous les travaux réalisés en zone côtière peuvent avoir un impact sur les herbiers car ils perturbent la croissance de la posidonie du fait de la mise en suspension de particules qui empêchent la plante de réaliser correctement sa photosynthèse. Ces travaux sont dont règlementés. Pour toutes ces raisons la Posidonie possède différents niveaux de protection dont une protection nationale qui interdit sa destruction, son prélèvement, son transport, etc. La posidonie héberge des espèces protégées comme la grande Nacre. En local : Les herbiers sont présents mais ne sont pas comparables à ceux qu'on peut trouver sur la côte d'Azur, en Corse ou aux Baléares par exemple. L'eau trouble chez nous (due aux particules transportées par le courant liguroprovençal) limite son développement. Elle ne se développe par exemple pas en dessous de 23 à 24m de profondeur mais en général on la trouve dans les PO à des profondeurs de l'ordre de 3m à 12m. Le plus grand des herbiers se trouve au niveau de la crique de Porteils à Argeles, à côté du Racou. D'autres herbiers sont présents dans la réserve mais ils sont de taille plus réduite. Ils ont tous fait l'objet de cartographies. Certains de ces herbiers sont protégés des ancres des bateaux par la mise en place de zones de mouillage fixes, les bateaux s'attachent à des bouées et ne jettent donc pas leur ancre. Alors que dans les zones où les herbiers sont très importants on trouve des tas de feuilles séchées sur les plages qu'on appelle des banquettes (Corse par exemple), chez nous l'espèce n'est pas assez présente pour former ce type de zones d'accumulation. Les posidonies sont consommées principalement par les oursins et par les saupes qui sont des poissons qui vivent en bancs importants et qui au début de l'automne tondent littéralement les herbiers de posidonies, les débarrassant des feuilles mortes afin de préparer une nouvelle phase de croissance au printemps suivant.