SCS
20 000 bêtes sous les mers
2009
La POSIDONIE
(Posidonia oceanica)
Présentation :
La posidonie, contrairement aux croyances de certains plongeurs (réflexions entendues sur les bateaux :
« c’est plein d’algues… il n’y a rien à voir… etc… »), n’est pas une algue mais une plante vivace à fleurs, très
riche pour celui qui veut se donner la peine de regarder et de chercher.
L’origine de son nom vient du dieu de la mer grec : Poséidon.
Elle pousse très lentement (1 cm/an) et n’existe qu’en Méditerranée.
Véritable forêt sous marine, l’herbier de posidonies se développe entre 9 et 29° et a besoin d’une
concentration en sel entre 33 et 46 g par litre d’eau. Ce qui explique qu’on ne trouve pas de posidonie à
proximité de l’embouchure des grands fleuves.
Elle est présente dès les premiers mètres jusqu’à 40 m quand l’eau est suffisamment claire.
En effet, la posidonie a besoin de lumière pour vivre, elle réalise la photosynthèse, et peut produire jusqu’à 14
litres d’oxygène par jour et par m2.
Description :
Feuilles
: environ 1 cm de large, longues de 20 à 80 cm. Vivent entre 5 et 8 mois.
Fleurs
: mâles et femelles à la fois, vertes et discrètes. Elles sont rares, ne fleurissent pas tous les ans.
Matte
: c’est l’ensemble des racines, des rhizomes et des écailles, avec les interstices comblés par les
sédiments.
Pelotes de mer
: formées par des fragments de rhizomes, d’écailles et de feuilles, le tout amalgamé
par du sable et roulé par les vagues.
Fruits
: ils ont la forme d’olives vertes, et sont mûrs après 6 à 9 mois, puis se détachent et flottent
entre mai et juillet pour ensuite germer.
Rhizomes
: ils sont enfouis dans le sédiment, et se développent horizontalement ou verticalement, très
lentement, 1 à 3 cm par an.
Racines
: elles peuvent aller jusqu’à 70 cm de profondeur.
Ecologie de l’herbier :
Stabilisation des fonds marins, grâce aux racines profondes et denses,
Production d’oxygène, et puits de carbone, grâce aux matières organiques produites,
Participe à la protection du littoral, limite la force de la houle et l’érosion des plages.
Sert d’abri, de lieu de reproduction, de nurseries : environ 25% des espèces méditerranéennes sont
présentes.
Par exemple, seiche, grande nacre, saupes, crénilabres, rascasses, serrans, jeunes congres,
hippocampes, syngnathes, etc...
De nombreux épiphytes* (animaux ou végétaux vivant dessus) se fixent sur les rhizomes et les
feuilles de posidonies. On peut y trouver des algues, des bryozoaires, des hydraires, des
foraminifères, des spongiaires, des vers tubicoles, des crustacés, des gastéropodes, des
ascidies, etc...
La matte quant à elle, est très riche en divers invertébrés : vers polychètes, crustacés,
mollusques, etc…
L’herbier est à la base de la chaîne alimentaire.
L’oursin brun et les saupes broutent les feuilles.
L’oursin violet se nourrit des rhizomes.
Indicateur de pollution et de la qualité globale du milieu, l’herbier est surnommé « Le poumon de la
Méditerranée ».