546
ПОЛУЧАСОВЫЕ ДОКЛАДЫ HALF-HOUR REPORTS
THÉORIE DES GROUPES
ET PARTICULES
ÉLÉMENTAIRES
LOUIS
MICHEL
1.
Rappel historique et notations
Moins de trois ans après la création de la mécanique
quantiquef1)
paraissait le livre de H. Weyl «
Gruppentheorie
und Quantenmechanik
(Huzel
Leipzig 1928)
(2)
suivi par celui de E. P. Wigner « Gruppen-
theorie und ihre Anwendung auf die Quantenmechanik » der Atom-
spektren» (Vieweg, Braunschweig 1931)
(8)
et celui de Van der Warden
« Die gruppentheoretische Methode in der Quantenmechanik » (Sprin-
ger, Berlin 1932)
(4).
Non seulement deux des auteurs étaient des mathématiciens, mais
une partie importante des travaux du troisième sur ce sujet avait été
faite en collaboration avec J. Von Neumann
(б).
Ces
trois
livres
trai-
taient
surtout
des
spectres
atomiques,
mais
ils ont
fortement
influencé
les autres applications de la théorie des groupes aux particules élé-
mentaires.
Avant de rappeler un théorème essentiel utilisé dans ces livres,
commençons par donner un exemple banal simplifiant à l'extrême :
seule la partie paire
f+(r)
=
(1/2)
(f(r)+f
(—r)) [respectivement
U(n9r2)
= (1/2) (/fa,
r2)
+
/(r2,
r±))
] de l'intégrand contribue
à l'intégrale sur tout l'espace
\
f (r)
d3r
(resp.
\
/
(r±,
r2)
d8rtd*r2)
;
ceci explique respectivement la règle de sélection de Laporte pour les
spectres atomiques et la séparation du spectre de l'hélium en deux
spectres
distincts
(6)
(ortho et parahélium). Ces deux phénomènes
étaient inexplicables avant l'avènement de la mécanique quantique.
Dans les trois remarquables livres cités, il s'agissait entre autres.
de généraliser au groupe des rotations de l'espace
(S03)
et au groupe
symétrique
Sn
(permutations de n objets) les considérations établies
dans l'exemple pour le groupe de deux éléments
(Z2
ou
S2).
Comme
nous le verrons, à cause du spin de l'électron,
c?est
le groupe
SU2,
recouvrement universel de
S03,
qui intervient. Les physiciens
dénotent traditionnellement
Dj
la représentation unitaire irréductible
de dimension
2/
+ 1 de
SU2
(à une équivalence près). On rappelle la
réduction :
J1+J2
(
1
)
Dh
<g>Dh
~
®
Dj,
/ + /t +
/2
entier > 0.
j=lii-jal
Rappelons encore ce qui nous est nécessaire sur les représentations
de
Sn
et
Un.
Les représentations irréductibles du groupe symétrique
L.
MICHEL
547
>л
sont étiquetées par des partitions de n :
[Я*1
. . .
Я"*
...
Х*ь]
vec
^i
>
Я2 .
. . >
%k
> 0,
S
aA*
= ft.
ur
*ои* ^
>
1»
deux
eprésentatibns seulement sont de dimension un, les représentations
omplètement
symétrique
ln],
antisymétrique
[ln].
On sait que
2)
[я]с[...^...]в[.м Л***
...]<=>
Я,
=
A4,
a,
=
ai,
2')
[ln]
c:
[
] ® [ ]
<*
Ä4
=
Ä,«*^j"*a^
a{
=
a*
=
Яа-|+1
Яа-1+2»
)ans ce
dernier
cas, les représentations seront dites
complémentaires,
Parfois,
nous noterons simplement [
к
une représentation
irreduc-
ible de
Sn,
en notant alors [
]l
la complémentaire.
Nous appelons représentation primaire une somme directe de
eprésentations
unitaires irréductibles équivalentes.
n
Soit
{1)
un espace
d'Hubert
;
nous
notons
m
= ®
(1)
=
=
{V
®
. . ®
{1)
le
produit tensoriel de n copies de
SB*
Par
ermutation
des facteurs le groupe
Sn
agit sur
fflW.
Décomposons
ette
représentation, que nous noterons [
Тдего,
en
soriime
directe
de
^présentations
primaires, et notons
Sß^jx
le sous-espace de
$6in>
хт
lequel
agit
la représentation primaire © [
k".
Pour le sujet des
vres cités, le théorème suivant est fondamental :
Théorème: Si
{1)
est de dimension finie k, l'action du
roupe unitaire
Uk
sur
{1)
est transportée sur
$ß(n\
où il agit
n
ar
®
Uk-
La décomposition de cette représentation de
Uh
en somme
irecte de représentations primaires fournit les
mêmes
espaces
&B^\%*
n peut donc noter par les mêmes symboles [
к
les représentations
réductibles de
Uk
ainsi obtenues (ce sont toutes les représentations
mtinues).
Plus précisément
i)
pourSn
[
1Л(»)~©хИ*[
]я,
l')
pour
Уд
®ï4~©A,SU
к
ï
и%
et
s*,
sont les
dimensions
de la représentation
:notée
[
к
respec-
vement
pour
le
groupe
Uk
et le
groupe
Sn.
Remarque
1: Si
k<.n,
seules
interviennent
les
représen-
tions
de
Un
ou de
Sn
telles que
2а*<£.
Par exemple les
iprésentations de
U2
sont
[h4,
%2]
où les entiers
%if
h2
satisfont
2>0,
36*'
ß48
ПОЛУЧАСОВЫЕ ДОКЛАДЫ
HALF-HOUR
REPORTS
[
R.e.m
a r q u e 2 :
Ьа
restriction
d'une
représentation irréductible
de
Uk
sur le sous-groupe
SUh,
est irréductible." Ainsi la restriction
de
lAi,.
U
de
U%
sur
SJ72cest
Dj
avec 2/
=
X±.—
X2,
et
fcdim
[Xlf
Я2]
=
==h
h2+l
=
2/+l. .
Nous
noterons
encore
A$${1)
pour
$?fil]
(resp.
VSßll)
pour
<$?$}).
C'est l'espace des tenseurs de rang n complètement antisymétriques
(resp.
symétriques)
sur
J#(1>
(ds
dimejißion
qijçlponque),
П
nous
faut aussi expliquer en quelques phrases ce qu'est la méca-
nique
quaîntique
(7).
Dans cette mécanique, un état physique est repré-
senté par un vecteur x
),
norme
: ( x, x )
=
1, d'un espace
d'Hil-
bert. Une grandeur physique ïï est représentée par Л, un opérateur
self
adjoint sur
$6(B).
Le résultat de la mesure de
SI
pour l'état x)
appartient au spectre de A. La mécanique quantique ne permet de
prédire"
que l'espérance mathématique de ce résultat : ( x, Ax)
~
= Tr
APX
où
Px
est le projecteur sur le
sous-espace
à une dimension
engendré par x). Notons que deux vecteurs propres
normes
de
Px,
qui ne diffèrent donc que par une phase, représentent le même état
physique, puisqu'ils impliquent les mêmes prédictions. On appelle
les A des
observables,
et il
est'utile
de considérer les différentes
àlgèbres
associatives qu'ils engendrent
(9).
Les
Px
eux-mêmes
sont
des observables. Ainsi
(4)
Tr
PxPy
=
\(x,
y)
\*
est la probabilité d'observer dans l'état x) (resp. y)) le système qu'on
savait être
dansi'état
y) (resp. x))
(10).
2.
Invariance relativiste
s 1928, Dirac
(u)
créa pour l'électron une mécanique quantique
relativiste.
Dans une telle théorie, la
composante
connexe
eP0
du
groupe de Lorentz
inhomogène
(ia)
que les physiciens appellent
groupe
de
Poincarê,
puisque
le
premier il
en
montra l'intérêt physique
est un groupe d'automorphismes de l'algèbre des observables
qui
agit donc sur les
Px
tout en laissant invariantes les probabilités de
transitions Tr
PxPy.
Le groupe
<9*0
agit donc par isométries sur
Se,
e1
par conséquent
(18)
cette action est réalisée par une représentatior
unitaire projective (que l'on admet continue). Par définition de la
notion de particule (système qu'on peut isoler et dont on peut négli-
ger la
comppsition
interne) sur l'espace
(1)
des états d'une parti-
cule,
la représentation est irréductible. La caractérisation des repré-
sentations unitaires projectives continues irréductibles de
GP0
cor-
respondant aux particules élémentaires a été accomplie par Wigner
(14]
çn
1937 ; elles sont données par des représentations de
IF0
(16)>
1(
L.
MICHEL
549
•ecouvrement universel de
S*0
et sont définies par les invariants
m>0
et
s(s+l)
avec 2s
entier>0
5) ou
m
=
0
et
2%
entier.
ls
correspondent respectivement à la valeur de la masse
m
>
0
et du
pin s ou |
%
| de la particule.
'
Les générateurs
(=
éléments de
l'algèbre
de Lie multipliés par
=
У—1)
de
GJ*O
sont des
observables
: l'impulsion pour les
transla
ions
d'espace,
l'énergie pour celle de temps. Ce dernier observable
st
l'Hamiltonien
H. Pour un système physique, il détermine son
volution ; les observables commutant avec H sur l'espace des états
lu système sont des constantes du mouvement. Les états stationnai-
es sont des états propres de H, la valeur propre étant leur énergie.
La cinématique des particules élémentaires (conservation de
'énergie, de l'impulsion, du moment cinétique, règles de sélection et
:orrélations
angulaires de réactions successives, effets de polarisation,
itc.)
n'est autre qu'une étude détaillée, géométrique, du groupe
éJV
)'une
dizaine il y a vingt ans, le nombre des différentes particules
onnues
dépasse aujourd'hui largement la centaine. La découverte de
louvelles particules, la détermination de leur masse et spin (ainsi
[ue d'autres caractéristiques), leur classification, sont parmi les
principales
activités de la physique actuelle des particules
fonda-
nen
taies.
Le groupe complet de
Poincarê
est engendré par
éP0l
par une
->
->
éflexion
d'espace, telle que
«
P » : t, r
-*
t,
—r,
et' par une
réfle-
-*•
:ion de genre temps, telle que
«
T
»
: t, r
-*
1,
r, Depuis le
XIXe
iècle
les physiciens ont conscience
de
l'invariance des lois physiques
»ar'rapport
aux réflexions spatiales. C'est vrai à l'échelle
macroscopi-
[ue où n'interviennent que les interactions électromagnétiques et la
cavitation
(si l'on excepte la production d'énergie nucléaire, soit
•ar
l'homme, soit au sein des étoiles). C'est encore vrai pour les
nteractions nucléaires, beaucoup plus intenses que les interactions
lectromagnétiques,
mais de faible portée
(10~18
cm). Il existe dans
a nature un quatrième type d'interactions, aussi de très
courte'
por-
ée,
mais beaucoup plus faibles en intensité. On les appelle
interac-
ions faibles (ou encore de
Fermi).
On
n'a'pu
provoquer des réactions
ntrë
particules par leur intermédiaire que depuis 10 ans. Toutes les
articules connues, à l'exception du photon, semblent douées d'inter-
ctions faibles. Aussi ces interactions sont responsables de la
désint-
égration spontanée de la plupart des particules découvertes avant
960.
Plusieurs contradictions apparentes entre certains résultats
xpérimentaux concernant ces désintégrations furent résolues en
957 par la confirmation de l'hypothèse de Lee et Yang
(16)
que
leà
550
ПОЛУЧАСОВЫЕ ДОКЛАДЫ
HALF-HOUR
REPORTS
interactions
faibles violent la parité, c'est-à-dire ne sont pas inva-
riantes pour les réflexions spatiales
«Р»3*0.
Disons
encore
que
cej
réflexions ne sont des automorphismes de l'algèbre des observables
que dans l'approximation (souvent valide) où l'on peut
,négligei
les interactions faibles. Les mêmes résultats expérimentaux impli-
quaient aussi la violation de
«
С »,
l'involution
qui échange particu-
les et antiparticules et qui permit à Dirac en
1931
de
prédire l'existence
de l'électron positif découvert
Tannée
suivante. Jusqu'en 1957,
«
С
ï
avait paru être aussi une symétrie fondamentale des lois physiques.
Cette dissymétrie pour
«
P
»
et
«
С
»
peut
être attribuée en partie aux
neutrinos, particules de masse nulle, de spin 1/2, les seules qui n'ont
que des interactions faibles (et gravifiques) ; conformément à des
prédictions théoriques, il fut établi en 1962 qu'il existe deux espèces
de neutrinos. Chacune d'elles a des particules et des
antiparticules,
mais les états des unes et des autres ne se correspondent ni par
«
P
»,
ni par
«
С » mais
seulement
par le
produit
«
PC »
(17).
Cependant
la
violation
de
«
P
»
et de
«
С » apparaît aussi dans des désintégrations
dues aux interactions faibles, où n'interviennent pas les neutrinos.
Le produit
«
PC
»
semblait être une invariance fondamentale de la
physique, lorsqu'en
1964
fut découvert un
mode
rare (fréquence
2.10~3)
de la désintégration des
Kl
qui est une manifestation de violation de
«
PC
»
et qui ne semble pas due à la non-symétrie de l'environnement
(terre,
et même galaxie) pour cette involution.
Nous ne savons pas réaliser des réflexions temporelles, mais « T
»
peut être interprété comme renversement du mouvement et aucun
résultat expérimental n'a encore infirmé l'hypothèse que « T
»
est
un antiautomorphisme involutif de
l'*-algèbre
des observables. Mais
il faut souligner que les différentes explications théoriques proposées
pour la violation observée de
«
PC
»
violent toutes aussi
«
T
»
de
façon à préserver le produit
«PCT
»
comme symétrie de la physique.
En effet, en théorie quantique des champs, le meilleur cadre de
pensée que nous ayons actuellement pour étudier les particules fon-
damentales, la covariance par rapport à la composante connexe
cP0
du groupe de
Poincarê
entraîne l'équivalence entre
«
PCT
»
, antiau-
tomorphisme involutif de la théorie , et
«
bonne relation entre spin
et statistique».
Il nous faut expliquer cette dernière
phrase.
Si
Шч
et
SB2
sont
les
espaces
des états de deux systèmes physiques, le produit tensoriel
Sßt
®
SB est l'espace des états de leur réunion si ces
systèmes,
sont
différents. Mais l'espace des états d'un système de n particules identi-
ques,
dont
S6{t)
est l'espace des états pour chacune d'elles est soit
n n
A$ßll)
(statistique de Fermi-Dirac) soit
VSB(1)
(statistique de
Bose-
Einstein) suivant que ces particules aient un spin s demi-entier
ou
entier
(18).
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