Physique quantique
Systèmes à plusieurs particules - produit tensoriel
Nous nous intéressons ici au système à deux spins constitué par l’électron et le pro-
ton d’un atome d’Hydrogène. Ce système est à l’origine de la “structure hyperfine” de
l’Hydrogène. Dans toute la suite, on fait abstraction de la localisation spatiale relative
des particules, et l’on ne s’occupe que des degrés de liberté de spin. Chaque particule
ayant deux états possibles de spin, à savoir |+iou |−i, il y a en tout quatre configuration
possibles. L’un d’eux est |p: +, e : +i=|p: +i⊗|e: +icorrespondant aux deux spins
orientés vers le “haut” (lorsque l’axe n’est pas indiqué explicitement, il s’agit de l’axe Oz).
Q1. Indiquer les trois autres vecteurs de la base orthonormée des états du système,
notée Bep.
Q2. Donner l’écriture générale d’un état du système, et indiquer :
– La probabilité que l’électron ait un spin |+iet que le proton ait un spin |−i ;
– La probabilité que l’électron et le proton aient des spins antialignés ;
– La probabilité que l’électron ait un spin |−i indépendemment de celui du proton.
On note ~
Se= (Se
x, Se
y, Se
z)et ~
Sp= (Sp
x, Sp
y, Sp
z)les observables de spin mesurant
respectivement le spin de l’électron et celui du proton.
Q3. Ecrire matriciellement les observables Sp
z,Se
zet Sp
xdans la base Bep (exten-
sions à l’espace produit, voir annexe).
Q4. Idem pour l’opérateur composé Se
xSp
x, puis pour Se
ySp
yet Se
zSp
z.
L’objectif est désormais de déterminer la matrice de l’Hamiltonien d’interaction entre
les moments magnétiques de spin de l’électron et du proton, puis de calculer les niveaux
d’énergie du système. On admet que l’Hamiltonien d’interaction s’écrit H=A~
Se·~
Spoù
Aest une constante positive.
Q5. Déterminer la matrice de H.
Q6. Montrer qu’il n’existe que deux niveaux d’énergie (il s’agit des niveaux
hyperfins), dont un est dégénéré d’ordre 3. Déterminer les vecteurs propres cor-
respondants. Lorsque la valeur propre est dégénérée, on cherchera les vecteurs
propres les plus simples possibles.
Q7. Indiquer la valeur de la fréquence de résonnance hyperfine en fonction de A.
Nous cherchons à fixer un ordre de grandeur à la constante A.
Q8. Rappeler la relation liant le spin et le moment magnétique de spin. On calcu-
lera numériquement la constante de proportionnalité dans les deux cas (électron
et proton).
On rappelle qu’un moment magnétique ~
Mssitué en Ocrée en un point Psitué à une
distance r=OP , un champ magnétique
~
B=µ0
4πr3[3( ~
Ms·~u)~u −~
Ms]
où ~u =~
OP /r.
Q9. Quelle valeur (grossière) proposez-vous pour r? En déduire un ordre de gran-
deur numérique de l’énergie potentielle d’interaction entre les moments magné-
tique du proton et de l’électron, puis un ordre de grandeur de Aet finalement de la
fréquence de résonnance hyperfine correspondante. On donne µ0= 4π10−7S.I.