I- Introduction
Les chordomes du clivus sont des tumeurs dysembryoplasiques rares de
l'adulte jeune. Ils dérivent de la notochorde autour de laquelle s'organise l'axe
squelettique médian et se développent à son extrémité craniale. Le point de
départ des chordomes du clivus est le basi-occipital et le basi-sphénoïde. Les
chordomes se développent soit vers le haut dans la citerne interpédonculaire, soit
vers l'arrière dans la fosse postérieure en repoussant le tronc cérébral, soit plus
rarement vers l'avant et le cavum1.
Les chordomes du clivus se révèlent par une symptomatologie peu
spécifique à type de céphalées avec une atteinte unilatérale de la sixième paire
crânienne. Ils se traduisent par des poussées régressives suivies de périodes de
rémission, causes de retard diagnostic. L'imagerie trouve alors une place
prépondérante dans le diagnostic avec des images tumorales d'ostéolyse et de
calcifications, ainsi que dans le choix des possibilités thérapeutiques et des voies
d'abord chirurgical.
Les chordomes du clivus sont des tumeurs bénignes avec une malignité
loco-régionale de part leur situation anatomique. La récidive est la règle du fait
de leur caractère invasif et de la difficulté de l'exérèse chirurgicale complète
dans la région clivale.
L'exérèse des chordomes du clivus pose un vrai problème de voie d'abord
chirurgical. Le principe est d'obtenir l'exérèse la plus complète possible en
limitant au maximum les séquelles fonctionnelles. En complément du geste
chirurgical, la radiothérapie est fréquemment associée.
Pendant une grande partie de son évolution, le chordome du clivus reste
une tumeur extra-durale médiane. La zone à risque chirurgical se situe en arrière
et en dehors du fait des rapports avec le névraxe et non en avant. Ces données
anatomiques suggèrent la logique et les avantages de l'abord chirurgical
antérieur.
Nous proposons aux travers de deux cas cliniques d'étudier les avantages
et les limites de la voie d'abord trans-mandibulaire latérale de la région clivale.
II- Présentation des deux cas cliniques
1- Mme O., cas clinique N°1
Cette patiente, âgée de 50 ans, sans antécédent, se plaint depuis un an
d'une rhinolalie et d'une dyspnée. Un syndrome d'apnée du sommeil est traité.
Onze mois plus tard, devant une majoration de la symptomatologie, un
bombement dans l'oropharynx est alors constaté.