Fig.1
Officina Stellare
est une entreprise italienne extrêmement
dynamique, dirigée par Massimo Riccardi (opticien réputé), qui
propose aux amateurs et professionnels un choix pléthorique de
réfracteurs et réflecteurs de haute qualité. L’amateur exigeant trouvera
forcément l’instrument qui lui convient. En effet la gamme est déclinée
sous six distinctes :
cinq familles de réflecteurs :
_La gamme Pro RC (Ritchey-Chrétien) dont les diamètres
s’échelonnent entre 250mmm et 600mm avec un rapport F/D =8
_La gamme Ultra RC qui reprend les mêmes caractéristiques tout
en intégrant un correcteur
_La gamme Rila (Riccardi large Astrograph) dont les diamètres
oscillent entre 400 et 800mm avec un rapport F/D rapide 3.7 à 3.8.
_La gamme Veloce qui compte deux modèles, un de 200mm
et un 305mm dotés d’un rapport F/D de 3
_La gamme Suppremo qui ne comporte qu’un modèle, un maksutov
Cassegrain modifié de 250mmm et d’un rapport F/D de 12.5
Enfin, une famille de réfracteurs (HiperApo) dotée de triplets et tubes
carbones qui s’échelonne de 105 à 200mm avec un rapport F/D
entre 6 et 9.
Nous avons opté pour le Veloce de 200mm qui, de par sa conception
optique innovante donnant un rapport F/D de 3, est placé en
concurrent direct vis-à-vis des réfracteurs très ouverts utilisés pour la
photographie de grands champs stellaires.
Massimo Riccardi s’est servi du concept original, développé par Klaas
Honders sur des télescopes de type Newton dont le rapport F/D très
court baptisait ces optiques ‘’d’ultra rapides’’ utilisant un élément
frontal (ménisque) et un miroir de type Mangin.
Son travail a été axé sur le concept d’un Cassegrain modifié avec le
rajout un miroir secondaire et d’un correcteur de champ à deux
lentilles, d’où la dénomination Riccardi-Honders. Il a également
travaillé en collaboration avec Rolland Christen sur le nouvel
astrographe Astrophysics de 305mm
La finalité est de proposer une optique rapide, un tube très compact, un
champ plan délivrant un piqué très fin (tailles d’étoiles entre 6 et1) et
une collimation aisée. Le miroir primaire de type Mangin est un miroir
dont la face arrière est réfléchissante, le trajet lumineux traverse donc le
miroir de part en part. Il présente plusieurs avantages notamment au
niveau du revêtement qui est pratiquement inaltérable puisque la couche
réfléchissante n’est pas en contact avec l’air ambiant. De plus le miroir
est sphérique ce qui facilite sa fabrication et sa collimation. L’élément
frontal, de forme sphérique, possède sur la face située à l’intérieur du
tube un revêtement qui fait office de secondaire. Le trajet optique (Fig.1
)
passe ensuite au travers du correcteur afin d’être projeté sur un champ
plan couvrant les plus grands capteurs CCD.
L’obstruction atteint 55%, une valeur qui peut faire frémir mais qui aux
vues des photos et résultats obtenus, donne de très bons résultats
Veloce RH 200
Type Astrographe Riccardi-Honders
Diamètre 200mm
Tube Tube fermé en Aluminium
CNC thermo compensé
Longueur focale 600mm
F / D 3
Matériau optique BK7
Poids 8.4 Kg
Longueur du tube 235mm
Ø Tube 283mm
Spot size à 26 mm
de l’axe, avec
correcteur 8-14 microns (sur un Ø42 mm)
configuration
Standard
Tube fermé en matériau thermo
compensé,
Queue d’aronde de type Vixen,
Pare buée rétractable
Prix De 6780 euros à 9990 euros
selon les versions
INSTRUMENTS
ET TECHNIQUES
TEST
MARC KHATCHADOURIAN
Marc.khatchadourian@orange.fr
TONY HEIDEMANN
http///heidemann.sohier.info/
Le tube
est dessiné et calculé par éléments finis (maillage et
concentrations de contraintes) ce qui a permis de rigidifier la structure
tout en l’allégeant. Le poids ainsi obtenu n’excède pas les 8.7Kg.
Il est également très court et malgré cela prévu pour s’affranchir des
variations de température car avec un rapport F/D de 3 les tolérances
de mise au point sont très contraignantes. Le pare buée, en carbone,
est rétractable. Un astucieux système de vis moletées de grand
diamètre (anodisées jaune sur les 2 vignettes ci dessus) permet son
déblocage, coulissement, blocage et maintien en position par deux
petites vis afin de conserver son alignement /au tube et d’éviter tout
risque de vignettage).Le tube est pourvu de deux platines (femelle sur
la face supérieure et mâle pour la fixation sur une monture) au
standard Vixen (Anodisation et gravage de très belle qualité).La face
arrière dispose d’un élément rigidificateur muni de quatre vis tirantes
et poussantes servant à régler de façon optimale l’orthogonalité de
l’imageur monté avec ses accessoires spécifiques. Nous verrons que
l’accessibilité de ces vis dépend du porte oculaire choisi lors de
l’achat. Ce tube optique est vendu sous trois versions :
_Sans porte oculaire, laissant le libre choix sur la marque où le modèle
souhaité (Prix 6750 euros)
_Avec le porte oculaire Officina stellare
_Avec le récent porte oculaire Atlas de chez FLI
Nous avions à disposition cette dernière configuration qui nous a
donné l’opportunité de tester ses capacités qui, aux vues d’utilisateurs
déjà équipés, offrent des prestations de haut niveau.
Le porte oculaire Atlas (Fig.3), assez imposant, est vissé à l’arrière du
tube. Au contrario des autres versions, il masque les quatre vis de
réglage (Fig.4).
Fig.2
Le réglage de l’orthogonalité de l’imageur se
complique alors car il faut monter l’ensemble
complet (imageur et accessoires), réaliser une
photo, en étudier les coins puis, selon le défaut
constaté, démonter le tout en réglant les vis
concernées et remonter l'ensemble. Malgré tout cette
opération ne sera à réaliser qu’au départ avec l’instrumentation
complète dédiée. Ce réglage sera conservé à chaque nouveau
montage de cette même instrumentation.
Le réglage de l'orthogonalité est un des points forts du Veloce
car vous vous s'affranchissez de tous les défauts de parallélismes des
différents accessoires qui, cumulés , ont une incidente directe sur la
qualité finale de la photographie.
Fig.4
Fig.3
Spécifications porte oculaire
PDF Atlas
Course 8,89mm
8,89mm
Dimensions 203mm 178x178mm
Epaisseur 26,7mm
32mm
Poids 1,1Kg 1,36Kg
Interface PC USB USB
Filetage coté télescope M95,25 Adaptateurs spécifiques
Nombre de pas 7000 105000
Résolution/ pas 1,25µ 0,083µ
Ø champ
89mm
89mm
Le porte oculaire
Le célèbre fabricant FLI propose désormais à son catalogue le
grand frère du modèle actuel appelé PDF (Precision Digital
Focuser) assez largement diffusé auprès des amateurs. Dénommé
AtlasADF (Atlas Digital Focuser) ce nouveau porte oculaire
supporte jusqu’à 11.3 Kg de charge sans flexions laissant le libre
choix de monter tout ce que l’on souhaite.
Pratiquement toutes les configurations dont vous avez besoin sont
envisageables : Les diviseurs MOAG, les rotateurs de champ
(ex :OPTEC PYX3) et les imageurs jusqu’au format 39x39mm.
Vendu seul, ce modèle onéreux (2500 euros) est sans conteste plus
précis que son petit frère grâce au nouveau système de réglage sans
jeu qui permet une précision extrême.
Fig.5
Fig.7
Deux branchements sont nécessaires, un pour l’alimentation 12V
et un pour l’interface PC
(USB 2). Ces deux accessoires
sont livrés avec. L'Atlas est
informatisé, il suffit d'aller sur le
site FLI afin de télécharger
le logiciel (env. 2.3Mo) très
facilement et sans contraintes
(priorité de branchements,…)
L’affichage de la fenêtre
de travail est sobre. Il suffit
de réduire où d’augmenter
les pas pour déclancher
une sollicitation immédiate
de la mise au point (Fig.5)
La précision de réglage
est au rendez vous. 105000 pas
pour une course totale
d’environ 9mm. Chaque impulsion
donne un déplacement de 80nm !
Aucun bruit de fonctionnement, tout est onctueux bref la mise au point
devient un plaisir
INSTRUMENTS
ET TECHNIQUES
TEST
Test photographique
Le montage de l’instrumentation ne pose aucun problème. Il suffit de
visser la STL11000M (Fig.6) directement au foyer de la bague
adaptatrice( spéciale STL) par son taraudage interne. Le porte à faux très
réduit rend l’équilibrage de l’ensemble très aisé.
La platine de fixation au standard Vixen ne pose pas de problème
particulier hormis le fait qu’il faille posséder une queue d’aronde
réductrice Losmandy/Vixen ( que nous utilisons fréquemment et que
nous recommandons aussi vis-à-vis de son universalité d’autant qu’elles
sont disponible chez plusieurs revendeurs).
La bague adaptatrice (Fig.7) est constituée de deux éléments pouvant
tourner l’un par rapport à l’autre .L’élément, coté CCD, sert à régler le
tirage (avec blocage en rotation par l’intermédiaire d’une vis).Le
deuxième élément, coté ADF, sert au cadrage et possède une gorge
circulaire permettant son serrage sur le corps même de l’ADF par trois
vis sans tête à 120°. Soulignons que cet accessoire est traité avec soins et
qu’il existe des modèles spécifiques pour d’autres caméras CCD du
commerce
Test photographique
Matériel utilisé
Monture : GTO-900
CCD SBIG STL 11000M
Logiciels : MaximDl 5 Pro – PixInsight
Photoshop
Qualité du ciel : très bonne.
Fig.8
Fig.6
Fig.7
2012 étant une année décidemment très chaotique,
météorologiquement parlant, il a fallu patienter
plusieurs nuits avant de toucher au but.
Précisons que durant toutes ces nuits, cinq au total,
le taux d’humidité étant très bas nous n’avons pas pu
tester si le pare buée offrait une protection
satisfaisante contre le dépôt de rosée.
La mise au point a été effectuée avec un masque de
Bahtinov (Fig.8).
La MAP est d’une facilité déconcertante tant la
précision est grande. D’ailleurs, si vous avez dépassé
la MAP le retour en arrière ne pose pas de problème
car il n’y a aucun jeu de fonctionnement.
Nous avions enregistré les MAP des précédentes
nuits et avons pu constater les faibles écarts
enregistrés: de l’ordre de 24µ d’autant plus que les
températures de chacune des nuits étaient très
différentes (différentiels de température de 9°)
avec un démontage systématique de la STL11000M.
M33 : Galaxie dans la constellation du triangle
STL11000M LRGB (1, 1, 1,1)*600s
Résultats photographiques
Piquée sur la totalité du capteur cette optique permet de
réaliser des images remarquables des champs étendus.
Le négatif de NGC 7000 (Fig.10) parle de lui-même. La
diagonale du capteur 24x36mm faisant 43mm les
données d’entrée du Veloce faisant état d’un champ plan
totalement corrigé sur un diamètre de 42mm sont
respectées
Le champ couvert approche celui de la FSQ (représenté
à titre de comparaison sur la figure 11 ci contre).
De part son rapport F/D de 3 des temps de poses courts
permettent de révéler rapidement de nombreux détails
sans que son obstruction ne soit un obstacle.
Avec un Chromatisme extrêmement bien maîtrisé, les
MAP n’ont pas été retouchées sur les différentes
longueurs d’onde.
Fig.9
Fig.10
La nuit stable que nous attendions
a permis de tester le formidable
potentiel de cet astrographe.
Obtention d’une excellente FWHM
de 1.21’’
(Fig.9). Les pixels de notre CCD
étant conséquents (9x9µ) et ne
donnant pas l’échantillonnage
souhaité nous avons comparé ces
mesures avec celles effectuées avec
cette même caméra montée sur une
FSQ 106 ED
Sur la Figure 9, au centre sur le
Tracking Error Graph vous noterez
les très faibles valeurs en RMS
obtenues sur les deux axes
X RMS 0.081 et Y RMS 0.074
ainsi qu’une une correction quasi
inexistante (de l’ordre de ± 1pixel).
_Accessibilité au réglage du barillet arrière
avec l’Atlas
_Qualité optique et mécanique
_Conception du Barillet arrière pour le
réglage pour l’orthogonalité de l’imageur
_ Porte oculaire Atlas très performant
_Insensibilité aux variations de température
_Poids et encombrement
Conclusions
Le Veloce 200HR est une réussite tant sur le plan de la formule
optique employée que sur celui de la qualité d’image qu’il délivre.
Dans cette version, Il est certes hors de portée de nombreux amateurs
en terme de prix. La version avec porte oculaire standard devient plus
raisonnable, comptez tout de même 6750 euros.
Nous pourrions nous dire qu’aux vues des surfaces optiques
(sphériques ici) plus faciles à travailler où à tailler nous devrions
pouvoir profiter de prix de ventes plus agressifs. Paradoxalement, sur
ce genre d’instruments c’est la recherche et le développement qui ont
un impact direct sur le coût. Pour offrir d’excellentes caractéristiques
optiques le travail est conséquent, tant sur le choix des matériaux
optiques (miroir primaire, doublet du correcteur, revêtements) que le
choix des solutions mécaniques, (insensibilité aux variations de
température, structure intrinsèque du tube, du barillet, etc…et tout ceci
produit en petites séries.
Quoi qu’il en soit cet astrographe séduit par son potentiel .
Il ne nécessite pas de monture de forte capacité, sa compacité et son
poids le rendant universel en terme d’utilisation de monture
équatoriale.
Pour les amoureux de grands champs stellaires qui souhaitaient s’offrir
un réfracteur Apochromatique haut de gamme très ouvert en terme de
F/D c’est une alternative qui peut alors les séduire.
NGC 7000 Nébuleuse North America située
dans la constellation du Cygne
LRVBHa 10*4
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