Grippe aviaire
La grippe aviaire a fait beaucoup parler d’elle en 2005. Il est donc logique d’y consacrer un
article. Comme vous pourrez le constater, cette maladie n’est pas d’apparition récente et elle
est connue depuis longtemps. Cependant, certaines caractéristiques du virus en font une
maladie « émergeante ». Vous verrez aussi que ce virus n'a rien à voir avec le virus
responsable de la grippe humaine, celui qui balaie les zones tempérées à la mauvaise saison
(automne, hiver). Quoi que,…
Données anciennes :
1. Le virus
La grippe aviaire est une maladie virale appelée également « influenza aviaire ». Elle était
dénommée anciennement, ainsi que la maladie de Newcastle, sous le terme de « peste aviaire
». Cependant, les virus influenza sont très différents des paramyxovirus responsables de la
maladie de Newcastle.
Pour ceux que cela intéresse, c’est un virus à ARN enclos dans une enveloppe dérivée de la
membrane de la cellule infectée. Les virus influenza sont classés en 3 types : A, B et C. Seul le
type A a été isolé chez les oiseaux. Les virus Influenza de type A sont eux mêmes classés en
sous types en fonction des caractères antigéniques des protéines de surface H (pour
Hémagglutinine) et N (pour Neuraminidase). Ce sont de ces types et sous types dont on parle
actuellement dans les journaux. A l’heure actuelle, 13 sous types H (H1 à H13) et 9 sous types
N (N1 à N9) ont été identifiés. La plupart des combinaisons possibles de ces sous types ont été
isolés dans les espèces avicoles.
Le pouvoir pathogène et la contagiosité des différents virus influenza aviaires sont très
variables. Les sous types H5 et H7 sont généralement très pathogènes chez les volailles.
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Remarque : Le cheval est sensible au A/H3N8. Le porc est sensible aux virus grippaux A/H1N1
et au A/H3N2. L’homme est confronté tous les ans, à la mauvaise saison, aux virus grippaux
A/H1N1, A/H3N2 et aussi à des souches influenza de type B. Les souches porcines et
humaines sont donc comparables cela explique pourquoi la grippe porcine se transmet
facilement à l’homme et vice versa. Fort heureusement, cette grippe est peu grave tant pour le
porc que pour l’homme.
2. Extension de La maladie
Des virus influenza ont été isolés d’un grand nombre d’espèces avicoles, domestiques et
sauvages. Chez la volaille domestique, l’incidence de la contamination varie en fonction des
méthodes d’élevage et de la localisation géographique. Dans certains pays, l’affection est
endémique (tous les ans, quelques élevages sont atteints sans extension à l’ensemble de la
zone) alors que dans d’autres, elle est exceptionnelle.
La majorité des cas cliniques sont observés chez la dinde et le canard. Les poules sont plus
rarement atteintes.
Ce sont les oiseaux sauvages et principalement les oiseaux aquatiques migrateurs, notamment
les canards, qui constituent le réservoir des virus. Une étude réalisée en Alberta au Canada en
1980 a révélé que 25% des anatidés (canards) migrateurs excrètent le virus (ce pourcentage
atteint même 60% chez les jeunes oiseaux). Le virus se multiplie dans les cellules de l’intestin ;
il en résulte une élimination massive du virus dans les matières fécales qui peuvent contaminer
les eaux des lacs. Le virus survit plus de 4 jours à 22°C et 30 jours à 0 °C (comme pour
beaucoup de virus, le froid les conserve !).
Les virus influenza infectent de très nombreuses espèces animales ; il n’y a pas de réelle «
barrière d’espèces ». La diffusion du virus sur de larges zones en est grandement facilitée. Les
mammifères et même l’homme sont des sources potentielles de virus pour les volailles.
3. Les signes de la maladie
Lors de l’infection chez les poules et les dindes, la maladie se manifeste avec une intensité très
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variable.
Pour les souches les plus pathogènes, la mortalité est très élevée (jusqu’à 100%). Elle est
associée à des signes de détresse respiratoire, des larmoiements, un écoulement nasal, une
grosse tête, de la diarrhée. Chez les oiseaux les plus jeunes, la mort peut être soudaine sans
signe prémonitoire.
D’autres souches provoquent des troubles respiratoires avec des oiseaux en boules, une chute
de ponte et un taux de mortalité moins élevé (50 à 70%).
Les virus influenza peu pathogènes donnent des infections inapparentes (cas général chez les
canards) avec de légers troubles respiratoires et une diminution de la ponte.
Remarque : Ces signes respiratoires ne sont pas caractéristiques de la maladie. Ce sont les
signes respiratoires associés à un taux de mortalité très élevé qui font suspecter la « grippe
aviaire » dans un élevage. Cette suspicion clinique doit toujours être confirmée par des
examens de laboratoire.
4. Traitement et prévention
Seules les complications bactériennes sont susceptibles d’être soignées, à moins que
l’ensemble de l’effectif n’ait été éliminé dans le cadre de la police sanitaire ! Toutes les
infections à virus influenza sont à déclaration obligatoire. L’isolement d’un virus très pathogène
(par test de laboratoire) ou d’un virus appartenant aux sérotypes H5 ou H7 doitêtre signalé aux
Instances Vétérinaires Nationales et Internationales. Les cheptels contaminés sont détruits et
toutes les mesures de police sanitaire prévues en cas de maladie contagieuse légale sont
appliquées (surveillance renforcée pour les élevages situés autour, restriction des mouvements
des volailles,….)
DONNEES ACTUELLES :
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1. Le virus
C’est un virus A/H5N1 ayant une virulence particulière pour un grand nombre d’espèces, y
compris les palmipèdes, certaines espèces d’oiseaux sauvages, quelques espèces de
mammifères, et l’homme. Plusieurs sous populations issues du virus initial se sont déjà
différenciées.
Pour information, le virus influenza apparue aux Pays Bas en 2003 était du type A/H7N7, donc,
différent du sous type qui sévit actuellement.
2. Extension de la maladie
La maladie a émergé en Asie du Sud Est fin 2003 et sévit depuis en Thaïlande, le Vietnam, le
Cambodge, le Laos, la Chine et l’Indonésie. Le Japon, la république de Corée et la Malaisie ont
été contaminés mais ont recouvré depuis le statut « indemne ». La maladie s’est propagée vers
le Nord de la Chine puis en Russie (le 23 juillet à Novossibirk), en Mongolie, au Kazakhstan et à
l’Ouest de la Russie. En octobre 2005, la maladie est présente en Turquie (H5N1) et fortement
suspectée en Roumanie (virus H5N?).
La maladie a touché des élevages de poulets, de canards et de cailles. Le virus a été retrouvé
sur des oiseaux sauvages trouvés morts (faucon, canards,…) et sur des porcs non malades
proches de foyers aviaires.
En France, une enquête sérologique réalisée en hiver 2004-2005 révèle que les élevages de
poulets et de dindes en bâtiments ne sont pas infectés. Un élevage de dinde plein air est
séropositif (traces du passage viral) en H5. Par contre, plusieurs élevages de canards et d’oies
ont été contaminés, sans que des signes de maladies apparaissent, par une souche H5 ou,
plus rarement par une souche H7. Aucune trace n’a été détectée sur l’avifaune sauvage.
3. Mesures de prévention prises actuellement
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L’importation de volailles vivantes et de leur viande originaire des pays de la zone atteinte est
interdite. Les conditions sanitaires à l’importation des oiseaux de volière ainsi que sur les
oiseaux de compagnie accompagnant les voyageurs sont renforcées.
Des laboratoires sont chargés de mettre au point des vaccins tant pour les volailles que pour
l’homme. De plus, la pharmacie centrale des armées est responsable du stockage de
médicaments antiviraux humains.
La prochaine mesure qui pourrait être prise serait d’empêcher tout accès extérieur aux volailles
et autres oiseaux détenus dans les élevages. Ceci afin d’éviter les contacts avec les oiseaux
sauvages.
Nous verrons par la suite tout l’intérêt qu’il y a de séparer les diverses espèces animales entre
elles pour limiter le risque de recombinaisons du virus et l’émergence de nouvelles souches.
POURQUOI AUTANT DE BRUIT !:
1. Les risques pour l’élevage
Le virus qui sévit actuellement est d’une part très pathogène (90-95% de mortalité dans certains
élevages). D’autre part, ce virus est extrêmement contagieux pour les volailles, encore plus que
ne l’est le virus de la fièvre aphteuse chez les bovins, les porcs ou les moutons. Les trajets
migratoires d’oiseaux sauvages résistant à la maladie tels les anatidés (canards,….) peuvent
amener le virus dans nos contrées. Les oiseaux sensibles à la maladie, quant à eux, seraient
bien incapables d’entamer leur migration et ne présentent donc pas un réel risque.
L’apparition de la maladie sur le sol européen fait donc craindre de lourdes retombées
économiques pour l’élevage de volailles.
2. Les risques pour les personnes
a. Personnes au contact des volailles
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