Mesure de fréquence dans le domaine optique. M. ROVERA

Mesure de fr´equence dans le domaine optique
G. D. Rovera LNE-SYRTE UMR 8630 Observatoire de Paris,
61 av de l’Observatoire 75014 Paris, France
e-mail : daniele.rov[email protected]
R´esum´e
Le d´eveloppement tr`es r´ecent de syst`emes simples
pour la mesure de fr´equence optique a donn´e un ´elan
`a la mise au point d’´etalons de fr´equence optique de
plus en plus exacts. La possibilit´e de compter jusqu’`a
1015 cycles optiques par seconde facilite grandement
les mesures de spectroscopie optique `a haute esolution
et permet dores et ej`a la construction d’horloges ato-
miques ”tout optique” qui devrait permettre de surpas-
ser les performances des actuelles horloges micro-ondes
`a C´esium.
Nous allons donner un court hystorique des mesures
de frequence traditionelles, suivi par la pr´esentation
de ce nouveau principe de mesure qui r´evolutionne la
etrologie des fr´equences, ainsi que sa mise en place
exp´erimentale.
Abstract
The recent developement of smart systems for the mea-
surement of optical frequencies has stimulated the de-
velopement of optical frequency standards more and
more accurate. The possibility od counting up to 1015
optical cycles per second makes easier the high reso-
lution spectroscopy and allows the realization of “all
optical” clocks with expected performances overcoming
the actual microwave Cesium clocks. We will present a
short recall of traditional measurements followed by the
presentation of this new concept and of the experimen-
tal realization.
1 Introduction
La synth`ese de fr´equences optiques `a partir d’un
´etalon de fr´equence micro-onde ´etait traditionnellement
un probl`eme difficile du fait de l’´ecart important entre
ces deux gammes de fr´equence. Tr`es r´ecemment cette
op´eration s’est vue largement simplifi´ee par une tech-
nique de mesure bas´ee sur l’utilisation de lasers `a modes
bloqu´ees en phase. Ce lien entre les domaines optique
et micro-onde permet notamment de ealiser la mesure
de fr´equences optiques en les comparant directement `a
une horloge micro-onde `a esium. Il simplifie de ce fait
la mise en pratique de la d´efinition du m`etre, qui passe
esormais par la mesure de la fr´equence d’un laser.
Cette possibilit´e de compter les 1015 oscillations par
seconde du champ ´electrique du rayonnement ´emis par
un laser favorise ´egalement le d´eveloppement d’hor-
loges atomiques ”tout optique” qui devraient permettre
de surpasser les performances des actuelles horloges
micro-ondes `a esium. La fr´equence de ces horloges op-
tiques peut, avec ce mˆeme syst`eme, ˆetre divis´ee pour
synth´etiser des fr´equences dans le domaine micro-onde,
plus proche des besoins de la majorit´e des utilisateurs.
La spectroscopie de haute exactitude a ´et´e essentielle
dans la mise en ´evidence des lois de la physique quan-
tique, dans la etermination de constantes physiques
fondamentales ou dans la mise en place d’´etalons de
temps, fr´equence et longueur. En particulier l’utilisation
dans les ann´ees 70 des premiers lasers spectralement fins
et des techniques spectroscopiques s’affranchissant de
l’´elargissement Doppler des transitions observ´ees en cel-
lule ont permis de gagner plusieurs ordres de grandeur
dans la connaissance des interactions dans les ´edifices
atomiques ou mol´eculaires. L’id´ee du eveloppement
d’horloges optiques1s’est alors largement r´epandue. Il
´etait en effet d`es lors possible d’observer des transitions
atomiques ou mol´eculaires dans le domaine optique pou-
vant avoir des largeurs naturelles identiques aux transi-
tions micro-ondes.
De nombreux laboratoires ont entrepris des travaux
dans ce domaine mais seulement quelques uns d’entre
eux ont effectivement ealis´e une chaˆıne de fr´equence.
Ces chaˆınes permettent la liaison entre les fr´equences
optiques et l’´etalon primaire2bas´e sur une transition
entre les deux niveaux hyperfins de l’´etat fondamental
du esium epar´es d’environ 9,2 GHz. Ces dispositifs
couvrant un intervalle de fr´equence de cinq ordres de
grandeur sont lourds en moyens mat´eriels et humains
et s’appuient sur des techniques tr`es diverses, optiques
et ´electroniques [1].
1Une horloge est un syst`eme physique qui permet de en´erer
une s´erie d’´ev`enements (marqueurs) `a intervalles r´eguliers. Di-
vers ph´enom`enes ont ´et´e utilis´es au cours du temps pour r´ealiser
diff´erents types d’horloges. On peut citer par exemple la eriode
d’oscillation d’un pendule, la rotation de la terre ou la p´eriode
d’oscillations d’ondes acoustiques dans un cristal de quartz. Tous
ces ph´enom`enes sont d´ependants de caract´eristiques physiques
macroscopiques (la longueur du pendule par exemple). Pour ob-
tenir des horloges plus performantes, les oscillateurs sont asservis
sur des r´ef´erences, passives, stables. Depuis le d´eveloppement de
la physique atomique, les syst`emes atomiques sont utilis´es comme
ef´erence pour des oscillateurs micro-ondes ou optiques. On peut
citer par exemple la transition entre les deux niveaux hyperfins de
l’´etat fondamental de l’atome de c´esium 133 qui sert `a la d´efinition
de la seconde.
2´etalon primaire : ´etalon qui est esign´e ou largement reconnu
comme pr´esentant les plus hautes qualit´es etrologiques et dont
la valeur est ´etablie sans se r´ef´erer `a d’autres ´etalons de la mˆeme
nature.
1
La motivation de epart de ces premi`eres chaˆınes ´etait
la mesure pr´ecise de la vitesse de la lumi`ere, qui a per-
mis, en 1983, de modifier la efinition du M`etre. Aupa-
ravant bas´ee sur la longueur d’onde ´emise par une lampe
`a Krypton aux alentours de 605,7 nm, cette efinition
est maintenant fond´ee sur une valeur fix´ee de la vitesse
de la lumi`ere. Cette valeur fixe a ´et´e d´etermin´ee par
une mesure ind´ependante de la longueur d’onde et de
la fr´equence d’un eme laser He-Ne `a 3.39 µm, asservi
sur une transition du m´ethane. La mesure de longueur
d’onde a ´et´e ealis´ee en la comparant par interf´erom´etrie
`a la longueur d’onde du Krypton qui mat´erialisait la
pr´ec´edente d´efinition et la mesure de fr´equence en utili-
sant une horloge `a C´esium et une chaˆıne de synth`ese de
fr´equences [2]. La continuit´e de la efinition du M`etre
est ainsi garantie. La mesure des fr´equences optiques est
maintenant indispensable pour la mise en pratique de la
efinition du M`etre. Elle permet ´egalement de ealiser
des tests de physique comme la stabilit´e dans le temps
de constantes fondamentales [3].
Ces dix derni`eres ann´ees, un effort important `a tra-
vers le monde s’est fait pour evelopper des ´etalons de
fr´equence dans le domaine visible, d’exactitude compa-
rable aux ´etalons actuels dans le domaine micro-onde.
En effet en utilisant une fr´equence d’oscillation plus
´elev´ee, on peut obtenir une meilleure exactitude rela-
tive si les effets limitant demeurent les mˆemes en valeur
absolue.
L’introduction d’une technique r´evolutionnaire
depuis les ann´ees 1999-2000 [4] a permis la
emocratisation de la mesure des fr´equences op-
tique. Elle est bas´ee sur l’utilisation d’un peigne de
fr´equence constitu´e de raies spectrales dont l’´ecart est
asservi sur l’´etalon primaire de fr´equence. Ce peigne
est ´equivalent `a une r`egle qui permet de mesurer
l’´ecart entre deux fr´equences en comptant le nombre
non entier de traits qui les epare. L’id´ee n’est pas
nouvelle car d`es les ann´ees 1980 des mesures d’´ecart
entre fr´equences optiques ont ´et´e ealis´ees avec des
peignes issus de lasers picoseconde ou avec des lasers
continus modul´es en fr´equence `a de tr`es forts indices
de modulation. Mais ces syst`emes avaient une bande
passante trop limit´ee pour mesurer directement une
fr´equence optique. Le pas ecisif a ´et´e franchi grˆace
au d´eveloppement conjoint et ind´ependant d’une part
de lasers femtosecondes `a taux de ep´etition ´elev´e et
d’autre part de fibres dites `a cristaux photoniques per-
mettant d’´elargir le spectre de ces lasers femtosecondes
sur plus d’une octave [5].
2 Un outil pour multiplier ou di-
viser une fr´equence
Pour comprendre le fonctionnement du syst`eme de
mesure femtoseconde et des techniques utilis´ees, on
consid`ere la propagation d’une impulsion de fr´equence
porteuse νLener´ee dans une cavit´e laser de longueur
L. La sortie du laser est repr´esent´e en figure 1 avec un
train d’impulsions, epar´es d’un temps T=L/vgo`u vg
est la vitesse de groupe moyenne dans la cavit´e. Dans
2∆ϕϕ
f
(a)
t
frep
(b)
f0
E(f)
E(t)
Trep
Transformation
de Fourier
Fig. 1 – (a) : Train d’impulsions ´emis par un laser mode-
bloqu´e ; la porteuse, correspondant `a la fr´equence cen-
trale du laser, est repr´esent´ee en bleu, l’enveloppe est
repr´esent´ee en rouge. Chaque impulsion est epar´ee d’un
temps T= 1/frep. Le d´ephasage ∆ϕentre la porteuse
el l’enveloppe vient du fait que, `a l’int´erieur du laser
vg6=vϕ. - (b) : Spectre de la radiation ´emise par le laser,
correspondant `a la transform´ee de Fourier du sch´ema
(a). Les pics en rouge sont les signaux physiquement
pr´esents dans le peigne, les pics en noir sont l’extra-
polation aux basses fr´equences ecessaire pour mettre
en ´evidence l’offset f0. La connaissance de f0et frep
est suffisante pour la d´etermination de la fr´equence de
chaque raie fn.
le cas des lasers utilis´es pour les mesures des fr´equences
optiques, Lest de l’ordre de 30 cm, par cons´equence T
est proche de la nanoseconde.
Deux impulsions successives ne sont pas tout `a fait
identiques car l’enveloppe des impulsions se propage `a
la vitesse vgalors que la fr´equence porteuse se propage
`a sa vitesse de phase vϕ.
Il en r´esulte, `a la sortie du laser, un d´ephasage de la
porteuse dans l’enveloppe de
ϕ= 2π(1/vg1/vϕ)L
(modulo 2π) entre chaque impulsion. Une analyse spec-
trale du signal en sortie du laser (autrement dit sa
transform´ee de Fourier), fait apparaˆıtre un peigne de
fr´equence dont les dents sont espac´ees de la fr´equence
de r´ep´etition des impulsions frep. On note que frep ´etant
l’inverse de T est ´egal `a vg/L (c/L). On montre que
la diff´erence entre vget vϕinduit un ecalage de l’extra-
polation du peigne `a l’origine de f0= ∆ϕ/(2πT ) appel´e
commun´ement d´ecalage du peigne. Ainsi, la fr´equence
de la n´eme raie du peigne s’´ecrit :
fn=f0+n×frep (1)
Cette relation simple qui relie deux radio fr´equences
f0et frep `a une fr´equence optique fnest `a la base
des mesures de fr´equence optique. La mesure des deux
fr´equences micro-ondes f0et frep et la d´etermination
sans ambigu¨ıt´e de l’entier npermet la d´etermination de
fn.
Le d´ecalage du peigne peut ˆetre mesur´e par une tech-
nique dite d’auto r´ef´erence si l’´etalement du spectre est
sup´erieur `a une octave [6]. Aujourd’hui, on ne dispose
pas d’un laser permettant d’obtenir directement une
telle largeur spectrale. On utilise un faisceau issu d’un
laser Ti:Sa de 30 nm de largeur spectrale, qui est en-
suite ´elargi grˆace aux diverses non lin´earit´es d’une fibre
`a cristaux photoniques `a travers laquelle passe le fais-
ceau. On obtient alors un ´elargissement qui epasse lar-
gement l’octave allant de 1064 nm `a 532 nm. Le spectre
´elargi du laser est appel´e peigne de fr´equence. La va-
leur du ecalage f0du peigne est obtenue en doublant
la fr´equence de la n´eme raie dans la partie infrarouge
du peigne et en la m´elangeant avec la 2n´eme raie sur
une photodiode. Ce m´elange permet d’observer alors un
battement `a la fr´equence :
2(f0+n×frep)(f0+ 2n×frep) = f0
La mesure de la fr´equence νxd’un laser se fait alors
en le elangeant avec le mode du laser femtoseconde le
plus proche, afin d’obtenir un battement b, pourvu que
l’on connaisse d´ej`a suffisamment bien la fr´equence du
dit laser pour identifier l’ordre de la raie la plus proche.
Ceci est facilit´e par le taux de ep´etition ´elev´e du laser
donnant un ´ecart entre les dents du peigne proche du
GHz, qui n’impose qu’une pr´e-d´etermination `a quelques
106en valeur relative de la fr´equence du laser `a me-
surer. Une fois identifi´e nla fr´equence du laser inconnu
ser`a tout simplement νx=fn+b=f0+n×frep +b.
3 Un montage exprimental type
Actuellement, tous les dispositifs mis en place dans le
monde sont tr`es similaires et utilisent les emes tech-
niques pour les diff´erents asservissements.
photoniques
Nd:YVO4
`a cristaux
synth´etiseur
Fibre
Ti:Sa
Ass. Phase
KTP
blanche
lumi`ere
Maser
Hydrog´ene
532 nm
sortie rouge
reference
auto
sortie vertsortie 1064 nm
1064 nm +532 nm
532 nm
battement
1064 nm
Fig. 2 – Sch´ema de principe d’un montage exp´erimental
pour la en´eration du peigne de fr´equence ”auto-
ef´erenc´e”. KTP : cristal de doublage. On utilise une
des 3 sorties (vert, rouge, 1064 nm) pour ealiser un bat-
tement avec un laser `a mesurer.
Le sch´ema exp´erimental simplifi´e de la figure 2
repr´esente le montage mis en oeuvre au BNM-SYRTE.
Un peigne de fr´equence centr´e aux alentours de
800 nm et s’´etendant sur plus de 30 nm est g´en´er´e
par le laser femtoseconde Ti:Sa pomp´e par un laser
Nd:YVO4continu. Sa fr´equence de r´ep´etition est d’en-
viron 840 MHz, et la largeur de chaque impulsion est
estim´ee `a 25 fs. L’´ecart entre les raies du peigne de
fr´equence, c’est `a dire la fr´equence de de r´ep´etition
du laser femtoseconde frep, est fix´e en l’asservissant
en phase (via la longueur de la cavit´e) sur un signal
provenant d’un maser `a Hydrog`ene3ou d’un oscilla-
teur cryog´enique. La stabilit´e du maser est d’environ
8×1014 `a 1 s et descend jusqu’`a 2 ×1015 pour de
temps plus longs, celle de l’oscillateur cryog´enique est
de 2 ×1015 pour de temps entre 1 et 1000 s. Le maxi-
mum de pr´ecaution doit ˆetre pris pour ne pas introduire
dans la boucle d’asservissement un bruit de phase qui
viendrait egrader la stabilit´e du syst`eme. La boucle
d’asservissement est ferm´ee par une etroaction sur la
position d’un des miroirs plans du laser.
Le peigne de fr´equence en´er´e par le laser femtose-
conde est ´elargi en passant `a travers une fibre `a cristaux
photoniques. Deux lentilles asph´eriques permettent une
efficacit´e totale de couplage dans cette fibre d’environ
50 %. Un spectre typique de la lumi`ere «blanche»ob-
tenue `a la sortie de la fibre est repr´esent´e sur la fi-
gure 3. Les longueurs d’onde inf´erieures `a 530 nm ne
sont pas repr´esent´ees sur ce spectre du fait du r´egime
de fonctionnement du monochromateur, mais en fait le
spectre couvre largement le bleu. On voit tr`es claire-
ment que le spectre obtenu n’est pas egulier. La po-
sition relative des maxima et minima dans le spectre
de sortie de la fibre peut ˆetre modifi´ee en tournant la
polarisation `a l’entr´ee de la fibre avec une lame demi-
onde d’ordre ero. Pour obtenir une puissance suffisante
dans la r´egion du spectre o`u l’on souhaite faire la me-
sure de fr´equence il est parfois ecessaire d’´echanger la
fibre pour une fibre plus courte ou plus longue. Ce type
d’ajustement se fait pour l’instant de fa¸con tr`es empi-
rique.
-40
-35
-30
-25
-20
-15
-10
-5
0
600 800 1000 1200
Puissance relative dB
Long. d’onde nm
Fig. 3 – Spectre typique de la lumi`ere `a l’entr´ee et `a la
sortie de la fibre `a cristaux photoniques. La ligne poin-
till´ee repr´esente le spectre `a l’entr´ee de la fibre. L’am-
plitude relative des deux courbes est arbitraire.
Apr`es la en´eration du peigne de fr´equence, il reste `a
ealiser la mesure du ecalage f0, selon le principe d´ecrit
pr´ec´edemment. Ceci se fait grˆace `a un interf´erom`etre
3Le maser `a Hydrog`ene est un oscillateur micro-onde tr`es
stable `a court terme qui d´elivre un signal de r´ef´erence
continˆument. Ce signal est compar´e `a un ensemble d’horloges pri-
maires, qui, elles, ont un fonctionnement discontinu.
non lin´eaire de type Mach-Zender. Un miroir dichro¨ıque
apr`es la fibre non lin´eaire permet de ealiser la lame
eparatrice de l’interf´erom`etre. Le miroir transmet la
partie visible du spectre et r´efl´echit sa partie infra-
rouge. Un cristal de KTP qui effectue un doublage de
fr´equence est ins´er´e dans la voie infrarouge. Les deux
voies sont ensuite recombin´ees par un second miroir di-
chroque. On etecte apr`es ce miroir le battement de
fr´equence entre la partie infrarouge doubl´ee et la par-
tie visible du peigne. Il est important de noter que la
longueur des bras de l’interf´erom`etre doit ˆetre rigou-
reusement ´egale ou diff´erer d’un nombre entier de fois
la longueur de la cavit´e laser. Les impulsions prove-
nant de chacun des bras doivent en effet arriver sur
le etecteur au eme instant pour en´erer un signal
de battement `a la fr´equence f0. L’´etalement spatial de
l’impulsion impose un eglage de la diff´erence des deux
bras meilleur que 5 µm environ. Le ecalage du peigne
ainsi mesur´e peut ˆetre stabilis´e en etroagissant sur la
puissance du laser de pompe. En effet celle ci modifie
les propri´et´es thermiques du cristal de Ti:Sa ce qui fait
varier vget vϕet donc le d´ecalage du peigne. Une autre
option plus simple et que nous avons choisi, consiste `a
mesurer ce ecalage sans le corriger. Pour ´eviter la dif-
ficult´e d’un comptage simultan´e de f0et du battement
bpour en d´eduire la somme f0+b, on r´ealise directe-
ment de fa¸con analogique le m´elange de f0et bpar un
elangeur ´electronique qui elivre f0+b.
4 Conclusion
Notre syst`eme femtoseconde nous a permis de me-
surer plusieurs ef´erences nationales utilis´ees pour la
mise en pratique de la efinition du M`etre. En effet,
de par cette d´efinition la tra¸cabilit´e des mesures dimen-
sionnelles passe par le raccordement des lasers utilis´es
dans les interf´erom`etres au temps atomique internatio-
nal. En particulier nous avons mesur´e la fr´equence du la-
ser Nd:YAG asservi sur l’iode qui sert de r´ef´erence pour
la mise en pratique de la d´efinition du m`etre. Pour ce la-
ser, d´evelopp´e au BNM-INM, nous avons obtenu une in-
certitude de fr´equence limit´e seulement par la reproduc-
tibilit´e du laser, avec une stabilit´e de 2.5×1013 τ1/2,
o`u τest le temps d’integration [7, 8].
Le BNM-SYRTE eveloppe une horloge optique
bas´ee sur une transition fortement interdite de l’atome
de Strontium. Ce syst`eme est un des candidats
int´eressants pour concurrencer les actuels fontaines `a
esium ou Rubidium. Notre peigne de fr´equence est
une partie int´egrante de cette horloge. Son utilisation
syst´ematique nous a permis de connaˆıtre suffisamment
bien la fr´equence de la transition d’horloge, par des me-
sures de fr´equences interm´ediaires, pour exciter, obser-
ver et mesurer la fr´equence de la transition d’horloge [9].
Notre syst`eme permet pour l’instant des mesures avec
une esolution relative de 6 ×1014 pour un temps de
mesure de 1 s. On peut ainsi comparer deux horloges
optiques avec une r´esolution de quelque 1016 en valeur
relative pour un temps de mesure de l’ordre de 1000 s.
R´ef´erences
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Mesure de fréquence dans le domaine optique. M. ROVERA

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